See Le Soleil de Colombie, Vendredi 24 Mars 1978 7 30 P’TITES MINUTES avec Yvan Forest Les francophones et leurs dollars Le Conseil canadien de la coopération (CCC) a été fondé en 1945. 01 a pour réle d’informer, d’éduquer, de coor- donner et de promouvoir l’intercoopération, tant au niveau _des relations avec ses membres, qu’entre les membres des provinces. Le CCC doit également entretenir des liens étroits avec le CUC (Coop Union of Canada), pour qu’il y ait concer- tation dans la défense et la promotion des cooperatives canadiennes. Les membres du CCC sont les conseils provinciaux de la coopération. Chaque conseil provincial est constitué de Vensemble des coopératives de sa province, qu’elles relé- vent de l’épargne, du crédit, de l’assurance ou de la produc- tion (pécheries, érabliéres, etc.) Les grandes fédérations regroupant des cooperatives de méme type, font aussi partie de ces conseils provin- -ciaux. Le cece ¢ est membre de }’Alliance cooperative interna- tionale, au méme titre que le CUC. Pour le CCC, la tenue du congrés annuel revét une im-. portance primordiale. C’est a partir des questions qui y sont débattues et des contacts établis, qu’on canalise nos énergies afin de consolidariser davantage son action et de ‘donner davantage d’ampleur an mouvement coopératif a ‘travers tout le Canada. coe Crest Spalement la que les coopérateurs québécois ap- ‘prennent a connaitre les gens des minorités et découvrent toute importance qui se rattache a la fonction B cooperative auiseln deleurs ¢ communauté. . wie Tous ont d’ailleurs noté jusqu’a quel point est devenue importante la participation — ne fit-ce qu’en capital — des Hegiuenaan: hors Québec a leur réseau de cooperatives. par Guy 0° Bomsawin _ Une identité propre @ Quelles ont été les grandes questions soulevées a Regina, lors du congrés de]’été dernier? Le théme de ce congrés était ‘‘Coop-action’. On l’a choisi afin que les délégués évitent de tergiverser inutile- ment autour de questions d’ordre purement administratif, et établissent un plan d’action pour |’année a venir. Le délicat sujet d’un poste permanent au secrétariat du CCC et de l’emplacement de ce méme secrétariat, a été aborde. Il a été accepté que, d’ici a ce que le CCC ait les fonds nécessaires, il y aurait un directeur général engagé a mi- temps, et que le secrétariat du CCC soit situé a Québec, dans les bureaux du Conseil de la coopération du Québec (CCQ). En attendant que nous ayons les moyens de nous loger a Ottawa, nous bénéficions donc d’un loyer a prix modique au CCQ, en plus de pouvoir utiliser sa documentation, son im- primerie et ses services administratifs. On peut méme, par ricochet, utiliser le journal Ensem- ble comme organe d’information. (Ce journal est le médium privilégié du CCQ, et il est tiré bimensuellement a 22 000 exemplaires). L’idéal serait évidemment que notre secrétariat soit a Ottawa, et que le directeur général y travaille a plein temps. P&aR 706A Les minorités francophones ne veulent pas que le Québec assure un trop grand leadership. Elles désirent con- server leur identité. La-dessus, je suis extrémement ‘‘chatouilleux."' Je tiens a ce que chaque province conserve son identité, et je n’ai pas Jl’intention. d’imposer le modéle québécois ou d’amener les mouvements des autres provinces dans le sillage du mouvement québécois. Pour en revenir au voeu des délégués, ils ont demandé des statistiques plus étoffées, quant a la situation des coopératives francophones; une évaluation de J ’inter- coopération telle que pratiquée entre provinces; une évaluation des activités qui pourraient étre entreprises en concertation ou simultanément, pour le développement du secteur coopératif au Canada francophone. C’est d’ailleurs ce qui nous a amené a entreprendre des démarches auprés des gouvernements provinciaux pour faire connaitre le systéme coopératif a la gente étudiante. C’est aussi ce qui nous aménera probablement a créer notre propre organe d’information, notre propre bulletin. fe o Le systeme coopératif regroupe pratiquement un nombre incalculable d’adeptes a travers tout le Canada. L’actif des coopératives canadiennes se chiffre en milliards de dollars, et ce sont les francophones qui, toute proportion gardée, sont les mieux nantis dans ce secteur de l’économie. Méme si les coopérateurs francophones sont, de facon évidente, une force parfaitement autonome, ils acceptent volontiers de s’allier a leurs collégues anglophones, par le biais du Conseil canadien de la coopération (CCC) et de Coop Union of Canada (CUC). Leur volonté commune d’étendre le champ d’ac- tion de la coopération et de représenter les mémes in- téréts auprés du gouvernement canadien et des nations étrangeres, les améne a travailler conjointement et a se faire valoir dans les domaines les plus divers, com- me nous |’explique Yvan Forest, directeur général du Conseil canadien de la coopération. Coopératisme et collaboration @ Quels sont vos rapports avec le CUC Ils ne peuvent étre plus étroits qu’a l’heure actuelle. Le seul aspect sur lequel on ne collabore pas, dans la recher- che d’un mieux-étre coopératif, concerne la fusion de nos deux organismes, que souhaite depuis fort longtemps le CUC. Nos membres ne veulent pas perdre leur identité de coopérateurs francophones, et c’est pourquoi nous présen- tons des documents publics qui abondent dans le méme sens que le CUC, mais qui sont préparés et signés par le Qcc. @ Qui; du CUC ou du CCC, est le plus important sur le plan financier? La présence du Québec comme membre du Conseil canadien de la coopération fait en sorte que le CCC est aussi important que le CUC. Au Canada frangais, nous avons tout pres de 4 000 000 de membres. A lui seul, le Mouvement Desjardins.en comp- te déja 3 500 000, et son actif approche les $10 000 000 000. De son cété, la Coopérative Fédérée se classe aux premiers rangs des entreprises canadiennes. Lorsqu’on y regarde de prés, je pense que la coopéra- tion est-un- phénomeéne indissociable. de.la vie des fran- cophones; aussi bien a cause de leur besoin de se sentir sécuriser collectivement, qu’en raison de leur tempéra- ment latin qui les porte a en arriver a des consensus et a l’élaboration d’une idéologie. Je crois que nous sommes moins individualistes, moins pragmatiques que les anglophones, qui aiment bien vivre et laisser vivre. Participation et dollars e@ Dans quel sens vont les actions du CCC vis-a-vis ses membres et la société canadienne? On se préoccupe plus de consolider nos entreprises que de sensibiliser le public aux avantages du systeme coopératif, bien que nous ayons entrepris d’inciter les gouvernements provinciaux a créer des programmes scolaires destinés a faire connaitre ce systeme. Certaines approches en ce sens ont été faites aupres des gouvernements du Nouveau-Brunswick et des provinces de l'Ouest, mais, trop souvent, les moyens financiers ne nous permettent pas de mettre en place de vastes programmes de publicite e Est-ce que le secteur capitaliste méne parfois campagne contre le secteur coopératif? A ce que je sache, on n’a pas d’ennemis officiels, ni de guerre ouverte avec qui que ce soit. Quand les coopératives sont petites, elle ne font peur a personne, quand eiles sont devenues influentes, leur faire la guerre causerait des ennuis. Suite a la page. 8 .... (Ces textes sont fournis par le Secretariat d'Etat) 0 gst FES RS SE NOH AS ; a a ES es te FEROS PI OAER ik cpicach, bivhihnkitin Rex Py rere tT ryt ee od eres he ae ats se RN Se oe De hed: a.