18 Le Soleil de Colombie, vendredi 27 avril 1979 Société Historique Franco-Colombienne Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel $10.00 membre groupe AjS MME Catherine Lévesque, 211, 46¢me avenue ouest Vancouver, C.B. V5Y 2X2 Saviez-vous qu'il existait un journal en francais au début de la colonie? eR OK KK LE COURRIER DE LA NOUVELLE-CALEDONIE informait les premiers colons de la Colombie-Britannique Procurez-vous les exemplaires existants du 11 septembre 1858 au 8 Octobre 1858. ECRIVEZ A: a/s Mme Catherine Lévesque, 211, 46éme avenue ouest, Vancouver, C.B. V5Y 2X2 PRIX: $1.25 + $0.25 pour la poste : JE PARS AVEC CLEMENT TRAVAILLER SUR UN CHANTIER DE CHEMIN DE FER DANS LES ROCHEUSES [suite]. La nourriture était abon- dante, sinon variée, car il ne fallait pas en promettre a ces rudes lascars. Elle était bonne, si l’on considérait le pays sauvage dans lequel nous vivions et l’éloigne- ment du ravitaillement. Le camp avait un effectif d'une centaine de travail- leurs: foremen, forgerons, bicherons, manoeuvres, teamsters, cuisiniers et ingé- nieurs; et il y avait une demi-douzaine de trés beaux attelages pour le charroi des troncs coupés dans les bois qui entouraient le camp. Les baraques et les tentes étaient disséminées sur une sorte d’esplanade trés vaste dominant la riviére et défri- ehée spécialement a cet ef- fet, dans la belle forét qui, auparavant, descendait jus- qu’ aux berges. La riviére venait des Rocheuses dont on aperce- vait au loin les pics et dont les contreforts immédiats nous entouraient. Elle avait une eau magnifique assez rapide et tumultueuse, mais avec des reflets bleus ou verts, clairs ou foncés sui- vant la profondeur, et le travail en cours était juste- ment la construction d’un pont de bois comme ceux que nous avions déja fran- chis pendant notre voyage. Le lendemain, quand dé- buta la journée, nous ef-. mes la révélation de ce qu’était un camp de travail dans les entreprises comme celles des chemins de fer: réveil par un bruit infernal de ferraille: un des cookees, avec une tige de fer, frap- pait a coups redoublés sur le cercle d'une roue de chariot suspendue a un bati de rondins. Débarbouillage en vitesse dans une auge de bois emplie chaque matin et chaque soir par l’une des équipes de chambrée, a tour de réle, 4 * coups de seaux qu’on allait puiser directement dans la riviére... Inutile de vous dire que dés que nous efimes pris le vent, nous étions, Clément et moi, des premiers a nous en servir car, aprés le passa- ge d'une vingtaine de clients, l’eau avait perdu sa belle limpidité pour devenir un peu « couleur de café »... En effet, certains n’hési- taient pas a se rincer la bouche pleine de ce jus de chique et & barboter avec des gargarismes ressem- blant & des grognements d’ours. C’était ensuite la ruée vers la cantine ou, heureuse- ment, les places de chacun étaient respectées depuis une bagarre sanglante qui avait opposé des Ukrainiens et des Arméniens. Il fallait alors entendre tonitruer cette horde qui, 4 peine sortie de son sommeil, se déchainait déja sur les porridges, les pan-cakes, les tranches de bacon grillées et les steaks fumants entourés de patates bouillies. Il y avait 4 ce moment, je vous assure, plus de jurons et de « goddam » que de « benedicite ». Bien que Clément et moi- méme ne fussions pas des enfants de choeur, réelle- ment et sans en laisser rien paraitre, nous en étions un peu suffoqués. Il semblait — et nous en efimes plus tard confirma- tion — qu'il y avait la (a cdté de quelques colons comme nous, cherchant plutdt les hauts salaires que les coins tranquilles) dans ces chan- tiers perdus, toute la lie, toute I’écume de |’immigra- tion canadienne et tous les enfants rejetés par la vie: Allemands, Russes et Armé- niens, Ukrainiens, Italiens, Américains des Etats, et s'il y avait quelques Canadiens francais, par contre, nous étions les seuls Francais du « vieux pays ». Il y avait aussi quelques Chinois mais ceux-ci, suivant leur habitu- de, ne s’engageaient que . pour des jobs peu fatigants. et prés du garde-manger et du feu... : Le repas terminé — et il était en somme chronométré par le boss qui surveillait toujours ce ramassis d’hom- mes — eut lieu l’appel au travail. Autre surprise qui nous dévoila l’ambiance de ce camp ow nous allions vivre désormais, nous entendimes une détonation et nous vi- mes alors tous ces hommes se lever et aller se ranger, par catégorie, biicherons en- semble, terrassiers, etc. _ Nous siimes alors que le grand boss avait ainsi |’habi- tude de rassembler son trou- peau a coups de revolver, un gros colt qu'il portait tou- jours a sa ceinture, comme un cow-boy ou un shériff..., de méme d’ailleurs que cha- cun des contremaitres qui l'assistaient. Quatre ou cing chiens, genre wolfhounds, étaient avec eux ou prés de la baraque qui servait de bureau. Nous fimes affectés le premier jour a l’équipe qui travaillait dans le caisson de bois, pour approfondir le lit de la riviére, aux endroits ou devaient étre placées les piles en troncs d’arbres for- mant l’ossature de ce genre de pont. Dans ces caissons de 10 4 12 métres de cété et de 2m 50 de hauteur, l’eau était aspirée et refoulée par plu- sieurs fortes pompes, le niveau étant ainsi stabilisé 4 60 a 70 centimétres. Le gravier était enlevé par des bennes et déposé sur la berge. Pour effectuer ce travail, il nous avait été remis des bottes cuissardes, mais quand nous efimes com- mencé, nous nous rendimes vite compte que ces dernié- res étaient la simplement pour le principe car,. si une pompe faiblissait, le niveau de l’eau remontait rapide- ment et, en outre, les mou- vements que nous étions obligés de faire avaient vite empli nos chausses de cette eau glacée des Rocheuses. Au bout de deux ou trois jours de ce régime, des coli- ques séches nous torturaient les entrailles, de sorte que nous étions obligés de grim- per vite I’échelle pour nous isoler dans la nature. Si le foreman arrivait a ce moment, c’était un concert d'imprécations contre celui qui s’absentait et qui devait reprendre sans délai sa place de «forcat», et je pensais alors aux pauvres galériens _ obligés de ramer sans arrét sur les trirémes antiques ou les pontons de notre histoi- re. Au début, je ne me privais pas de répondre et, a ses jurons anglais, je me contentais d’opposer le plus beau répertoire francais a ma connaissance, ce qui fai- sait la joie de Clément et du Canadien frangais qui tra- vaillait avec notre équipe; mais insister n’aurait servi a rien... Nous comprimes alors pourquoi il fallait souvent des renforts pour ce travail qui ressemblait plutét a ce que les Anglais appellent le «hard labour». Aprés quelques jours de ce calvaire, nous décidiémes, tous ensemble, de voir le grand patron. Nous ne refu- sions pas de descendre dans le caisson, mais nous vou- lions qu'il fat fait un roule- ment parmi les manoeuvres et terrassiers alors que les autres travaillaient soit dans les bois & couper de nou- veaux arbres, soit a la confection des chemins de dégagement pour les pro- chains abattages. Et, en toute justice, il ne devait pas y avoir de gros probléme pour résoudre cet- te affaire. Done, a l'arrét du iratall du soir, cing a six jours aprés notre arrivée, toute l’équipe se rendit chez le «boss». Il logeait dans une cabane en planches, sommai- rement mais cependant as- sez bien installée. Quand nous nous présen- ‘times, il était en train de se débarbouiller, le torse nu, devant sa porte. Aprés les SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE explications données par le Canadien frangais qui parlait anglais, il nous répondit aussit6t, sans cesser de se frotter le visage qui était bien celui d’un «old timer» des années héroiques: —Well, boys! Je sais que le travail au caisson est le plus «son of a bitche» du chantier. Il le sera encore, malgré ce que nous pouvons faire car, tant qu'il y aura de eau dans cette maudite riviére, il y en aura aussi dans le caisson. Or, pour faire un pont, il faut des piles, et les piles ont tou- jours les pieds dans l|’eau... Mais, goddam, boys, j'aime — qu’on vienne me dire les choses en face, quand les foremem ne le font pas. Et maintenant, je vous dis que les trois équipes de terras- siers feront, chacune, leur - tour au caisson. Allez bien manger, fellows, et remplis- sez bien vos assiettes! [A SUIVRE ] Tricentenaire des Familles ‘Hamelin - Grondines - Laganiére” En 1981, la petite localité de Grondines (Portneuf), P.Q. Canada veut célébrer l’établissement plus que tri- centenaire des Familles Ha- melin - Grondines - Laga- niére. Le Comité organisa- teur souhaite entrer en con- tact avec tous les mem- bres de.cette unique famille et leurs alliés. L’année 1981 marquera le tricentenaire du premier. re- censement de la paroisse de Grondines (Portneuf, P.Q.). Pour souligner cet anniver- saire, on veut féter l’éta- blissement plus que tricen- tenaire de la famille Hame- lin dans cette localité. A cet effet, l'on veut organiser un grand rassemblement des ‘familles Hamelin, ‘Hamelin dit Grondines, Hamelin dit ae L’année 1981 n’est pas de- main, direz-vous. Il est vrai, mais il n’est pas trop tét pour organiser un tel ras- semblement, puisque les membres de cette grande famille sont éparpillés par- tout au Canada et dans tous les coins des Etats-Unis. Dans un premier temps, lorganisation veut faire la cueillette des adresses. I] s’agit done pour vous de nous faire parvenir: e les adresses des Hamelin- Grondines-Laganiére de vo- tre Etat ou de votre Pro- vince...le plus possible. e les adresses de vos fréres, vos oncles, vos. grands- parents. — e les adresses de toutes les femmes (soeurs, tantes, nié- ces) qui ont perdu leurs noms en se mariant, Nous ne pouvons deviner le nom de leur mari. © les adresses'de tous ceux dont la niére, les’ grands- parents, les arriére-grands- parents étaient Hamelin- Grondines-Laganiére, et dont on ne peut deviner le nom, e les adresses des vocations religieuses masculines et fé- minines (y compris celles dont la mére ou les grands- parents sont Hamelin-Gron- dines-Laganiére) et sacerdo- tales. Du moment qu’on a encore _une goutte de sang Hamelin- Grondines-Laganiére dans les veines, il faut étre de la féte. Aidez-nous 4 monter un fichier et 4 rassembler tout ce “beau monde”. Ne vous fiez surtout pas sur les autres pour répondre; faites- le vous-méme, et le plus rapidement possible. En vous remerciant, Les membres du Comité par Jean-Guy eevee prétre. Faire parvenir; Comité “300” des Familles Hamelin - Grondines - Laganiére, Grondines [Port- neuf], P.Q. Canada.. GOA 1W0 YP 4 7. SR ERRRIIRNEREEnEES® chiagtnahaaseT TT nah ibantaiabe