langues officielles est appliquée, afin de dissiper les malentendus, de la rendre juste et raisonnable. A défaut, le mécontentement grandissant du public risque d@entrainer son rejet en bloc et de porter un coup fatal au principe de Pégalité linguistique dans les institutions fédérales, qui devrait faire l'unanimité. Cet examen devrait notamment avoir pour but de faire bien comprendre aux Canadiens quels sont les avan- tages et les conséquences de la politique des langues officielles et des activités qui en découlent, et de leur expliquer beaucoup mieux ses objectifs et méthodes. I devrait également évaluer les efforts d’information déployés et se pencher sur toutes les préoccu- pations du public. Nous pensons que tous les enfants devraient avoir la possi- bilité d’apprendre les deux langues officielles a l’école. LES PEUPLES AUTOCHTONES Nous joignons notre voix a celle de la grande majorité des Canadiens pour exiger un réglement juste et rapide des revendications territori- ales découlant des traits des Premiéres nations, afin de garantir, en harmonie avec leur environ- nement, leurs besoins linguistiques, culturels et spirituels. Nous nous joignons a l’ensem- ble du peuple Canadien pour appuyer le principe de Vautonomie gouvernementale et pensons que les autochtones - devraient étre appelés a con- tribuer activement a sa dfinition et a sa mise en oeuvre. Nous croyons que la Loi sur les Indiens, ainsi que le ministére des Affaires indiennes qui l’admin- istre, devraient disparaitre pro- gressivement au fur et 4 mesure de la réalisation de l’autonomie gouvernementale. Nous pensons que le Canada devrait reconnaitre officiellement Phistoire et la contribution des peuples autochtones en tant que Premiéres nations du Canada. LA DIVERSITE CULTURELLE Nous croyons qu’il faudrait réaf- fecter tous les crédits fédéraux consacrés a la promotion du mul- ticulturalisme aux seules activités visant la familiarisation des immi- grants avec la société canadienne, Un pays en Suite de la premiére page plus étroitement a l’élaboration du Canada de demain.» En outre, le Forum deplore «de comportement stupide, et parfois scandaleux, de certains députés et sénateurs qui jettent le discrédit sur le régime parlementaire». Et il est d’accord avec tous les citoyens qui jugent que notre systéme politique west trop livré aux rivalités parti- sanes... trop assujetti a une disci- pline de parti extrémement rigide». Il conviendrait, estime le rapport, d’envisager sérieusement de tenir davantage de votes libres et de rac- la lutte contre la discrimination raciale et la promotion de l’égal- ité. Le but premier du multicul- turalisme devrait étre d’établir une société d’accueil dynamique, ouverte a tous et, partant, d’encourager le vrai respect de la diversité. Nous pensons que le gouverne- ment devrait élaborer des pro- grammes d’information du public concernant la valeur et les avan- tages de la diversité culturelle, qui soient beaucoup plus clairs, auda- cieux et originaux et expliquent tant le réaménagement précédem- ment décrit que l’énorme contri- bution des communautés ethnoculturelles au Canada. Nous pensons que les ministres provinciaux de _ 1’éducation devraient maintenir certains cours initiation au patrimoine canadi- en, en s’échangeant peut-étre davantage leurs manuels et méth- odes, mais en les réservant aux écoliers immigrants du cycle élé- mentaire. Ces cours, destinés a faciliter l’adaptation des jeunes - néo-Canadiens 4 la culture de leur nouvelle société devraient étre concis et ne pas durer plus d’un an. APPRENDRE A MIEUX SE CONNAITRE Nous pensons que le gouvernement fédéral devrait, de concert avec les secteurs privé, éducatif et bénévole (et nous songeons tout particuliére- ment aux organisations sportives et culturelles), élaborer des plans visant la remise sur pied des pro- grammes de voyages et d’échanges s’adressant surtout, mais pas exclu- sivement, aux jeunes. Nous croyons qu’il y a lieu d’adopter une approche novatrice, en vue d’aplanir les difficultés que la géographie du pays impose aux Canadiens désireux de mieux comprendre et apprécier le Canada. Nous pensons que le gou- vernement fédéral devrait inviter Pindustrie touristique a offrir des formules réalistes et abcrdables pour permettre aux Canadiens de visiter d’autres régions du pays, . plus facilement et a meilleur compte. Nous pensons que les étudiants canadiens méritent de mieux com- prendre, et a un plus jeune age, Phistoire de leur pays et de toutes ses régions, y compris l’histoire et la culture des peuples autochtones courcir la durée des sessions pour permettre aux députés de passer plus de temps dans leur circonscrip- tion, a l’écoute de leurs électeurs. La «facture de l’indépendance serait lourde a payer» peut-on lire dans le rapport et «on constate un manque d’information flagrant, avoué dans les deux camps, au Québec comme ailleurs.» «Dans un Canada amputé du Québec, on verrait apparaitre des lignes de fracture entre le Nord et le Sud du pays. Une chose est certaine: si les différentes provinces et régions, poussées par le désespoir, formulaient une demande d’annex- ion aux Etats-Unis, ce serait a Vendredi 5 juillet 1991 et des groupes ethnoculturels. Il conviendrait, a cette fin, de pré- parer, én consultation avec les premiers habitants du Canada, des manuels scolaires qui donnent une explication plus fidéle et plus compléte du r6éle joué par les autochtones dans l’histoire du pays. Les provinces, autres que le Québec, devraient envisager d’adopter un programme d’his- toire commun, du moins en partie. Elles devraient explorer avec le Québec toute formule de coordi- nation envisageable qui respecte les différents passés et les dif- férentes perspectives. L’ECONOMIE CANADIENNE Les participants ont systématique- ment abordé le sujet. Ils considérent toutefois que c’est un domaine dans lequel ils ne peuvent pas, eux- mémes, faire grand-chose a titre direct, et ou seuls les gouverne- ments peuvent agir, bien qu’ils n’aient pas beaucoup confiance en ces derniers. Tout ce que leur disent les gouvernements et les chefs de file du monde des affaires semble ne pas cadrer parfaitement avec les valeurs sociales et les principes quils chériseent, quand il n’y a pas de contradiction flagrante. Voila qui explique pourquoi de nombreux participants se sentent trahis, affligés, confus et fachés. Ils ont le sentiment que leurs valeurs canadiennes tradition- nelles sont en train d’étre usurpées par des forces du marché anonymes et que les gouverne- ments ne prennent guére de mesures pour y résister. Les autorités sont en partie respons- ables de ces craintes, qui, pen- sons-nous, sont le produit de malentendus que les gouverne- ments devront tirer au clair, sans quoi ils continueront, tout comme le pays, a les payer chérement. Nous croyons que les gou- vernements doivent éclaircir ces questions pour les Canadiens. L’histoire montre que les gou- vernements ont un role constructif a jouer pour redresser les imper- fections du marché, compléter les initiatives commerciales et préserver le pays. Ils constituent la seule entité qui puisse abriter et nourrir les valeurs communes qui ont donné naissance a nos buts et objectifs communs. L’un des prin- cipaux défis que les gouverne- ments doivent donc relever genoux qu’elles se présenteraient. Elles ne seraient pas en mesure de poser des conditions et il ne faudrait pas s’attendre a un élan de charité de la part de nos voisins.» Le rapport remonte a 1867 pour expliquer les origines du Canada et la structure de gouvernement fédéral que les Peres de la Confédération avaient décidé de lui donner en vue de préserver la diversité linguistique, culturelle et religieuse de l’époque. «Ils étaient (les Peres de la Confédération) habités d’une vision, celle d’un pays sans pareil, vérita- blement différent de son grand voisin du Sud. Contrairement aux Le Soleil de Colombie aujourd’hui est le suivant: s’adapter a la mondialisation qui s’opeére. Nous croyons que ces différents facteurs nous imposent tous - secteur privé, syndicats, petits entrepreneurs, travailleurs spé- cialisés et non spécialisés - l’obli- gation. de nous adapter et d’investir notre temps et nos efforts en nous- mémes, afin que notre société puisse étre concur- rentielle. Ce n’est qu’en nous atte- lant a la tache que nous pourrons continuer de connaitre un niveau de vie élevé, et produire des biens et des services qui nous rappor- tent a tous profits et prospérité. UN FEDERALISME AMELIORE Nous croyons que dans le cadre des ses efforts visant le renouveau national, le gouvernement fédéral devrait, en priorité, chercher a collaborer avec les autres gou- vernements en vue d’éliminer les chevauchements de programmes et de sphéres de compétence, partout ou cela est possible, et qu’il se fixe comme objectif Vefficacité, sachant que celle-ci pourra étre améliorée en placant les programmes le plus prés pos- sible des usagers. Nous pensons par ailleurs que le gouvernement fédéral devrait veiller 4 ce que le remaniement des structures et des processus ncessaires 4 l’efficacité ne porte pas atteinte aux valeurs sociales fondamentales ni aux institutions nationales essentielles. LE LEADERSHIP ET LA DEMOCRATIE Nous nous rallions a l’avis de la grande majorité des Canadiens qui pensent que le Sénat devrait faire Lobjet d’une réforme fondamentale ou étre aboli. Nous joignons notre voix a celle des participants au Forum, pour déplorer le comportement ridicule, et parfois scandaleux, de certains députés et sénateurs qui jettent le discrédit sur le régime parlementaire. Nous sommes en accord avec les trés nombreux participants qui jugent que notre systéme est trop livré aux rivalités partisanes et trop axé sur la con- frontation. Nous préconisons en particulier de revoir de prés la Période des questions et la facon dont elle est structurée, en PPT TTT TTT TTerrrererrerrereerrereererererreeererrry teal crise en quéte de solutions... auteurs de la Constitution améri- caine, ils ont voulu une protection constitutionnelle expresse des droits collectifs des deux langues officielles. La diversité, congue comme un motif de fierté et de richesse, devenait ainsi la pierre angulaire du nouvel Etat.» (Le respect des differences entre les divers peuples qui composent la société continuera-t-il d’étre le fondement du Canada de 1992? Le Québec, et la langue francaise—celle de la majorité de ses habitants—con- tinueront-ils d’étre reconnus, comme en 1867, en tant que carac- téristiques distinctives du Canada? Parviendrons-nous enfin 4 ménager s’inspirant d’autres régimes par- lementaires ou elle est plus pro- ductive. Nous adhérons a l’opinion des nombreux participants au Forum qui nous ont signalé que notre systéme est trop assujetti a une discipline de parti extrémement rigide. Il conviendrait d’envisager sérieusement de raccourcir la durée des séances pour permettre aux députés de consacrer davan- tage de temps 4 leurs lecteurs et de tenir plus souvent des votes libres. Comme nous l’avons deéja sig- nalé, les participants ont proposé tout un catalogue de changements au processus gouvernemental. Nous n’avons pas la compétence nécessaire pour les analyser, mais compte tenu de l’intérét manifesté par un nombre élevé de Canadiens, le gouvernement se doit d’examiner sérieusement leurs suggestions, ne fiit-ce que par égard envers eux. Nous pensons qu’au cours de la période de _ reconstruction nationale, le gouvernement devrait réfléchir 4 la meilleure maniére d’encourager et d’approfondir le genre de dialogue suscité par le Forum et de mettre a profit cer- taines de nos méthodes. Le gouvernement devrait par ailleurs envisager d’avoir recours réguliérement a de telles méth- odes pour essayer de résoudre les grands problemes ou pour exam- iner les questions soulevées par les citoyens. Nous pensons que les politi- ciens, quelle que soit leur allégeance politique, devraient envisager le recours a.certaines de nos techniques afin d’accroitre considérablement la participation populaire a l’élaboration des poli- tiques et des programmes ou a la résolution de problémes qui touchent directement les citoyens, méme s’ils doivent pour cela pass- er moins de temps au Parlement et plus avec leurs électeurs. LE MOT DE LA FiN Les commissaires concluent le rap- port officiel en citant les propos d’un citoyen : : «Nulle pirouette, nul faux-fuyant ne parviendra a préserver de la colére du peuple 1’élu, d’aucune assemblée, qui contrecarrerait sa volonté. Les électeurs regardent et attendent.» eevcccce aux peuples autochtones la place qui leur revient de droit dans notre Constitution et saurons-nous satis- faire leur revendication légitime d’institutions propres, d’une maniére conforme a la dignité et au respect auxquels ils aspirent?» Le rapport conclut: «Quant a nous, nous répondons par un «oul» retentissant, fondé sur la conviction que tous les Canadiens, de Atlantique au Pacifique et l’Arctique, tireront profit, sur les plans social, culturel et économique, d’une fédération régénérée qui reconnaitra la diversité et les besoins différents des nombreux peuples qui l’habitent.» nen ltt i i ern tt tn A eR ng . rs