a ee a ee Le Soleil de Colombie, vendredi 13 avril 1984 Lettres, arts et spectacles LES FILMS DE LA SE TT «MoscowontheHudson» Avec : Robin William, Maria Conchita Alonso et Cleavan Derricks. : Mise en Mazursky. scéne Paul Vous connaissez le Raka- filla Center? Moi non plus... cest ainsi qu’on prononce Rockefeller Center er russe, et ce n'est qu’un avant-gout puisque ce nest 14 qu’un des nombreux gags entourant les problémes de langue dans «Moscow on the Hudson». Vladimir Ivanoff William, «The World accor- ding to Garp»), un saxopho- niste soviétique en tournée a New York avec le cirque de Moscou décide tout bonne- ment de déserter en plein milieu de la décadence occi- dentale — Bloomingdale’s — et c'est le chaos : aidé par une vendeuse italienne (Maria Conchita Alonso), un gardien de Sécurité et un avocat urbain, Vladimir’ obtient Vasile politique, Il apprend rapidement les plaisirs péril- leux de I’ «American Way of life» en passant par tout un attirail de travaux qui ne «Romancing the stone» On méle comédie, romance et aventure sur le modéle de «Raiders of ...» pour nous donner un film qui emprunte beaucoup tout en gardant son propre charme. Joan Wilder (Katleen Turner, «Body Heat») une vieille fille romanciére a la «Arlequin» est obligée de se rendre en Colombie pour soit-disant sauver sa soeur. Elle s'‘embarque dans un méchant autocar, qui, l’em- «Hardtohold> 7 Un film de Jarry Peerce. Imaginez la scéne : par erreur, une vedette du: rock entre a demi-nu aprés sa douche dans une salle du stade ot circulent un tas de jeunes admiratrices, Jamie Roberts (Rick Sprinfield, «General Hospital»), fait face a des difficultés au sein de son groupe au moment ot il entrevoit une relation durable avec une femme plus tradi- tionnelle qui n’a rien en (Robin Aux cinémas «The Bay» et un marchand de -m’acheter VUS PAR GASTON. ménent nulle part. Il réussit pourtant a survivre tout en sintégrant € son nouveau milieu. Bon, le film est une comé- die de moeurs. La premiére demi-heure se traine aussi lentement que ses __ files d’attente 4 Moscow. Aussitét arrivé 4 New York, le film prend tout une autre mesure ot Williams offre une de ses meilleures performances jus- quiici. Il est comique dans certains passages, subtil dans d'autres et profond pour le reste, il tisse formidablement le lien dans le trio Derricks, William, Alonso. Illustré de superbe prises de vue présentant le «melting pot» New Yorkais et nous donnant beaucoup de jazz ot le saxophone tient toute sa place, .«Moscow. on the Hudson» regorge de réalisme sur les problémes d’immigra- tion et de liberté ... de quoi offrir un bon sujet de dis- cussion a la sortie. (8/10) «West Van Odéon», agré- menté d'un court métrage au «Park». méne vers une aventure plutét inattendue, pour rencontrer son soit-disant héros Jack Colton (Michaek Douglas, «The “hina syndrome» ¥ drogues macho. En résumé, d’assez bonnes _interprétations font de «Romancing the Stone») , un film recommandé pour divertir toute la famille. En dolby au autres. «Stanley» et commun avec lui. «Hard to Hold» ne contient pas grand chose, il a un’peu la qualité de ces éternels romans a l’eau de rose de la télé, pas plus. Deux choses peuvent sauver le film, le rock et l’admiration avide des fans de Springfield. Moi je prendrais mon cing dollars pour. peut-étre la musique du film. (4/ 10). Entre autres au «Town» et «Westminster Mall». ’ «La Horse», film francais de Pierre Granier Deferre, 18 avril 19h80, 4 l’Alliance francaise, tél.: 327-0201; «Le Retour de Martin Guerre», film francais avec Gérard Depardieu — et Nathalie Baye, 14 avril a 19h15 et 22 avril 4 21h30 au - Ridge, tél.: 738-6311; «Le choix des armes», film policier avec Catherine eneuve et Gérard Deemer 23 avril a 21h30- au Ridge, tél.: 738-6311. ' Piaf chantée par Joélle _ Rabu, City Stage Theater, - tél.: 688-1436; : Messe en Ré mineur de Jean-Sébastien Bach, Ven- “dredi saint 20 avril, En ville cette Semaine Vancouver Chamber Choir al’Orpheum, tél.: 738-6822. Entretien Par Hugo Verlomme paru en 198, A écouter Jacques Perry parler de Pablo Picasso on pourrait croire que l’écrivain a longtemps cétoyé le peintre. Pourtant il n’en est rien. Ils ne se sont rencontrés en tout et pour tout qu’une seule fois, des années auparavant, chez Jean Cocteau. Liidée méme d’écrire une biographie dePicasso n’est pas venue de Perry, mais de son éditeur. Bien entendu ce n'est pas une simple coincidence. L’un des livres qui a rendu Jacques Perry célébre c’est sa «Vie d'un paien», paru en 1966, livre qui raconte la vie d'un peintre. Jacques Perry, la soixan- taine, a la fois modeste et brillant, humour au coin des lévres, avoue avec un sourire que dans sa prochaine vie il sera peintre. Di/ailleurs, au cours de sa conférence il montre une diapositive d’un dessin de Picasso, fait a la fin de sa vie, ot l’on voit un petit angelot regardant une belle femme nue. Dans cet enfant ou Picasso s'est sans doute représenté lui-méme, Jacques Perry a reconnu trés exacte- ment sa propre silhouette a Conférencier de l’Alliance francaise, le romancier Jacques Perry était de passage 4 Vancouver Picasso. Parmi tous ses livres, graphie du pean 4 la premiére personne: «Yo Picasso», aux éditions Lattés. ur parler de la vie de erry a écrit une bio- l’age de trois ans! Comme toujours le hasard n’existe pas et a force de se rapprocher de son sujet, le biographe comprend peu a peu pourquoi il a été élu-pour cette tache. «Peut-étre que lorsque je serai dans l'autre monde Picasso me cassera la figurel», dit-il en riant. Mais lécrivain a si profondément- tenté de «collerm a son sujet qu’on doute de ce pugilat céleste. C'est un vrai __ travail d’archéologue de l’ame que Perry a effectué sur la Galaxie Picasso. Mort a .91 ans, ce peintre aussi foisonnant que fertile a laissé une jungle bigarrée d’oeuvres les plus variées parmi __lesquelles l’explorateur part a la recher- che de traces, de symboles, d’esquisses, des moindres velléités du créateur. Songez un peu : Picasso a laissé plus de quinze mille tableaux et un million de dessins, sans parler de la sculpture, de la pote- rie ..... Certainement, dans l’intimité de sa causerie, Perry a su nous faire pénétrer par une petite. fissure dans l’éblouissante lumiére du génie. «Et qui sait, peut-étre que dans ma troisiéme vie je serai trappeur dans le Grand Nord!», ajoute Perry en rigo- lant. Ce qui le fascine le plus au Canada ce sont ces fan- tastiques étendues — vierges. «Moi, si j’étais ici, j'irais vers le Grand-Nord, les solitudes gla- cées, l’air que je serai seul a respirer.» Comme d'autres avant lui, Perry s’étonne que le Canada soit un pays si immense avec une si petite population entiérement massés sur la frontiére et peu a peu grignotée par le mode de vie américain. Lui il pré- férerait partir vers les vastes étendues, faire connaissance avec les ours,’ ces animaux devenus mythiques en Europe. Perry colimacgon Mais au fond Perry n’est pas un grand voyageur, tout comme Picasso. Il aime se mettre en prise avec la terre, chez lui, 4 la campagne non loin de Paris. Son °écriture requiert le calme : «Pour moi, écrire c'est 90% de. concen- tration et 10% de talent.» De Picasso au Ier arrondissement Lorsqu'il n’écrit pas, il s'occupe de son jardin potager et ce genre di’activité lui permet de se «ressourcer», de se gonfler comme une éponge avant de retourner sur la feuille blanche ot va couler son encre. | - rae Son dernier livre, qui doit paraitre en septembre chez Albin Michel, a pour person- nage principal un jeune pho- tographe de vingt ans dans le Paris d’aujourd’hui et pour cadre central le premier arrondissement. Jacques Perry avait déja écrit un livre d’anthropologie urbaine sur une seule rue de Paris «Rue du Dragon». Cette fois il se concentre sur un seul arrondissement. La encore |’€crivain s'est livré a une recherche méticuleuse, explorant les moindres recoins de ce quartier qui comprend Vile de la Cité, le Louvre, les Tuileries, la Bourse. Le pre- mier arrondissement est le _ centre de la spirale autour de laquelle Paris est concgu. Ici les villes sont toutes rectilignes. Des carrés dans un monde carré, «square». Sans doute faudrait-il que les urbanistes réapprennent a «arrondir» les villes.. Et parce que Perry, lui, arrondit les esprits, son dernier livre pour- rait sintituler sement». Vancouver East Cinema «Garde Garde a vue signifie dans le jargon juridique francais le laps de temps pendant lequel la police peut garder un suspect a sa disposition sans en référer 4 un juge. Voila qui plante le décor du film de Claude Miller, un poste de pecté de meurtre ~ a vue» police ou s’opposent en pleine nuit deux fortes personnali- tés : un policier (Lino Ventura) et un avocat sus- (Michel Perrault) qui jouent au chat et ala souris en se-lancant a la figure les articles du code pénal. A la fois drame psy- chologique et roman policier Film frangais sous-titré en anglazs, Vancouver East Cinema, 7éme avenue et Commercial Drive, les 18 et 19 avril a 19h30. Ridge «Le choix des armes» “Le choix des armes”, un film dans la lignée des meil- leures série B francaises, ov le réalisateur Alain Corneau op- pose deux gé€nérations de’ gangsters. Yves Montand joue un an- cien caid du milieu, retiré des affaires dans une ferme nor- mande oi il éléve des che- vaux. Sa femme, la superbe ‘Catherine Deneuve, lui ap- porte: le repos aprés une vie agitée en marge de la loi. ° Cet univers idyllique ne ré- © siste pas a l'intrusion d’un jeune bandit en cavale (Gé- rard Depardieu). La police ayant tué par erreur’sa fem- me, le vieux caid a mainte- nant toutes les raisons de Partager le ‘sort du jeune Sangster: mourir les armes a la main. Film frangais sous-titré en anglats, lundi 23 avril a 21h30 au Ridge Theater, 16éme avenue et ‘ Arbutus, Vancouver, tél.: 738-6311. Vancouver Art Gallery Rien a voir avec Michael Jackson se transformant en loup garou sur fond de cime- tiére ou avec Billy Idol exhi- bant ses tatouages. les vidéos francaises présentées jusqu’au. 23 avril a la Balerie d’Art n'ont pas fonction, comme les vidéoclips, de «vendre» un artiste ou un spectacle aux producteurs. Le fameux «Thriller» a déja fait le tour ~Y Alliance Exposition de peinture Catherine Lombard, au Centre culturel colombien juaqu’au 19 avril, tél.: 874-9105; Exposition de inture Patrick Candille, artir du 11 avril a 1|’Alliance frangaise, tél.: 327-0201. ’ Vidéos, projetées a francaise les lundis, mardis, mercredis et jeudis de 17h00 a 19h00, tél.: 327-0201. Vidéos d’avant garde’. francaises, projetées en permanence a la Vancou ver Art Gallery, 4e étage. Jusqu’au 23 avril _ du monde (ou presque), les vidéos d’Art frangaises ont pour l'instant parfaitement leur place dans une galerie de peinture. En effet, la régle du jeu de l’Art vidéo consiste a_ utili- ser au mieux les milliers de petits points constituant ]’ima- ge pour réaliser une sorte de tableau mouvant, avee une histoire, ou du moins un cadre narratif, une bande sonore et éventuellement un texte. En un mot, c'est de recherche qu'il s'agit, avec tout ce que cela comporte de tatonne- ments, d’expériences intéres- santes et parfois de ratages purs et simples. Vidéos d’avant - garde La Galerie d’Art de Vancouver propose jusqu’au 23 avril une série de vidéos d’avant-garde frangaises. En plein essor, |’Art vidéo a depuis longtemps dépassé le stade des balbutiements. Dans lexposition de la Galerie d’Art, on peut ainsi suivre une — vidéo construite autour d’un entretien avec le grand prétre et presque fondateur de 1’Art vidéo, Nam June Paik (le créateur du jardin-téléviseur de New York). Depuis le temps ou, en pionnier, il cassait des télévisions 4 coup de masse ... l’Art vidéo a fait du chemin, et particuliére- ment en France dont certains des créateurs se sont regroupés au sein du «Grand Canal». C’est une partie de la produc- tion du «Grand canal» que la galerie de Vancouver propose en deux heures environ; vous pouvez rester moins long- temps si le coeur vous en dit car toutes les vidéos sont indépendantes leus unes des autres. En tout cas, allez tou- jours jeter un coup d’oeil du cété du quatriéme étage, c'est tranquille, confortable et ¢a change d’Emily Carr. ~ JF Fournel L’ Apéro en Louisiane «Impression d’une Louisiane», une émission spéciale de l'Ap€éro, 102,7 MF réalisée par Jeanne Doré et Eléonor Tremblay, mercredi 18 avril, entre 16h30 et 19h00. Au programme de lémission du mercredi 11 avril 4 20h00 au cable 10, diffusée en reprise jeudi 14h00, vendredi 9h00 et samedi 15h00 ainsi que dimanche : - FRANCOPHONIE AND YOU —Spécial sur le Festival des boufons —Exposition de Catherine Lombard —Présentation d’orchestre qui joueront au Whit- taker Club. Lundi — vendredi : Samedi : Mercredi (au lieu de mardi) — vendredi : : Dimanche : Les nouveaux horaires du Centre culturel 9h — 17 heures 10h00 — 13heures (au lieu de 17heures) 19h30 — 23heures 10h30 — 12h30 «L’Arrondis-. cganed