14 Le Soleil de Colombie, vendredi 16 mars 1979.

(
Energie...
(suite de la page précédente)

vienne du rayonnement solaire direct ou qu’elle soit
enfermée dans les vents, les vagues, les cours d’eau, les
variations de température, les plantes et les animaux;
elles englobent aussi l’énergie produite par la chaleur in-
terne de la terre sous forme d’énergie géothermique, et
celle du systéme terre-lune sous forme d’énergie
marémotrice.

Toutes ces formes d’énergie sont dites renouvelables
parce qu’elles ne reposent pas sur une source d’énergie
qui peut étre épuisée dans le cadre de la durée de l’exis-
tence de l’homme. Beaucoup sont diffuses et ne sont ac-
cessibles en quantités utiles que par intermittence et en
fonction de facteurs tels que les saisons, les conditions at-
mosphériques, les caractéristiques locales, ainsi que la

nature du travail a accomplir.

Laquelle est la plus utilisée au Canada?

En 1977, les riviéres aménagées pour produire de
Pélectricité ont fourni quelque 70 p.c. de la production
totale de l’énergie électrique du Canada, soit environ le
quart de sa consommation d’énergie primaire. On pro-
jette d’augmenter de facon substantielle la capacité
hydro-électrique. Cette forme d’énergie va probablement
rester, pendant plusieurs décennies au moins, la
ressource énergétique renouvelable la plus importante du
Canada.

Il est aussi possible de produire de l’hydro-électricité
en construisant des barrages a travers un bassin de
marée ou l’amplitude de la marée est élevée et en se ser-
vant du flux et du reflux des eaux pour fournir l’énergie
aux turbines. Une étude de-faisabilité effectuée par les
gouvernements fédéral et provincial a indiqué que 1’éner-
gie électrique tirée des marées de 53 pieds de la baie de
Fundy est suffisante pour justifier l’accomplissement de
la conception d’une centrale de 1100 MW d’une production
annuelle évaluée a 3,4 millions de kWh.

Quelles sont nos utilisations
| possibles de l’énergie solaire?

Le rayonnement solaire peut étre converti directe-
ment en électricité dans des photopiles, ou étre recueilli,

ques de conversion directe en électricité doivent subir des
améliorations trés importantes en matiére d’efficacité et
d’économie des coiits avant d’étre utilisées, A grande
échelle, autrement que pour des usages spécialisés dans
des endroits éloignés:

La majorité des Canadiens demeurent dans des ré-
gions ou les niveaux d’ensoleillement sont suffisamment
élevés et of la demande de chauffage est suffisamment

satisfaire au moins a une partie, sinon a la totalité des be-
soins en matiére de chauffage de l’eau et des locaux, dans
les édifices commerciaux et résidentiels. Pour que le
chauffage des locaux par hélio-électricité soit économi-
que, il faut que la structure soit trés bien isolée, que la
collectivité soit bien aménagée et que |’édifice soit bien
concu.

En général, les systemes de chauffage a |’énergie
solaire contiennent les éléments suivants: un certain
nombre de capteurs du rayonnement solaire en verre,
orientés de facon a recueillir le rayonnement disponible;
un endroit isolé, habituellement situé dans le sous-sol, et
qui sert 4 emmagasiner la chaleur, comme un lit de pier-
res ou de sels, ou un réservoir d’eau; des pompes, des con-
duites et réglages thermostatiques; et un systéme de dif-
fusion de la chaleur a |’eau ou a l’air chaud pour chauffer
lespace vital. L’énergie solaire recueillie sur les surfaces
peintes en noir est transmise, sous forme de chaleur, a
Vair, a l’eau ou a une solution incongelable et acheminée
au site d’emmagasinage.

Des thermopompes peuvent augmenter l’efficacité du
systéme dans les maisons chauffées a |’énergie solaire
comme dans celles qui le sont au moyen d’un systéme
électrique classique. Lorsque l’énergie solaire ne produit
qu’une partie du chauffage, il doit étre secondé par des
installations habituelles de chauffage.

Quelles difficultés peut-on rencontrer?

Les frais élevés d’installation, diis principalement a
Vemmagasinage saisonnier de la chaleur, constituent le

emmagasiné et utilisé sous forme de chaleur. Les techni- -

forte pour justifier utilisation de l’énergie solaire pour '

principal obstacle a l’utilisation courante de 1’énergie
solaire pour le chauffage des locaux. Le nouveau Pro-
gramme fédéral de développement et de recherches en
matiére d’énergie solaire vise a perfectionner le chauf-
fage a l’énergie solaire et a démontrer qu’il est sir et ren-
table dans les conditions climatiques canadiennes.

Différents systémes sont a l’essai a travers le
Canada, notamment le chauffage total et partiel
d’édifices commerciaux et de maisons unifamiliales et
multifamiliales; il reste 4 élaborer des méthodes d’essai,
des normes de qualité et des mesures législatives pour la
protection des consommateurs. Parmi les autres aspects
a l’étude se trouvent l’utilisation des systémes tradition-
nels d’approvisionnement en énergie comme systéme
secondaire, le financement, ]’essor industriel et l’accueil
favorable du public.

Quelle est l’efficacité de l’éolienne?

Le vent est un producteur d’énergie de choix, puisque
la puissance d’un axe peut étre facilement et efficacement
convertie en électricité. Cependant, a cause de la nature
diffuse du vent, l’éolienne ou le réseau d’éoliennes doit
étre de grande taille afin d’obtenir des quantités utiles
d’énergie. En outre, comme I’approvisionnement n’est
pas régulier, il faut un systeme d’emmagasinage, par
exemple des accumulateurs ou de l’eau pompeée, si le vent
doit étre la seule source d’énergie.

Les dimensions de l’appareil et l’installation d’em-
magasinage entrainent des frais élevés. La principale
préoccupation du Programme de développement et de re-
cherches sur les vents du Conseil national de recherches
est de mettre au point des techniques qui diminuent ces
frais et garantissent un fonctionnement sir avec un
minimum d’entretien.

L’éolienne a axe horizontal (hélice) est connue depuis
longtemps. Comme !’inclinaison des pales est réglable en
tout temps, cette éolienne peut fonctionner avec une plus
grande efficacité sous une plus grande échelle de vitesses
du vent, mais un dispositif de calage variable doit y étre
incorporé pour éviter la surcharge du générateur ou la
défaillance des pales a des vitesses élevées.

Les éoliennes a axe Vertical (fouet a oeuf), comme
celles qui sont mises au point par le Conseil national de
recherches, sont concues pour assurer une efficacité
maximale a une vitesse donnée, au-dessus de laquelle l’ef-
ficacité diminue. C’est une protection contre la surcharge.
L’inconvénient d’une production plus faible d’énergie peut
étre compensé par la création d’une éolienne a axe ver-
tical dont lefficacité maximale coincidera avec les
vitesses moyennes prévues a cet endroit.

Ou utiliser les éoliennes?

Les cétes des Maritimes, la région a l’extréme sud des
Prairies, les basses-terres de l’Arctique et de la baie

Les organismes fédéraux
(tel Energie atomique du
Canada Limitée) et des
services provinciaux d’é-
lectricité (tel Hydro-Onta-
rio) collaborent étroite-

ment a la planification de

nos centrales nucléaires.
Celle de Bruce en Ontario
(ci-dessus), en plein fonc-
tionnement depuis la fin de
1978 et d’une capacité de
3000 mégawatts, est l’une
des plus grandes centrales
nucléaires du monde. Elle
est dotée de 4 réacteurs
CANDU dont la matiére

premiére, pour produire
de la chaleur, se présente
sous forme de boulettes de
combustible d’oxyde d’u-
ranium enfermées dans
des tubes de force entou-
rés d’une vaste calandre
remplie d’eau lourde assu-
rant la bonne marche de la
fission des atomes de com-
bustible d’uranium et
transportant la chaleur
produite vers des chau-

diéres qui générent la va-

peur qui actionnera les tur-

’ pines.

=

d’Hudson et certains endroits dans les vallées des mon-
tagnes Rocheuses ou 1’on rencontre l’effet de tunnel
aérodynamique sont des régions du Canada ou la vitesse
des vents (supérieure a 16 km/h en général) convient aux
éoliennes.

Il semble actuellement que les coiits en capital par
kilowatt soient moins élevés pour les grosses éoliennes a
axe vertical que pour les éoliennes a axe horizontal de
dimensions comparables. Néammoins, le nouveau pro-
totype construit aux Iles-de-la-Madeleine par le Conseil
national de recherches et l’Hydro-Québec entrainera des
frais de l’ordre de $1400 le kilowatt, comparativement a la
somme de $700 le kilowatt admise généralement dans le
cas des réacteurs nucléaires CANDU.

Cependant, dans des endroits comme les Iles-de-la-
Madeleine ou d’autres agglomérations canadiennes nordi-
ques ou éloignées, les frais d’installation des éoliennes
pourraient bien concurrencer les systémes Diesel-
électriques existants. Ces frais pourraient étre com-
pensés, pendant la durée de vie du systéme, par les
économies réalisées sur les importations de carburant
Diesel.

Qu’est-ce que la bioénergie?

La bioénergie est l’énergie emmagasinée dans la
matiére animale ou végétale. On peut l’obtenir par con-
version chimique ou biologique, ou par combustion
directe. Les cultures forestiéres et agricoles ainsi que les
déchets organiques possédent une valeur énergétique
potentielle principalement comme source de com-
bustibles solides, gazeux ou liquides, et indirectement
comme substituts pour les articles a forte consommation
d’énergie tels que les engrais.

Le méthane (essentiellement du gaz naturel) est pro-
duit, au cours de la conversion biologique, par l’action de
bactéries qui assimilent les éléments organiques, tels que
les substances organiques contenues dans les eaux
d’égout ou le fumier, en l’absence d’oxygéne. Le Biomass
Energy Institute de Winnipeg, l’Université du Manitoba et
le Conseil national de recherches sont les principaux con-
cepteurs canadiens des digesteurs de biogaz destinés aux
fermes et a l’industrie de transformation des aliments: On
tente actuellement, par des programmes de recherche,
d’améliorer la siireté du systéme, son coiit et l’efficacité
énergétique.

Comment utiliser le bois pour produire de l’énergie?

L’industrie des pates et papiers utilise de plus en plus
le bois et les déchets du bois. pour la production d’élec-
tricité et étudie la possibilité de produire des stocks
d’alimentation de gaz ou d’éléments chimiques a partir du
bois. La province de |’Ile-du-Prince-Edouard étudie, en
collaboration avec le gouvernement fédéral, la possibilité
@ utiliser les lots de bois locaux pour alimenter une cen-
trale thermo-électrique. Plusieurs villes font briler les
déchets qui contiennent une forte proportion de papier et
de plastique pour le chauffage industriel et collectif.

Les poéles et les chaudiéres 4 bois sont maintenant
beaucoup plus efficaces pour le chauffage. De nouveaux
modéles peuvent fonctionner pendant 12 heures avec une
seule charge, accommoder des billes de trois pieds de long
et sont munis de contréles du tirage pour équilibrer ef-
ficacement la température des piéces. Des combinées a
Vhuile et au bois permettent de faire intervenir l’huile
lorsque le feu de bois s’éteint. L’efficacité de ces poéles a
bois modernes peut étre jusqu’a dix fois supérieure a celle
des foyers ordinaires.

Possédons-nous des ressources
d’énergie géothermique utiles?

Nous avons peu de données sur le potentiel du Canada
en matiére d’utilisation d’énergie géothermique ou
d’énergie fondée sur la chaleur interne de la terre. La
nature géophysique des montagnes Rocheuses favorise,
dans certaines parties de la région, le réchauffement des

’ eaux par des moyens géothermiques (a des températures

s’échelonnant entre 80° et 250° C). Des ressources
semblables se trouvent aussi dans les profonds bassins

~ sédimentaires des Grandes Plaines et de l’ouest de l’Arc-

tique.

La Direction de la physique du globe du ministére de
l’Energie, des Mines et des Ressources et quelques ser-
vices publics provinciaux, entre autres la BC Hydro, sont
en train d’explorer le potentiel de l’énergie géothermique
pour une grande variété d’utilisations possibles. Le site
géothermique de Meager Creek (C.-B.) peut, dans l’ave-
nir, desservir Vancouver en énergie électrique. :

\ Ces textes sont fournis par le Secrétariat d’Etat

EN ee

CO OREO OE OER

GOR aT ME

qe tee oe