14— Le Soleil de Colombie, vendredi 11 mai 1984 Un francophone en voyage L’aventure mexicaine (Suite) , Mardi 13 mars Au coeur de Xalapa se croisent deux: grand-rues, ow se presse une foule bruyan- te et animée. La se dres- se la cathédrale, qui a perdu une tour dans un tremble- ment de terre, le Palais muni- cipal et le Palais du gou- verneur. Vis-a-vis, le Parc Juarez, avec ses palmiersi, ses photographes, ses marcnands de ballons et ses amoureux chante de tous ses oiseaux. Hommes, femmes, étu- diants et enfants, jacassants et colorés, défilent devant les magasins, et devant les ban- ques gardées par des poli- ciers en armes. Pays de contrastes, ou la petite vendeuse vous rappelle si vous oubliez; quelques sous sur, le comptoir, mais oi il est d’usage, pour se tirer d’affai- re, de tendre a l'occasion un billet a lI'agent de la cir- culation. Mes hétes me traduisent les journaux et les nouvelles télé- visées. J'apprends ainsi que Tancien chef de la police mexicaine a levé le pied avec le magot, et vivrait a Paris. La femme et sa fille vivent 4 Montréal. : Les polititiens mexicains sont bien recus -a l’étranger: . ils stment beaucoup d'argent sur leur passage. Vrai ou faux, on raconte ici que d’anciens polititiens, de passa- a Paris, se sont réservé le Lido pour trois jours, avec des, danseuses, aux plumes plus belles que celles des anciens Aztéques. L’ancien président du Mexique vit, dit-on, a ]’étran- ger. Il peut revenir quand il veut, mais ne peut plus s’oc- cuper de politique. Aprés leur terme deisix ans, les anciens présidents sont sans doute assez pourvus pour vivre de leurs rentes. Mon héte et son €pouse, accoutumés de longue date a lélasticité des horaires mexi- cains, interrompent tout tra- vail pour me commenter, le journal du matin. — Les Mexicains ne semblent pas se ssoucier, de la marche du temps. «Le train part a six heures, vous dit le chef de gare. Vous regardez l’hor- loge : il est six heures tren- te. Une audition des éléves du Conservatoire de musique de Xalapa, suite 4 une remise de diplémes, devait, aujourd'hui avoir lieu a onze heures du matin. La salle, dans un bel édifice moderne de Xalapa, bourdonnait de monde. Un professeur nous a offert un café a une table couronnée' d’étudiants. On attendait. ont attendait, et on a fini par s’en aller. J'ai appris plus tard que les personnalités arrivées a midi et demi, ont délibéré et discouru si longuement que la cérémonie n’a eu lieu qu’a trois heures. Comme on le voit, les moeurs mexicaines sont a l’en- tipode des nétres. Le soleil y est pour beaucoup, de méme que les vicissitudes de l’histoi- re. Déja la facon de se ren- contrer différe d’un pays a l'autre. La poignée de main des Frangais, plus fréquente que celle des Anglais, ne ressemble pas a leur vigou- reux «Shake-hand». Quant aux Mexicains, ils vous pren- nent la main, vous soulévent lavant-bras et le secouent chaleureusement. Et ils ajou- tent a leur geste la belle expression : A qui tiena su Casa! Ma maison est a vous! Du train ot vont les choses, dans un mois, je serai le pro- priétaire de tout Xalapa. (A suivre) . Des Librairie Le Soleil San-Antonio, d’aventure et surtout d’espio vente a la librairie Le Soleil de Le prix de ces romans d’occasion varie entre 50 cents et 1 dollar. Librairie Le Soleil 3283, rue Main policiers, e sont en lombie. romans Vancouver, tél.: 879-6656. [mots croisés } 1. 2.-3..4- 5:6 7 8 9 10 11 12 son Oeuf WP — iH 12 Solutions page 13. HORIZONTALEMENT 1—Cercle de choses prescrites par la loi. — Débit de boisson. 2—Noix dépouillée de son écale. — Ville de Russie. 3—Cou. — Petites coiffes de toile qu’on met aux nouveaux- 4—Ville légendaire bretonne. — Perdre son poil. — Pron. pers 5—Lac éthiopien. — Roue d’une poulie. 6—Colline, éminence. — Préf. 7—L'Irlande. — Ville du Québec. 8—Maléfices de sorcier. 9—Anc. nom de la grenouille. — Grains du chapelet. 10— Bordée de maisons. — Peu fréquentés. 11—En évidence chez les mai . — Métal. — Petit poéme. 12—Peu grand. — Femelle de lane. VERTICALEMENT 1—Vase a parfum. — Plus qu'il en faut. 2—De I’Ecosse. — Affaibli. 3—Abrév. de gallon. — Déesse du matin. 4—Symb. chim. — Greffera. — Marque le dédain. 5—Dépt de France. — Voyelles. — Petit trait. 6—En outre. — Fabriquer. 7—Toi. — Petit rdle. 8—Canal qui conduit l’eau de la mer dans les marais salants. — Réitération. — Poéte athénien. 9—Animal mou. — Contemple. 10—Pic des Pyrénées. — Piquant , de haut goit., 11—Os de poisson. — Qui sont a lui. '« 12—Trés apréable, doux,’ =.Petit cube. date limite de réception les exigences techniques CNRAIL Soumissions pour Aménagement et drainage pour agrandir un accote- ment de 109.63 (Mille 68.08), subdivision de Skeena, prés de Prince Rupert, C.B. Travaux a effectuer : exca- vation et aménagement de plusieurs classes de maté- riaux; évacuer le matériel d’excavation en supplé- ment; mettre en place et entasser le matériel d’ex- cavation dans les régions a remplir; fournir et mettre en place du C.M.P., ainsi que placer en réserve, mettre en place et entas- ser des matiéres: granuleu- ses fournies par le CN. Les soumissions, cachetées ._dans une envoloppe a votre nom, seront recues jusqu’a 12h00 (heure des monta- ee jeudi 24 mai 1984. s documents de soumis- sions peuvent étre retirés par l’entremise du bureau de l'Ingénieur régional en chef, 16éme étage, 10004 - 104 Ave, Edmonton, Alta ou encore par |’enremise du bureau des Routes et des chemins de fer, 14480 - 177 -A Avenue, North Surrey, C.B. ainsi qu’au- rés de lingénieur des utes et des chemins de fer de Prince George, 283 rue George, Prince George, C.B.. Ces docu- ments peuvent étre reti- rés le ou les jours sui- vants le jeudi 3 mai 1984. Aussi, pour retirer les documents de soumissions les interessés devront pré- senter un chéque certifié de cinquante dollars (50.$) fait au nom de Canadian National Railway Co. Ce dépét sera remboursé lors du retour des documents - en bon état dans les trente (30) jours qui suivront la des soumissions. Pour plus d'information concernant relatives au projet, priére de communiquer avec le bureau de . W.G. Roberts, Officier de pro- jet, Terrace, C.B., tél.: ; (604) 635-4612. Le CN ne s’engage a accep- ter ni la plus basse ni j, aucune autre des soumis- |) sions. : R.A. Walker Vice-président _ Edmonton, Alberta. =! Explorateurs du passé Jacques Cartier Par Alexandre Spagnolo Deuxiéme voyage Francois ler voulut absolu- ment un deuxiéme voyage, et avec Jacques Cartier, le Malouin, le Breton : car, d’employer Cartier était aussi de bonne ug étant de St-Malo, c’est la Bretagne, devenue tout juste un partie de la France, et les Bretons n’étaient pas particuliérement de loyaux sujets de Sa Majes- té Francois ler. Printemps 1535. Le plus grand navire La Grande Hermine avait 140 tonneaux, La Petite Hermine et |’Emé- rillon, chacun 40 tonneaux, 112 hommes d’équipage d’une grande expérience dans la navigation. Les deux Indiens y étaient aussi, enchantés de leur long séjour en France, se défendant assez bien en fran- Cais, inquiets seulement, si les gens de leur tribu croie- raient 4 la véracité de leurs récits de belle vie en France. Le trajet de Saint-Malo a Terre-Neuve fut pénible, des tempétes, des vagues €normes, des inondations a bord, tout et tout; enfin arrivée au Détroit de Belle-Isle, puis a lle Anacosti, un 10 aoit, jour de grandes festivités dans sa ville natale, anniversaire de Saint-Laurent, ce diacre mar- tyr en l’an 258, bralé sur’ un gril de fer chauffé a blanc, Cartier jugea bon de donner ce nom au golfe en signe de commémoration. Plus tard des historiens, interprétant assez mal les Mémoires de Cartier, donnérent ce nom a tout le fleuve, au lieu de l’ancien Fleuve du Canada ou Fleuve d’Hochelaga : tandis que la Baie Cartier appelée Saint-Laurent devint la Baie du Pillage. Cartier navigua avec pru- - dence, s’assurant de bien par- courir le grand fleuve sans erreur possible. Les deux Indiens Taignoaguy et Dama- gaya assumérent le pilotage, disant : ici, le Fleuve du Canada (Kanata), plus loin celui du Saguenay, 14 ot le Royaume du Saguenay com- mence, plus loin encore, c’est notre pays le Canada (Ka- nata), en dépassant, le fleuve se retrécit et c'est le village de Stadacona (le futur Québec), puis le village de Hochelaga' (le futur Montréal) . Ensuite, demanda Cartier, qu’y a-t-il? Le fleuve, pro- bablement, court vers l’Ouest, nous n’avons jamais entendu que quelqu’un y soit par- venu. Entretemps, les _navires PAG Qo 25 yore Se el i ae ae A a faar tay ae iat Premiére rencontre de Jacques Cartier avec les Indiens & Hochelaga Montréal) en 1535. Andrew Division de l’iconographie, A.P.C. cétoyérent une longue ile, que> ~ Cartier nomma d’Orléans, du: Duc, un fils-de Francois ler.’ Cartier se posait la question, si} ce fleuve avait une eau frai-; che; il lui fut dit qu’a partir; d’une certaine distance de\* l’embouchure,-oui. En effet, c'est de Trois-Riviéres qu'il s'agissait, 4 600 kms de Atlantique que douce. Cartier devint réveur, donc au bout, il ne doit pas y, avoir d’Océan Pacifique. Mais: quelle belle terre, elle suffi-| rait a faire vivre tous les pauvres paysans de la France. Quel humaniste, ce Malouin- la. etant l’ancre au pied de l'lle d'Orléans, les jeunes Indiens lui dirent, ici, c’est Kebec (qu’on appela plus tard Québec) et le village a cété, Stadacona. Stadacona La, la tribu indienne fut heureuse de revoir les deux jeunes Indiens Taignoaguy et Damagaya, absents depuis plus d’une année. En grande pompe, le Chef Donnacona, dit «Le Roi du Kanata» vint recevoir Cartier et ses hommes Blancs. Aprés les beuveries, le. Chef et sa suite se retirérent et les deux Indiens interprétes aussi, aprés lui avoir dit que Kébec signifiait «retrécissement : des eaux», ou, a son ombre se dérouleront les plus belles his- toires de la Nouvelle-France. Cartier décida d’établir son quartier général a la_ base d’un vaste rocher (qui devint le site de Québec), dans des eaux calmes. Depuis il consta- ta que le Chef Donnacona et les deux jeunes Indiens |’évi- taient, pourquoi? La raison est que Cartier et ses hommes portaient toujours des armes, qu’ils crurent étre une atti- tude de méfiance. Cartier finit par dire a Taignoa- guy : — Tu sais bien qu’en France les officiers portent toujours leurs armes. Sa réponse, oui, mais ici ce n'est pas la France, mais le Kanata (Canada) et cela n'est pas notre coutume. Bien formalis- tes, ces gars de Stada- cona ... : Un fait seulement relevé dans l’ouvrage de Harold Horwood «The Colonial Dream» (1497-1760) que Taignoaguy et Damagaya étaient les fils du Chef Donna- Wiln AT NEAR iv A NDW MO? TR A f ae a fom . / Eiji Ae Nias) cee cona : nous laissons a cet auteur, cette assertion. Si, le Chef se montra par la ° suite assez complaisant, Tai- gnoaguy, lui, eut toujours une attitude passablement hostile, cest quil avait de bonnes raisons de croire que cette croix «Au ‘vive au Roi de France» plantée a Gaspé, un an plus tét, et qu’a la Cour du Roi, on semblait vivement s'intéresser au Canada ou Kanata et a la mission de Cartier, ce devait étre de poser les jalons pour domi- ner le pays ... Pas tort, ce jeune Indien, un_ clairvo- yant ... Il demeura toujours hostile envers Cartier et en- couragea ses fréres a 1’étre également et a se méfier des Frangais. Qu’a-t-il appris lors de son séjour en France? Le Chef Donnacona, un jour, présenta a Cartier une petite fille et deux garcon- nets,-il pria Taignoaguy, en temps qu'interpréte d’expli- - quer les motifs de ce geste. Ce fut : notre Chef veut hono- rer le Capitaine Cartier, cette fille est celle de sa soeur, un des garcons, mon propre fré- re. Ces présents vous ont été offerts afin que nous n’alliez pas en haut du fleuve vers Hochelaga. Cartier, en homme deécidé, répondit : ces présents doi- vent étre retournés, mon Roi- Francois ler m’a donné l’or- dre d’aller le plus loin possi- ble vers l'Ouest, j’espére, au moins, atteindre Hochelaga. _Au geste de renvoyer les bambins, Damagaya s’élanca en disant : non, non, mon frére a dit un mensonge, le Chef Donnacona vous a donné ces enfants en signe d’amitié, vous pouyez aller a Hoche- laga et je serai votre guide. Taignoaguy s’élanca comme une furie vers son frére et le provoqua, on le retint, mais ... En échange, Cartier présenta a Donnacona, deux superbes €épées gravées et incrustées, comme gage de reconnaissance. (A suivre) 4 gq ay iN ra (maintenant orris, lithotinte, publiée par N. Sarony, New York, 1850.