t Hl | ; t Rapport du Constitution Les Canadiens et Canadiennes veulent en savoir plus long sur l’entente conclue le 28 aout 1992 par les premiers ministres fédéral et provinciaux, et les leaders territoriaux et ~ autochtones. Les pages suivantes contiennent le texte intégral de l’entente de Charlottetown. Le 26 octobre prochain, vous aurez a vous prononcer sur cette entente. 38 AVANT-PROPOS Le présent document est le fruit d'une série de réunions sur la reforme de la Constitution auxquelles ont participé les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux et les représentants des peuples autochtones. Les réunions s'inscrivaient dans le cadre de la Ronde Canada ayant pour objet le renouvellement de la Constitution. Le 24 septembre 1991, le gouvernement fédéral déposait devant le Parlement un ensemble de propositions visant le renouvellement de la fédération canadienne qui s'intitulait : Batir ensemble I’avenir du Canada. Un Comité mixte spécial de la Chambre des communes et du Sénat en a alors été saisi et il a entrepris de recueillir les points de vue de la population en se déplagant dans tout le pays. Le Comité a regu 3 000 mémoires et entendu les témoignages d’environ 700 personnes. Au cours de la méme période, toutes les provinces et les deux territoires ont institué des tribunes afin de consulter la population au sujet du dossier constitutionnel. Ces tribunes ont permis de recueillir les réactions et les conseils de la population et de présenter des recommandations aux gouvernements. De leur cété, les organisations autochtones nationales et régionales ont procédé a une consultation de la population autochtone. Une forme de participation innovatrice, c’est-a-dire la série de six con- ferences nationales qui ont été télévisées de janvier a mars 1992, a permis aux spécialistes, aux groupes de pression et aux citoyens ordinaires de s’exprimer. Peu avant le dépét du rapport du Comité mixte spécial sur le renouvellement du Canada, le Premier ministre du Canada a invite les représentants des provinces et des territoires et les dirigeants autochtones a rencontrer le ministre fedéral des Affaires constitutionnelles en vue d’en discuter. A leur premiére rencontre, tenue a Ottawa le 12 mars 1992, les partici- pants ont convenu de tenir une série de réunions en vue de dégager un consensus sur un ensemble de modifications constitutionnelles. II a alors été décidé que les participants mettraient tout en oeuvre pour parvenir a un consensus avant la fin du mois de mai 1992 et qu’aucun gouvernement ne prendrait de mesure unilatérale tant que durerait le processus. ll a ultérieurement été convenu de les poursuivre en juin, puis en juillet. Afin de faciliter !'exécution de leur tache, les chefs de délégation ont convenu de créer un comité de coordination composé de hauts fonction- naires de divers gouvernements et de représentants des quatre associations autochtones. Ce comité a, a son tour, mis sur pied quatre groupes de travail et les a chargés d’Slaborer des options et des : recommanda-tions qui seraient soumises aux chefs de délégation. Les recommandations qui figurent dans le rapport du Comité mixte spécial sur le renouvellement du Canada ont servi de point de départ aux discussions, de méme que les recommandations des divers organes de consultation mis sur pied par les provinces et les territoires et les consultations tenues avec les peuples autochtones. Durant les reunions multilatérales, l’essentiel des délibérations a porté sur des solutions. de rechange ou des modifications aux propositions contenues dans ces divers rapports. Si l'on comprend la séance initiale d'Ottawa, les chefs de délégation ont eu l'occasion de se réunir durant vingt-sept jours, en plus des réunions du Comité de coordination et des quatre groupes de travail. Le calendrier des réunions a été le suivant ; le 12 mars Ottawa; les 8 et 9 avril Halifax; le 14 avril Ottawa; les 29 et 30 avril Edmonton; les 6 et 7 mai Saint John; les 11, 12 et 13 mai Vancouver; les 20, 21 et 22 mai Montréal; les 26, 27, 28, 29 et 30 mai Toronto; les 9, 10 et 11 juin Ottawa; les 28 et 29 juin Ottawa; le 3 juillet Toronto; les 6 et 7 juillet Ottawa. A la suite de cette série de rencontres, le Premier ministre du Canada a présidé des réunions de premiers ministres auxquelles le gouvernement du Québec a participé a part entiére : le 4 aot Lac-Harrington; le 10 aout Lac-Harrington; les 18, 19, 20, 21 et 22 aodt Ottawa; les 27 et 28 aotit Charlottetown. . Le soutien administratif et logistique aux réunions a été assuré parle ~ Secrétariat des conférences intergouvernementales canadiennes. Tout au long des discussions multilatérales, des projets de textes constitutionnels ont été rédigés chaque fois que cela était possible, de maniére a éviter toute incertitude ou ambiguité. En particulier, un projet de texte juridique mis a jour en permanence a servi de base a la discussion des questions intéressant les peuples autochtones. Ces projets de texte pourront servir de fondement aux résolutions qui seront seumises officielle- ment au Parlement fédéral et aux assemblées législatives provinciales. Dans les domaines oli le consensus n’a pas été unanime, certains participants ont voulu que leur dissidence soit consignée. II a été fait mention de ces dissidences dans les comptes rendus des réunions, mais pas dans le présent résumé. Les astérisques dans le texte qui suit dénotent les éléments a |’égard desquels il a été convenu de procéder par la voie d'un accord politique. A. LES CITOYENS ET LES COLLECTIVITES 1. La clause Canada il conviendrait d'incorporer en tant qu’article 2 de la Loi constitutionnelle de 1867 une nouvelle clause qui exprimerait les valeurs fondamentales du Canada. Cette disposition Canada guiderait les triounaux dans leur interprétation de l'ensemble de la Constitution, y compris de la Charte La Loi constitutionnelle de 1867 est modifiée par insertion, aprés l'article 1, de ce qui suit : « 2. (1) Toute interprétation de ta Constitution du Canada, notamment de la.Charte canadienne des droits et libertés, doit concorder avec les caractéristiques fondamentales suivantes : a) le fait que le Canada est une démocratie attachée a un regime parlementaire et fédéral ainsi qu’a la primauté du droit; b) |e fait que les peuples autochtones du Canada, qui ont été les premiers gouvernants du territoire, ont le droit de promouvoir leurs langues, leurs cultures et leurs traditions et de veiller a l’intégrité de leurs sociétés, et le fait que leurs gouvernements forment un des trois ordres de gouvernement du pays; c) le fait que le Québec forme au sein du Canada une société distincte, comprenant notamment une majorité d’expression francaise, une culture qui est unique et une tradition de droit civil; d) l'attachement des Canadiens et de leurs gouvernements a 'épanouissement et au développement des communautés minoritaires de langue officielle dans tout le pays; e) le fait que les Canadiens sont attachés a l’égalité raciale et ethnique dans une société qui comprend des citoyens d’origines multiples dont la contribution a |’édification d’un Canada fort reflete sa diversité culturelle et raciale; f) _'attachement des Canadiens au respect des droits et libertés individuels et collectifs; g) |'attachement des Canadiens au principe de |'egalité des personnes des deux sexes; h) le fait.que les Canadiens confirment le principe de l’égalité des provinces dans le respect de leur diversité. (2) La législature et le gouvernement du Québec ont le réle de protéger et de promouvoir la société distincte. (3) Le présent article ne porte pas atteinte aux pouvoirs, droits ou privileges du Parlement ou du gouvernement du Canada, des législatures ou des gouvernements des provinces, ou des corps législatifs ou des gouvernements des peuples autochtones du Canada, y compris a leurs pouvoirs, droits ou priviléges en matiére de langue, et il est entendu que le présent article ne porte pas atteinte aux droits, ancestraux ou issus de traités, des peuples autochtones du Canada. » 2. Les peuples autochtones et la Charte canadienne des droits et libertés | conviendrait de renforcer la disposition de la Charte touchant les peuples autochtones (l'article 25, la clause de non-dérogation) afin de faire en sorte que la Charte ne porte pas atteinte aux droits — ancestraux, issus de traités ou autres — des peuples autochtones et, en particulier, aux libertés portant sur |'utilisation ou la protection de leurs langues, de leurs cultures ou de leurs traditions. 3. Les communautés linguistiques au Nouveau-Brunswick - | conviendrait d’ajouter a la Chai nadienn roits et li modification constitutionnelle distincte qui n'exigerait le consentement que du Parlement du Canada et de l’assembiée législative du Nouveau- Brunswick. Cette modification consacrerait |'égalité des communautées anglophones et francophones du Nouveau-Brunswick, notamment le droit Le Soleil de Colombie Vendredi 9 octobre 1992 ee Tae