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16 - Le Soleil de Colombie, vendredi 3 juillet 1987

ne aventure miniére
(Britannia Mines)

Par Roger Dufranc

Je connais un peu les mines de
charbon du Sud de la Belgique et
du Nord de la France, situées les
unes et les autres au coeur de ce
qu'on nomme le pays noir. En
Belgique, nombre de ces veines
exploitées depuis le 12@me siécle
sont aujourd’hui épuisées et les
terrils couverts d’escarbilles et de
feux follets se sont changés, peu a
peu, en collines verdoyantes.

Les mineurs, endurcis par le
labeur, s’amusaient follement
par contraste, au temps des fétes.
Le paysage de nos jours, tout
pimpant de verdure, somnole
désormais doucement. Les jeunes
ont déserté le pays pour les villes
d'argent facile, Bruxelles et
autres. Quant au pays noir du
Nord de la France, nous en avons
ressenti les joies et les miséres a la
lecture du chef-d’oeuvre d’Emile
Zola, Germinal. C’est-a-dire que
pour moi, le pays minier c’était
les “chassis 4 mollettes” déchirant
le ciel nuageux, les mineurs
descendant dés l’aube, et pour
des 60 heures par semaine, dans
les entrailles de la terre, les
gréves, les fétes foraines, les
fanfares, les ouvriers allant tirer
del’arc ou “crosser” le dimanche.

Il m’a fallu venir au Canada
pour découvrir que les mines ne
sont pas seulement en pays de
plaines, mais aussi au coeur des
montagnes. On n’y puise pas
forcément du charbon
(Nanaimo); mais des minerais
tel que le cuivre, l’argent et l’or.
Et il m’a fallu, tout récemment,
visiter les galeries de Britannia
Mines pour voir l’évolution des
procédés d’extraction miniére
(foreuses 4 la vapeur, a I’air
comprimé, hydroliques...).

Le soleil brille en ce début d’été.
La circulation est intense sur le
pont suspendu. Certains privilé-
giés prennent des fins de semaines
de plus en plus longues et se
dirigent vers le Mont Whistler
d’ow ils rentreront le dimanche

soir. Pour nous, nous n’allons pas
si loin. La route entre mer et
montagne serpente au pied des
falaises de couleur rouille. Les
ouvriers des ponts et chaussées
détournent ici et 1a le trafic, ils
élargissent et consolident la route
2t font sauter a la dynamite les
coches dangereuses. Un train
bondé de touristes passe en
sifflant en contrebas.

Nous voila 4 la mine, nous

embarquons sur le petit train qui
démarre avec un bruit de ferraille
et senfonce au coeur de la
montagne avec mille saccades.
On nous a pourvu d’un casque.
Notre guide, un joyeux lurron de
20 a 25 ans, sans doute un
étudiant, n’a nul besoin de
micro, sa voix de Stentor résonne
sous les voiites; il est attentionné
et son discours est fort précis. Au
fond de l’antre, nous mettons
pied a terre pour assister 4 une
démonstration de foreuses par
notre guide. Certaines datent de
l’age héroique et toutes, dans un

bruit de mitrailleuse, nous font.

boucher les oreilles.

Casqué de la lampe de mineur
au front, notre cicérone retrace
Vhistoire de la mine que nous
visitons. Il remonte méme aux
Indiens. Ceux-ci ne connaissaient
guére le secret d’extraire les
métaux, pourtant les chefs de
tribus paradaient parfois une
rouelle de cuivre sur la poitrine,
les princesses portaient des
bracelets d’argent et méme d’or,
métaux précieux recueillis sur les
épaves. des navires japonais,
russes et britanniques. Dés

Timplantation des Blancs, on

trouvait de lor a. Britannia
Mines. Quelques aventuriers y
ont fait fortune. Beaucoup ont
continué jusqu’en Alaska. Nom-
breux sont ceux qui ont dai

déchanter et sont retournés dans’

leur pays natal. Le chef-d’oeuvre
de Chaplin, La ruée vers lor,
sympolise 4 merveille la richesse
et la misére de cette épopée
nord-américaine.

Mais venons-en a plus de
précision sur Britannia Mines.
Entre les années 1920-1930,
c’était la mine de cuivre la plus
riche de tout |’Empire britanni-
que, “cet empire ou le soleil ne se
couchatt pas”. Le musée
Britannia en est un témoignage
visuel par ses documents photo-
graphiques et manuscrits et aussi
par les  échantillons, non
seulement de cuivre, mais aussi
de quartz, d’argent et d'or.

. Cette mine, véritable caverne
d’Ali Baba, est-elle morte
d’épuisement comme ses soeurs
lointaines, les mines de houille du
Sud de la Belgique et du Nord de
la France? Notre guide n’en a rien
dit et nous restons sur. notre
curiosité. Car les mines, comme
les civilisations, s’€panouissent et
meurent, mais reprennent un
semblant de vie avec le tourisme.

La coopération:

un mouvement au service

des francophones

Suite de la page 2

‘Tl a é&é prouvé que la
coopération était une formule
efficace de développement
économique, a déclaré M. Dolan.
Comme Conseil de la coopéra-
tion, nous pensons que la
formation du Secrétariat aux
coopératives peut étre une tssue
intéressante pour le développe-
ment de la coopération”.

Il a par ailleurs invité tous les
conseils provinciaux a faire
preuve d’audace, de vigilance et
aussi 4 manifester clairement leur
dynamisme face a_ l'avenir
économique.

En réponse au désir maintes fois

LES EFFECTIFS

exprimé par les provinces de voir
le CCC sérieusement représenté a
Ottawa, M. Dolan a indiqué que
le CCC poursuivrait ses démar-
ches pour avoir un bureau et un
représentant dans la capitale
nationale. “Le CCC doit étre plus
visible et étre davantage impliqué
dans lassistance aux consetls
provinciaux dans leur planifica-
tion. Notre leadership dott
également s’exprimer dans notre
réle de porte-parole officiel du
mouvement coopératif franco-
phone. Aussi nous devons
“désormats avoir une présence
accrue au niveau politique @
Ottawa”, a conclu M. Dolan.

COOPERATIFS

FRANCOPHONES AU CANADA

PROVINCE NOMBRE DE | NOMBRE DE | NOMBRE DE | ACTIF
COOPERATIVES |CAISSES POP.| MEMBRES

ILE DU PRINCE-EDOUARD| 10 1 2 600 7.8 M
NOUVELLE-ECOSSE 5 2 2 826 5.5 M
NOUVEAU-BRUNSWICK 101 87 183 962 564M
QUEBEC 1723 1378 5.2M 31. «G
ONTARIO 46 64 142 000 1.06 G
MANITOBA 24 33 000 191M
SASKATCHEWAN 24 5 4000 18 OM
ALBERTA 4 4 13 000 50M
COLOMBIE-BRITANNIQUE 2 1 7 000 30M
TOTAL 1936 1620 5.6 M 32.9 6
M: Million

G: Milliard

La conquéte de 1’Ouest

Suite de la premiére page
spécialiste du marketing touristi-
que, Geneviéve Lemarchand.

Déja, cet effort de marketing
porte ses fruits et cette année, un
groupe de touristes francais a
visité toute la province. On a pu
se rendre compte qu’ils appré-
ciaient beaucoup les régions
sauvages, les  vieilles _ villes
miniéres style Far West, les
ranches et le caractére asiatique
et exotique de Vancouver.

Ces recherches de marketing

indiquent que l’on peut s’atten-
dre a ce que le nombre de
touristes francophones européens
double dans les trois années a
venir. Meridian Travel Ltd., qui
organise trois voyages organisés
pour Francophones cette année,
en prévoit 27 pour l’année 1990.

Si ca continu, les marchands de
hot dogs installés prés des cités
touristiques, devront ajouter a
leurs menus des casse-crotite au
camembert, du vin rouge et de la
biére belge.

Nous avons en collection un ONI [objet non-identifié]. Connaissez-vous I’
..l’endroit... la date... !occasion?

ealrgy -eaeneiiteh Sail Soleil a la réception de tous les éléments
i vous avez des renseignements,

Avis de recherche

de cette
s] nom{s] des
plus

mentionnés
téléphonez au 879-3911 ou écrivez a la Société
Historique Franco-Colombienne, 9 Broadway est, Vancouver, C.B. V5T 1V4.