CARNET d'un PROMENEUR par Roger Dufrane i Aas 3 ae y 7 fo {a (_—— * 5 RVR Gore eet ZN e : BALS TRAVESTIS Mardi-Gras, Carnaval, Mi- Caréme, ces mots évoquent dans l'esprit lanternes vénitiennes, feux d'artifice et réjouissan- ces, tout cela éclatant avec des rires et des bruits de mir- litons dans la grisaille des jours d'hiver. C’est que la morte saison, au temps des Gau- lois, et méme encore au Moyen Age, était une aventure péril- leuse dont tout le monde ne sortait pas indeme. Dés les premiers bourgeons, heureux d'avoir traversé sans dommage les neiges et les gels, les bonnes gens s'empressaient de bréiler le Bonhomme Hiver sous la figure d'un mamequin d'o- sier; puis ils buvaient de la cervoise et dansaient des ron- des. Les fétes de carnaval se .célébrent le plus souvent 4 huis clos dans les pays anglo- saxons. Elles débordent dans » les rues chez d'autres peuples, Flamands, Gaulois, Latins, et Méditerranéens. La Belgique an- cienne a connu ces bamboches immortalisées par les tableaux de Bruegel 1'Ancien,ot les bourgeois dansaient et ripail- laient sur les places publiques. De nos jours encore, le Carna=- val de Binche en Hainaut est un événement national. Toute la ville se coiffe de plumes en souvenir des Ineas et de la conquéte de 1'Amérique, et les habitants costumés, corps municipal compris, se jettent A la téte des panerées d'oranges. Au Borinage, coeur du pays gaulois, les enfants, déguisés et masqués, allumaient des pétards et tambourinaient aux portes pour des sous et des berlingots. Les fanfares claironnaient par les rues. Pierrettes et Pierrots A col- lerettes et blouses blanches boutonnées de noir se don = naient le bras en-bandes jo- yeusese Le soir, la jeunesse envahissait les cabarets et | salles de bal, tandis que la nuit s'étoilait de feux d'ar- tifice. A suivve sur 1'écran de télévision le Carnaval de Qué- bec, on ne peut se défendre, : malgré la différence de climat, de repenser aux mascarades de I'Europe.e On va jusqu'a évo- quer la -Venise du dix-huitiéme siécle. Les dominos A capu- chons, les loups noirs ot , luisaient des yeux espiagles, excitaient la curiosité des arlequins en maraude. Une | $1 50 pluie de confettis et de papiers multicolores tombaient des balcons sur une foule en déli- re. Cette coutume, je ne crois pas que Venise ni Rome l'aient perdue, ni méme; & travers l'Espagne des Conquistadores, Mexico ou Lima. Mes deux co- pains, Antonio et Alberto, l'un Italien, l'autre Péruvien, se sont réjouis A l'annonce du Bal du Groupe Francophone de la Colombie Britannique. Ils se sont costumés et ils sont venus. La soirée, qui eut lieu au 6161 de la rue de Cambie, s'est dé- ‘roulée avee un entrain extraor- dinaire. Les couples tournaient sous les banderoles de couleur tire-bouchonnant d'un mur 4 l'autre. On remarquait des dé- guisements pittoresques. Un ma- harad jah digne et enturbanné, un matelot francais en vareuse rayée et bérét a pompon rouge, une sultane des Mille-et-une- Nuits. De temps en temps pas- Sait la forme gracieuse de -quelque costume régional.Ainsi, Madame Chenoll portait un cos- tume du pays lorrain, et Mada- me Baillaut un costume du Pé- rigord. Et on pourrait citer bien d'autres travestis, mais la place manque. Rien n'est. piquant comme de voir un cou- ple, paraissant sorti, par l'ac- coutrement, d'un passé révolu, se jeter avec fougue dans les danses les plus syncopées. Quant & mon copain Antonio,il portait l'uniforme d'un géné- ral italien du siécle dernier. En pantalon & galon rouge, la poitrine couverte de médailles, le biicorne sous le bras, il tenait élégamment son réle. Si on ajoute l'interméde vif et léger d'un fandango du pays Basque, et le régal des vins, petits pains et patisse- ries, on retiendra cette soi- rée comme une pimpante sortie de l'hiver avant de passer le seuil du printemps, selon les rites immémoriaux que nous prescrit une bonne et saine tradition. I captain f Vandouver “A LA PORTEE DE TOUS” CEST, TOUT CE QU'IL EN COUIE POUR S'AFFILIER AU CLUB DU CAPITAINE VANCOUVER ET PROFITER DE TOUS LES AVANTAGES QUE CELA COMPORTE!!!! TOURISTE OU NON C'EST UNE BONNE AFFAERE!?#¢ CARTES EN VENTE AU * *SOLEZL!* 661 est 15eme avenue, : Telephone, 879-28U,, Organise par le ® GREATER VANCOUVER VISITORS ET CONVENTION BUREAU *, - ABONNEZ-VOUS AU SOLEIL ee le Soleil de Vancouver, page 5,1), mars 1969 m _pensées pour notre temps La violence comme méthode d'action Permettez-moi de vous resumer ma pensee sur la violence: - la violence est déja installée dans les pays sous-developpés: je vous répete qu'il y a un petit grou» pe dont la richesse est maintenue & meme la misere de millionssil y a la violence dw pouvoir économique = et je nomme expressement les trusts ine ternationaux = qui empéche le deve= loppement et élargit ltécart entre les riches et les pauvres, Alors,je respecte et je respec= terai tous ceux qui en conscience se ‘sont sentis ou se sentiront obligés de faire 1 ‘option de la violence, Moi-méme je ne suis pas pour la violence: appelez—moi idealiste si vous voulez, Mais je crois dans la force de la verité,de la justice, de l'amour, bien plus que dans la force du mensonge, de L'injustice et de La haine. x , ve crois dans la force des i= dees, Et il me semble que mon idéa- lisme jette quand meme, des racines dans la realite, Ctest du réalisme que de reconnaitre que la violence est impraticable dans Les prochains dix ans, au moins en Amérique latine. La faillite d’une pédagogie qui n’était chrétienne que de nom Ayons le courage de reconnaitre que, dans le passe, nous avons, dans la pratique, donné raison a Marx, En disant la messe, chez les grands seigneurs, qu'est-ce qu'on pouvait précher aux esclaves? La pae tience, L'acceptation des soutfran= ces en union avec les souffrances du Christesses+.-De grandes vertus,sans doute,Mais dans ce cadre de L'escla= vage, cette prédication sonnait tres bien aux oreilles des grands pose sedants et elle fonctionnait a peu pres, comme un opium pour les masses. ,incore aujourd'hui quel est itheritage de tol que les masses ont regu du Christianisne? Une religion passive, un christianisme 4 demi ma= gique, a demi fataliste. L"homme ne peut rien: il doit tout attendre et tout recevoir de Dieu, Des sécheres= ses, des inondations?....Ce sont des chatiments de leurs peches, La solu- tion: prier, obtenir 1'intervention divine, Mme les injustices sociales sont permises par le bon Dieu,et el- les doivent étre subies comme paic= ment des pechés et maniére de cone quérir le ciel, Mgr Helder Camara, archevéque de Recife, au Brésil, conférence sur la conscience chrétienne et la pauverté, prononcée & Montréal le 28 mai 1968. INTERNATIONAL MOTORISTS CO-OPERATIVE ASSOCIATION 42 E,Broadway , Vancouver-Tel .872=5i,01 Service routier - Imformations aur’ ‘wos voyages - Assurance personell Conseils legaux- - : -"Le plus efficace des Auto-Clubs BEVENEZ ACTIONNAIRE POUR $1.00 COTISATION ANNUELIE §11.00 Nouvellement ouvert “DRAPE’ MATES” Tissus de tous genres RIDEAUX - DRAPERIES ROBERT BOULARD Décorateur consultant 7é1:688-5012 1409, rue ROBSON Vancouver.