TIPE PU JOURNAL "LE SOLETL DE COLOMBIE" CDITION DU 30 NOVEMBRE 1979, EDITORIAL Participation et engagement Le manque de participation est un vieil ennemi des associations franco-colombiennes. Quelle est celle qui en vient chaque fois & bout? L’on s'est souvent demandé comment secouer l’apathie des francophones, comment susciter leur intérét et les amener a prendre part aux diverses activités, quelles soient sociales ou culturelles. Une chose est certaine, elle a maintes fois été démontrée: ce n'est pas grace a des activités hautement intellec- tuelles que l'on peut attirer une foule, quelle soit francophone ou non. La carotte s'appelle “vin et fromage” ou “soirée dansante” ou “spectacle de variétés”. Lorsque les responsables d'une association ont réussi a réunir un nombre respectable de participants, ils ne doivent pas, bien sir, crier victoire trop tét, car ils doivent s'assurer que I'assistance soit satisfaite, s‘ils veulent la revoir. Les distractions ne manquent pas, surtout dans les grands centres. Il est cependant facile pour les groupes francophones de composer une équipe de membres fidéles. Ils deviennent ces personnes que l'on désigne par l'expression “toujours les mémes”. Dans toute association, la majorité des membres ne sont guére attirés par le travail et les responsabilités qui accompagnent un poste au sein du comité exécutif. Les excuses foisonnent: “trop occupé”, “aucune expérience”... Le manque de participation et le manque d’engagement des francophones au sein de leurs associations est un sérieux probléme, mais il est deux autres domaines ou il est non seulement souhaitable mais également nécessaire de voir une présence francophone accrue. Les associations anglophones et multiculturelles, d’une part; la politique, d’autre part. Il n'est pas difficile de comprendre I'utilité pour la communauté franco- colombienne d’avoir des représentants au sein de divers organismes et associations non-francophones, et de préférence, bien sar, au sein des conscils dadministration. Ils pourraient oeuvrer & y créer un courant de compré- hension et de sympathie envers les francophones, et pourraient méme parfois, peut-étre, susciter des prises de décisions qui favoriseraient la situation des Franco-colombiens. La scéne politique est I'engagement supréme et I'annonce’ de la création d'un comité de consultation qui aidera la Fédération des Franco-Colombiens en matiére politique est une bonne nouvelle. L'un des sujets sur lesquels se penchera le comité est “I’élection de francophones a différents paliers de gouvernement”. Les candidats franco-colombiens ne devraient plus étre des cas isolés. Jean-Claude ARLUISON