a Johnny © Belinda par Jennifer‘ Lutham. Cette piéce canadienne d’Elmer Harris vient d’ap- porter un grand succés au groupe VLTA au York Thea- tre. Située A Terre Neuve, 4 l’époque 1900, I’histoire est centrée sur une fille, Be- linda, qui est sourde-muette et qui est considérée par toute la communauté, y com- pris son pére et seul parent, comme imbécile. La vie est dure, le climat rude. Les hommes vont 4 la péche 4 la morue, ou, pen- dant la saison, au homard. Chaque fermier a ses pou- les, ses vaches et ses co- chons ; toute la famille par- tage le travail de la ferme, depuis la grand-mére jus- qu’aux enfants. Il n’y a pas de sentiment 4 gaspiller sur les 6tres handicapés et Be- linda se trouve appelée ‘Dummy’’, tout boanand i. Mam i311. Macdonald, son pére, ne se rappelle pas immédiatement le nom desa fille lorsque le nouveau mé- decin du village l’interroge. C’est au moulin de son pére que Belinda travaille, et oa le docteur Davidson la trouve charriant de lourds sacs de blé. I] lui donne tout de suite sa premiére lecon du langage des signes (qui fut inventé au 18éme sié- cle par un prétre frangais l’Abbé de 1’Epée). Commen- gant par des gestes dési- gnant les animaux connus par Belinda, le docteur Da- vidson dé couvre I’intelli- gence desonéléve. Les meu- glements d’une vache loin- taine ponctuent les mouve- ments imagés des deux per- sonnages en scéne. C’est également au moulin que les jeunes gens se réu- nissent pour danser des gi- gues 4 la musique d’un vio- lon mal accordé. Le rythme de la danse et ses vibrations franchissent le monde silencieux de Be- linda et elle est heureuse. Le Don Juan du village, Locky McCormick, est atti- ré par cétte proie facile et.il la viole. L’enfant qui naft devient le sujet des bonnes oeuvres des puritaines du village. Dans cette communauté re- ligieuse, une fille-mére ne peut pas @tre autorisée a garder son propre enfant, surtout si elle est sourde- muette | Puisque Belinda est sans défense, son pére étant mort maintenant, ayant été fou- droyé dans ses champs, et le docteur parti pour Mont- réal pour ses affaires, on cherche 4 lui enlever l’en- fant pour le faire adopter par l’ignoble Locky et sa femme. Pour encadrer et supporter 1’émouvante et magnifique Linda Rabinovitch, dans le rdle de Belinda, le metteur en scéne, Don Eccleston, connu pour son travail 4 la télévision, au cinéma et au théatre, a créé une ambiance riche en détail local. Onsent . presque la morue qui séche, la brisé marine qui se com- binent aux odeurs de la bas- se-cour. : Les réactions du public montrent qu’il y a de la place pour les piéces qui racontent une histoire qui fait pleurer et ric2 Si guj 532 termine sur une note optimiste. Parmi les spectateurs, se trouvait un soir un groupe de garcons sourds de Jeri- cho Hull School. Il était trés intéressant de voir qu’ils suivaient les gestes de Be- linda sans aucune difficulté et que c’était les paroles des autres acteurs qui né- cessitaient la traduction en}. signes par leur propre inter- préte. Malheureusement, on ne peut plus vous conseiller d’aller voir cette belle pié- ce puisque la saison est ter- minée, mais mettez Linda Rabinovitch et Don Eccleston sur votre liste de talents a Suivre. Suite Je ne vous en dirai pas plus, car je voudrais que vous alliez voir la piéce qui_ est illogique mais trés amu- sante. Au lieu de l’appeller ‘Relatively Speaking’ on aurait put l’appeler ‘Suite du Secretary Bird’, car en effet, si je me rappelle bien, cette piéce, qui passait au Playhouse l’année derniére, traitait d’un probléme sem- blable. Il parait que entre autre problémeés sexueles, lafide- lite conjugale préoccupe beaucoup les Anglais et sur- tout les londoniens depuis que Somerset Maughan et Noel Coward ont eu la bonne idée d’en parler en public. Un. mari sympathique et polygame et une femme charmante et compréhen- ‘sive. D’aprés Maugham, Co- ward et Ayckbourn, il fait bon vivre en Angleterre. Les secrétaires sont jolies et consentantes et les épouses sont également jolies, pas -toujours fidéles, mais fines et intelligentes. ue Les décors et costumes, faites par Bryan H. Jackson, sont, comme d’habitude, ex- céllents. Les acteurs sont trés bons. Paxton Whitehead (Greg) est né en Angleterre et joue tellement bien ce garcon ty-— piquement britannique, qu’on oublie que c’est le méme acteur qui jouait avec maf- trise l’acteur-Roi dans ‘Ro- sencratz et Guildenstern’. Tony van Bridge (Philip) est comme d’habitude excellent. Il me faisait penser au ‘Se- cretary Bird’ puisqu’il jouait dans cette piéce egalement un mari, homme d’affaires, typiquement anglais. Mary Huggins (Sheila) est char- mante. Elle sait tout, mais prétend tout ignorer. Gay Rose (Ginny) est une toute jeune .actrice, 19 ans, et c’ . est, Sa premiére apparence dans un théatre profession- nel. Elle a tout le charme de sa jeunesse et on lui pardonne volontiers si elle n’a pas la méme routine et nonchalence que les autres acteurs ont. Nee 4 Kamloops, de parents britanniques, elle est la seule 4 avoir un ca- ractére internationalement féminine. Elle est mignonne et sexy, elle ment mal mais se fait tout pardonner parce qu’elle a de belles jambes _et une jolie frimousse. Mais tout finit bien, et on rentre heureux, les larmes aux yeux. PREVENTION DES INCENDIES SERVICES OFFERTS AUX MUNICIPALITES pe.