Ce a nT Ot ee rn a Les marchands de |’ombre Suite de la p.1 cours des années, il s’est accru et organisé pour s'incorporer au monde des affaires.» Tout se vole: récemment a Rawdon, un chalet au com- plet; de pleins camions de vétements, de denrées péris- sables ou des tapis, des cartes de crédit, de l’argent, des bijoux, des systémes stéréo- phoniques, des automobiles. Bien sir, le voleur tient compte du marché et cherche a priori ce qui se revend bien, comme I’or il y a quelques années. Mais quelle que soit la marchandise, il cherche a s’en débarrasser au plus vite, chez des amis, a la taverne, dans les salles de billard ou les mar- chés aux puces. Mais qui achéeterait un camion complet de linge ou de nourriture périssable, des dizaines d’automobiles ou des chargements complets de télé- viseurs? I] faut pour cela des receleurs professionnels, qui donnent une valeur économi- que et commerciale aux biens volés qui, autrement, ne vau- draient rien. Brouiller les pistes L’auteur américain Daryl Hellman comparait le travail du receleur a celui du grossiste ou du détaillant ordinaire. Il précisait: «De fait, il arrive que la distinction entre l'inter- médiaire et les marchés lé- gaux ou illégaux soit ambi- gué, car la majeure partie des biens volés passe tét ou tard par le réseau commercial légal.» Il faut donc qu'il existe pour les voleurs un marché stable et continu permettant l’écoulement des biens volés. Ce marché est entre les mains de receleurs qui ont la facilité de recevoir et d’écouler la marchandise. En effet, aprés avoir étu- dié pendant trois ans la distri- bution des marchandises vo- lées dans une ville de l’Etat de New York, Daniel Chazan, un chercheur, estime que le com- merce légal en écoule les deux tiers. Si le receleur s'intéresse a la marchandise que vient lui présenter le voleur, il paie en argent sonnant et... pas cher, Il peut arriver aussi que le voleur remplisse une «com- mande» qui nécessite plus de visites, plus de temps de repé- rage. Un receleur donnera au maximum 100 $ pour une télévision qui en vaut 500 §. De méme, un voleur obtien- dra a peine 200 $ ou 500 $ pour une auto volée. «En géné- général, précise Jean Jobin, du Service des renseignements criminels, les receleurs ne paient que 10 a 15% de la valeur marchande.» Ni vu, ni connu Le receleur joue gagnant. Non seulement le policier doit savoir qu'il a acheté des mar- chandises volées, mais il doit larréter alors qu’elles sont encore en sa possession (la loi prévoit un délai d’un an pour agir) . Il est méme possible que le receleur revende la marchan- dise sans l’avoir jamais vue, quand ce n’est pas avant méme que le vol ne soit déclaré. Tl faut donc que les victimes du vol les reconnais- sent. En effet, «si on ne peut pas identifier l’objet volé, il n’y a pas de vol», résumait M. Bouchard, en précisant que 90% des bijoux sont diffici- lement identifiables. Le receleur veillera a ren- dre les marchandises volées semblables au reste de son inventaire légal. Il se prémunira aussi contre les poursuites judiciaires par un rempart de faux recus et de fausses factures. Selon le journaliste Tom Alderman, qui a analysé en 1979 le revenu moyen de différentes catégories de cri- minels, un receleur de Van- couver qui vend pour 100 000 $ de marchandise volée par année fait environ 45 000 $ de profit. Il faut de plus tenir compte du fait qu'un receleur va rarement en prison. Comment réduire ce marché paralléle? Diverses mesures ont été prises, sensibilisation du pu- blic, patrouilles préventives accrures, interventions spécia- les des corps policiers, senten- ces plus sévéres, et méme d’autres opérations assez in- croyables Les techniques d'identifica- tion des objets font baisser la demande de marchandises vo- lées. Un auteur signalait que la valeur d’un objet identifi¢ au burin ne dépassait pas 10%, quelquefois moins. Evi- demment, les voleurs et les receleurs essaient de minimi- ser ces inconvénients, refont au complet des bicyclettes ou des voitures, Le Soleil de Colombie, vendredi 3 décembre 1982 — 5 Les conséquences sociales du recel sont lourdes. «Devant l'augmentation des vols, le public s’habitude», signalait M. Jobin. Il accepte le vol, n'espére plus étre protégé et tente de minimiser les pertes en prenant, par exemple, des assurances contre le vol. L’amateur de bonnes affaires Mais, il n'y a pas que les victimes qui facilitent le tra- vail du voleur; il y a aussi et surtout _l'amateur de «bargain». Cer- tains vendeurs, fins psycholo- gues, vont jusqu’a porter a leur bras une série de montres achetées en toute légalité et quils prétendent volées, afin de mieux les vendre. Convaincre le public de refuser d’acheter de la mar- chandise louche est difficile. L’an dernier, des détectives de New York ont proposé a une vingtaine de commercants des marchandises qu'ils décla- raient volées. Aucun n’a refu- sé d’acheter. Pourtant, aux yeux de la loi, toute personne peut étre accusée de recel si elle est trouvée en ion d’objets qu’elle sait volés. Par Marie-Héléne Rouleau et Claude Marcil [Article publié dans le maga- zine “Justice”, novembre 1982]. 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