PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 ‘LES HEBDOS REGIONAUX LE 0 tg | DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Rédacteur: Jean-Claude Arluison sete LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 - Courrier de deuxiéme classe _ sous le numéro d'enregistrement 0046 Association de la Presse francophone ‘Hors-Québec.. lid Par Jim Smith La chute dans le vide En 1492, alors que tout le monde pariait qu’il était sur le point de tomber du bord de Punivers, un gars du nom de Colomb partit a la décou- verte d’une nouvelle route vers les Indes. S’il n’est pas tombé dans le vide au bout de la terre, c’est parce qu’il s’est révélé que la terre ne s’arrétait pas. Et bien qu’il ait forcé les peuplades indi- génes d’Amérique du Nord a s’affubler d'un nom tout a fait inapproprié, il s’était trompé en ce qui concernait les Indes, aussi. A la fin du siécle suivant, tous les experts étaient d’ac- cord pour reconnaitre qu’un astronome italien était cou- pable d’hérésie. Aussi enfer- mérent-ils Galilée chez lui pendant plusieurs années parce qu’il avait suggéré que la terre tournait autour du soleil. Pas plus tard qu’au siécle dernier, les autorités médica- les savaient que les maladies provenaient de “‘vapeurs” qui suintaient du sol pendant la nuit. Et ainsi de suite. Autre- ment dit, au cours des ages, les opinions les plus popu- laires n’ont pas toujours été les bonnes. Ce qui nous améne 4a la question de l’in- dépendance du Québec. John Bulloch, président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, s’oppose a la croyance popu- laire que le Canada doit faire tout ce qui-est nécessaire pour maintenir une solide confédération. Tel un Galilée ou un Christophe Colomb, Bulloch argue que nous de- vons, dés maintenant, pren- dre des mesures pour un avenir avec moins de fédéra- lisme concentré. Bulloch souligne quatre forces globales: : (1) Les pays en voie de déve- loppement sont en train de voler les emplois de fabrica- tion canadiens. Cela signifie que !’Ontario et le Québec seront moins importants pour l'avenir du Canada, alors que les provinces riches en ressources comme |’Alberta auront davantage d’influence. (2) L’énergie solaire devient une sérieuse source d’énergie. Ainsi les habitations pour- ront s’établir partout ow il y a du soleil plutét que d’étre groupées autour d’un géné- rateur centralisé, électrique, thermique ou nucléaire. (3) Une technologie chan- geante des communications permettra aux travailleurs de rester chez eux plutdt que de se rendre au bureau. Les hommes d’affaires pourront organiser des conférences in- terurbaines sans quitter leurs salles de conférences. (4) En raison de la lenteur de la croissance économique, le taux de croissance de la base d’imp6t sera également lent. Cela restreindra l’in- fluence des gouvernements qui sont en ce moment I’une des plus puissantes forces de centralisation du pays. ’ Selon Bulloch, la décen- tralisation a l’avenir est la seule espérance rationnelle. Ce qui se produit en ce mo- ment au Québec n’est qu'une avant-premiére de ce qui va se passer dans le reste du pays au cours des prochaines an- nées. “Par-dessus tout”, dé- clare-t-il sans ambages, “nous devons étre certains de ne pas laisser notre peur de la désu- nité nationale nous empécher de regarder rationnellement l’avenir et de prévoir en con- séquence.” C’est a peu prés ce que voulaient dire, en leur temps, Colomb et Galilée. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante © i Non al’assimilation. “La derniére jeunesse?”, tel est le titre de l’ouvrage publié cette année par la Fédé- ration des Jeunes Canadiens Frangais. Tel était également le theme d’un débat a Vémission “La Francophonie and You”, le mercredi 7 décembre. La question posée est claire: la génération actuelle de jeunes francophones résidant 4 l’extérieur du Québec est-elle la dernitre? Cette question en entraine une autre, toute aussi claire: peut-on arréter l’assimilation?, cette assimilation qui, d’aprés les statistiques, galope allégrement? Certains, découragés, estimerit que les francophones hors Québec ménent une lutte sans espoir, que l’assimilation est un phénoméne inéluctable. D’autres, au contraire, relévent les éléments positifs et y trouvent une source d’encouragement. Le moral est loin d’étre au beau fixe en Colombie-Britannique, car le taux d’assimilation des francophones y est le plus élevé. Le débat télévisé ne devait durer qu'une heure et c’était bien court pour traiter en profondeur des divers aspects de ce grave probléme. Pourtant, une heure a suffi pour faire le tour de la question. Il y eut méme des témoignages de résidents de Prince George, Kelowna et Victoria. Les opinions exprimées se sont souvent recoupées. L’une des causes de l'assimilation des minorités francophones a l'océan anglophone est bien sir l'absence d’écoles francaises, qui offriraient un enseignement en francais, dans toutes les matiéres, de la lére a la 12éme année. Si, au terme de leurs études secondaires, les jeunes francophones possédaient une solide connaissance de la langue francaise, ils seraient hors d’atteinte. Mais ce n'est pas la seule cause. Les jeunes manquent d'occasions de culturels et organismes francophones font tout leur possible pour leur offrir des activités variées et ils sont souvent décus de voir le peu de participants. Le nombre réduit de commerces et de lieux publics ot l’on peut étre servi en francais doit également étre invoqué. leur francais. Pourtant, les divers centres Mais il est ressorti du débat télévisé que parfois les jeunes francophones ne démontrent pas un esprit poussé d’appartenance 4 la communauté francophone: ils se sentent parfois beaucoup plus 4 l’aise dans un milieu anglophone. Les parents ont donc un grand réle 4 jouer et auivent prendre leurs responsabilités. Is doivent transmettre a leurs enfants leur héritage historique et culturel. Mais un probléme supplémentaire se pose dans le cas des mariages entre anglophones et francophones; l’anglais est alors parlé la plupart du temps a la maison. Il semble bien qu'il n’y ait pas de solution miracle a cette question épineuse... Jean-Claude ARLUISON Lettres au | rédacteur Chers amis, En lisant l’article de M. Yansane, je me suis dit. que, si une personne d’origine non-francaise peut s’expri- mer si bien en frangais, il y a de l’espoir méme pour moi. Je me permets, d’ailleurs, quelques observations. MLY. a bel et bien raison en disant que Paris est une ville charmante. Les Pari- siens eux-mémes sont, pour- tant, affreux. Si vous ren- contrez a Paris une personne courtoise, sachez sans plus qu'il s’agit d’un Bordelais, d’un Lyonnais, d’un Marseil- lais, d’un Belge, d’un Suisse, d'un Vietnamien, d’un Afri- cain (comme l’est M.Y.) --- de tout autre qu’un Parisien. Le Paris des expériences de M.Y. et celui des miennes ne sont évidemment pas la méme ville. Cela me rappel- le le vieux conte bouddhique des aveugles tatonnant le - corps d’un éléphant en vue de savoir ce que c’est --- le premier tétonnant ‘une dé- fense, le deuxiéme une jam- be, le troisiéme la trompe, le quatriéme le ventre, le cin- quiéme la queue, le sixiéme un orteil, et ainsi de suite. Quant au Paris de mes expériences, j’habitais dans une pension ot la plupart des pensionnaires étaient’ américains; je fréquentais un café ot bon nombre des clients étaient japonais, aprés avoir traversé une rue dont beaucoup des piétons étaient également japonais. Pour arriver a la bibliothé- que ot je poursuivais mes recherches, je prenais un ‘Leon Hurvitz, métro owt la plupart des passagers semblaient étre allemands. Ce n’est qu’en faisant mes courses que jentendais parler francais. Or, j'ai commencé par me dire que les Parisiens s’en- tretiennent ala maison en américain, dans les cafés et sur les rues en japonais, sur le métro en allemand, en francais seulement dans les magasins et les boutiques. Puis je me suis demandé, ‘Mais si les manuels de géographie nous trompent en qualifiant Paris de “capi- tale de la France”? Si Paris est, en fait, l’endroit oti se joignent l’Allemagne, les Etats-Unis, la France et le Japon?’ Ne trouvant pas de tel endroit sur la carte du monde, je suis convaincu, plus que jamais, que les manuels de géographie et les cartes du monde sont rédi- gés par les mémes men- teurs. Si cette constatation est exacte, ol suis-je donc? Ot est Vancouver? Ou étes-vous, chers amis? Ou que vous soyez, passez-y une bonne féte! Vancouver Par Le Consulat Général de France 4 Vancouver rappelle aux citoyens de nationalité frangaise que les listes électorales en France seront closes au 31 décembre. Les demandes d’inscriptions doivent main- tenant quitter le Canada le plus tét possible et au plus tard entre le 15 et le 20 décembre. D’autre part, les formulaires de procuration pour les prochaines élections législatives des 12 et 19 mars 1978 sont d’ores et déja a la disposition des Francais. Le Consultat Général de France est situé au 736 Granville, 4 Vancouver. Tél. 681-2301. )