2, Le Soleil de Colombie, Vendredi 12 Novembre 1976 LE EIL de Colombie LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Conseil d’administration: A. Piolat J. Baillaut N. Therrien 9 6 ee ee eo eo OK OE OK OK KK EK KE KK KK EK KEK DIRECTEUR: André Piolat REDACTEUR: Jean-Claude Arluison SECRETAIRE: Marguerite Batut MISE EN PAGE: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver 9 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous _ le numéro d’enregistrement 0046 LES HEBDOS DU CANADA C'EST PAS UN CADEAU Comment on gaspille l'aide ~ Le probléme le plus ur- gent auquel doivent faire face les pays développés est le chomage rural et la migra- tion en masse vers les villes. Et pourtant, le Canada et les autres pays occidentaux ex- portent vers ces régions leurs propres méthodes et équipe- ment trés perfectionnés qui économisent la main- d’oeuvre: ce qui exige énor- mément de capital, crée peu d’emplois et gaspille des res- sources en capital rares. Mais ‘ les techniques probablement les mieux appropriées a de_ telles régions sont celles qui économisent le capital et mettent l’accent sur la main- d’oeuvre, qui emploient des matériaux locaux et sont suf- fisamment simples pour étre utilisées et entretenues par les individus eux-mémes. eee - Telle est la philosophie du Groupe de développe- ment de technologie inter- médiaire (GDTI) du Dr. Ernst Schumacher, en Angleterre, auquel le Président de la Fédération canadienne de Pentreprise indépendante a récemment rendu visite. Le but de ce groupe est de “‘dé- montrer et d’insister sur le fait que l'aide doit étre congue pour aider les pauvres a s’aider eux-mémes.” eee Voici un des exemples du GDTI: Le Kenya a besoin . d’environ 100,000 emplois nouveaux chaque année. Mais le genre d’assistance qu’il obtient de l’étranger va a l’encontre de son autarcie. Prenons, par exemple, le livre de cuisine importé de Grande Bretagne dans le cadre de la formation en sciences ména- géres. Tout ce qui se trouve dans ce livre présuppose l’em- ploi de fours électriques, de réfrigérateurs, de mixeurs, etc. -. par des cuisiniéres ex- pertes. Au lieu de pourvoir au besoin du Kenya en fonc- tion de ses conditions pro- pres — fruits tropicaux et effets de l’altitude sur la cui- sine — le systéme d’enseigne- ment a créé une demande pour des aliments importés et de l’équipement culinaire. eee L’exemple du livre de cui- sine est typique d’un proces- sus de transfert de techno- logie qui ne tient nullement compte des conditions lo- cales. Si l’on veut s’exprimer en termes d’outils agricoles, sur une échelle allant de 1 a 100, beaucoup de pays du Tiers Monde en sont encore au stade de la charrue (1), tandis que les agriculteurs américains et canadiens sont au stade de la moissonneuse- batteuse (100). eee La technologie appropriée _ pour le, Kenya pourrait etre une simple machine a engre- nage, plus productive que la charrue mais nécessitant peu ou pas de carburant — disons a léchelle de 30; quelque chose que !’on pourrait con- Struire et entretenir locale- ment a partir des ressources déja existantes. eee De la méme facon, il y a beaucoup de régions au Canada qui n’ont pas besoin de technologie a l’échelle de 100. Ce dont elles ont besoin c’est de quelque chose qui soit aux environs de 70, c’est- a-dire économique ‘en car- burant, relativement bon marché, qui se préte a une fabrication et a un entretien locaux dans le cadre des apti- tudes techniques des régions elles-mémes, et approprié a la taille des marchés locaux. sae eee ee 20-3 6 oe 6 le ee eS SE contraire. EDITORIAL _ RENE LEVESQUE, Premier Ministre du Québec? Les élections municipales du 17 novembre ne revétent pas une grande impor- - tance, en regard d’autres élections qui auront lieu deux jours avant: les élections provinciales au Québec, lundi 15 novembre. ; eae Le Parti Québécois l’emportera-t-il sur le Parti Libéral? René Lévesque deviendra-t-il Premier Ministre du Québec? tement des sciences politiques de 1l’Université de Victoria, ‘‘Il y a une réelle possibiliteé que René Lévesque soit le prochain premier ministre du Québec. _Les possibilités de spéculations au sujet de la nature de la politique canadienne aprés un tel événement sont évidemment sans fin. Quel serait, par exemple, Veffet d’un tel renversement sur le destindu Premier Ministre P.-E. Trudeaud” Il est déj4 possible de prévoir certaines des conséquences qu’ aurait une victoire du Parti Québécois: 4 la suite de la publication d’un sondage d’opinion qui indiquait que le Parti Québécois arrivait en téte, des clients de la Banque Royale du Canada ont transféré des sommes importantes 4 l’extérieur du Québec. L’on a souvent pu lire et entendre que l’indépendance serait pour le Québec une catastrophe sur le plan économique. Un économiste américain prétend le Selon Walter Young, du dépar- Rene Lévesque et le Parti Québécois ont-ils vraiment de grandes chances de remporter la victoire lundi. prochain? Le parti libéral du Québec voit actuel- lement sa popularité baisser tragiquement, si bien que les mécontents qui d’habitude votaient libéral, voteront cette fois, sinon pour le Parti Québécois, tout au moins pour les autres partis, ce qui fera l’affaire du Parti Québécois. 15 novembre 1976, une date historique, peut-étre, pour la province du Québec. Jean-Claude ARLUISON OPERATION FRONT COMMUN DES FRANCOPHONES “ La Fédération des Fran- cophones Hors Québec.se veut un instrument de lutte, un front commun de tous les francophones en dehors du Québec. - Saviez-vous que le Gou- vernement Federal dépen- se prés d’un milliard de dollars pour sa _ politique de bilinguisme - - Saviez-vous que le milliard de dollars est surtout utilisé pour en- seigner le frangais aux fonctionnaires anglopho- nes, pour faire de la traduction, pour bilingui- ser les forces armeées, etc... - : - Saviez-vous que nous et vous, les organismes com- munautaires francophones ne recevons que $4 mil- lions pour assurer le dé- veloppement de nos com- munautés: les associations provinciales, les groupes et les -centres culturels, les jeunes, les femmes, etc... Nous avons été trop long- temps négligés. Cela ne doit plus durer. Nos poli- ticiens nous ont fait des promesses.. Nous n’avons pas eu de résultats. Pour combattre cette in- justice, le seul outil de pression que nous possé-. est l’unité de nos forces, de nos volontés. Nous sommes, plus que jamais, des communautées, déterminées 4 nous doter de tous les moyens_ né- dons cessaires pour assurer notre plein épanouisse- ment. Ce que nous voulons, c’est que les autorités fédéra- les reconnaissent l’im- portance de nos _ organi- sations et qu’elles le dé- montrent concrétement. Nous voulons un change- ment d’emphase dans la seurs, c’est-a-dire qu’au lieu de tant dépenser pour le bilinguisme institutionnel, ° elles réaffectent une par- tie de ce gros budget -pour que nous, les orga- nismes francophones, puissions — en bénéficier- Pour cela, nous avons be- soin de votre aide, de vo- tre appui. C’est pourquoi nous lancons cette campa- gne de mobilisation de tous les francophones. Ce que nous vous deman- dons, c’est d’envoyer un télégramme au Premier Ministre (et une copie ala FFHQ) pour confirmer vo- tre appui dans nos reven- dications et lui demander de poser.des gestes con- crets le plus rapidement possible. Le temps presse! C’est pour vous que nous travaillons! | QUI PEUT NOUS AIDER - Si vous étes un organis- me bénéficiant d’octrois directs duSecrétariat d’E- tat - Associations provin- ciales, conseil régional, association culturelle, centre culturel, associa- tion de jeunes, etc. - Unorganisme regroupant les francophones hors Québec qui bénéficie di- rectement ou indirecte- ment des services de l’as- sociation provinciale - Clubs sociaux,- chevaliers de Colomb, clubs sportifs, groupes d’Ages d’or, con- seils paroissiaux, conseils étudiants, groupes de fem- mes,.etc. .. - Un organisme regroupant des francophones et qui s’intéresse 4 1l’epanouis- sement des communautés francophones en dehors du Québec, comme, par ex- emple: comité de parents, associations de profes- associations de commissaires, Club. Ri- chelieu, association Fran- ce-Canada, les fédérations de caisses populaires, les - clubs d’hommes d’affai- res, les chambres de com- merce, etc. . - Un organisme qui, d’a- prés ses objectifs, sym- pathise avec notre cause - L’ACELF, Conseil de la Vie Francaise, Gens de l’Air, etc. . : - Un individu susceptible de s’intéresser Anos re- vendications, - leaders in- formels, anciens leaders, policiticiens, etc. . QUOI FAIRE Vous pouvez nous aider en envoyant untelégramme au Premier Ministre Tru- deau, ainsi qu’une copie 4 la Fédération des Franco- phones Hors Québec, pour indiquer votre appui 4 nos revendications. = Voici le modéle d’un té- légramme que vous pou- vez envoyer: Etant donné l’inertie du Secrétariat d’Etat A ré- pondre aux besoins de plus en plus_ pressants des francophones en de- hors du Québec, nous les (chiffres) membres de (nom de 1’Association) ap- puyons fortement la FFHQ dans toutes cations auprés des autori- tés fédérales etnous vou- lons un engagement for- mel de votre part pour remédier 4 cette situation le plus tét possible. Adresse de M. TRUDEAU: Cabinet du Premier Mi- nistre es Edifice du Centre, #3l1-S Colline Parlementaire » Ottawa, Ontario - Adresse de la FFHQ: La Fédération des Fran- cophones Hors Québec 14014-1 rue Nicholas Ottawa, Ontario - Faites-le dés maintenant. La date limite de l’opéra- tion Front commun des Francophones est le 22 No- _ yembre 1976. ses revendi-- 2 Sei gary aie ie os ety