Connaissez-vous vos ancétres? Saint-Thomas-dce-Touques, évéché de Lisieux, en Normandie, est Vendroit natal de Nicolas Bélanger, l'un de vos ancétres. C’est vers 1659 que Nicolas Bélanger vints’établir sur la cOte de Beauport. Le 12 novembre de cette an- née-la, il passait son contrat de ma- riage avec Marie de Rainville, fille de Paul de Rainville et de Rolline Poéte. Le mariage cut licu le 12 Janvier 1660. Le nouveau couple s’établit 4 Beau- port et devait y passer toute sa vie. L’année suivante Nicolas Bé- langer acheta de Paul de Rainville une terre d’un arpent de front située prés NICOLAS BELANGER du village de Fargy. Une autre conces- sion lui fut accordée par Joseph Gif- fard, seigneur de Beauport, le 24 jan-. vier 1673, devant le notaire Vachon. Le seigneur de Beauport lui donnait un arpent et soixante-el-onze perches de terre. D’aprés l’inventaire de ses biens fait aprés son décés, il semble bien que Nicolas Bélanger ait possédé une autre terre plus considérable dans le village Saint-Michel, 4 Beauport. Cette terre avait quatre arpents de front. Il est intéressant de noter qu’au recensement de 1666, votre ancétre est désigné comme «habitant ct saul- nier», ce qui signifie que votre ancétre était marchand de sel. Quoi qu’il en TRAGEDIE DU SIEGE DE 1759 VOTRE PARENT JEAN GAGNON TUE PAR LES ANGLAIS A SAINT-JOACHIM L’année 1759 a marqué une date tragique dans Vhistoire. C’est ]’année du si¢ge de Québec par Wolfe, si¢ge terminé si tristement pour les Cana- diens. Mais avant ce coup fatal, Ics Anglais semérent la mort sur plusieurs points. Un fait entre autres est parvenu jusqu’a nous; il nous intéresse, puis- que c’est un de vos parents qui est en cause, Jean Gagnon, habitant de Saint- Joachim. A l’approche des ennemis, Ices habitants de la c6te de Beaupré aban- donnérent leur demeure et se retiré- rent dans les bois, aux pieds des mon- tagnes. Pendant deux mois environ, les envahisseurs respectérent ccs vil- lages abandonnés. Mais vers la fin du mois d’aoit, les généraux anglais envoyérent plusicurs compagnies de soldats ravager la c6te, depuis le Cap Tourmente en remontant vers L’ Ange- Gardien. Cette oeuvre de ruine com- menga a la Grande-Ferme. Les pro- priétés que le Séminaire de Québec possédait en cet endroit furent dévas- tées. Continuant leur cruelle beso- gne, les soldats s’attaquérent ensuite a léglise et au presbytére. Mais les paroissiens de Saint-Joachim, sur- veillant de loin les mouvements de l’ennemi, ne purent rester impassibles devant un tel spectacle. Une quaran- taine d’entre eux ayant a leur téte leur curé, M. l’abbé Robincau de Portneuf, s’embusquérent dans le couvent des Soeurs de la Congrégation oi ils atten- dirent les assaillants. L’attaque eut licu le 23 aot 1759. Un détachement anglais de troupes légéres se mit en embus- cade sur la lisiére de la forét prés du couvent fortifié. En fort peu de temps, al’aide d’un canon, les Anglais forcé- rent Ie prétre et ses hommes 4 se ren- dre. L’abbé Robincau de Portneuf et soit, en 1681, lors du recensement votre ancétre avait quarante-et-un arpents en valeur sur sa terre, et dix bétes 4 cornes, ce qui en faisait un des cultivateurs les plus prospéres de Beauport. Fait curieux, Nicolas Bélanger porta parfois le surnom de Catherine et le prénom de Michel; toutefois son surnom ne s’est pas transmis. Nicolas Bélanger ct son cousin Francois Bélanger sont les ancétres de presque tous les Bélanger du Canada. La postérité de Nicolas se retrouve dans le district de Québec, bien que certaines branches aient émigré ici et 1a 4 travers le pays. trente de ses compagnons furent alors pris par les Anglais, tués et scalpés par eux, comme le faisaient un siécle auparavant les:barbares Iroquois. On montre encore a Saint-Joa- chim |’endroit précis ot le massacre cut licu, a un jnille de l’ancienne église, en droite ligne. Cet endroit se trouve sur le bord d’un coteau, environ a quatre arpents au nord ducheminroyal sur la propriété de M. Roger Lessard, a proximité de la ligne sud-ouest de la ferme du séminaire, occupée en 1897 par David Fortin. Parmi les victimes de cette journée mémorable se trouvait votre parent, Jean Gagnon, alors agé de soixante-neuf ans. Sources: Bibliothéque généalogique de la Société d’ Histoire Vol. 4 no 2 LE COURRIER DE LA SOCIETE D'HISTOIRE, Juillet 1991