sap Slain me

412 Education: «Enjeu National»-Volume.l, Semaine du 5 mars 1990

Louise Paradis

«Un defi a la grandeur de mes aspirations...»

par Cécile Girard

e matin, je m’en vais a
Vécole, tout le long du
grand fleuve
Yukon»...un groupe
d’enfants entament le
premier couplet de la chanson-

théme de leur école. Devant eux,
une jeune femme menue capte leur
attention et leur donne la note de
départ. Louise Paradis, maitre de
chant improvisé, est directrice de
cette école chantée par les enfants,
l’école Emilie-Tremblay.
Pétillante et pleine d’humour,

elle assume aussi au sein de 1’éta-
blissement les taches d’ orthopéda-
gogue, de professeur de théatre, de
professeur-substitut et de bibliothé-
caire. <Je voulais un défi a la hau-
teur de mes aspirations», dit-elle en
riant, «et je l’ai eu!». Louise ,ensei-
gnante de carriére, est venue au

superviseurs ... »

Claudine Seeane

Le Collége d'Alfred,

(613) 679-2218

C. P. 580, 31, rue St-Paul, Alfred (Ontario) KOB 1A0

Originaire de Sudbury (Ontario), dipl6mée du programme de Technologie alimentaire en
1984. Superviseur du service alimentaire a l'H6pital général de Sudbury.
« Le Collége d'Alfred donne tous les outils nécessaires pour nous aider a devenir de bons

Originaire de St-Polycarpe, dipl6mée du programme de Technologie agricole en 1985.
Copropriétaire d'une exploitation de grande culture.
« Le Collége d'Alfred, ce n'est pas une institution trop grosse, les professeurs y sont plus
attentionnés, ils consacrent plus de temps aux étudiants. C'est un gros avantage ... »

Ministére de

lagriculture et

Ontario de falimentation

Yukon il y atrois ans pour travailler
au Programme Ecole Emilie-Trem-
blay. En juin 1988, le statut du
programme se transforme en une
école véritable. Louise Paradis en
devient la directrice. Une responsa-
bilité stimulante mais pas de tout
repos: «il faut comprendre la réalité
del’ école frangaise en milieu mino-
ritaire pour saisir l’ampleur du tra-
vail a abattre», déclare-t-elle.

L’EcoleEmilie-Tremblay comp-
te 55 éléves inscrits, de la mater-
nelle 4 la neuviéme année. Toute-
fois, elle ne posséde pas sa propre
batisse et est répartie sur deux
campus différents, majoritairement

1 anglophones. Madame Paradis voit

1a un obstacle majeur 4 la pleine

j utilisation des ressources humai-

nes: «on se proméne beaucoup puis-

| qu’unbon2 milles séparent les deux

édifices. De plus, il est difficile de
parler de sentiment d’appartenance
etd’identité dans cette situation par-
ticuliére. On n’est que locataire..et
les enfants le savent!» souligne-t-
elle un peu amére. Les classes sont
a niveaux multiples: 7 éléves sont
inscrits en maternelle, 8 en leret2e
année, 17 en3eet4e année, 16en5e
et6e annéeet 7 en 7e, 8e et 9e année.
«Ici, tu enseignes toutes les matié-
res, du frangais a 1’éducation physi-
que, c’est tout ou rien!». De plus,
les journées de travail sont longues.
«Je suis 41’école 4 7h30 le matin et
jen sors rarement -avant: 5h30»,
affirme la jeune femme. Elle se
souvient bien cette premiére année
a Whitehorse alors qu’ elle a di tra-
vailler toutes les fins de semaine.
«Le curriculum est le méme que
celui de la Colombie-Britannique.
Au niveau du matériel nous som-
mes choyés, nous ne manquons de
rien, mais il faut commander a
l’avance puisque la grande partie
vient de l’extérieur , précise-t-elle.

Presqu’une vocation
Faut-il parler de vocation comme

au temps jadis? Louise rit et déclare
aussit6t: «peut-étre pas de vocation

au sens strict du mot mais il faut dé-
finitivement croire en la cause pour
travailler dans ce milieu. Le prin-
cipe de l’école frangaise en milieu
minoritaire sous-tend que l'enfant
soit constamment motivé. Cela fait
partie de nos taches. Nous devons
inculquer l’amour de la langue aux
éléves. Cela n’est pas toujours fa-
cile puisque certains sont inscrits a
l’école francaise un peu contre leur
gré. Ils sont ici a cause de la volonté
de leurs parents» constate-t-elle.

La clientéle de l’école est for-
mée d’enfants de foyers mixtes ou
anglophones, et aussi d’ enfants dont
les deux parents sont francophones.
Ainsi, une bonne partie de ces en-
fants vivent en anglais dans leurs
activités quotidiennes familiales. Au
retour des vacances estivales ou des
congés de Noél, les professeurs
doivent mettre les bouchées dou-
bles pour rétablir la «francité» au
sein de leur groupe. Dans la cour de
récréation, ¢a se passe souvent en
anglais et c’est inévitable puisque
les enfants sont entourés de centai-
nes d’anglophones. «Le niveau in-
termédiaire est le plus critique,
puisqu’ils ne sont que sept. Imagi-
nez 7 adolescents entourés de 343
étudiants anglophones. Ils ne veu- —
lent pas tre différents, ils ont le
gout d’étre comme tout le monde»,
ajoute-t-elle.

Louise estime qu’il y a tout de
méme de l’espoir puisque le statut
de l’école évolue lentement mais
sirement vers celui d’une école
homogéne. Un autre point revigo-
rant est l’esprit d’équipe qui régne
au sein de l’école: 1’équipe de pro-
fesseurs est fantastique, nous parta-
geons le méme idéal et nous nous
serrons les coudes», lance la jeune
femme avec un grand sourire. Et
elle conclut «mais le plus beau
cadeau, c’est que les enfants parlent
de plus en plus frangais et ¢a, ¢a fait
chaud au coeur.»

Cécile Girard est rédactrice en
chef de I’ Aurore Boréale au Yukon.

Nova Scotia Ministére

~~ F
PK

de I‘Education

Trade Mart

rue Brunswick

CP 578

Halifax, Nouvelle-Ecosse
Canada B3J 2S9

la province.

Pour répondre aux besoins des francophones
de la Nouvelle-Ecosse, le Ministére de I'Educa-
tion a établi une Section frangaise avec son
propre directeur. Cette section s'occupe de I'éla-
boration et de l'implantation des programmes
pour les écoles acadiennes et francophones de

A partir de 1979, uncentre provincial de ressour-
ces pédagogiques fut établi. Le triple mandat de
ce centre est d'offrir aux enseignants une biblio-
théque de prét; en deuxieme lieu, le centre offre
un service de publication. Le centre offre aussi
un service d'animation auprés des enseignants
constitué d'ateliers pédagogiques pour les en-
seignants et les éléeves.