4, TELE-SOLEIL, Vendredi 12 Mai 1978 Le monde étrange... Janine Sutto (Mlle Poitras), Mo- nique Chabot (garde Dionne), Claude Gasse (la femme de mé- nage}, Paul Gauthier et Luc Gin- gras (deux policiers), Christine Olivier (Nicole), Suzanne Lan- glois (la chipie), Anne-Marie Du- charme (Gertrude), Marthe Na- deau (Berthe), Lisette Guertin (une infirmiére), Thérése Pin- sonneault (une réceptionniste), Bertrand Gagnon (un serveur), Jean-Pierre Légaré {le contré- leur), Raymond Paulin (un con- cierge) et Béatrice Picard (la mére d'Adrien). Eric Gaudry et Elisabeth LeSieur . _ Pour la premiére fois a Scé- nario, on verra une oeuvre en- tiérement faite sur film. Le réa- lisateur Roger Fournier et son équipe ont beaucoup travaillé en extérieurs et dans des inté- rieurs qui n'étaient pas des dé- cors de théatre. Fascination est farci d’effets spéciaux que l'on doit a Jean-Pierre Lefebvre, di- recteur de la photo et de la ca- méra. Les décors sont de Léo Brisset, les costumes de Marie- Andrée Lainé et les maquillages de Guy Juneau. Assistants a la production: Louis Plamondon et Luc Paradis. Montage: Elise Anctil. Musique originale: Gas- ton Brisson. Les auteurs Louise et Raymond Montpetit sont cousins, bien plus copains que cousins. Ils se rencontrent souvent; discutent ensemble, sortent, lisent, vont au cinéma et finalement ils ont eu l'idée d’écrire un texte ensemble pour Scénario. Raymond est directeur du module d'histoire de l'art a l'Université du Québec a Mont- réal, et Louise, script-assistante de Roger Fournier. Comme elle a étudié la psychologie a I'Uni- versité du Québec et qu'elle a fait un stage d'études en milieu psychiatrique, elle connait les psychopathes... «en autant qu'on peut les connaitre, comme elle dit, car ils ont des réactions tout a fait imprévisibles. On ne sait jamais pourquoi ils atta- quent, blessent, tuent et ce qui les rattache @ leurs victimes. C'est précisément ce que nous avons voulu démontrer dans Fascination... les meurtres sans mobiles commis par des gens apparemment normaux mais pro- fondément bloqués émotive- ment». Fernand Coté Pour ceux qui aiment apprendre A I'horaire d'été de la télévi- sion de Radio-Canada, on pour- ra voir (ou revoir), du lundi au vendredi 4 17 heures, des sé- ries comme la Cloche thibétai- ne, le lundi; les Grandes Ba- tailles du passé, le mardi; I'O- dyssée sous-marine de |l’équipe Cousteau, le mercredi; Vivre et survivre, le jeudi, et les Mondes de la vie, le vendredi. La Cloche thibétaine C’est une aventure extraordi- naire et authentique, celle de la Croisiére jaune lancée par André Citroén en 1931 et 1932. Encore aujourd’hui, les condi- tions de cette expédition font réver: 11,000 km a4 travers Asie, de Beyrouth a Pékin en passant par la Syrie, la Perse, l'Afghanistan, !'Inde, le Sin- Kiang, la Mongolie et le nord de la Chine, comptant la traversée du désert et l’escalade de |'Hi- malaya. La Croisiére jaune a été la* premiére tentative de l'homme pour traverser |’Asie en automobile et n’oublions pas que cétait il y a 46 ans. La Cloche thibétaine nous raconte l'épopée d'une trentaine d'hom- mes hardis qui ont réussi a do- miner |'impossible avec des moyens matériels qui n'étaient nullement & la mesure de leurs difficultés. Les Grandes Batailles du passé Cette série nous replonge dans des conflits et des épo- ques qui ont marqué IHistoire, celle de France surtout mais aussi celle de Russie, de Gran- de-Bretagne, du Mexique et mé- me du Québec... sur les Plaines d'Abraham en 1759. La série nous rappelle les hauts faits d'armes d'Alésia, d’Agincourt, de Hastings, de Mexico, d'Aus- terlitz, de Trafalgar, de la Marne et autres. _les guerres des siécles pas- ses intéressent les téléspecta- teurs épris d'histoire. Mais la guerre mondiale de. 39-45 les intéresse souvent pour des rai- sons bien personnelles. Voila pourquoi tous les épisodes ayant trait & ce conflit ont été traités par les Grandes Batail- les du passé: la bataille du Pa- cifique; celle du désert, avec Rommel! et |'Afrika Korps; la bataille de Moscou déclenchée le 30 septembre 1941 et termi- née fin décembre; la bataille de France, un des moments les plus sombres de la guerre; la bataille de Stalingrad (1942-43), ou les citoyens soviétiques ont fait des prodiges pour résister jusqu’a la fin; la bataille d'Italie, celle de Normandie le 6 juin 1944 avec le fameux Débarque- ment ot: les nétres se sont signa- lés. C'est tous ces souvenirs que la série les Grandes Batail- les du passé évoque aux yeux des téléspectateurs. L’Odyssée sous-marine de l’équi- pe Cousteau Ceux qui aiment.la mer, la plongée sous-marine, la faune et la tlore aquatiques retrouveront avec plaisir le célébre comman- dant Cousteau et ses hommes a bord de la Calypso, sur tou- tes les mers du monde. Expédi- tions scientifiques pour étudier le fond de la mer, pour y trou- ver des animaux et des plantes | souvent inconnus ou tout sim- plement pour savoir comment vivent des poissons ou des crus- tacés plus vieux que I'homme..: c'est dans ce monde merveil- leux que |’équipage de la Calyp- so nous entraine une fois par : semaine. Tour @ tour, V'Odyssée sous- marine nous fait connaitre le monde des requins de |’océan Indien, de fa mer Rouge et du Pacifique; la «jungle» des mas- sifs de corail dans les iles Maldives; le destin oo tortues tors de la troisieme émission © de la série consacrée au Con- cours Louis-Philippe-Kammans, le vendredi 19 mai a 20 h 30, on proposera aux téléspectateurs Rumeur_ de Pierre Koralnik et Walter Weideli. Cette dramatique produite par la Société suisse de radiodiffu- sion et de télévision a pour théme la dramatisation publique d'un fait divers. Gurten, une heureuse petite ville suisse comme tant d’au- tres en ce pays, coule des jours paisibles a |’ombre de son hor- loge locale: la Chronox. Tout va si bien, comme dans Ie meil- leur des mondes protégés, qu'on se prend 4 réver, qui d'un aéroport, qui d'une ville modéle pour |’an 2000. Malheureusement — aujour- d'hui ou tout est possible — méme en Helvétie on peut étre touché par la récession... Ahu- ris, les bonnes gens de Gurten connaissent maintenant l'ai- greur, le souci, la méfiance... En effet, plus rien ne fonction- ne comme ce devrait, de toute éternité: les lotissements ne se vendent plus, le franc suisse, si solide, s‘emballe, et il est ques- tion, a la Chronox, de fermetu- re éventuelle d'ateliers... Alors la rumeur, insidieuse, néfaste, répand la peur dans la ville. Dans ce climat tendu, une étincelle va suffire a faire écla- ter la poudriére des phantas- mes. | Evidemment, grace aux moy- ens électroniques, tout le mon- de vient d'apprendre en méme temps qu'un inconnu, roulant a 90 km heure, a été abattu a la lisiére d'une forét. C'est alors la panique et tout se méle, s’entre- méle. En effet, comment, savoir s'il s'agit d'un meurtre ou d'un accident, quand le seul témoin est un enfant? Quant a César Clottu, policier intelligent et honnéte, il aura fort a faire pour déméler un im- broglio assez inhabituel de té- moignages a la fois contradictoi- res et piégés. A travers son en- quéte, qui le modifiera lui-mé- me, nous apprendrons qu’a Gur- ten comme ailleurs, il peut étre Jacques-Yves Cousteau question de terrorisme, d’es- pionnage industriel, de lutte des classes, de pollution, de multi- nationales, etc. Certains iront jusqu’éa se demander si leur pe- tite ville bourgeoise n'est pas une Chicago en puissance et déploreront que la Suisse soit «projetée sur l’orbite du mon- de». La rumeur a fait ses ravages. La réalisation Le scénario de Walter Weide- li et Pierre Koralnik a été cons- truit @ partir d’une écriture «ex- trémement stricte et précise», mais en prévoyant des scénes et un tournage ou des possibi- lités d'improvisation ont été ac- cordées aux comédiens comme aux figurants. I! s'agissait, pour les auteurs du film, de peindre «une certai- ne Suisse incertaine» qui est a -la fois conforme aux idées re- cues et en méme temps tres différente. Certes, il n'est pas faux que lI'Helvétie soit un pays «propre-en-ordre», de banques, de stabilité, de calme, de sé- rieux, de gens amoureux du tra- vail. Mais ce n'est pas /a vérité, qui, la comme ailleurs, est complexe et contradictoire, de méme que histoire imaginée par Pierre Koralnik et Walter Weideli. La Suisse, a |’exemple des autres pays d'Occident, con- nait la récession, l'inflation, la fermeture d'usines. A partir de sa grande expé- rience de reporter d'informa- tions, Pierre Koralnik a voulu démontrer, par enquéte policiére d’ailleurs ins- pirée des faits réels, le doute et l'incertitude de la vie contem- poraine. Ainsi, 4 travers la per- plexité du policier enquéteur, nous sentons partout l’angoisse de |'homme moderne, de plus en plus incertain face.aux idéo- logies de droite ou de gauche. ~ Les auteurs Pierre Koralnik qui, on s’en souviendra, avait présenté au Concours Louis-Philippe-Kam- mans 77 une fort intéressante dramatique intitulée Moi... exi- lée, est l’auteur d’excellents de mer au sud de Madagascar; celui des baleines et des cacha- lots; les trésors engloutis de la mer des Caraibes; le voyage surprise des jeunes phoques Pe- pito-et Cristobal; la légende du lac Titicaca; les baleines du dé- sert, et tant d'autres merveilles des fonds sous-marins. Vivre et survivre Cette série de documentaires fort bien faits porte sur plu- sieurs espéces d’animaux me- nacés de disparition 4 plus ou moins bréve échéance, soit par- ce que leur habitat naturel est envahi par la civilisation, soit parce qu’ils n’arrivent plus & trouver Ja nourriture essentielle a leur survie, soit enfin parce que leur taux de natalité dimi- nue dangereusement pour des tas de raisons que les zoologis- tes tentent d’expliquer scientifi- quement. On verra des films _intitulés Année du gnou (mammifére d'Afrique du Sud); Quatre ans chez les gorilles; Monsieur et madame Castor... filmé au Ca- nada dans tes Rocheuses; /e Corridor des pélicans; Notre vie ’ avec les éléphants; Et Dieu créa la baleine; l'Odyssée des oies blanches; les Iles de Darwin, la Faune du baobab, etc. A signa- ler particuligrement; Monsieur et madame Castor. Ces animaux. choisis comme emblémes du Canada sont a Ia fois bricoleurs, architectes, bicherons, hydro- graphes, experts plongeurs et _navigateurs et, en outre, d'une le biais d'une. «Rumeur»: Participation dela SSR Fernand Berset et Agnés Chateau photo: Andréas Sutter courts métrages comme Francis Bacon, peintre anglais, Un étran- ger dans le village (avec James Baldwin) et Peggy Guggenheim. Quant a Walter Weideli, né a Genéve en 1927, il a dirigé le . supplément culture! du Journal de Genéve jusqu’en 1969. Il a mené, en 1971, une enquéte sur «la situation des écrivains et de la littérature en Suisse ro- mande» pour le Département fédéral de |'Intérieur. Musique: Arié Dzierlatka. Di- recteur de la photo: Simon Edel- stein. Ingénieur du son: Michel Morier. Assistant: André Mail- lard. Montage: Eliane Guinet. Assistant: Francois Charpier. Assistants de réalisation: Gé- rard Louvain et Annie Butler. Scripte: Frédérique Geisel. Ré- gisseur: Bernard Glayre. Elec- tricien: Jean-Claude Bart. Ma- chiniste: Claude Bugnon. Direc- teur de production: Gérard De- thiollaz. Producteur délégué: Maurice Huelin. Mise en scéne: Pierre Koralnik. Participation du public Signalons aux téléspectateurs qu'ils peuvent participer, tout comme les trois membres du jury, au choix de la meilleurs dramatique. Aprés chaque dif- fusion, ils n'ont qu’a accorder a la piéce qu’ils viennent de voir un nombre de points entre 1 et 10 et & le communiquer a Radio-Canada en composant: 285-3333. René Houle hospitalité proverbiale. Les Mondes de la vie Ces courts métrages étudient les divers moyens inventés par les peuples et les animaux pour survivre dans des conditions . parfois extrémement difficiles. Parmi les épisodes a voir, signa- lons Une forét dans les nuages; la Terre dans la mer; la Mort d'un arbre; le Toit des Alpes; la Vie secréte d'un jardin de ban- lieue, et le Désert mexicain. Quelques_ réflexions enten- dues sur ces films: «Le Désert mexicain est un exemple parfait de |’adaptation des animaux et des plantes a la chaleur exces- sive et au manque d'eau. La Vie secréte d'un jardin de ban- lieue nous renseigne sur l'amour des Britanniques pour les espa- ces verts et pour les animaux qu'ils abritent. Le Toit des Al- pes, un voyage merveilleux a travers les glaciers et les tor- rents des Alpes autrichiennes. La Terre dans la mer ou com- ment le long des cétes alleman- des de la mer du Nord, un con- flit entre la nature et la société industrielle entraine des dom- mages irréparables. Une forét dans les nuages nous proméne a trés haute altitude dans une forét de Costa Rica ot poussent 200 espéces d’arbres et ot vi- vent en foule d’animaux.» Fernand Coté Société das, _ Radio- tye’ Canada liberté absolue une