- gordon gibson Il existe des hommes poli- iques en Colombie britan- nique. Il existe aussi de jeunes hommes politique en Colombie - britannique. I xiste mé€me de jeunes ommes politiques qui voient plus loin que la frontiére psychologique des Ro- cheuses tout en protégeant en premier lieu les intéréts de notre province. Serait-ce trop demander qu’un tel homme soit aussi bilingue et conscient de la dualité canadienne? Peut-étre jadis, mais il existe dans la per- sonne de Monsieur Gordon Gibson Jr., candidat du parti libéral dans le district élec- toral de Vancouver sud. Agé de 34 ans, M. Gibson est né A Vancouver et a passé sa jeunesse dans I’ ouest de |’fle de Vancouver. Ses études en mathématiques A l’Universite de Colombie Britannique et au Harvard Business School, ainsi qu’ au London School of Econo- mics lui ont servi pour bien mettre sur pied un com- merce de maisons préfabri- quées. Sa vie politique est née d’un hasard de circonstan- ces. Il a rencontré le Dr. Pat McGeer, quilui a deman- dé de s’occuper de la cam- pagne électorale, et par ce fait M. Gibson s’est bien familiarisé avec le district de Vancouver sud. En 1963, électorale fédérale d’Arthur Laing et quelques mois plus ard, M. Gibson était devenu ‘assistant de M. Laing 4 Ottawa. Il est resté dans la capitale jusqu’a il y a envi- on un mois, et durant ce emps-1la il se trouvait avec - Laing dans les Ministéres es affaires indiennes et du ord canadien, des ressour- es naturelles et du dévelop- ement du nord. Les quatre erniéres années, M. Gibson était assistant de M. Trudeau s’occupant d’élaborer la po- litique de projets préciaux, avec un intérét particulier Cone le domaine de la démo- jcratie participatoire. Venant d’un milieu essen- iellement unilingue, c’est race au programme d’en- eignement des langues of- icielles par immersion que . Gibson est devenu ré- llement bilingue et sa pré- sence dans le bureau du Premier Ministre lui a per- il s*’occupa de la campagne © mis de maintenir sa capacité d’expression dans les deux langues. M. Gibson est convaincu que de plus en plus, les jeunes de .cette province acceptent la dualite canadienne parce qu’on a tant exposé ce pro- bléme et aussi parce qu’ils ne se sentent peut-@tre pas aussi menacés par la langue francaise. La langue est une partie essentielle de soi- méme, dit-il, et c’est com- préhensible que ceux qui aprés tant d’années d’unilin-. guisme voient ou soupgon- © nent la nécessite de connaf- tre le francais sans y par- venir s’inquiétent d’étre parmi les désavantagés. Le souci de M. Gibson est le contraire. [1 craint que les citoyens de Colombie britannique ne soient em- péchés de participer pleine- ‘ment au fontionnement du Canada non pas 4 cause de leur faute personnelle mais par leur systéme d’en- seignement. Ce ne sont pas seulement les étudiants qui seront privés de leur parti- moine, mais la province en- tiére en souffrira, explique M. Gibson, car ses intéréts n’y seront pas représentés de fagon adequate. I] ajoute que le minimum n’est pas de parler le francais couramment en sortant des écoles de cette province, mais d’avoir au moins un esprit ouvert envers le bi- linguisme et la bonne volonté d’acquérir. une facilité des deux langues. Il serait mal- heureux de voir une situation ot les représentants de la Colombie- britannique dans le gouvernement ou dans la fonction publique ne puis- sent pas viser aux postes de ministre adjoint ou de chef de division ou encore plus haut. Les divisions linguistiques et culturelles dans l’esprit de beaucoup de gens, selon M. Gibson sont le résultat d’un manque de compréhen- sion du canadien-fran¢ais et du rdle qu’il joue dans la ‘ttapisserie canadienne’’. De plus, trop de gens ont ten- dance 4 croire que ‘‘qué- bécois’? est synonyme de **canadien - francais’? et a oublier le million de fran- cophones en dehors duQuébec. M. Gibson voit l’avenir du Canada en fonction de son potentiel, car, A son avis, il n’y a aucun pays au monde -~ qui a autant de possibilité de faire un choix en ce qui concerne son environne- ment, son industrialisation, qui a autant de ressources per capita et un potentiel de développement aussi vaste que le Canada. Les Etats- Unis ont bien les ressour- ces et une population trés dynamique et habile, mais ils sont trop prisonniers de leur passé, et de leur idéo- logie et la moitié de leur. énergie est gaspillée A des disputes internes. Il y ade fortes chances que les cana- diens continuent A éviter une situation semblable car la tolérance est un trait propre au caractére et a la culture canadiens. C’est donc d’importance primor- diale, selon M.Gibson, de se définir culturellement dans le contexte nord-américain. Pour contrebalancer |’influ- ence culturelle venant des _ Etats -Unis, il faut que nous produisions une influence de qualité etde valeur. Ceux qui s’opposent auxdépenses du “gouvernement dans le do- d’épanouissement . maine culturel canadien en disant' que toute dépense doit servir Acréerdesemplois,par ex- emple, ne se rendent pas compte que si l’on veut se donner une identité distincte, il faut y consacrer un cer- tain montant, aussi minime soit-il. Autrement, ajouta M.. Gibson, nous aurons lesem- plois qu’ont les américains et c’est tout, et pourtant les options sont bien plus nom- breuses au Canada! | M. Gibson semblait opti- miste en ce qui concerne. les relations entre l’est et l’ouest du pays. Selon lui, la tranquillité, ou plutdt le manque d’hostilite du passé venait du fait que les gens _ne savaient vraiment pas ce qui se passait dans le reste du pays. Autrement dit, ce n’était pas une veritable - Photos par JANO ORBAN unité consciente, mais plutdét V’union de personnes qui de temps A autre se frdlaient l’épaule sans se connaftre. Nous nous trouvons mainte- nant dans la phase de dé- veloppement sur la voie de l’authentique unite de per- sonnes qui se connaissent., et qui aprés avoir passé par cette periode de géne, fini- ront par s’aimer en sachant ce qu’ils aiment et ce que cela comporte. MB. : a aa