Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 30 juin 1995 - 4 Pour remonter 2 a la source Saviez-vous que _ les Vancouvérois consomment quotidiennement un billion de litres d’eau et le double durant Ja saison estivale? Les réservoirs naturels d’eau qui alimentent le Vancouver métropolitain soit Capilano, Seymour et Coquitlam couvrent une superficie de 585 kilométres carrés. L’initiative d’offrir des visites guidées gratuites est née l’an passé par The Greater Vancouver regional district. Les visites ne sont permises que |’été et sont fortement contrdlées pour éviter toute contamination des réservoirs qui abreuvent 1,6 million de résidents. Des mesures environnementales ont également été prises afin de minimiser la déforestation de cette région. Lors de coupes de bois des affaissements peuvent se produire créant davantage de vase au fond des réservoirs. Si vous étes curieux et désirez remonter 4 la source, vous pouvez réserver votre place en téléphonant au 432-6430. La visite dure environ quatre heures avec de fréquents A arrets. Public Works and ivi Canada Government Services Le Centre des congrés et du commerce s’agrandit Aprés des études menées sur les installations du Centre des congrés et du commerce de Vancouver, il est recommandé que le Centre s’agrandisse de plus de 150 000 pieds carrés en ajoutant de plus de nombreux services, tels que l’accés direct 4 |’h6tel, aires d’expositions sur le méme plancher, etc. Levice-présidentet directeur du Centre, Barry Smith, déclare que Vancouver est en train de manquer le bateau puisque tous les éléments sont présentement réunis pour accroitre les activités du Centre. Avec des événements d’envergure, la route aérienne vers les Etats-Unis rendue plus accessible depuis l’entente de «ciel ouvert», les cofits moindres 4 Vancouver pour les associations internationales, étant donné la valeur actuelle du dollar canadien, il serait impensable que Vancouver perde des sources de revenus par son manque d’installations adéquates. Surtout quand on estime 4 65 billions de dollars américains les revenus générés en Amérique du Nord par l’industrie des conventions et des foires commerciales. Travaux Publics et Services gouvernementaux Canada Est: Pour le secteur deux : Maureen Kum Location a bail APPEL DE DECLARATIONS D'INTERET LOCATION A BAIL -LOCAUX DE BUREAUX RICHMOND, C.-B. Travaux publics et Services gouvernementaux Canada est ala recherche de locaux répondanta la description suivante : Locaux de bureaux d'une superficie utile d'environ 515,3 m? (5 546,6 pi), locaux d'entreposage d'une superficie utile de 30 m (322,9 pi?) et 3 emplacements de stationnement, pour une période de 5 ans 4 compter du 1° mars 1996. Les immeubles correspondants doivent étre situés a l'intérieur des limites suivantes (pour le secteur un) : Nord : Westminster Highway Sud: Granville Avenue Garden City Road Quest : Gilbert Road (les deux cotés de la rue). Nord: Lansdowne Road Sud: Westminster Highway Est: Garden City Road Ouest: Number 3 Road (les deux cétés de la rue) N.B. : Nous préférons étre situés au rez-de-chaussée. Priére de répondre par écrit au plus tard le 5 juillet 1995. Adresse : 301 - 1166 Alberni Street Vancouver (C.-B.), V6E 3W5 Téléphone: 623-6345 Fax: 623-6370 Priére de préciser le nom, I'adresse et le numéro de téléphone de lintéressé, I'adresse civique et la superficie des locaux et la date & laquelle ils seront disponibles. Ceci n'est pas un appel d'offres. Apres étude des propositions regues, TPSGC décidera soit d'inviterles personnes ayantrépon- du au présentappel alul faire une offre, soit de procéder par voie d'appel d'offres publiques. Une solidarité retrouvee L’ Université de la Colombie-Britannique organisait cette semaine le 7éme congrés de la politique sociale canadienne. Plus de350 intervenants des secteurs économique et social se sont retrouvés autour du théme «Repenser la politique sociale au Canada : revendications et restructuration dusystéme» pour partager leurs connaissances et faire part de leurs expériences respectives. Nous avons rencontré William Ninacs, présidentdel’ Institutde formation en développement économique communautaire de Montréal, quinous explique comment les structures favorisant!’implication communautaire permettentdecontrer les effets du chomage et dela pauvreté. Le Soleil : De quelle maniére le développement économique communautaire peut-il contribuer alacréation d’emploi? William Ninacs : «Le développe- ment économique communautaire permet aux collectivités marginalisées, c’est-a-dire pauvres, d’exercer un plus grand contrdle sur les ressources dont elles ont besoin pour assurer leur bien-étre. Pour répondre aux problémes du chémage et du manque d’emploi, il faut des stratégies multidimensionnelles qui tiennent compte 4 la fois des impératifs Economiques et des objectifs sociaux. Pour étre capable de travailler 4 ce niveau 1A, il faut ala fois former les gens et créer des emplois rémunérés pour eux. I] faut travailler sur les deux fronts conjointement en adoptant des stratégies axées sur le partenariat, le contréle et le développement des ressources locales ainsi que sur le renforcement du pouvoir des collectivités locales. Au Québec, cela concerne environ 200 coopératives de travail, d’aide aux jeunes, etc., et une quarantaine d’entreprises d’insertion, et plus de 50 programmes d’emploi locaux». Le Soleil : Vous étes originaire de Montréal. Comment cette stratégie se manifeste-t-elle sur le terrain? © W.N.: «Par une variété d’organismes, classés en deux grandes catégories. La premiére recoupe les initiatives de développement économique communautaire qui travaillent directement avec les populations visées. Par exemple, les entreprises d’insertion. Il y ena prés de 5000 en France et encore trés peu au Canada. Il s’agit souvent d’entreprises manufacturiéres, parfois du domaine des services, qui embauchent et payent des jeunes bénéficiaires de prestations sociales dans une perspective éventuelle d’intégration sur le marché dutravail. Pour ce faire, la personne est embauchée comme travailleur et une partie du travail est gérée par des personnes sans formation en travail social, comme des ~__ contremaitres, qui simultanément regoivent une formation par des éducateurs formés en travail social. Cela débouche sur une dynamique d’entraide parce que les jeunes partagent le méme espace de travail que les autres travailleurs. Les résultats sont étonnants : 80% des jeunes qui passent par ces stages de 6 4 8 mois s’intégrent dans le monde du travail ou retournent 4 l’école». Le Soleil : Que recouvre la deuxiéme catégorie? W.N. : «Il s’agit d’une organisation intermédiaire. Par exemple, une corporation de développement économique communautaire ot siégent des représentants du secteur privé, du mouvement syndical, du secteur communautaire, parfois aussi du secteur public et des membres de la communauté. Dans ces organismes, on cherche 4 planifier des stratégies et des dispositifs 4 mettre en place pour ~ permettre une amélioration du bien-étre social et économique de la population. Les services varient selon les besoins locaux et il n’existe pas de modéle déterminé». Le Soleil ; C’est dans cette catégorie que se situe le projet Angus? W.N. : «Oui. Il s’agissait pour des gens du quartier dela «petite-patrie», a Rosemont, prés de Montréal, de réussiras’approprier 2,5 millions de pieds carrés de terrain de conversion en fiducie fonciére et de projeter la mise en place d’un stationnement industriel voué 4 des entreprises engagées dans de nouvelles technologies environnementales. La CDEV existait depuis 5 ans. Elle a décidé de s’impliquer dans ce projet aprés la mise 4 pieds de 1000 travailleurs par la Canadian-Pacific. Elle I’a fait en créant la Société de développement Angus, un organisme sans but lucratif, contrélée aussi par les gens du quartier. Elle a acheté le terrain. Elle doit commencer enseptembre 4 batir le réseau d’entreprises nécessaire pour transformer le tout». Le Soleil : Quelle est la différence avec le projet Reso? W.N.: «Reso veutdire Revitalisation socio-économique du Sud-Ouest de Montréal. Il faitaffaire avec le méme type d’organisme sauf qu’il s’agit la d’obtenir des fonds pour mettre sur pied un fonds d’investissement de 5 millions de dollars axé sur les petites entreprises locales qui n’ont pas accés aux ressources financiéres traditionnelles. L’organisme va aussi offrir des services de consultation et de formation». LeSoleil : S’agit-ilavec tous ces projets, de compenser le désengagement del’ état? W.N. : «L’engagement de |’état est toujours pergu comme essentiel. Mais il s’agit d’une réorientation du role de 1’état dans une perspective partenariale avec le milieu, accompagnée d’une délégation des pouvoirs de |’autorité a la localité pour s’assurer que le«contrdle des programmes demeureentrelesmains des personnes les plus directement concernées. Pour permettre par exemplea un organisme comme reso de développer des coopératives de travail, des commerces de tout genre etméme certaines petites entreprises manufacturiéres 4 |’intérieur d’une stratégie et de lier ce développement au profil de la population locale. Il s’agit aussi de soutenir le développement d’habitations sociales, de garderies, de cuisines collectives». Le Soleil: Finalement, vous voulez lutter contre un certain élitisme qui exclu les plus pauvres des processus décisionnels? W.N.: «Notre ambition est de trouver des solutions micro aux problémes macro. La globalisation des marchés, le capitalisme mondial, les gourous de la finance... tout se gére et se situe au-dessus de la téte des personnes pauvres, qui sont celles directement concermées. Nous voulons contrer l’exclusion sociale pour que ga bouge a la base. Pour permettre aux exclus d’avoir une ouverture et leur mot a dire. Cela devient plus une question de citoyenneté que d’économie. II s'agit de redéfinir ou sont les responsabilités collectives et de savoir si on veut insérer le mot Solidarité dans notre vision sociale plutdét compétition». LeSoleil: Paradoxalement, vous existez grace a la crise... W.N.: «Sans vouloir le lier directement 4 la pauvreté, c’est dans des situations de crise qu’on voit apparaitre des solutions plus collectives sur la pauvreté, 4 contre courant du discours plutdt classique de responsabilité individuelle, de compétition, de loi du marché». Le Soleil : Etes-vous soutenus financiérement par le gouvernement? W.N. : «I existe des disparités entre le discours gouvernemental et les pratiques... Officiellement, le gouvernement ne peut pas se prononcer contre ce type de projets! On attend une concrétisation aux trois paliers gouvernementaux. Mais on note une nette orientation au niveau provincial pour ce type de stratégies. Certains CDEC regoivent un financement des gouvernements fédéral, provincial et municipal dans le cadre de programme de subventions. Mais il ya trés peu d’ouverture pour permettre la diversification des modéles existants, faute de fonds» Le Soleil : Le modéle fonctionnea Montréal. Pensez-vous qu’il pourrait s’appliquer en Colombie-Britannique? W.N. : «On note une solidarité montante, palpable au niveau des quartiers 4 Montréal. Je ne sais pas comment cela fonctionneraitici, mais il existe des organismes qui travaillent dans une perspective semblable, comme |e Social Planning and Resources Council qui organise ce colloque». Propos recueillis par Héléne Peronny que: Acemoams.