Le Canada a fait don a la République de 1’Indonésie d’une série de livres et de périodiques portant sur l’art du *“‘design’’. Ces livres ont été présentés par l’ambassa- deur du Canada en Indochine, M.W.T.Delworth, au mi- nistre indonésien du Commerce, M.Radius Prawiro, - 4 Djakarta. Retour a la Tierce par Léon Hurvitz (traduction du journal Zeit) Est-ce le train du temps. En France, depuis tout ré- cemment, on ne joue plus la Marseillaise si vite, si sauvagement, ni avec la méme force qu’autrefois, car la maniére de la jouer a tout A fait changé. Cela en réponse au souhait ex- primé par unseul monsieur le 11 du lléme mois, choix de date qui semblerait 4 Cologne un_ peu farfelu, mais qui, 4 Paris a l’air bien victorieux. Car 1a, chez les Francais, c’est un prélude prématuré du car- naval, tandis qu’ici, chez nous, Allemands, il rappel- le l’armistice de 1918. En fait, la Marseillaise devrait s’appeler la Stras- bourgeoise, puisqu’elle fut composée . a Strasbourg, pour l’emploi des troupes de la Grande Révolution. Les soldats marseillais, qui se battaient au bord ‘du Rhin, ne furent que les premiers 4 la chanter. Allons, enfants de la Pa- trie! La mélodie variée, marquée par ses_ belles caractéristiques de di- lettantisme génial, s’agi- te dans tous les’ - sens, s’enrichissant, d’une ma- niére qui ne cesse d’é- tonner, d’une série d’au- dacieuses tournures. Rien de grandeur tranquille, ni de noble simplicité. Au contraire, quand on la chante avec le mouvement’ et au tempo usuels, elle a autant de magnificence que son texte a de frayeur. Vers 1830, quand Berlioz réarrangea cet hymne, il fit un petit effort pour a- dapter les harmonies au texte: ‘“‘Entendez-vous dans vos campagnes mugir. ces féroces soldats’’. Ce cri, Berlioz le souligna a- vec un accent extraordi- naire; il s’agiraitdonc d’un mugissement de taureaux. ‘‘Tls viennent jusque dans vos bras égorger vos fils,’ vos compagnes’’!. Un des notres dirait que les Au- trichiens - car c’est d’eux qu’il s’agit - n’étaient pas du tout arrivés en France en vue. de couper la gorge aux Frangaises et qu’ils n’avaient pas non plus le sang. malsain. La pre- miére stance de cet hym- ne, national se __ termine ‘ 4 WISTS : pourtant avec les mots: **Qu’un sang impur abreu- ve nos sillons’’. M. Giscard d’Estaing, dont la campagne électo- rale consistait en promes- ses de réforme en profon- deur, souhaitait évidem- ment une version nouvel- le, ou renouvelée, de \*hymne national et c'est le chef d’orchestre de la Garde Nationale qui l’a ef - fectuée, en revenant, com - me on dit, sur la forme du manuscrit original. Depuis quand cet hymne, joué a la radio, car ce n’est moyen de celle-ci que nous l’avons entendu, a l’air un peu banal. Son ton est plu- tot calmant. Evidemment, cela voudrait dire que la France, laquelle méme le Général de Gaulle s’imagi- nait comme une belle dame, ne provoque plus 4 la guer- re. Elle est devenue un peu prude, 4 cause de quoi elle chante le ‘*‘Marchons, mar- chons’’! pour ses enfants comme si c’était ‘‘Dors, mon petit prince, endors- toi’’. Cela donne une im- pression plus respectable, plus cultivée. Que l’on chante Il’hymne beaucoup plus lentement qu’autrefois, ce n’est donc pas une grande _ tragédie. Les vitesses réduites do- minent partout, sur les au- toroutes par exemple. Que les matches de foot- ball avec les Frangais commencent un peu plus tard, eux aussi, voila une possibiliteé 4 laquelle il faudra s’accoutumer. Il reste pourtant une cho- se que je ne comprends pas. M. Giscard d’Estaing €st un bon musicien. On dit de lui qu’il aurait mieux aimé devenir pianiste, et qu’il le serait en effet de- venu si son pére ne lui a- vait coupé les ailes aumon moment. Etant donnécette histoire personnelle, com- ment se peut-il que celui qui a purifié, adouci ce fameux hymne de guerre ait introduit, ou réintro- duit, au commencement de la version finale, une pe- tite tierce. A la 26me note, a la seconde syllabe du mot ‘‘Allons’’, Ia mélodie ne reste pas au méme ton -qu’auparavant, elle saute qu’au | GOUVERNEURS GEYSRAUX Le Soleil de Colombie, 10 Janvier 1975, ll Chronique du Canada Francais UU CANADA En janvier 1974, M. Jules Léger devznait, auxdires de la presse, le vingt et u- niéme Gouverneur-zéné - rai du Canada. Sil’or. oon- sidére les trois périoda: ‘uu. divisent l’histoire de notre pays, ilenest - et lui-méme l’affirme - en réalité le soixante-et- uniéme; c’est de i534, et non de 1867, que date l’ex- istence du Canada. Sous le régime frangais, 19 gouverneurs 3t lisute- nants généraux (titre affec- té aux commandants en chef de ia Nauwvelle-Fran- ce) se succédent 4 la téte du pays. Le premier \fut Samuel Champlain qui forda Q28- yas 3n 1608 et gouveraa la colonie jusqu’& sa mort en 1635, le jour de Noe’. En réalité, ilavait ét$ ravoqué commegouverneur durant I’ -automne, mais il mourut sans avoir appris sa dis- grace. Le célébre Comte ‘de Frontenac fut gouverneur A deux reprises: de 1672 a 1682 et de i522 4 sa mort en i598. Le pre:nier marquis de Vatu:lreuil gouverna le pays de 1703 41725, pendaat la longue paix que connut la Nouvelle-Fraice. Il mou- rut 4 Québec en 1725. Ila- vait épousé une canadienne. Ua de ses fils fut i2 deraier gouverneur sous le régime francais 2t le premier gou- verneur d’origine cana- diznna. il était né a Qua- bec le 22 novembre 1698. A son apogée, c’est-a- dire juste avant le mal- heureux traité d’Utrecht, en 1713, le gouvernement de la Nouvelle-France cou- vrait un immense territoi- re: tout le Canada actuel moins la Colombie, une partie de Terre-Neuve et les régions arctiques: la Majeure partie des Etats- Unis, i.e. le pays des -Grands-Lacs et des Illinois ainsi’ que la Louisiane. Faut-il rappeler que la Louisiane francaise for- mait un reseiteiae occupé de nos jours par 21 Etats américains et que la Loui- Siane actuelle n’est qu’une parcelle de l’empire vendu aux Américains par Napo- léon Ier en 1803. Le siége de ce gouverne ment était au Chateau St-Louis, A Québec. La fa- meuse terrasse Dufferin recouvre des vestiges um- portants de cette histori- que construction, vestiges auxquels ni le Québec nile Canada n’ont daigné porter Les Francais boudent le confessionnal PARIS - Les catholiques francais désertent les con- fessionnnaux-Eneffet 54 p.c. d’entre eux avouent ne ja- mais s’y rendre et seule- ment | p.c. disent se con- fesser au moins une fois par mois, révéle un son- dage publié par 1’hebdo- madaire catholique ‘‘ Le Pélerin’’. Il y a 12 ans, selon une enquéte réalisée par le méme journal, 37 p.c. des catholiques interrogés dé- claraient qu’ils ne se con- fessaient jamais, mais 15 p-c. d’entre eux le faisaient au moins une fois par mois. Cette désaffectation pour le sacrement de pénitence s’explique, pour ‘‘Le Pé- lerin’’ par le fait que ‘‘les régles morales sont moins affirmées que naguére. Certains ne veulent plus d’une conception magique de la confession agissant a la maniére d’un super- détergent qui blanchirait l’4me automatiquement’’. ajoute le journal en sou- lignat que l’attitude de cer- tains prétres et l’environ- nement social ont aussi leur importance. soudain en bas. Est-ce le fait de Robert Schumann, qui a cité la Marseillaise 2 fois au moins. Pour le pianiste Giscard d’Estaing n’est-ce pas Schumann qui devrait é@tre plus impor- tant que Claude-Joseph Rouget-de-Lisle, ce capi- taine de pionniers sta- tionné jadis 4 Strasbourg. Evidemment, ce n’est pas le pianiste mais le politi- cien qui a décidé. II sait que le monde est troublé, et il l’a dit aussi. Tirons- en donc les conséquences, et adaptons-nous-y. Face au sublime, au terrible, chantons plus doucement, plus calmement, plus len- tement, si en effet il faut toujours chanter et sonner les trompettes. — . Oui, c’est le train du temps. Accélération de la justice, au Pérou Poussant 4 l’extréme 1?’ exemple récemment donné par d’autres pays ov la lut- te contre les extrémistes a conduit a des abréviations de la procédure judiciaire normale, la junte militaire de gauche qui gouverne le Pérou depuis six ans a dé- crété que tout auteur d’at- tentat tuant ou méme bles- sant ses victimes serait exécuté dans les quarante- huit heures suivant son ar- restation. La mesure fait suite 4 un attentat auquel le président du pays et deux ministres ont échappé de justesse. intérét. Sous le régime colonial britannique, 21 représen- tants royaux se sont succé- dés au pays; de 1760 a 1867. Les plus célébres, 4 des titres divers, furent Carleton, 42 reprises pen- dant 20 ans; James Craig, Dalhousie, Colborne, Sy- denham, Bagot, Elgin. L’année 1867 voit la nais- sance de la Confédération. Pendant le siécle qui suit, le pays prend sa physio- nomie géographique ac- tuelle en méme temps qu’il s’achemine vers le statut de pays indépendant et pleinement autonome. Comme pendant le siécle précédent, 21 gouverneurs représentent la Reine d’ Angleterre, puis la reine du Canada 4 Ottawa deve- nue la capitale du pays a- prés Québec, Montréal, et Kingston. En 1952, le Ca- nada recoit son premier gouverneur général cana- dien depuis 1760 en la per- sonne de M. Vincent Mas- sey. Lui succédent le général Vanier, l’Honcra- ble Roland Mitchener’ et M. Jules Léger. Ce der- nier est bien le soixante- et-uniéme gouverneur du Canada et le cinquiéme d’ origine canadienne. - Un préjudice moral PARIS - M. Paul Valet- te, usager d’ ‘‘Air Fran- ce’’, avait pris place a- ‘vec ses enfants, A bord d’un .avion de la ligne Montréal- Paris et, au cours du voyage, un film fut projeté. C’était ‘*Ben- jamin ou les mémoires d’un puceau’’. M. Vallette éleva une protestation car, disait-il, **ce film n’est pas fait pour des fillettes, no- tamment pour la mienne, Sophie, qui n’a que 12 ans’’. Et il assigna ‘‘Air Fran-. ce”? en dommage-inté- réts. Le tribunal l’a débouté, parce que le demandeur n’avait pas eu, en la cir- constance, un intérét di- rect. En revanche, la jeune Sophie, qui avait pu €tre offusquée' - par ce film, obtient, A titre- de réparation morale, le franc symbolique de dom- mages-intéréts. - Si vous voulez devenir en forme, la premiére chose & faire _ est de quitter votre chaise.