4, Le Soleil de Colombie, le 5 septembre 1975 LES FORCES ARMEES Cc CANADIENNES . Le Secrétaire d’Etat ‘aux- Affaires extérieures, 1’Ho- norable Allan J. Mac Eachen vient d’annoncer , qu’A la demande du Secré- taire général des Nations- Unies, le Gouvernement accepte de prolonger de 3 mois, soit jusqu’au 24 0c- tobre 1975, laparticipation du Canada a la force d’ur - gence des Nations Unies au Moyen-Orient. Ce faisant, M.. Mac Eachen souligne 1?élément vital de stabilité que constitue la présence, des forces de 1’ONU dans cette zone alors que des ef- forts se poursuivent en vue de trouver une solution po- litique aux problémes du Moyen- Orient. , ‘La contribution cana- dienne est nécessaire au fonctionnement efficace de la Force d’urgence. Effec - tuée concurremment avec des attributions similaires auprés de la FNUOD, le Ca- nada partage, avec la Polo- gne, la fonction de soutien logistique auprés de lae Force de dégagement. Les effectifs du contingent canadien de la Force de Maintien de la Paix des Na- tions-Unies sont d’environ un millier d’hommes, soit quelque 150 avec la For- ce chargée d’observer le dégagement sur les hau- teurs du Golan et 850 avec la Force d’urgence dans le Sinai. - Les femmes enceintes etla CAC Les femmes enceintes ont droit A des prestations de la Commission d’assurance - chOmage pendant une pé- riode de 15 semaines. ot elles ne pourront travail- ler. Ce droit, acquis en 1971 lors de la derniére refonte importante de la loi, est défini de telle fa-. ¢on, que, circonstances, la .pres- tataire devrait carrément démissionner plutdt que de réclamer une prestation 4 titre de femme enceinte. Mme Archambaut, de la région de Vancouver, n’a pu recevoir ses prestations parce que, ~affirmait la commission, elle n’avait pas exercé unemploi as- surable ‘‘pendant au moins 10 semaines Ou regu des prestations au cours de la période de 20semaines im-- médiatement antérieure A la 30€me semaine précé- dant la date présumeée_ de votre accouchement’’. C’est d’une simplicité en- fantine. Si, au moment de concevoir l’enfant, la fem- dans ‘certaines , me n’a pas unemploi_ ou ne recoit aucune prestation de la Commission assuran- ce-chémage, elle ne peut espérer toucher des pres- tations dans les 15 semai- nes précédant ou suivant l’accouchement. En outre, puisque Mme Archambault n’avait. tra- vaillé que 19 semaines et 3.jours, la commission a invoqué cette insuffisance pour l’exclure. Le motif n’a pas tenu 4 l’examen, une semaine incompléte de travail devant étre comptée comme une se- maine. ; Pour toucher les_ pres- tations pour lesquelles el- le. avait cotisé, Mme Ar- .chambault a dQ se résou- dre, aprés de multiples _démarches frustrantes et “-inutiles, 4 réclamer des prestations pour cessa - tion volontaire d’emploi, ce. qui lui a valu une péna- lite de 10 semaines. Le premier chéque lui est parvenu 6 mois aprés la naissance de |’enfant. - COMMUNIQUE LA CROIX ROUGE RECHERCHE M. ‘Pierre JOANNETTE - Le Service des Rensei — gnements sur les person- nes disparues de la Croix Rouge Canadienne (divi- sion du Québec) recherche M. Pierre JOANNETTE. Sa _derniére adresse con- nue était la suivante: 349, rule Georgia, 4 Van- couver (en 1974) - Priére detransmettre tous renseignements utiles 4 la Croix-Rouge, au 879-7551 ou écrire au 4750 rue Oak, Vancouver, V6H 2V9.- INFORMATIONS nationales Nous reproduispns quel- ques extraits d’undiscours que prononcait recemment M.M:tchell. Sharp lors du dévoilement d’une fresque de Charles Gagnon, A la mémoire du trés honora- ble Lester B.Pearson ‘*,.ei1 est difficile de dé- marqier les accomplisse- ments de Lester B. Pear- son 4 titre de premier ministre et 4 titre de di- plomate et 2a" titre. ade secrétaire d’Etat aux Af- faires extérieures. Je suis bien placé pour savoir que la politique etrangére d’un gouvernement est toujours une oeuvre collective. Et pourtant, — je n’hésite pas Pieeaitl Me tea eue. ester B.Pearson a été l’archi- tecte de 1a diplomacie mul- tilatérale du Canada. Ses intuitions les plus brillan- tes ont été sans contredit celles qui embrassaient d’un seul coup l’ensemble de la terre des hommes, de la. communauté inter- nationale. Cette vision pla- nétaire a inspiré et. mo- tivé les coups d’éclats de sa carriére diplomatique. Lester B. Pearson a ac- quis cette vision planétaire trés t0t dans sa carriére. On la retrouve en filigra- ne tout au long des con- férences Armstrong qu’il a prononcées en 1942, ot il affirmait catégorique- ment qu’‘‘aucun pays ne peut plus espérer la paix en fondant sa politique sur l’isolement ou sur l’absen- ce d’obligations internatio- nales.’’ Cette méme vision l’a inspiré, lorsqu’il a di- rigé la délégation per- manente du Canada 4 la conférence de fondation des Nations Unis en 1945; el- le 1’a conduit 4 abandonner la sécurité relative que lui offrait la fonction publi- que pour assumer la di- #rection politique de notre diplomacie. Elle 1’a soute- nue pendant son mandat de président de 1l’Assemblée générale des Nations Unies et a été certainement a l’origine du rdle prépon- dérant qu’il a joué dans le réglement de la crise de Suez en 1956 - role qui lui a mérité le prix Nobel de la paix. Rétrospectivement, il faut bien constater la singula- . gements la diplomacie anadienne rité historique de 1’évolu- tion de la politique étran - gére au Canada. Au cours des ‘années qui ont sui- vi la passation des compé- tences exteérieures du Par- lement de Westminster au Gouvernement du Dominion comme on l’appelait a 1’é- poque, le Canada a litté- ralement fait irruption sur la scéne internationale. A mon avis, la singularité de cette évolution provient de ce que le Canada est l’un des rares pays qui ait développé sa vision du monde dans l’abstrait, a partir de principes plutdt que d’intéréts, c’est-a- dire avant d’avoir conso- lidé sa diplomacie bilaté- ralé ou mémé idéntifié avec précision quels étaient ses intéréts _nationaux sur la scéne internationale. Sans doute des _ circonstances historiques expliquent- elles dans une large mesu- re cette évolution quelque peu singuli¢re :;les rapports avec Londres et Washing- ton qui ont caractérisé nos relations extérieures avant et pendant la ‘Seconde Guerre © mondiale; 1l’am- pleur de notre engagement dans la deuxiéme ge- hération d’organisations internationales établies 4 la fin des _ hostilités; la guerre froide, qui a ac- centué encore nos enga- multilatéraux; l’effacement momentaneé sur la scéne internationale de l’Europe et du Japon tout entier occupés 4 la reconstruction de l’aprés- guerre; la lutte pour 1’in- - dépendance en Asie et en Afrique, qui était alors a ses débuts et qui devait s’accomplir avant qu’une puissance non colonisatri- ce comme le Canada puis- se nouer des relations bi- latérales avec ces socié- tés. Mais je suis convain- cu que la diplomacie mul- tilatérale du Canada n’au- rait pu se développer aus- si rapidement ni porter aussi loin sans la vision de Lester B.Pearson. — - Autres temps, autres moeurs. Les gouverne- ments canadiens qui se sont succédé, depuis, le départ de M.Pearson, ont dat réaffecter les ressour- ces diplomatiques du Ca- nada et mettre l’accenf ” ” triangulaires | Le trés hon. Lester B. PEARSON | sur le développement des relations bilatérales. Tou- tefois, en lisant atten- tivement les déclarations de politique étrangére de M. Pearson au cours des années quarante et cin- quante, on y trouvera a 1’état embryonnaire la plu- part des initiatives bilaté- rales lancées par le gou- vernement canadien ces derniéres années: par ex- emple, le rajustement pro- gressif de nos relations avec les Etats-Unis, qu’il avait préconisé dans sa fa- meuse déclaration contro- verseée de 1951 (il sem- ble bien qu’aucun secré- taire d’Etat aux Affaires extérieures ne puisse a-— border ce sujet sans sus- citer de controverses; nos démarches en vue de res- serrer nos liens avec ]’Eu- rope, qu’il avait préparées en appuyant fermement la thése -de l’unité européen- ne dés 1956; ou encore le rapprochement avec 1’U- nion Soviétique et les puis- sances comme le Japon et la Chine). A mon avis ces initiatives bilatérales seront d’autant plus 4 1’a- vantage qu’elles ont été prises dans le cadre de la diplomacie multilatérale mise en place par M. Pear- son. -. Je ne’ saurais suggeé- rer de meilleure devise pour Je Ministere que le défi lancé a4. la commu- nauté internationale par Lester B. Pearson, lors de la conférence de San- Francisco: ‘*T] est plus ardu encore de vaincre la guerre que ~ de vaincre l’ennemi. Le cheminement sera lent et difficile. Il faudra faire preuve de rares talents d’organisation et d’impro- visqtion: tantdt user de prudence, tantdt accepter de courir de grands ris- ques pour grands desseins, et ne ja- mais permettre que des re- vers passagers ébranle no- tre foi en la victoire fi- nale. Surtout, il faut pren- . dre garde qu’un optimis- me trompeur ne nous con- duise 4 croire que la vic-" toire est pour demain; car ‘le chemin qui méne de la guerre des __ tranchées au grand soir de la paix universelle est semé d’em- buthes.”” ir Pio réaliser de :