PAGE 12 La parole est 4 vous ***... L’ANSE-AU-SABLE *** Dans la rubrique ‘La parole est a vous’, Culturel publie les lettres des membres. Veuillez noter les quelques directives suivantes: 7p) L’opinion exprimée ne représente que l’opinion de l’auteur, non celle du Conseil d’administration. 5) 2) L’auteur est responsable de l’orthographe et de la_ 6) grammaire. Aucune correction ne sera faite par le Centre. Pour des raisons d’espace, le texte peut étre coupé. le Centre 3) Pour étre publiées, les lettres doivent étre signées. Un contact (courriel ou # téléphone) doit étre fourni mais ne sera pas publié. 4) Les lettres envoyées deviennent la propriété du CCFO. Les lettres doivent étre soumises avant le 15 du mois. Le Centre se réserve le droit de publier ou de ne pas publier les lettres soumises, selon des critéres d’espace ou de redondance. Obscénité, grossiéreté, racisme ne seront pas publiés. a a a ed Esprit de révolution francaise, es-tu 1a? - par Jean-Pierre Delhaye - Le comité de salut public a élu domicile, pour la circonstance, dans une ancienne église. La solennité du lieu, dans la pénombre de ses hautes fenétres, ajoute au caractére dramatique de instant. Les sept accusés se tiennent au fond de la salle, serrés les uns contre les autres. Ils sont pales car ils ont peur. Ils ont de bonnes raisons d’avoir peur. La foule du bon peuple vient d’envahir la salle, impatiente d’assister au spectacle. Elle est de bonne humeur, elle plaisante, elle échange de bons mots, elle dévisage les accusés avec curiosité. Les représentants de I‘institution font leur entrée. L’heure est grave et les choses sérieuses. La session peut commencer. Le président se veut aimable et impartial, mais il donne d’abord la parole 4 l’accusation et il lui permet de s’exprimer longuement. La foule acquiesce, et en rajoute. Des doigts se pointent, des personnes se lévent pour mieux attaquer, des moqueries fusent. Les accusés sont déja des condamnés. Ils essaient bien de se défendre, pour la forme et pour l’histoire. Mais leur défense est molle et la foule est trop forte. Ils sont submergés par ce déferlement de haine sous des paroles doucereuses. Ils sont bientét couverts de boue, calomniés, humili¢és. Ils sont a genoux. Ils se tournent vers la Providence. Ils conservent une attitude digne. On dirait les premiers Chrétiens dans Varéne du cirque, jetés en pature aux bétes fauves. Ils se demandent comment et pourquoi on a pu inventer tant de mensonges a leur sujet. Mais Vheure n’est pas a la réflexion, le peuple est ici pour obtenir vengeance. La sentence est bient6t prononcée et aussitét exécutée. La téte du chef tombe, et la foule exulte. Elle a gagné. Bientét les autres condamnés viennent rejoindre leur chef dans 1’au-dela. C’est fini. C’était en 2006, le 27 avril, au Centre Culturel Francais de l’Okanagan, a Kelowna, lors de 1’ Assemblée Générale Extraordinaire, convoquée suite a la pétition d’une trentaine de membres bien organisés. A l’issue de cette AGE, le conseil d’ administration a démissionné en bloc et le coordinateur a perdu son poste. Amen. Le lourd héritage culturel de la révolution francaise est encore bien vivant. Faut-il s’en réjouir ? N’est-il pas embarrassant dans un Canada qui se veut démocratique et dynamique, ouvert au changement et a Vinnovation ? Il pose aussi la question du sens et du devenir de ces associations francophones locales usées par une trop longue existence, et dont il ne reste petit 4 petit que le squelette, statuts, reglements et autres codes de bonne conduite. Petit 4 petit 4 force de se vider de leur substance elles se changent en momies. Dans ces petits cercles hermétique- ment fermés sur l’extérieur, le bouillon des relations fermente jusqu’a la pourriture. On s’épie et on se jalouse, on se calomnie et on se fait des mauvais coups. Car les places sont rares et les status quos (tentative de jeu de mots. NDLR). Tout ce petit monde ne vit que grace aux subsides ; sans eux il aurait disparu depuis bien longtemps. Vous et moi assurons donc sa pérennité, en payant nos impdots. Reste a se demander si c’est bien cela que nous désirons...