Le Moustique Volume6é - 5¢ édition La sécurité informatique tient la forme. Mathieu Van Overstraeten. Le premier salon belge consacré a la sécurité informatique se tient ces jours-ci 4 Bruxelles. La croissance du secteur va de pair avec la multiplication du nombre d'attaques. Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) représentent un beau filon a exploiter. Melissa, | Love You, Sircam, Code Red, Nimda, Klez... autant de noms de virus qui donnent des sueurs froides aux responsables informatiques du monde entier. Chacun d'entre eux a causé des dégats se chiffrant en milliards de dollars. Et ce ne sont que les plus visibles. «Environ 10.000 incidents liés a la cybercriminalité avaient été relevés en 1999, l'année demiere ce chiffre s'est élevé a 80.000», constate Bart Vansevenant, de la société belge Ubizen. Pas étonnant du coup que le secteur de la sécurité, qui pése quelque 750 millions d'euros par an rien qu'en Belgique, s'en sorte beaucoup mieux que le reste de l'industrie informatique. «Méme si toutes les entreprises réduisent leurs dépenses au maximum, la sécurité est un poste dans lequel il leur est difficile de couper», confirme Patrick Dalvinck, directeur de la filiale belge de Symantec, le numéro un mondial du secteur. «En 2002, notre chiffre d'affaires en Belgique a connu une croissance de 40 pc et pour cette année, nous tablons sur 35 pc». Cette semaine, le salon Infosecurity - un événement qui existe déja dans d'autres pays européens - rassemble pour la premiére fois l'ensemble des professionnels belges du secteur au Brussels Kart Expo. Objectif: amener les entreprises a prendre davantage conscience des risques qu'elles encourent en ne prenant pas les mesures de protection adéquates. «Les principales failles de sécurité restent humaines», affirme Bart Vansevenant. «Dans le cas du virus Slammer par exemple, qui a fait pas mal de dégats il y a quelques semaines, le probléme était connu depuis huit mois et la solution était disponible depuis a peu prés la méme période mais 95 pc des entreprises n'avaient pas installé le patch». ISSN 1704 - 9970 Mai 2003 PME sous-équipées De plus en plus de grandes entreprises disposent désormais d'une équipe qui ne s'occupe que de sécurité informatique mais pour le responsable d'Ubizen, la meilleure fagon d'éviter les ennuis est de sous-traiter. «La sécurité devient une matiére tellement spécialisée que c'est quasiment impossible pour une entreprise d'avoir toutes les connaissances en interne, d'autant plus qu'il faut étre vigilant 24 heures sur 24», explique-t-il. Mais ce type de services, en forte croissance au niveau mondial, ne s'adresse évidemment pas aux PME, encore largement sous- équipées en matiére de sécurité informatique. «ll y a a la fois un probleme de conscientisation et de cott», dit Serge Gosset, le patron de la société néo- louvaniste Algotronics. Pour lui, le marché des PME constitue une opportunité trés importante. «Elles devraient représenter la moitié du marché de la sécurité d'ici 2005». Le constat est le méme chez les bruxellois d'AB Computers, également présents a Infosecurity. «On a devant nous un potentiel énorme, particuliérement dans les PME», explique Doubi Ajami, le patron de la société. En ce qui concerne le cout, ce dernier affirme que des nouvelles solutions permettent d'atteindre le méme niveau de sécurité avec un budget de fonctionnement plus faible, notamment en ayant recours a I'Internet plutét qu'a des réseaux propres. «Pour faire une comparaison, c‘est comme installer des caméras de surveillance au lieu de recourir a des gardes qui patrouillent», dit-il. Extrait de La Libre Belgique Avril 2003. 17