ve : .LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE VOL. 13 No. 49 VENDREDI 10 AVRIL 1981 SECOND CLASS MAIL COURRIER DE 2i¢meCLASSE No. 0046 25 CENTS Grand Vancouver, Bas,Fraser Le double refus Laurent Deboise ~ Le grand Vancouver et le Bas Fraser devaient élire les successeurs des conseillers régionaux qui ont démissionné aprés le renvoi de Jean Riou. Les deux régions ont dit: “Non, nous voulons d’abord des explications”. Un refus dans la colére, un refus Le refus coléreux L’atmosphére est tendue au Jubé de la paroisse St-Sacrement, jeudi 2, 19h30. Denis Leblanc, directrice in- térimaire de la FFC, et | Suzanne Bouchard, animatri- ce régionale, font face 4 une trentaine de membres , aux caméras de Radio-Canada et de la “Francophonie & You”. L’objet de cette assemblée régionale: élire un conseiller pour le Grand Vancouver, c’est-a-dire le successeur de Vincent Pigeon au sein du Conseil général. Vincent Pi- _ geon faisait partie du comité exécutif de la FFC; ce comité avait démissionné a la suite agemandal ian Ca p directeur général, Jean . Une heure plus tard au Jubé de la paroisse. L’élec- tion n’a pas eu lieu, et le débat a tourné court. Au micro de Radio-Canada, un anglophone venu en observa- .teur explique difficilement: “Les francophones ne savent pas ce qu’ils veulent..” Certes, pour un non initié, une telle assemblée, sans autre résultat que l’amertu- ne de la querelle, peut paraitre confuse. — : dans la_ tranquilité. Mais cette assemblée régio- nale souléve le probléme du quorum, notion fondamenta- le quand on parle de repré- sentativité, et surtout clari- fie la position des Franco- colombiens de Vancouver face a la crise. La majorité des membres présents refuse de participer a l’élection d’un nouveau conseiller régional. “Nous n’allons pas agir comme si de rien n’était, s’indigne Jac- ques Baillaut. Nous exigeons d’abord des explications sur ce coup de balai a la FFC” Seulement. voila: “ce n’est pas aux employés, mais aux élus de nous ‘donner ces explications”, renchérit Angrd Dig] at... sceacesiisianeioaed La crise de la FFC est une question d’ordre “politique”. Mais les “élus” du Conseil général actuel sont tous absents de l’Assemblée ré- gionale. Et pour cause: aucun n’habite Vancouver. Impossi- ble, done, de fournir des explications sur la crise, préalable nécessaire a |’élec- tion d’un Conseiller régional. L’élection est remise impli- citement a plus tard. Seule vAssemblée générale an- nuelle de la FFC, les 15, 16 et 17 mai permettra de dénouer la situation. Si du moins la confrontation entre les fran- cophones de Vancouver et les “hordes des campagnes” stigmatisées lors de l’'assem- blée régionale se révéle fruc- tueuse. Le refus tranquille L’extraordinaire esprit communautaire de Maillard- ville n’est pas un mythe. Dimanche 14 heures, foyer Maillard: une trentaine de personnes seulement partici- pe al’assemblée régionale du Bas Fraser. O0 sont les cent cinquante attendus? Pas de- vant la télévision. Le tout Maillardville francophone rend hommage 4a la dépouille mortelle de Mme Dicaire. Comme a Vancouver jeudi soir, cette assemblée régio- nale a pour tache d’élire un nouveau conseiller; le succes- seur de Roméo Paquette, qui faisait partie du comité exé- cutif démissionnaire de la FFC. Toujours comme a refusent I’élection. Mais le paralléle Bas Fraser-Grand Vancouver s’arréte la. Premiére différence: Roméo Paquette, le conseil- ler régional démissionnaire, et Jean Lagassé, président intérimaire, sont présents. Roméo Paquette donne les raisons de sa démission: la mutinerie des employés de la FFC, un départ pour des vacances de plusieurs mois. Il demande des explications sur la mise a pied de Jean Riou, éx-directeur général de la FFC. Suite page 16 Premiére partie samedi dernier nous fournit la premiére partie d’un sondage informel. Deuxiéme partie la semaine prochaine. Denise Leblanc, directrice générale intérimaire, a demandé aux responsa- bles régionaux de recueillir les opinions de la plupart des membres. Le “Soleil” vous révélera les résultats. “A sa naissance, la FFC avait un but précis, done du travail. Aujourd’hui, elle a une structure géante. Les employés passent leurs jour- nées a gérer l’administration - intérieure. Plus personne ne connait le but de la Fédéra- tion” C'est probablement Catou Lévesque, de la Socié- té Historique, qui résume le mieux les témoignages re- cueillis par la “Francophonie & You”. La FFC connait une crise de croissance. Elle n’est pas vouée a la _ disparition: chaque responsable de la francophonie, interrogé par Yann Geoffroy, l’affirme: “La FFC nous est nécessaire.” Reste a savoir quel doit étre son role. Il y a trois types de réponses. D’abord, les réponses qui insistent sur la notion de groupe de pression politique. “La FFC doit se battre a tous: les niveaux de gouverne- ment, pour faire passer des textes,” explique Jean Riou, ex-directeur général. Il est _ soutenu par Jacques Baillaut de Radio Canada: “Le comité exécutif doit étre une vérita- ble force de frappe politique.’ - ; EOS ee SAPS Tae S : Le réle de la Fédération . L’émission la “Frinconbente & You” diffusée Ensuite les réponses qui donnent priorité a la notion de services. “La FFC doit -fournir des activités a tous les francophones, depuis les enfants jusqu’aux vieillards’, estime Jean-Paul Ste-Croix, président du Club de l’Age d’Or de Vancouver. “Pour- ' quoi ne pas organiser des danses, avec ce gros budget, interroge Huguette Décarie- “Desjardins. Enfin les réponses qui met- tent l’accent sur la notion d’'unité: “Le premier objectif, selon Jeannette Baillaut, di- rectrice du Centre Culturel, e’est d’unifier la francopho- nie”. Car sans l’unité, la FFC ne peut ni étre un groupe de pression politique, ni un organisme prestataire de services. a Le Congrés de mai tranche- ra. C’est-a-dire les francopho- nes de Colombie Britanni- que. Car aucun responsable ne concoit ce congrés comme un simple “combat des chefs’. La population francophone a en effet au moins deux raisons de ne pas le boycot- ter. . - — - Voila nos “génies en herbe”. Ces quatre jeunes filles de I’école secondaire Eric Hamber iront donc Ottawa disputer d’autres manches contre d'autres écoles canadiennes. Sur la photo et de gauche a droite: Corinne Riou, Radio-Canada, e Bajard, M. Jacques Boucher, directeur de Dominique ree Elly Merler, Katalin Horwath et sur I'extréme droite une compagne de classe. “Réouverture du Centre Culture! Un western financier Laurent Deboise. Le Centre Culturel Colombien, fermé au début de février, a réouvert officiellement ses portes le ler avril. Durant ces deux mois, les problémes financiers du Centre ont connu des rebondisse- ments imprévus. Une étude chronologique les rend aussi passionnants qu‘un western. Le Centre Culturel Co-~ lombien a repris officielle- ment ses activités depuis le le du mois. Et ce n’est pas un poisson d’avril. Déficit, fer- meture, actionnariat, prét anonyme, ouverture: depuis Yarticle de fonds de Hu- guette Décarie-Desjardins dans le “Soleil” du 6 mars, les francophones de Vancouver ‘imaginaient difficilement la sortie de ce labyrinthe finan- cier. Le 3 février, une réunion du Comité de Direction ré- véle importance du déficit de l’exercice 80-81 : $40,000. Le Président Vincent Pigeon et la directrice Jeannette Baillaut décident d'interrom- pre les activités du Centre a Yexception du Croque Bou- quins et du Café Croissant, francaise. _ Cocktail d’ouverture, complet. Salon du livre Reportage-Photo Depuis mardi matin 9 ‘heures, francophones et anglophones se bousculent au Marché Granville. Pour faire leur marché? Oui. Mais entre les poireaux et les salades, ils emportent des livres d’expression stand de _ livres, Alexander, Films de !'ONF, Diamantose, Orchestre Sympathique: Le “Soleil”, qui vous a présenté dans ses derniers numéros le calendrier des activités, vous offrira la ‘semaine prochaine un reportage-photo Vous avez trouvé votre bonheur au Salon du Livre? Vous aimerez le numéro du Soleil consacré a Pévénement le plus populaire de la francophonie. autofinancés, et des repré- sentations de la piéce les “Fées ont soif’, program- mées depuis longtemps. Le 12 février, le Président lance l'idée d’une vente d’ac- tions. Idée simple: les francophones intéressés , participent a l’achat 4 terme des batiments du Centre Culturel, actuellement en location; les fonds récoltés servent de garantie pour un emprunt destiné 4 combler le déficit et 4 payer le loyer. Vincent Pigeon fixe le cofit dune part a $500. compre- nant un dépét initial de $25. Vingt personnes répondent a l'appel. Mais ce pfojet reste a Pétat de projet. Locataire et _propriétaire ne parviennent pas a s’entendre-sur le prix cirque d’achat des immeubles. Peu importe, Car entretemps, les secours arrivent: un prét anonyme et généreux per- met de payer les loyers de décembre et janvier, un chéque du Secrétariat d’Etat comble le déficit de 80-81. Sachant que le contrat du bail prévoit un délai de trois mois, et sachant que la lére tranche de l'octroi du Secré- - tariat d’Etat pour 81-82 sera versé mi-avril, le Centre tient bon. ; _Le Centre Culturel Colom- bien a donc officiellement ré-ouvert ses portes le ler avril. Mais les conséquences de ce wertern financier n’ont pas fini de se faire sentir. Premiére Le Secrétariat d’Etat pose ses conditions pour l’année fiscale 81-82. Plus question de déficit. La subvention annuelle reste de $150,000. Ce quine tient pas compte de l'inflation, et le Centre Cultu- rel doit se serrer Ja ceinture ° pour rembourser le déficit 80-81. De nombreux specta- cles sont supprimés, et les recettes sont mises au servi- ce de la dette contractée avec le Secrétariat d’Etat. Suite page 6