.: wee ” a2 er 12 — Le Soleil de Colombie, vendredi 24 septembre 1982 Lettres, arts et spectacles Un auteur par semaine Maurice Barres’ BARRES, Maurice[1862- _ 1923). Son enfance est profondé- ment marquée par l’entrée des Allemands dans sa ville natale, en 1870. Aprés ses études au collége de. la Malgrange et au lycée de Nancy, il s’‘installe a Paris en 1882. Aussitét il fonde une revue, Les Taches d’encre. Puis il s’attaque au grand homme de l’époque, en racon- tant un entretien en grande oy imaginaire avec Renan Huit jours chez Monsieur Renan, 1889]. I] entreprend sa premiere trilogie “Le Culte dumoi”, qui exalte la puissan- ce du moi et le défend contre les atteintes d’autrui. Entre Sous!’oeil des barbares[1888] et Le Jardin de Bérénice [1891], Unhomme libre [1889] cherche a proposer une mé- thode pour enrichir la sensibi- lité. Alors qu'il publie ce manuel d’égotisme, il est élu député boulangiste de Nancy. En 1892, il effectue son premier voyage en Espagne et publie L’ennemi des lois. Un échecélectorala Nancy ne le décourage pas; il fonde un journal La Cocarde; Du Sang, de la volupté et de la mort[1894] décrit avec lyris- me et sensualité les paysages d’Espagne. Marié depuis 1893, il vient habiter Neuill y en 1896, année ol nait son fils Philip- pe. Une deuxiéme trilogie voit le jour: le “Roman de I'énergie nationale”; dans Les Déracinés(1897}, il montre sept jeunes gens coupés de leur milieu d'origine et qui évolueront différemment; L’Appel au_soldat(1900) relate l’aventure du général r et Leurs Figures [1902] peint le scandale de Panama. En 1899, il prononce - sa célébre conférence sur “La Terre et les morts”, et icipe a la fondation de la igue de la Patrie Francaise, qu'il quitte en 1901. Collaborateur de plusieurs journaux(La Patrie, Le Jour- nal, Le Gaulois], i] défend les théses nationalistes et cher- che a jouer un réle actif en pole. Ses voyages au- tour de la Méditerranée lui inspirent plusieurs livres: Amori et dolori sacrum [1903], Le Voyage de Sparte [1906]. L’année 1906 voit une double consécration: il entre 4 l’Académie frangaise, il est de nouveau élu député, dans le premier arrondissement de Paris, qu'il représentera jus- qu’a sa mort. I] lutte alors pour défendre aussi bien les édifices du passé(La Grande pitié des églises de France, 1914] que les laboratoires ou se forge la science[Pour la haute intelligence francaise, | 1925). Tl ne congoit dés lors son oeuvre qu’a des fins de service national, ce que mon- trera sa troisiéme. trilogie “Les Bastions de I’Est”[Au Service del’Allemagne, 1905. Colette Baudoche, 1909. Le ; Génie du Rhin, 1920]. Son Me Bee ee : Port maritime du sud de la Chine, sur le Golfe du Tonkin. Dans chef-d’oeuvre, La Colline ins- pirée(1913], fait dialoguer les forces contradictoires qui Vhabitent: la mystique confu- se et la discipline de la religion, la nature et l’ordre. Juste avant la déclaration de guerre, il entreprend un long voyage dansle Proche-Orient [Une enquéte aux pays du | ' trait irrésistible du large. levant. 19231. L’arme de la plume En 1914, il succéde a Dérouléde a la téte de la Ligue des Patriotes et s’effor- ce chaque jour d’écrire un article dans L’Echo de Paris afin de soutenir le moral des combattants. Il les réunit plus tard dans les quatorze volumes dela Chronique de la Grande Guerre. N’ayant plus Y de porter les armes, il ee eee parla plume. La politique de l'union sacrée se refléte dans son livre Les Diverses Famil- les spirituelles de la rance [1917] o il souhaite réconci- lier les Francais. Aprés la guerre, il voit avec satisfaction l’Alsace et la Lorraine redevenir francai- ses. Sonroman Un Jardin sur l’Oronte[1922] suscite une polémique dans les milieux chrétiens qui lui reprochent son sensualisme. A sa mort, on lui accorde des obséques nationales. Les quatorze volumes de ses Cahiers for- ment une sorte de bible du barrésisme, ot |’on voit le va-et-vient incessant de l’égo- tisme au nationalisme, de Yengagement politique au dillettantisme. Au Centre Culturel Colombien Venez passer des «Nuits blanches» On appelle “Nuits blanches”, & Saint-Petersbourg, cette époque de l’été od le soleil se couche vers neuf heures du soir et se léve vers une heure du matin. Onappelle “Nuits blanches” a Vancouver, cette période de l'année ot du 8 au 31 octobre 19828 20h30 précise, lerideau seléve surles personnages de Nastenka-Chantal Baril et le “Réveur” Charles Migneault. Ils se rencontrent dans le “nulle part” d’une mise en scéne de Michel Forgues. Dans un espace créé par ce jeune metteuren scéne s’allu- ment et s’éteignent les lam- pes de l’espoir. Lampes en papier de riz, en plastique ou en laiton de vos tables de travail ou, lampes de chevét, de salon, de café terrasse et enfin du café-théa- tre de vos nuits blanches. Quelques critiques au sujet du metteur en scéne: “For- - gues a mis en scéne les deux piéces avec un sens provo- quant du romantisme et un don pour l’animation théa- trale”...et sur le jeu des acteurs:”’Ces comédiens ra- cés provoquent une rencon- tre authentique; lillumina- tion. de nous voir réfléchis dans les yeux d'un autre nous frappe comme I’éclair.” Les nuits blanches de Dostoievsky par le Théatre Du Clin d’Oeil au 795, 16éme ave. ouest, Vancouver, C.B. V5Z 1S8 a 20h30. Renseignements et réser- vations 874-9105 Contactez Mme Jeanne Bail- laut. Photo La Chine Moenner de Gérald Na | ce village de pécheurs, les maisons sont en dur pour résister , aux fréquents typhons. Au premier plan, débarquement du | goémon. [Photo Gérald Moenner] _. | | \ | i : 1 i Gérald Moenner est Breton. Bon, vous me direz, c’était pas évident. Sans doute parce qu'il n’a gardé de son enracinement breton que |'at- Voila 10 ans que ce jeune homme de 32 printemps, la voix rapeuse comme les rochers dela Pointe du Raz, la | coupe de cheveux facon Beat- tles seconde période, est sur les routes. Les routes de l’Asie du Sud-Est surtout: Thailande, Malaisie, Inde, Népal, SriLanka. . .et Chine. lly atrois mois, il était encore dans ce pays fascinant d’un milliard d’hommes. Il en a ramené des photos encore toutes del’ se de l’atmosphére et des cou- leursdela-bas, anulles autres comparables. Vous pourrez les voir (avec des clichés pris en Inde) a la librairie “Le bouquineur”(1). La force du reportage L’exposition tient sur un pan de mur, mais la douzaine de photos présenteés a la force crue du reportage et linspiration de l’artiste. Des paysages extraordinaires(a- vez-vous jamais vu des mon- es se combattre comme des géants dans la brume?) et des scénes dela vie quotidien- ne suffisent au dépaysement. Audépaysement, pas a l’exo- tisme ni au sensationnalisme. “Je n’ai pas cherché a prendre des photos de men- diants; seule la vie “normale” m'intéressait” dit Gérald Moenner. La vie de Chinois, c’est le travail bien sr, mais le chémage aussi. “C’est un gars tout tremblant, parlant pour la premiére fois 4 un étranger, quim’araconté¢a.” C’est la pauvreté: on a un repas pour 5 cents, avec parfoisduchien aumenu. Les petits faits de la vie: les vendeurs de chaise longue, vantant la qualité de leur marchandise en restant vau- trés dedans. La passion de connaitre, de découvrir autre chose. Témoins ces attroupe- ments de villageois autour de I’étranger ala table d’un café, curieux dele regarder et dele toucher. Témoins ces lectu- res de petits livres, loués a une échoppe sur le bord de la rue. ; Depuistrés peu de temps, la Chine est ouverte aux voya- geurs individuels. Notre globe-trotter conseille le train:“Des employés sont en permanence a le nettoyer et del’eauchaudeest servie trés réguliérement pour le thé.” “J'ai pu me déplacer relative- ment librement, poursuit-il. Les difficultés venaient de la réticence des Chinois a étre photographiés, et comme je ne voulais pas déranger...” Laconclusion? “La Chine est vraiment différente du reste de I’Asie”. Les routards seraient-ils fati- gués? Pour l’heure, Gérald Moenner désire s’établir a Vancouver, ov il cherche du travail, “de la montre en or a la locomotive”. Entre les deux, il y ases deux spécialis- tes: la photo et les pierres précieuses. La derniére s’est forgée dans les classes d'une école de gemnologie. Eh oui, ‘ca existe. L’adresse: c’est en Thailande et elle est dirigée par un Québécois, Michel Laframboise! Marc Girot (1) 1222 Robson street a Vancouver. VANCOUVER Soldes d’artisanat indien: sculptures, colliers, peintu- res, travaux au cuir. Au Carnegie Centre, 401 rue Main. résenté ity Space, 152 rue Has-. tings, les 29 et 30 sept. Les Grands Ballets Cana- diens au théftre du Queen Elizabeth 4 20h00 les 23,24 et 25 septembre. Le théatre Axis Mime pré- sente deux spectacles au théatre du Firehall, 280 est Cordova, du 15 sept. au 9 octobre a 20h00. Premier Festival Interna- tional de film pour enfants: 97 film de 24 pays. tous les jours 4 10h00, 13h00, 16h00 et 18h30 du 29 septembre au 7 octobre au Robson Squa- re. Tadeire-colage P Leslie Selbain au Inner — En ville Le 26 septembre dans toute la province, et sur toutes les riviéresily auraféte. Surveillez les manifestations locales. PORT ALBERNI Exposition de poterie orga- nisée par Le Centre Elspeth Rollin Art de Port-Alberni du 20 sept. au 2 octobre. BURNABY ~ Marché. de lartisanat a Burnaby, 60 artisans pré- sents puor féter le 90eme anniversaire de Burnaby de - 11h00 & 16h00 le 19 septem- bre au Century Park, 6450 Gilpin. CASTLEGAR Noél en septembre au Club de GOLF Br Castlegar les 25 et 26 septembre. SALMON ARM Tournoi de tennis au Tennis Club de Little Mountain 4 Salmon Arm les 25 et 26 septembre. Au Ridge «La cage aux folles I» Lesinterprétations déliran- tes de Ugo Tognazzi et de Michel Serrault dominent cette farce bouffone qui oppo- se lhomosexualité aux gar- diens des conventions. C’est Vhistoire d’un couple d’homo- sexuelsdontlefils(d’un précé- dent mariage!) désire épouser la fille d’une riche personnali- té qui préside un comité sur Yodremoral. Un film anti-mo- raliste et décapant. - En francais avec sous-titre. Réalisateur: Edouard Molina- ro : Vendredi 24 et dimanche 26 septembreau Ridge[16éme et Arbutus] 4 19h30. Au Vancouver East Cinema Michel Serrault toujours extraordinaire dans son rdle. L’histoire hilarante, est pres- LA CAGE AUX FOMLES uit «La cage aux folles Il» que entiérement imaginée pour mettre en valeur sa splendeur efféminée.. Ser- rault veut prouver a son compagnon qu'il est encore “sexy”. lest bientét prisdans une affaire d’espionnage in- ternational. Avez-vous une. petite idée des cris qu'il peut pousser sous la menace de la torture? En frangais avec sous-titres. Lundi 27 et mardi 28 au Vancouver East Cinema[7é- me et Commercial] 4 19h30. «Les aventures de Rabbi Jacob» ~ Un homme d’affaire a |’es- prit étroit, pour sauver sa vie menacée par une bande de tueurs, se déguise en rabbin de New York. Tous les éléments complexes de cette comédie se combinent dans — l'apothéose de la rencontre entre le vrai Rabbi Jacob, Yimposteur, la police et les tueurs, dans une église de campagne. Louis de Funés égal a lui-méme. } Réalisateur: Gérard Oury — Lundi27 et mardi 28 au V.E.C. a 21h30. «Jeux interdits» ‘Un grand classique aux multiples nominations. Uen colonne de réfugiés frangais est bombardée par des avions allemandsen 1940. Unepetite fille, Paulette, survit au massacre, un chien mort dans lesbras. Elleest recueillie par une famille de paysans et joue: avec leur jeune fils Michel. Mais dans le chaos de la guerre, iln’y a personne pour les amuser. Ils créent donc. leur propres jeux: des jeux horribles. En frangais avec sous-titres. Réalisateur: René Clément “ Y E ' %, 4 Mercredi 29 et jeudi 30 septembre au V.E.C. a 21h35. A I'«Alliance francaise» _«L'argent de poche» Le réalisateur francais Fran- ¢cis Truffaut poursuit son exploration du monde de lenfance. Un film charmant, plein de sensibilité et d’hu- mour. Avec dans les princi- . paux réles: Jean-Francois Stévenin, Virginie Thévenet, Geory Desmousseaux. Film en frangais. Au 6161 Cambie street a 19h30. Au Québec Cours de francais Chaque année, environ un millier d’étudiants de 38 nationalités différentes profi- tent des cours donnés: par l’Ecole de frangais de Mon- tréal. Cet été, I’école a accueilli430 étudiants qu’on a immergé totalement dans la francophonie québécoise. Les cours sont répartis sur trois semaine soit 75 heures d’enseignement. Les mati- nées sont consacrées & |’ap- prentissage linguistique. L’a- prés-midi, on met l’accent surtout sur la communication ‘au moyen de mises en situa- tion, de conférences livrées par les étudiants, de jeux de réles et de lectures. En plus des cours, le programme offre des activi- tés socio-culturelles en soirée et durant les fins de semaines. Le regroupement scolarité- tourisme obtient beaucoup de succés commente M. Pierre Niedlispacher, | coordonna- teur de |’Ecole francaise. Unprogramme “SkiinFren — in Québec” est aussi proposé durant la saison hivernale et l'Université Laval de Québec offre aussi sensiblement le méme type d’études du fran- cais. :