CBUFT de Vancouver - sur la bande 26 UHE ET SUR LES CANAUX 8 A VANCOUVER ET 3 A VICTORIA. Programme de la télévision francaise de Radio- Canada “VOL. 1 NO. 8 Veridredi 19 Novembre 1976 Le Sea Horse Un amour impossible? Une piéce.d’Edward J. Moore, le Sea Horse, adaptée par René Dionne, est a l'affiche des Beaux Dimanches du 21 novembre; el- le y sera télévisée de 21h 30 a 22 h 45. Ce téléthéatre, réalisé par Louis-Georges Carrier, met en vedette Denise Filiatrault dans le réle de Gertrude et Jac- ques Godin dans celui de Harry. Voyons d’abord le cadre ou se déroule |'action, nous ferons en- suite la connaissance des per- sonnages. le Sea Horse, comme. son nom en suggére immeédiatement l'idée, est un cabaret situé dans le quartier du port d'une grande ville qui pourrait étre New York, Montréal ou Québec. L’endroit est peu recommandable. L’hom- me le plus cynique, le plus par- faitement amoral, ne voudrait pas y voir entrer ses fils méme s‘ils sont majeurs. Le Sea Horse est une. «mauvaise place» ou «Ca sacre», ol «ca boit». ou Ga.. Inutile de préciser que l'acces en est interdit aux dames. Car pour pénétrer dans ce bouge — la tenanciére le rappelle a |’oc- casion — la premiére condition cest d’avoir des c... Ainsi se perpétuent ces inégalités sexu- elles contre lesquelles les mou- vements féministes les plus ra- dicaux demeurent impuissants. Alors on se demandera ce que fait cette femme derriére le. zinc. Comment se fait-il qu'elle y-soit, elle, dans ce lieu fré- quenté uniquement par des hom- mes venus du bout du monde, et qui s'y retrouvent comme en famille? Le. dialogue. du Sea-~ Horse n'est a la vérité que pure ana- lyse. C'est une analyse qui nous fait progresser, pas a pas, dans la connaissance de deux ames étrangéres l'une a |’autre: deux ames qui ne se rencontrent, ne se sentent et ne se voient que par leur corps. Au vrai, le seul lien qui unisse ces deux étres est celui des sens. Il semble bien qu'il n'y ait entre eux nulle place pour l’estime réciproque, Vaffection, l'amitié... Ces senti- ments sont du “reste bien peu dramatiques. Que sont-ils en ef- fet auprés de la passion dont on brile pour une femme? Le Sea Horse est 4 ma connaissan- ce la seule piéce de théatre ou le désir soit constamment assi- milé a la douleur, ot le moindre espoir soit fatalement suivi d’u- ne déception, sauf peut-étre... mais nous ne pouvons pas ra- conter ici toute I’histoire, méme si elle se résume a une- lutte opiniatre entre deux formes de l'égoisme; ou, si l'on préfére, entre deux malheureux que les circonstances ont dressés |’un Beryozka La Troupe Beryozka triomphe dans le monde entier Au programme des Beaux Di- manches le 21 novembre a 20 heures a la chaine francaise de télévision de Radio-Canada le” célébre ballet russe Beryozka. Connu dans le monde entier,- le ballet Beryozka est accueilli triomphalement dans toutes les grandes capitales dont les criti- ques musicaux vantent a qui mieux mieux les prouesses de ses danseurs et les meérites ex- ceptionnels de sa directrice ‘et chorégraphe: Nadiejda Nadiejdi- na, Uniquement féminine lorigi- ne, la troupe se compose au- jourd'hui de 50 danseuses et 40 danseurs. Un. orchestre de 20 instruments populaires accom- pagne le ballet. Parmi ces ins- truments il en est de spécifi- quement russes fort mal connus ici, comme le baian (accordéon russe), la balalaika, la domra, et le gusli, une sorte de cithare dont jouaient les bardes du Xlle ~ siecle. Trois maitres de ballet et un maitre de chant suivent en per- manence_la compagnie. Les cos- tumes sont l'un des éléments- clefs du spectacle. Certains a- tours féminins sont entierement brodés a la main. i Poésie, Virtuosité, humour, tendresse tels sont les qualifi- catifs qui reviennent constam- ment dans |'appréciation du ré- pertoire’du ballet Beryozka. Na- diejda Nadiejdina a créé plus de 80 danses dont les themes sont d'une extréme simplicité: l'aurore, le printemps, la neige, contre l'autre. En.ce qui touche l’organisa- tion, l'économie de la piéce et plus spécialement son rythme, le Sea Horse se développe avec la rigueur d'une sonate. Les deé- buts, plutot lents, ressemblent a un andante ou |’on se conten- te d'esquisser les grands the- mes de |'oeuvre. Puis, brusque- ment, dramatiquement, s'amorce un mouvement vif exprimant bient6ét un paroxysme: c’est une sorte d'allégro con fuoco, mais ur allegro sombre qui, au lieu de rompre avec le mode mi- neur, le prolonge. Une espeéce d'accalmie suivra cet excés de violence dans. l’expression, et -enfin Jes deux themes princi- paux, le désir et le refus, seront réaffirmés avec puissance dans un mouvement qui se termine par une échappée, ou des opti- mistes verront sans doute une réconciliation, sinon le salut du couple. C’est cette derniére lueur qui nous. empéche de con- clure que la-piéce ‘de Moore est celle de |’'amour impossible. Grace aux apercus, a ces trés breves séquences diffusées de loin en loin au petit écran par nos services d'autoréclame, vous avez pu vous faire une idée de l'interprétation exceptionnelle de la piéce adaptée par René Dion- ne. Denise Filiatrault et Jacques Godin y excellent en effet, ainsi que vous pourrez le constater aux Beaux Dimanches du 21 no- vembre, dans des réles extré- mement difficiles, que l'un et le vent ou la mer, des silhouet- tes.du passé comme le joueur d'accordéon, le cocher de troika, les fileuses et |’évocation des traditions permanentes de la vie paysanne russe: les veillées si- bériennes, les réunions de chas- seurs, le bavardage des com- meres, les rencontres sur le banc devant la maison a |'épo- que des nuits blanches. Au Canada, comme partout ailleurs depuis 28 ans, la pre- miére danse du spectacle est toujours la méme: des jeunes filles en longue jupe rouge, une branche de bouleau a la main, font leur apparition au lever de rideau entrainant le spectateur séduit dans les romantiques fo- réts de bouleaux chéres. a Na- diejda Nadiejdina. Le programme comprend en outre Concours de. virtuosité, Figures chorégraphiques, les Fi- leuses, Troika, Suite sibérienne, Aurore boréale, Petite madame, la Puce, les Joyeux Comperes, Souvenirs de Russie et Grande danse cosaque. Le spectacle du ballet Beryoz- ka a été filmé a la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts | par Jean Bissonnette, assisté de Denise Roger. _ l'autre maitrisent avec tout |’art dont ils sont capables. D'ailleurs, par l’unité de lieu, de temps et d'action, /e Sea Horse est a sa maniére une pie- ce classique, dont le sujet est l'amour et le ressort dramatique la pitié. Le décor est de Hugo Wuetrich, et les costumes sont de Gilles-André Vaillancourt. Ces deux artistes ont uni leurs talents pour créer une atmos- phére inoubliable. Ainsi, ne man- quez pas /e Sea Horse, \e di- manche 21 novembre, de 21 h 30 a 22 h 45, a la télévision francaise de Radio-Canada. Script-assistante: Héléne Bou- chard. Jean Tétreau En mouvement 10 ans deja Cette semaine marquera le .410e anniversaire de la série En mouvement, Eh oui, deja 1600 émissions au cours desquelles les teléspectateurs ont été in- _vités a commencer la journee sur le bon pied. La série En mouvement fut donc l'un des pionniers dans le domaine de ~l'activité physique au Canada francais. En effet, si on Se sou- vient bien, il y a 10 ans le «jogging» n’était connu qu’en théorie et non en pratique; i! en va de méme pour le condition- nement physique qui n’était va- lable que pour les autres, les gens en forme. Cetie semaine encore, du lun- di au vendredi a 9 h 45, les ani- mateurs Jean Brunelle et Claude Bouchard, tous deux professeurs au département d’Education phy- sique de |'Université Laval, in- viteront ‘les téléspectateurs a les accompagner dans une série d’exercices spécialement concus pour leur permettre d'acquerir, prudemment mais surement, une bonne condition physique. Ainsi les émissions diffusées les lundi. a q awk Jean Brunelle et Claude Bouchard mercredi et vendredi sont pen- sées en fonction des téléspec- tateurs qui n‘ont pas | occasion de faire quotidiennement du sport ou des exercices corpo- rels. A eR a