Un pays pauvre qui échappe au communisme_ Courtoisie ‘‘LA PRESSE”’ Montréal, P.Q. par Vincent PRINCE Vincent Prince revient d‘un ‘voya- ge de quatre semaines en Extréme- Orient, au cours duquel il a notam- ment visité la Chine nationaliste (Taiwan et I'Inde. Voici le troisitme d'une série de quatre articles. sje Un. a beaucoup parlé de la pau- vreté de l’Inde, Quand on pénétre dans ce pays par.Calcutta, comme ce fut le cas pour moi, onin’a pas du tout lenvie de prendre la con- tre-partie. La pauvreté vous saute aux ‘yeux. Vous en avez. des mani- festations de tous bords et tous cétés, » Vous n’avez pas aussitét . fait quélques’ pas hors de votre hotel que des mendiants vous assaillent. Des. cireurs de bottes vous harce- lent pour obtenir votre clientéle. D’autres petits boutiquiers cher- chent aussi a retenir votre atten- tion. Vous devez prendre garde de ne pas heurter les citadins:sans abri qui dorment sur les trottoirs. On dit que dans cette grande ag- glomération de |’est de |’Inde quel- que deux cent mille personnes cou-. chent ainsi a la belle étoile. ~ Et vous serez amené 4 faire ine- vitablement des constatations plus ou moins semblables en passant par Bénarés, la ville sainte; Agra, l'ancienne capitale impériale; Nou- velle-Delhi, la capitale d’au- jourd’huj, et Bombay, Ja grande ville de la céte ouest. Partout vous verrez la misére s’exprimer sous de multiples visages: moyens de transport rustiques, maisons aux murs défraichis, travailleurs suant sous les lourds fardeaux qu’ils doi- vent porter, etc. Et, si vous circu- lez en Campagne, vous aurez sou- vent l’impression de revivre les scénes bibliques que l’imagerie re- . ligieuse a popularisées. : Il-y a: bien sfir, tout a cdté, des signes de richesse: hétels moder- _ nes, édifices.publics de grand luxe, gratte-ciel, monuments; mus ée s, temples, écoles. Il y a aussi des hommes et des femmes qui respi- rent l’aisance. L’Inde est un pays de contraste. Mais c’est la pau- vreté qui vous frappe davantage méme si on vous explique, par exemple, qu’il ne faut_ pas vous laisser impressionner outre mesure par les nombreux mendiants dont plusieurs seraient des profession- nels de la mendicité de génération en génération. . De toute facon, les dirigeants in- ‘diens que j’ai rencontrés admettent volontiers eux-mémes que, si l’on est parvénu 4 réduire sensiblement la pauvreté depuis un quart de sié- cle, celle-ci n’a pas encore été réel- lement vaincus. J’ai d’ailleurs vu ici et 1a des affiches géantes: qui proclament, au nom du gouverne- ‘ment, qu’on ne réussira a la vain- cre que par un effort acharné de tous et-chacun. la fenfafion du marxisme Cette pauvreté, toutefois, ne sem- ‘ble pas aigrir les Indiens. Il est | vrai que je n’ai pas causé person- nellement avec ceux qui Ja vivent, mais on m’a dit, a différentes re- prises, qu’il faut se garder de juger de la situation avec nos cri- téres de nord - américains, L’Inde est. un pays de vieille civilisation ou l’ordre.des valeurs n’est pas né- cessairement le notre. Ce pays, qui a été le berceau de bien des reli- gions, a une sagesse bien a lui, une sagesse dont la profondeur nous échappe probablement: Il y a, en tout cas, méme chez ceux qui semblent les plus dému- nis,- une sorte de sérénité, de di- gnité dans la démarche ou le main- tien qui ne saurait échapper a l’ob- servation du touriste le plus dis- trait. La propreté morale, la fierté du regard, le respect de soi-méme font oublier les ‘haillons dont ils sont souvent couverts. Comme beaucoup d’autres, sans doute, je m’étais fait la réflexion que cette misére devrait normale- ment constituer un terrain propice a la propagande marxiste qui a si bien réussi en Chine rouge, tout juste a cdté. Pourtant, les faits sont 1a: si les communistes ont eu quelque succés dans un coin ou Vautre du pays, leur audience dans Yensemble de |’Inde reste fort limi- tée.. A quoi attribuer ce phéno- mene? : J’ai eu droit, cela va de soi, a plusieurs explications. Celle que jai retenue, parce que peut-étre la plus complete, est celle d’un pro- fesseur d’université de 1a Nouvelle- Delhi. Je la résume le plus succin- tement possible. D’aprés ce professeur, le grand obstacle 4 la pénétration .commu- niste réside dans les traditions reli- gieuses du - pays. , Ces traditions veulent qu’on doit demeurer dans sa caste. L’égalité répugne. .On — n’aspire pas au paradis sur terre. On croit a la reincarnation. aprés la mort et il ne faut pas-renier Vhumilité de ses origines si l’on ne veut pas se réserver de mauvaises surprises. : = ‘Mais méme si le peuple demeure dans son ensemble attaché aux va- leurs religieuses, le peu de pénétra- tion du communisme en Inde a d’autres causes que. le professeur mentionne également. I] y a no- tamment le fait que les communis- tes sont extrémement divisés. On compte un parti d’obédience maoiste et un autre d’obédience so- viétique, en plus de groupuscules d’extréme gauche qui préconisent surtout la violence. Au surplus, le plus important ‘des trois, soit celui d’obédience soviétique, n’a jamais réussi a présenter une idéologie bien définie, bien distincte de celle du parti du Congrés que dirige Mme Indira Gandhi. , Il y a aussi le fait que cette der- niére a réussi a couper l’herbe sous Je pied de ses adversaires en entretenant des relations fort ami- cales avec Moscou. Le parti de |'indépendance Mais, il importe de’ se rappeler également que le parti du Congrés a toujours exercé sur le peuple une fascination qu’il doit a sa filiation directe avec le mouvement de ’in- dépendance. Au fait, c’est ce mou- vement du mahatma Gandhi qui s’est transformé en parti du Con- grés. Il personnifie pour les Indiens ce qu’il y a de plus noble dans leurs aspirations. Ce parti a toujours regroupé dans son sein les éléments les plus divers mais un homme comme, Nehru et, aprés lui, Mme Gandhi, ont réussi le tour de force de con- cilier ces divergences et de mainte- nir Vunité des. troupes. Certains dissidents s’en sont retirés pour donner naissance a d’autres forma- tions politiques mais ils n’ont ja- mais pu faire beaucoup d’adeptes, Surtout, ils n’ont jamais pu élabo- rer des programmes susceptibles de répondre a l’attente de larges groupes dans |’ensemble du pays. Le parti du Congrés, il faut bien le reconnaitre également, a relevé, somme toute assez bien, le défide batir un pays, de construire une nation. Au moment oi I’Inde accé- dait a l’indépendance, en 1947, ce n’était vraiment pas un pays, mais un agglomérat de 562 petites prin- cipautés sans lien trés organique les unes avec les autres. Au- jourd’hui, méme si les forces cen- trifuges continuent d’étre nombreu- ses et multiformes, méme si !’on demeure toujours aux prises avec des problémes linguistiques d’une complexité inouie, une certaine unité a été acquise qui ne devrait pas €étre facilement remise en question. Jai parlé, au début de cet arti- cle, de la pauvreté du -pays. C’est .un fait qu’on ne peut ignorer. Il n’en reste pas moins que la plupart des observateurs que j’ai rencon- irés au cours de mon peériple, ont été d’accord pour dire que des pro- grées sensibles ont été réalisés de- puis J’indépendance. La réforme agraire n’a peut-étre pas produit tous les«fruits espérés, mais le lot des paysans- est aujourd’hui moins pénible qu’il ne l’était.il y a vingt- cing ans. Les ouvriers des.yilles ont aussi des conditions de travail. qui respectent davantage leur di- gnité. De nombreuses mesures so- ciales ont été mises en application. L’analphabétisme qui était, en 1947, le lot de 83 pour cent de 1a popula- qu’une proportion ‘de 65 a 70 pour cent. Et l’espérance de.vie, durant ‘cette méme période, est passée de 32 & 50 ans.. - Enfin, si les adversaires du parti du Congrés contestent volontiers la Topnaees du gouvernement sur état de la nation et préférent par- ler de stagnation économique, ils admettent généralement au moins qu’une infrastructure existe’ mainte- nant qui n’a ‘pas été mise en place toute seule. Ils reconnaissent en- core que le pays, sous IJehru et Mme Gandhi, est parvenu a diver- sifier sa production et a créer cer- taines industries secondaires qui permettent une autosuffisance qu’on ne connaissait pas autrefois. Ils prétendent qu’ils pourraient faire mieux, mais il leur reste A en convainere fe peuple. SOUS LE PROJECTEUR... - 6 semaines si le taux Suite de la p. 5 Q-Aprés votre élection 4la FFC, quelle a été la ré- action de votre femme et celle de vos enfants. R - Ma femme esthabituée 4 me voir prendre toujours plus de travail et de responsabilités. Quant 4 mes en- fants, ils ne s’étonnent jamais des choses inattendues qui nous arrivent. Q - André Maurois faitdire au Dr. OGrady:‘‘il y a pro- portionnellement autant d’imbéciles parmi les prix No- bel que parmi les autres groupes’’. En est-il de méme ’ dans les universités. R - On est toujours l’imbécile de quelqu’un. Je n’ai pas demandé A mon interlocuteur s’il a des qualités; la Fédération, qui l’a élu, doit les connaitre. Quant 4 ses défauts, s’il en a, nous nous en apercevrons toujours assez tdt. : Mais il est certain que M. Bouton fait partie d’une élite, non a cause deses titres universitaireset autres, mais simplement parce qu’il fait des‘Essais de Montaigne’ sa lecture favorite et presque journaliére. _ Cela ne peut que faire bien augurer, de la Fédératio . Particulier, et de la francophonie en général. -'-'. Pray mers na! n ry en ASSURANCE-CHOMAGE > Suite de la p. 15 ADMISSIBILITE EN FONCTION DE LA STRUC- TURE DE TROIS PHASES DE PRESTATIONS - 1 - PHASE INITIALE DE PRESTATIONS - - 1 semaine pour chaque semaine assurable, jus- qu’A un maximum de © 25 semaines - 2 - PHASE DE PROLON- GATION FONDEE SUR LA DUREE-D’EMPLOI - FSSC IGG IGG GR IR Ak VOTRE ABONNEMENT AU SOLEIL EST-IL A JOUR. ICR A I A a A ek a A A A - 1 semaine pour toutes les 2 semaines d’emploi assurable en sus_ de 25 - 3 - PHASE DE PROLON- GATION EN RAISON DU TAUX REGIONAL DE CHOMAGE - a) semaines pour chaque 0.5%, si le taux régional est de plus de 4.0% -. - un maximum de 20 se- maines - PHASE de PROLONGATION ' FONDEE SUR LE TAUX REGIONAL DE CHOMAGE - aucune semaine si le , taux régional de chémage est de 4% ou moins =»). régional de chdmage ex- céde le taux national par plus de 1% - - 12 semaines sile taux régional de chédmage ex- céde le taux national par plus de 2% - - 18 semaines. sile taux \ régional de chOmage excé- _ de le taux national par plus de 3% - NOMBRE TOTAL MAXI- MUM DE PRESTATIONS HEBDOMADAIRES PAYA- BLES - 51 semaines - NOMBRE TOTAL MAXI- MUM. DE PRESTATIONS | HEBDOMADAIRES PAYA- BLES 7 50 semaines -. ; af tion n’atteint plus aujourd’hui,