Court Zime dase /Socond Cass Mal w 0046 1645, Same Avo, 2, Vancawer, (604) 730-9575, Fax : (604) 7309576, Venckedi 21 pile 1995 wi28neI3 O() “lS Do de Colombie-Brit annique = Lenombre d’avortements ne cesse d’augmenter au pays et c’est en Colombie-Britannique que les femmes avortentle plus. Hy aeu,en 1993, 23,5 avortements dans la province pour chaque tranche de cent naissances. «J ’y voisau moins deux raisons. Nous accueillons de nombreuses femmes de l’extérieur | et la religion n’a pas autant d’importance ict que dans les autres provinces» explique une conseillére de la clinique Elizabeth Bagshaw. Les femmes quiavortent sont généralement jeunes et célibataires et elles préférent les cliniques privées aux hopitaux, réputés hostiles. En moins de trente ans, et malgré les menaces qui pésent, ’avortementau Canadas’est doncinstallécommeun droitauquel les femmes n’entendent pas PAR HELENE PERONNY «Je n’avais pas d’autre issue. Je n’étais pas préte physiquement, émotivement et financiérement a assumer un enfant. Ca a été la fin du monde quand j’ai appris que j’étais a nouveau enceinte. Toutes les remises en question par lesquelles je passais ont violemment refait surface. Aprés " des journées passées a pleurer, je me suis rendue a la clinique, avec une amie, en sachant trés bien les souffrances par lesquelles passait mon conjoint qui lui, voulait cet enfant...» se souvient Corinne, 31 ans, qui a subi trois avortements. «J’étais dépressive, je me cachais de tout le monde, j’avais tellement peur que les gens sachent... Ma décision était ferme, jene voulais pas d’enfant. Ou je me débarrassais de cet enfant quin’en était pas un encore, ou c’était moi qui allais mal finir...» raconte pour sa part Patricia, tombée enceinte alors qu’elie n’avait pas dix-sept ans. Deux témoignages qui reflétent la tragédie liée au recours 4 l’avortement. «Jene connais aucune femme pour qui l’expérience ne laisse pas de traces douloureuses et il y a @ peu pres autant de raisons qui poussent a@ avorter que de femmes qui avortent» explique une conseillére dela clinique pour femmes Elisabeth Bagshaw, 4 Vancouver. Laligned’écoute ouverte 24h sur 24 du groupe de soutien apolitique Abortion Recovery Canada, déborde d’appels de femmes victimes du «Post Abortion Syndrom», un syndrome que les médecins associent déja a celui des vétérans de la guerre du Vietnam. «Nous avons enregistré 636 appels en 1994 provenant tous de femmes traumatisées qui, aprés leur avortement, sont victimes de cauchemars ou de difficultés a fonctionner dans la vie de tous les jours» explique une des bénévoles. Le taux le plus élevé au Canada Avant la légalisation de l’avortement au pays, en 1969, avec certaines restrictions, les femmes se débrouillaient comme elles pouvaient. «Elles allaient a l’étranger ou s’adressaient a des personnes extérieures au corps médical avec les risques que cela comportait» raconte Sonja Hébert, de Réseau-Femmes Colombie- Britannique. Le nombre de femmes gui ont obtenu des avortements aux Etats-Unis est tombé a 461 en 1993, alors qu’ il était de 1551 en 1989 etde 6000en 1971. Onest loin des chiffres reflétant le temps oi |’avortement n’était pas légal. De 1965 4 1969 en effet, quarante femmes canadiennes étaient mortes des_ suites d’avortements clandestins. Elles n’étaient plus que quatre de 1985 a 1992. Au fur et 4 mesure des ans, avec l’apparition de cliniques spécialisées, le taux national d’avortements, fondé sur les Suite page 3