Hp 4 Se -Soe a Ce SOLEIL VOL 18 No 9 VENDREDI 28 JUIN 1985 Ratio: Canada D ee Vie e= ee od Second class mail N° 0046 Le seul journal de langue francaise de la Colombie britannique 30 cents Le Canada a |’écoute de Vancouver Par Annie Granger Expo 86 en vue, la station de Radio-Canada de Vancouver prend un peu plus d’importance aux yeux du Canada entier. Une réévaluation de la station est actuellement conduite, une plus grosse participation sur le réseau est prévue et une collaboration nationale est envisagée avec le secteur privé. Le rendez-vous deux fois par an des directeurs des stations de télévision francaise de Radio-Canada 4a travers le pays est devenu une question de routine: on se rencontre une fois 4 Montréal et une autre fois a ]’extérieur. L’arri- vée dans moins d’un an d’Expo 86 a fait choisir Vancouver comme point de ralliement. “Vancouver troisiéme ville du pays, et porte du Pacifique, il faut donc s’assurer qu’elle soit présente sur nos antennes et que Radio-Canada la refléte et qu'on n’oublie pas la vie de la Colombie Britannique et ses francophones” explique M. Renaud Gilbert, directeur des programmes en francais de radio et de télévision - en dehors de Montréal. D’ot une réévaluation de la station: “Vancouver est-elle bien équi- pée? si non on la rééquipera” dit-il. Etudier son infrastruc- ture, l’enrichir au besoin, ce qui voudra dire plus de journalistes, plus de réalisa- teurs, de nouvelles émissions, une plus grosse contribution de la station du Pacifique sur le réseau. Déja avec Expo 86 en vue, Radio-Canada vient de monter a Vancouver un pu- pitre de documentation, avec une personne-relais qui aiguil- StaEremisanstrcheswot yen aeekees es La fin d’une ére René Lévesque, le Premier ministre du Québec, a annoncé jeudi 20 juin sa démission du poste de Président du Parti Québécois. L’élection de son successeur aura lieu le 29 septembre prochain a Tissue d'une campagne que l'on prévoit animée. La rumeur courait depuis plusieurs mois, mais René Lévesque a quand méme sur- pris tout le monde en annon- Cant jeudi 20 juin a 28h00 sa démission du poste de prési- dent du Parti Québécois. Le jour méme, |’Assemblée Na- tionale avait célébré ses 25 ans de vie politique et M. Lévesque n’avait pas fait état de ses intentions. Les jours précé- dents, il avait affirmé devant l’Assemblée sa _ volonté de prendre en charge les négocia- tions sur la Constitution, de rencontrer son homologue de Terre-Neuve et d’assister en aout a la rencontre annuelle des Premiers ministres. Mais jeudi en fin d’aprés- midi, une rumeur circulait selon laquelle il aurait écrit a Nadia Assimopoulos, vice-pré- sidente du Parti Québécois, déclenchant des spéculations sur une possible démission. _ Mais M. Lévesque avait refusé de commenter ces informa- tions. Le soir pourtant, la nouvelle était confirmée : René Lévesque n’était plus président du PQ. Cette démission ne concerne que le Parti puisque M. Lévesque va rester Premier ministre pendant trois mois encore. La nouvelle n’a pas manqué de provoquer un certain nom- bre de réactions. Les adver- saires de M. Lévesque, tout en critiquant sa politique passée, ont loué sa_ sincérité, son intégrité, et son sens de la démocratie. “Je suis triste de le voir partir”, a déclaré Brian Mulroney, le Premier minis- tre. Ce dernier a ajouté qu'il admirait beaucoup des choses que M. Lévesque a tenté de faire et “désapprouvait forte- ment certaines autres”. Robert Bourassa, leader du Parti Libéral du Québec, a affirmé que le départ de M. Lévesque “était une donnée trés importante dans la vie po- litique du Québec”. Précisant qu'il connaissait le Premier ministre depuis longtemps, il a déclaré qu'il avait toujours “été frappé par la conviction avec laquelle il défendait ses idées, quelque soit son ambi- tion”. Mais l’erreur de René Lévesque, selon lui, a été de “virer vers le nationalisme politique”. “Nous lui devons beaucoup” Les réactions les plus signi- ficatives sont venues du Parti Québécois et du gouverne- ment. “Pour-la premiére fois en quinze ans, je n’ai pas de leader politique, a commenté Bernard Landry, ministre du Commerce extérieur. C’est un grand vide pour le parti, pour le Québec et pour moi-méme”. “C’est un homme de démo- 'cratie, de liberté, et de to- lérance, a déclaré de son cété Pierre-Marc Johnson, ministre de la Justice et ministre des Affaires inter-gouvernemen- tales canadiennes. C’est l’hom- me qui a permis au Québec de s’affirmer avec fierté et je crois que nous lui devons beau- coup”. Les réactions des membres de l’exécutif du Parti. lera les informations, les dé- tails de l’exposition en direc- tion des autres stations et du réseau. Evidemment Expo 86 était inscrit a l’ordre du jour de la visite des gros patrons de Radio-Canada. “Nous allons voir avec elle ce qu'elle peut nous offrir, question de dif- fusion locale”. Mais d'autres sujets ont été étudiés, comme “Ce soir”, émission locale de nouvelles sur toutes les stations de télévision, ses problémes, ses défauts, ses améliorations ; la collaboration des stations au réseau était aussi discu- tée , et enfin celle du secteur privé. “Comme le fait un directeur trés dynamique de télévision de Cbc ici qui se sert de cette collaboration, pour- quoi ne pas faire pareil, explique M. Gilbert. L’enre- gistrement en direct de 1’Or- René Lévesque: une démission attendue. du PQ et l’émotion dont elles sont chargées montrent l’im- pact qu’avait. M. Lévesque, quelque soient les dissenssions que sa politique aient pu provoquer. “J’aime cet hom- me; je l’aimerai toute ma vie” s'est exclamé Yves Blais, dé- puté de base du PQ et membre “René Lévesque a marqué toute une génération”, a affirmé pour sa part le ministre du Tourisme, Marcel Léger. “Il sera le symbole de la tenacité, de Vintégrité et de la_persévé- rance” Mais le Parti Québécois doit maintenant envisager l’aprés- Lévesque, ce qui veut dire en premier lieu lui trouver un successeur. Et 1a les choses se compliquent car son mode de fonctionnement est unique au Canada. Le processus de désignation du nouveay président sera a la fois compliqué, long et cher. Mais il sera aussi intéressant et surtout trés démocratique car chaque membre du Parti aura un droit.de vote, ce qui veut Suite page 16 chestre Symphonique de Vancouver est fait avec l’appui financier d’une compagnie privée, la Seagram... voila un exemple.” Les directeurs avaient aussi rendez-vous avec des représentants de Téléfilmet avec quelques. producteurs privés. Un correspondant a Victoria Mais les lacunes ‘soulevées par plusieurs francophones de la province devant l’absence de réception du signal de Radio- Canada dans certaines ré- gions, seront étudiées a Ottawa. M. Gilbert a promis d’en soulever le dossier. Une autre lacune: Victoria, capitale dela province, n’a pas de journaliste 4 demeure. A chaque événement, la station de Vancouver doit y détacher un de ses journalistes. “Cette question est aussi a revoir, jusqu’a présent le directeur de Vancouver n’avait pas jugé opportun d’engager les frais d'installation d’un journaliste pour la couverture des sessions du Parlement qui ne siége pas beaucoup, de plus les infor- mations sont facilement acces- sibles 4 Vancouver. Mais nous allons revoir et étudier la possibilité d’avoir une per- sonne 1a-bas qui pourrait tout aussi bien faire la navette entre les différentes villes de la province et couvrir ce qui s'y passe.” Mais ne vous attendez pas a voir de grands changements dans la programmation de la télévision, les films américains doublés seront encore la a la rentrée parce que le public québécois en raffole. Si vous Le nombre de francophones dans la Fonction publique augmente progressivement, mais ceux-ci continuent a étre défavorisés dés lors’ qu'il est question de salaires. C’est la principale conclusion que l'on peut tirer du rapport annuel 1984 publié récemment par la Commission de la Fonction publique. (Voir le tableau en page 16). Les effectifs ont augmenté de 0.9%, pasant de 222,044 employés en 1983 a 224,026 en 1984. Quant aux franco- hones, leur nombre était de 60,417 en 1988 et de 61,614 en 1984, soit une augmentation de 1.98%. Leur représenta- tion, qui était de 27.4% en 1983 est passée a 27.7% en 1984. Au niveau de la Colombie Britannique, les chiffres sont moins favorables. Dans la province, les francophones sont passés de 225 (1.1% du total) a 257 (1.2%). Lorsque l’on aborde la ques- .tion des rémunérations, on s'apercoit qu'une proportion plus forte que la moyenne de francophones apparait dans les _ bas-salaires, jusqu ‘a $ 30,000 par an, et qu'une. proportion plus forte que la moyenne d’anglophones appa- raft dans les salaires supérieurs a $ 30,000. : - Dansla tranche de $ 70,000 a $ 80,000 cependant, les deux groupes se retrouvent sur un méme plan par rapport a leur répartition numérique. Le rapport annuel montre par ailleurs que les fonction- naires de 30.4 55 ans sont a présent plus nombreux qu’ils nel’étaient en 1980. Les moins de 25 ans sont pour leur part moins nombreux. Les franco- phones sont de moins en moins Peut mieux nombreux a mesure que l'on remonte l’échelle des Ages. Passant de 37.3% pour les moins de 30 ans, 4 26.4% pour les 30-55 ans et 15.5% pour les plus de 55 ans. En 1984, 58,081 anglo- phones et 25,294 franco- phones ont fait. l'objet de nominations @ et au sein de la Fonction publique; les fran- cophones représentaient les avez déja vus, il y a plusieurs: années dans leur version ori- ginale, les Québécois, eux, les réclament en frang¢ais, ex- plique M. Dumas, directeur des programmes du réseau. II ajoute méme “Il y a quelque temps nous avions présenté une sorte de festival de films australiens, italiens,... avec sous- titres; au Québec, oi le gros de nos auditeurs se trouve, cette initiative n’avait eu au- cun succés.” En avant donc pour les Dallas, les James Bond et les Quincy doublés! ~ La radio locale de Radio Canada quant 4 elle, un peu plus présente, en Colombie Britannique, avec ses six heu- res par jour, vient de sortir son horaire d’été qui ne bougera pas beaucoup a !’automne, et qui ressemble beaucoup a ce Suite page 16 re ete ae iter faire 30.8% de l'ensemble des no- minations (dont 46.5% des nominations 4 des postes bi- lingues contre 10.0% aux anglophones). Les _ franco- phones font surtout carriére au Québec et dans les régions bilingues. Les nominations a des postes bilingues sont passées de 17,912 en 1983 a 17,602 en Suite page 16 Sur les sacs sous la table, la douzaine d’éléves de la premiére année de I’école Anne Hébert écoute attentivement les d’Annie