Le Soleil de Colombie, vendredi 15 avril 1988 - 11 Voyages Récit d’un tour du monde En pieces détachées Par Jean-Claude Boyer Suite de la semaine derniére En soirée, je me remets a la lecture passionnante du journal de Brian. Je reprends ici sa narration, en piéces détachées, du 21 aodt 1982. «Je suis surpris de la somme d'impressions que je puis recueillir tout simplement en m’asseyant et en observant les petites gens déambuler et vaquer a leurs occupations quotidiennes. Il yades journées ou je n’ai pas grand chose a faire. C’est justement en ces occasions privilégiées que je récolte sur le vif les faits et gestes d’un peuple qui vit sa vie tout haut, aciel ouvert, au grand jour. Je prends des photos sans appareil photographique. En moi, j’ai emmagasiné un studio complet d'images fort éloquen- tes qui enrichiront mon univers imaginaire ainsi que mon monde des réalités concrétes. «Quelques-uns de ces instan- tanés sont difficilement des- criptibles. Cependant, je puis esquisser quelques traits approximatifs parmi des scénes choisies au hasard en Inde et au Bangladesh. «Un vieux monsieur, sur le bord de la voie ferrée, accroupi en petit bonhomme, s’occupe a faire ses besoins, sans aucune géne, comme il va de soi en Inde... Ses fesses au grand jour laissent voir l’opération en cours. Soudain, il tombe a la renverse, ayant perdu |’équili- bre. Je n’ai pas osé regarder plus longtemps pour constater les dégats causés ason appareil vestimentaire. Et moi, de continuer en vélo. «Je m’appréte a entrer dans une toilette publique lors d'une visite guidée a travers Madras. Un pauvre gueux, plutét agé, maigre, famélique, est assis a l’entrée des W.C. Il se gratte le ventre. J’ai cru.diagnostiquer ce qui ressemblait a une sorte d’eczéma qu'il avait entretenu jusqu’a un stage trés. avancé. Son ventre saignant et infecté était dégodtant a voir. Mon regard s'est alors tourné vers son visage crispé. Je venais alors de rencontrer, encore une fois, un de ces nombreux délaissés de la société pour qui le médecin est un étre inconnu sinon inatteignable. Il s'est ajoutéalalistedes moribonds a court terme pour qui l’espoirn’a de sens que parce que d'autres y ont accés a prix réduit. «Dans un autobus de ville, un jeune adolescent se nettoie laborieusement le nez avec l'index approprié. Je l’observe avec attention. Je me demande ce qu'il va faire avec |’objet tant convoité. Il arrive que le lunghi de son voisin distrait est devenu le terrain tout désigné pour recevoir le déchet récolté avec tant d’effort. «A Jamalkhan, (Chittagong), un jeune s’approche d'un de mes confréres et lui présente un papier attestant officiellement qu’il est sourd-muet. Celui-ci lui demande a brile-pourpoint son nom. Aussité6t, le jeune lui répond avec assurance, ne réalisant pas sa bévue. Puis, avec sa voix bien normale, il insiste pour avoir de |’argent. Plus on frappe sur un clou, plus il s’enfonce. Il ne sera jamais riche, ce rusé manqué qui n’a pas encore bien appris son métier de maitre fraudeur. «A Calcutta, une rangée de quatre ou cing femmes assises l'une derriérel’autre s’affairent a un rite qui n’a rien de religieux mais qui connait |’importance de la priére quotidienne. Elles s’enlévent les poux de la téte. L’hygiéne offre de ces exhibi- tions pittoresques qui vous aident a apprécier la propreté, sans doute exagérée, des Québécois en général. «Prés de la gare de Madras ot j'ai pris le train a deux ou trois reprises, une foule compacte se bouscule pour entrer ou sortir de la grande gare. Le bruit et la pollution des véhicules s’ajou- tent a la confusion de la foule. Aussi, |’odeur fétide de la riviére qui coule tout prés ajoute a la scéne un élément encore plus pathétique. Dans un coin obscur, a quelques métres de l’entrée, une famille dort. Tout emmitouflés pour la nuit, le pére, la mére et leurs quatre enfants se font piquer par les maringouins et subissent |’as- saut des nombreuses mouches “sans broncher. Comment peu- vent-ils passer la nuit dans ce tintamarre et dans cette saleté? Il y ades millions de personnes sans gite, qui passeront leur bréve vie a méme le trottoir. Ils connaitront les foules empres- sées, la maladie, la pollution, le bruit excessif, le vol, |’incerti- tude, les querelles et que sais-je encore.» Le lendemain, 26 mars 1985. André et moi passons la journée a Bangalore. Nous rendons d’abord visite aun petit orphelin cloué sur un lit d’hdépital depuis quatre mois. (J’ai oublié de noter ce dont il souffre). Son seul refuge en ce monde: Abhayadhama. André en a fait son petit protégé, lui apportant réguliérement réconfort, frian- dises et distractions. Cette visite me donne _ l'occasion d’apprécier davantage le luxe des centres hospitaliers cana- diens... Apres le repas de midi dans un restaurant suisse, Martine, la fille d’un juge du lac Saint-Jean, André et moi-méme nous rendons a l'Institut des sourds- muets ou Martine travaille comme bénévole. C’est «Father Harry», le directeur-fondateur, qui nous accueille et guide la visite de son oeuvre. Ce bon pére, écossais de naissance, se montre d'un tempérament bouillant, prét a transporter des montagnes. il appartient a la race de ceux pour qui la foi sans les oeuvres est une foi morte. «Father Harry» nous conduit ensuite, André et moi, a une créche que nous a recommandé de visiter soeur Marguerite, une religieuse indienne qui parle frangais avec aisance, ~ «atta- chée» a Abhayadhama. «Je n'y serail pas moi-méme, nous a-t-elle dit, mais j’ai prévenu les soeurs... Vous verrez, ces bébés sont adorables.» La religieuse qui nous ouvre la porte parait pourtant étonnée de notre visite. Une de ses ‘consoeurs qui connait soeur Marguerite nous guide d’une piéce a une autre. La créche ne correspond pas du tout a la description élogieuse de soeur Marguerite. Et pour cause, nous ‘nous sommes trompés de créche!- Comment pouvions- nous nous douter qu’il y en avait plus d’une? Parvenus a la «bonne» creche, nous sommes iaccueillis a bras ouverts. On rit, imais avec réserve, de notre iméprise. Et nous multiplions {les guili-guili sous le menton id’une trentaine de poupons au ibeau teint brun, tout a fait ladorables. En descendant d’un bus bondé qui nous a ramené pres d’Abhayadhama,. j’apercois un gamin tout sale, triste et irenfrogné, qui se berce dans un ‘morceau de pneu. Clic!, photo. Avant de remonter le chemin sablonneux qui méne au centre, ‘nous prenons le temps de regarder et de nous laisser regarder. Des centaines de gens circulent, un peu partout. Prés d’un amoncellement de noix de coco, on a installé une lampe a huile et une pile de minuscules bouts de carton: c'est un briquet public. Au souper, toute la tablée, soeur Marguerite en téte, nous taquine copieusement sur nos avatars en creche. Aprés quoi, Jean-Paul, le directeur-fonda- teur d'‘Abhayadhama, me mon- tre une centaine de photos prises au Québec et ati centre, photos qui valent bien a elles seules un million de mots. Avant de m’étendre sous le moustiquaire pour la nuit, je consigne dans mon journal les petits faits et gestes qui ont rendu cette 226e journée demon tour du monde exceptionnelle, comme toutes les autres. La chronique de I’automobile Mazda 323: la petite cylindrée aux grandes qualités ’ Par Stéfan Cripounoff Depuis plusieurs années, la Mazda RX-7 est connue pour avoir réussi |’exploit de rendre utilisable le moteur rotatif Wankel et ceci en obtenant une consommation d’essence tout a fait raisonnable. Mais voici que cette marque japonaise, petite petite 323. C’est une des meilleures voitures de sa catégorie et elle excelle dans tous les-domaines. Malgré une modeste cylindrée, le moteur a injection développe 82 CV et se révéele un délice 4 conduire. II est puissant, rapide et 6conomi- que. Les boites de vitesses, la MAZDA SEDAN 323 GT 1988. par rapport aux géants Toyota, Honda et Mitsubichi se hisse aux premiers rangs dans le domaine des moteurs classi- ques. La gamme Mazda est aujourd’hui tres étendue allant du 1 000 c.c. de la 323 jusqu’au 3 litres V6 de la toute nouvelle 626. Mais commencons par la manuelle, comme les automati- ques, sont faciles a manier. La tenue de route est exemplaire, tout comme le sont le confort et lafinition. Les véhicules Mazda, tres. classiques aujourd’hui dans leur conception, sont exceptionnellement robustes. Mais si en plus on veut des ‘résultats spécialement _ bril- lants, Mazda ade quoi satisfaire les plus exigeants. Moyennant un supplément, on peut obtenir un moteur avec 4 soupapes par cylindre et un turbo qui transforme ce petit véhicule déja trés alerte en une véritable fusée roulante, qui reste robuste et sire. Enfin, Mazda offre une gamme exceptionnel- lement riche de modéles et de finitions. Une 323 bien équipée, 4portes, coiite dans les 9 800$. Construction | ie 998-9549. Référence CK86310 Canada Le Soleil de Colombie n’aura vingt ans qu’une seule fois! Commercants, personnes d’ affaires, lecteurs, groupes et associations, soyez présents dans |’édition «Spécial 20 ans» — du 22 avril. Petite ou grande, offrez-vous une annonce! pepachez-vous! de Défense Canada Construction de Défense Canada lance un appel d’offres pour BFC Chilliwack (Colombie-Britannique). Remplacement des conduites de vapeur, Phase IX. La date limite prescrite de réception des soumissions est le 12 avril 1988. Pour de renseignements, s’adresser a la section des plans 4 Ottawa (613) Defence Construction - Canada plus amples Canada Public Works Travaux publics Canada APPEL D’OFFRE Les SOUMISSIONS CACHETEES pour les projets et-ou services énumerés ci-aprés, adressées au Gestionnaire régional, Politique et administration des contrats, région du Pacifique, département des Travaux publics Canada, 1166 rue Alberni, Vancouver, C.B. V6E 3W5, seront recues jusqu’a l'heure et la date indiquées ci-dessous. Les documents de soumission peuvent étre retirés auprés du département des Travaux publics, bureau de Vancouver, a l'adresse ci-dessus. PROJET PR 637441 - Gendarmerie Royale du Canada. Installation de 3 cabinets biologiques et Ductwork Associated, Systemes de contréle et ventilation, Complexe Fairmont, 5201 rue Heather, Vancouver, C.B. Date limite: le 4 mai 1988 a 11h00 (11 a.m. PDST) Les documents de soumission peuvent €tre consultés a l'‘Amalgamated Construction Assn. de C.B., Vanc; et The Other Plan Room, Burnaby. Le Ministére ne s’engage a accepter ni la plus basse ni aucune des soumissions. ‘y ~ Canada