a Gees ee Sa ae ee a OT Es ch a a a a i a te rel Ie Soleil de Vancouver,page 4, Vendredi 26 septembre 1969 Au Québec, la langue de travail doit Le Centre des dirigeants d’entreprises, dont le direc- teur général est M. Jean Brunelle, a présenté 4 la com- mission d’enquéte sur la situation de Ia langue francaise et des droits linguistiques au Québec (commission Gen- dron) un mémoire fort intéressant, dont voici le chapitre intitulé Recommandations. : 1. Le francais comme langue de travail A) Les Québécois sont canadiens-francais dans une proportion de 80%. Parce que la grande industrie a surtout été dirigée, méme au niveau des cadres et de la maitrise, par des non-canadiens-francais, les travailleurs se sont souvent trouvés dans la situa- tion anormale d’avoir a s’adapter a la langue de la minorite. Cetie situation est inacceptable. On ne saurait ad- mettre, par exemple, a moins de circonstances tout a fait exceptionnelles, que la négociation et la ré- daction d’une convention collective, de méme que la réglementation affectant le sort du personnel d'une entreprise soient faites en anglais, si ce personnel et ses représentants sont de langue francaise; il se- rait encore plus intolérable qu’on impose a toute la population ouvriére de certains secteurs J’obligation de parler au travail une autre langue que sa langue maternelle. A ce sujet, il faut reconnaitre que les plus évo- luées des entreprises non canadiennes-francaises du Québec admettent la primauté des valeurs culturel- les et sociologiques en ce domaine. Toutefois, une communauté ne peut tolérer que des institutions, méme privées, mais exercant inévitablement, en vertu de leur réle économique, une influence sur le milieu humain de Ja province, ignorent les exigen- ces fondamentales de la population de ce milieu. Une telle attitude, dft-elle étre limitée 4 un nombre restreint d’entreprises, serait préjudiciable aux droits de l'ensemble de la population, a ses intéréts essentiels, 4 ’harmonie et au progrés. En effet, des exemples trop récents pour qu’on doive les mention- ner indiquent.clairement qu’il suffit de cas isolés pour dresser l'un contre l’autre, au risque de conse- quences dont la gravité peut étre infiniment supé- ricure a celle du délit commis, des groupes raciaux ou linguistiques. Si les citoyens savent manifester la maturité nécessaire, le Québec peut éviter des expériences douloureuses et des conflits inutiles.- Mais les préjugés n’étant pas totalement absents chez certains individus de l’un et de l’autre groupe, il convient de prévenir toute possibilité de déroga- tion a ce qui devrait étre une pratique générale. Premiére recommandation Au Québec, Ja langue de travail doit étre le fran- Cais, € moins que des raisons objectives et impé- rieuses ne justifient ’usage de l’anglais. ‘Le personnel de direction ordinairement appelé a traiter avec les subalternes doit donc étre en me- sure de s’adresser 4 eux en francais; et les instruc- tions, avis, affiches et autres documents concernant les relations de travail, la discipline et les commu- nications de tout ordre adressées aux employés, doivent étre rédigés en francais ou dans les deux Tangues. ‘ L’évolution des mentalités et des coutumes confirme dans les faits l’acceptation croissante de ces dispo- Sitions. L’Etat et les groupes responsables doivent mettre tout en oeuvre pour en généraliser l’applica- tion, sans qu’il devienne nécessaire, espére-t-on, de Professeurs canadiens au Sénégal DAKAR: Une quinzaine de professeurs canadiens,accompagnés de leur famille, sont arrivée 4 Dakar, venant de Mont- réal, ces professeurs,qui viennent au Sénégal pour la premiére fois,ont été mis a la disposition du govvernement de ce pays dans le cadre du programme d'tassistance technique du Canada aux pays africains francophones, Avec ce nouveau contingent, on compte désormais cinquante—huit ensei- gnants canadiens dans les établisse- ments du premier et du second degré de plusieurs villes importantes du Sé-_ négal. Ils enseignent notamment le francais, l'anglais,les mathématiques et. les sciences naturelles, Deterioration des relations entrele Mexique et Cuba MEXICO:Le ministre cubain des Affaires etrangeres.M.Raul Roa est arrivé par avior de la Havane pour un entretien privé avec le président Gustave Diaz du Mexique au moment ou certains indi- ces font croire a une rapide détério— ration des relations entre les deux paySe ct ee ee a “les sanctionner par Ia législation. Si Tévolution mentionnée au paragraphe précédent s'avérait trop lente, )’Etat devrait présenter trés bientot a |’Assemblée nationale un projet de loi ayant pour but d’imposer le francais comme langue de travail, au Québec, dans tous les endroits ow les Canadiens francais constituent la majorité des em- ployés. Une telle foi pourrait étre applicable dans un délai d’un an aprés son adoption, afin de per- mettre les adaptations nécessaires. B) Un certain nombre de cadres canadiens-francais a Temploi de sociétés a direction anglophone se voient soumis a l’obligation de communiquer en an- glais, oralement ou par écrit, méme avec des colle- gues de leur propre langue. De fait, il arrive fréquemment que des relations particuliéres ou géographiquement étendues justi- fient usage courant de la langue anglaise. Mais on ne saurait invoquer cette nécessité indiscutable pour imposer arbitrairement l'unilinguisme anglais, écrit et parlé, 4 des personnes investies, par ail- Jeurs, d’une part considérable d’autorité et, on peut le présumer, d’autonomie. Deuxiéme recommandation Dans les entreprises ott certaines activités imposent Yusage de la langue anglaise aux cadres cana- diens-fran¢ais, la direction devrait surveiller l’appli- cation de cette exigence et favoriser par ailleurs, dans toute la mesure possible, l’usage du francais. Tcute action législative en cetie matiére serait vraisemblablement inutile, en raison de l’impossibi- lité d’en contréler V’application, et elle pourrait faci- lement devenir odieuse. L’Etat devrait cependant exercer, par les moyens appropriés, tout son pou- voir d’incitation afin de faciliter l’expansion d’une culture canadienne-frangaise. Les cadres eux-mé- mes devraient sans doute, 4 l’occasion, user de leur propre initiative. Et il reste le recours au protec- teur du peuple pour les cas extrémes, du moins en ce qui concerne le domaine public. 2. La langue de I’enseignement Tout en attribuant au francais des droits prioritaires, les correspondants du CDE n’excluent pas, et méme en- couragent, au moins implicitement, V’enseignement de Vanglais 4 l’école. Les commentaires soulignent plusieurs motifs de cette attitude: @ le voisinage anglophone nord-ameéricain ; ®@ Je caraciére international des échanges économiques ; ® . refus de faire: du Québec un monde fermé, étouf- fant ; @ ja mobilité de la main-d’oeuvre ; : @ les exigences des entreprises dont les marchés sont di- vers et étendus, et qui wevraient embaucher, faute de bilingues canadiens-francais, des anglophones ; etc. Troisiéme recommandation Les institutions d’enseignement de langue francaise doivent assurer aux éléves une connaissance d’usage de Ja langue anglaise, dés le cours primaire; les institutions d’enseignement de langue anglaise doivent assurer a leurs éléves une connaissance d’usage de la langue fran- ¢aise, dés le cours primaire également. Quant aux immigrants, ils devraient rester libres de faire éduquer leurs enfants dans la langue officielle de leur choix. Le prestige croissant du francais, le dyna- misme de la population et l’adoption du francais comme A gauche ou 4 droife?.... Ce vieux chéne forme une séparation naturelle dans le milieu de la route du comté dé Parke, prés de Rosedale, Indiana. L’entrepreneur a sans doute trouve plus facile de diviser le chemin plutdt que d’enlever arbre, obligeant les automobilistes a fai- re... une queue de poisson pour éviter de s’y heurter. a étre le francais langue de travail (qui découlerait de notre premiere re- commandation) feront davantage pour l’intégration des néo-Québecois que des contraintes intempestives. 3) L‘intégration de l’entreprise au milieu québécois Les réponses a notre questionnaire soulignent la né- cessité d’une intégration réelle des administrateurs anglo- phones au milieu canadien-francais. Ce facteur est fonda- mental. Les entreprises a capital non canadien-francais Se préoccupent trop rarement de prendre une part active aux recherches et aux travaux des groupes canadiens- francais, notamment des associations patronales. Enga- gées dans les activités de groupes ot la langue parlée est anglais, elles exercent au Québec une action pan-cana- dienne, niveleuse, qui ne laisse que peu de place a la spé- cifité économique et sociale des Canadiens frangais. Cette allégeance souvent trop exclusive ne se limite pas aux anglophones; elle s’étend aux cadres francophones de maintes compagnies, qui se trouvent ainsi coupés de rela- tions constructives sur le plan proprement canadien-fran- ¢ais et soumis 4 un conditionnement unilatéral, généra- teur de valeurs imprécises, d’engagements superficiels, d’opinions vagues. La méme indifférence est sensible 4 tous les niveaux de l’organisation patronale. Ils sont trop rares, les hom- mes d’affaires canadiens-francais eux-mémes, qui atta- chent une importance suffisante au réle social de l’entre- prise, a l’aspect collectif de son réle économique, a l’ac- tion commune. Cette indifférence également grave des anglophones et des francophones est 4 la racine d’un cer- cle vicieux: les derniers hésitent 4 formuler des politi- ques en l’absence de leurs partenaires, alors que ceux-cl continuent de se poser l’éternelle question “Mais enfin, que voulez-vous?” é Il est indispensable que les uns et Jes autres se ren- dent compte qu’un peuple qui ne peut plus compter sur ses élites économiques se trouve condamné a des crises douloureuses. Quatriéme recommandation L’Etat, par Vincitation, les organismes patronaux, par leurs programmes, doivent tout mettre en oeuvre pour susciter le regroupement des entreprises du Québec, afin de réaliser l’élaboration d’une pensée patronale cohérente et d’une stratégie commune, axées sur le développement maximal des ressources matérielles, humaines, sociales et culturelles du Québec. 4) Langues officielles La politique des langues officielles appliquée au Qué- bec est positive. En dépit des critiques qu’on en fait, elle est sans doute en grande partie responsable du. progres de la province, de son ouverture au monde qui l’entoure. Elle contient probablement les chances les plus solides de son émancipation a venir. Elle présuppose une conception inclusive dela société, d’une société qui, refusant de se | replier sur elle-méme, accepte pleinement les risques in- herents 4.sa situation en choisissant de dépasser les na- tionalismes excessifs et paralysants. Fermer ce volet sur Yextérieur équivaudrait 4 réduire considérablement 1’é- clairage interne. Cinquiéme recommandation Le Québec peut maintenir sans danger son attitude actuelle 4 l’endroit des langues officielles. La vigueur et la qualité du langage tiennent, plutét qu’a la force des lois, 4 la vigilance et au niveau d’éducation de la popula- }. tion, de méme qu’a Ja cohérence et a la collaboration éclairée des institutions de tout ordre, publiques ou pri- vées. Le Canada sera lhéte de la conférence du Plan Colombo OTTAWA:Le Canada sera 1'hdte,du 1, au 31 octobre de la conférence anruelle du plan Colombo, qui aura lieu By abo toria,C.B. Le ministre res extérieures, M. Mitchell Sharp, a noté au cours d'une conférence de presse, que cette conférence interna- tionale est la plus importante qui ait lieu au Canada depuis la conféren- ce de L'OTAN, & Ottawa’ en 1963 Le plan Colombo, auquel partici- pe le Canada, prévoit des accords bila— téraux entre divers pays en faveur d'une aide aux pays du Sud-Est asiati- que ; i Prop.: J.Bauché. ( ¢ ( ' ( Hotel de famille-Prix raisonnables on parle frangais t20 ABBOTT STREET : : VANCOUVER 4, B.C. DeLésOalnoloi| canadien des affai- Doe *-