pe ge aT in } | } | "| 4 | : = aa = , veurs, ' professions 20— Le Soleil de Colombie, vendredi 22 février 1985 Trop d’alcool a — Le cerveau réduit a la taille d’un pruneau sec Par Jean-Jacques Israél Les autorités tentent par tous les moyens de décourager, par des contréles, les conducteurs en état d’ébriété au volant. Mais on oublie un peu trop souvent que le probléme de l’alcoolisme a des conséquences dé les sur le cerveau méme avec un seul verre de boisson forte par jour. “Doris ne sait plus ot elle en est” dit son docteur. Doris souffre des conséquences d’a- voir trop bu durant sa vie. Elle ne sait méme pas quel jour il est. Quand elle se réveille le matin, ce n’est pas un autre jour, une nouvelle semaine ou un autre mois. C’est une nouvelle vie. Elle oublie pers- que tout, au fur et a mesure que les événements défilent. Pour l’aider a se rappeler, elle s’écrit des notes dans un petit carnet qu'elle a, dans un petit sac, qu'elle porte sur l’épaule. Le probléme, c'est qu’elle oublie également de les lire, ce qui fait que méme prendre une douche tout les jours est un dilemne. Elle sait prendre sa douche, mais elle oublie quand si elle en a pris une. Doris a 53 ans, elle agit comme un enfant, mais un enfant de 3 ans a certaine- ment plus de raisonnement et de sens qu'elle. Prenez une simple question: “Il y a combien de temps que tu es dans cet hépital, Doris?” Elle semble réfléchir profondé- ment et son visage réfléte une certaine confusion comme si cette question la surprenait: “Je ne sais pas,” répond-elle. Demandez lui ce qu'il y a d’écrit dans son carnet, elle semble fureter et avec un regard perdu, cette fois, sa réponse: “Je ne sais pas.” Mais, elle ne sait pas pourquoi elle est a l’hépi- tal et quelle souffre d’une détérioration du cerveau due. a une absorbsion trop grande dalcool. Elle connait son mari et demande, quand il va venir la voir, ne sachant pas quand était sa derniére visite. Doris est un sujet malade dont le groupe augmente rapidement et qui est soigné dans des institutions psychiatriques en Australie. Le cas de Doris est le pire, la perte de mémoire étant pratiquement totale et son avenir parait bien com- promis. Elle a été une grande buveuse pendant de nom- breuses années. : Mais une personne n’a pas besoin d’étre alcoolique pour souffrir d’une lente dété- rioration du cerveau, un des effets dangereux des abus dalcool. Il est certain qu’aucun des 70 volontaires, grands bu- n'est un - alcoolique déclaré. Ils sont sous surveil- lance médicale et sont des cobayes d’une étude dans les services des troubles du cer- veau a l’hdpital Royal du Prince Albert a Sydney en Autralie. Ces gens buvaient 5 a 10 cocktails ou boissons alcolisées par jour, ce que l’on appelle familiérement en an- glais “social drinking”, “boire en bonne compagnie”. Ils sont venus de leur propre gré pour trouver la solution a leur probléme de perte de mé- moire due pensaient-ils a alcool. En général, ils proviennent du monde des affaires ou des libérales: doe- teurs, dentistes, architectes, avocats, journalistes, profes- seurs, administrateurs, et ven- deurs de voitures. Leur niveau d’intelligence est bien au-des- sus de celle de la population en général. Leur age,. en moyenne, tourne autour de 40 ans. On trouve parmi ce upe plus d’hommes que de eee 3 hommes pour 1 femme. Le cas de la perte-de mémoire que ces gens-la con- naissent, n’est en fait qu'un aspect du probléme. Le gros du malaise est une incapacité de prévoir et d’organiser. C'est ce que le docteur Leannane décrit par “mettre de l’ordre dans leurs idées”. Ce pro- bléme se présente lorsque, dans une entreprise, un nou- veau mode d’exploitation est introduit: par exemple les ordinateurs ou encore le résul- tat d’une fusion ou association de 2 entreprises qui créent la concurrence d'emplois. “Ces’ gens-la ne peuvent traiter et analyser les problémes qui leur font face de la méme maniére qu’avant leur absorb- sion chronique d’alcool. La seule solution est l’arrét pur et simple de toute boisson alcoo- . lisée.” Sinon, on va vers la catastrophe: le cas Doris. Une bonne nouvelle: ces 70 indivi- dus ont suivi ces conseils avec quelques exceptions prés et ils ont pu reintégrer leur position sociale en s’assurant que leur trouble de mémoire n’affec- tait pas leur rendement pro- fessionnel. Une autre étude faite par le docteur Georges Vaillant trai- tant également sur. |’alcoolis- me, a suivi plusieurs groupes de la société américaine - entre autre 200 étudiants agréés d’Harvard, - durant leur vie et leur période diffici- le. Des 200 _ sortants d’Harvard, 26 sont devenus des alcooliques. — Plusieurs sont morts vers la cinquan- taine. L’étude du docteur Vaillant a été publiée l’an dernier et donne les trois stades importants de la mala- die. D’abord, c’est la boisson, _assez importante, entre amis, de 3 a 5 verres par jour pendant quelques années. Puis, l’abus d’alcool 8 verres et plus par jour. Georges Vaillant remarque que 10 a 15% des hommes américains’ atteignent ce stade a un moment de leur vie. Environ la moitié pouvait retourner vers une vie normale en contrélant leur abus de bois- son ou en arrétant carrément. Enfin, % de ces malades deviennent des dépendants de Valcool et doivent se faire désintoxiquer. 3 a 5% attei- gnent le stage de non retour: Tincapacité sociale (“skid row”, la glissage) ou la mort. D’aprés le docteur, chef de recherche, Vaillant, une per- sonne, qui a un- probléme d’alcool, peut s’en rendre compte par certains faits sil- lants dans sa vie de tous les jours: - Le volume d’alcool consommé devient plus im- portant d’une période a l’au- tre pour atteindre l’état de relaxation. - Le regret d’ac- tion accomplie sous l’effet de l'alcool ou pire oublier totale- ment ce qu'on a fait en fin de soirée alors que les amis assurent que l’on ne s'est pas endormi... Cependant, le docteur remarque que les effets de Jalcool différent suivant le mode suivi. En France, par exemple, !’alcool est consommé d'une facon continue, et a forte dose. Le foie est l’organe qui souffre directement et se détériore. La maladie, qui en résulte, est la cirrhose, éclatement du foie et mort rapide. Dans le cas de Amérique du _ nord, le Canada, |’Australie, c’est une facon de boire entre amis durant la fin de semaine, au bar ou a la maison, aprés le travail, et qui donne une téte lourde et “la gueule de bois” au réveil. Si I’habitude de boire est prise, par la suite, il y a un manque qui crée un nouveau besoin. De 1a, les effets se ressentent au niveau du cerveau. A Perth, ou des “scans” (photos par ondes laser) de cerveau ont été développés, on a pu remarquer la différence de surface des lobes du cer- veau de personnes buvant peu et de celles buvant en grande quantité. Dans le cas numéro un, le cerveau est parfait, dans le second cas, le cerveau ressemble a des pru- neaux secs. Méme le cerveau, d’une personne buvant de 1 a 4 verres par jour, avait des traces de transformation. Si cette derniére personne s’arré- tait de boire totalement pen- dant une période de 6 mois, on remarquerait une amélio- ration dans la forme du cerveau ainsi que dans l’atti- tude de la personne et de sa mémoire. Sujet tabou Naturellement, ces résultats laissent a réfléchir. Parmi le corps médical, c’est presqu’un sujet tabou, du fait qu'il touche de trés prés un certain groupe de médecins. Il est a remarquer que l’attitude des praticiens vis-a-vis de l’alcool, aujourd’hui, est comparable a labus du tabac il y a 15 ans, lorsqu’il y avait une majorité de médecins qui fumait. Au- jourd’hui, le corps médical a le plus grand pourcentage de non fumeur par rapport a tout autre groupe professionel dans notre société; mais pour ce qui est de l’alcool, c’est totalement l’opposé. Le pour- centage d’alcooliques dans cet- te profession est trés élevé. Certainement, les gouver- nements fédéral et provin- ciaux font des efforts a l’ap- proche des fétes pour décou- rager les .excés de boisson. Mais, si comme sur les pa- quets de cigarettes, un petit message contre-indiquant l’a- bus de l’alcool était mis sur les bouteilles, l'impét sur les alcools forts était rehaussé nous pourrions certainement sauver des vies humaines. La conscience des citoyens n’a pas encore permis de séparer les buveurs des non-buveurs dans les endroits publics, tels que les avions. Pour l’instant, le message au sujet des méfaits de |’alcool descend moins bien... qu’un «Hotel Méridien, bonjour!» Suite de la page 1 L’attrait de ce nouvel hétel? On vous y accueille en frangais - “Hdétel Méri- dien, bonjour!” - que vous soyiez 4 Vancouver, 4 New York ou méme 4a Tokyo. Au cott de 60 millions de dollars, cet hétel, aux 397 chambres, aura un centre d'affaires aux salles d’ordi- nateurs, le seul de ce genre a Vancouver; les salles de réunions por- teront des noms de grands crus: “Chateau Margaux”, “Chateau Lafitte..."ilaura Vallure d’un hétel euro- péen, avec ses salles de bains de marbre. “Nous aurons un vrai concierge francais qui s‘occupera de tout: depuis la réservation des billets d’avion des clients jusqu’a la location: du tuxedo en passant par les renseignements sur les spectacles en ville.” N’ou- blions surtout pas la res- tauration, sans laquelle un hétel est comme un baba au rhum sans rhum. Et quel meilleur Chef le Mé- ridien pouvait avoir: Michel Clavelin évidem- ment, ancien patron des cuisines du Pavillon. D’ail- leurs Michel Clavelin par- - tira vers Rio dans les cuisines d’un autre Méri- dien ow il y passera trois mois avec Paul Bocuse, le célébre cuisinier frangais, qui y est conseiller. Jacques Omnés choisira en juin les derniers des deux-cent soixante-dix membres de sonpersonnel, du serveur a la temme de chambre, en passant par les porteurs. Les demandes de candida- ture sont acceptées a Vhétel Méridien 5751 Cedarbridge Way Richmond, C.B. V6X 2M7 Mondanités Les réves sont les clés pour sortir de nous-mémes. Une personne qui ne connait pas la peur est dépourvue d’imagination. Pour les papillons, il n’existe pas de mois, mais seulement des instants, et pourtant ils. ont l’air d’avoir tout leur temps. Un metteur en scéne venu d’ Acadie Suite de la page 1 un réel succés: “Louis Mailloux” comédie musicale, “Les Bessons” joué dans pres- que tout le Canada jusqu’a Edmonton... Professeur a l’université de Moncton, journaliste a la pige pour le défunt quotidien “Evangéline” et pour Radio- Canada, directeur de théatre, Réjean connait trés bien les problémes du théatre en mi- norité, bien que l’Acadie soit un petit peu plus privilégiée que la Colombie britannique “Tl y a 350 000 personnes en Acadie mais elles ne s’intéres- sent pas forcément toutes au théatre”. “Le marché franco- phone et francophile d'ici est a explorer. Il y a énormément de possibilités a condition d’étre réaliste et de commen- cer par le commencement comme établir un program- me, par exemple.” Réjean voit avec le nombre des enfants inscrits en immer- sion un marché fabuleux “et méme il faut sortir le théatre de la C.B. de ses frontiéres, faire des tournées.” Il se qua- lifie de batisseur “c’est ma nature d’homme de théatre hors Québec” “Il faudra, dit-il, faire un retour en arriére et voir clair” “et cela pourrait trés bien déranger certaines personnes, mais il faut souvent piétiner les af- fairespersonnelles” ,ajoute-t-il. Toujours d’aprés Réjean Poirier, si la Troupe de la 16@me veut continuer dans la direction professionnelle elle devra le faire dans un cadre professionnel, avec des mo- yens plus gros: monter des productions avec un_ plus grand nombre de comédiens quitte a ce que ceux-ci n’aient pas forcément le statut de professionnel. Mais tous les artisans qui entourent les productions devront incontes- tablement étre des profession- nels, on parle du régisseur, de la costumiére, du décorateur.. Pour arriver a produire, il faut évidemment des finances, et cela en doublant et en triplant le plublic avec des créations bien écrites, et un théatre communautaire; qui compleétera trés bien le théatre professionnel, “un théatre communautaire qui montera des piéces de dix, quinze, vingt personnages interprétés par des amateurs encadrés de professionnels.” “Le théatre communautaire jen ai monté un 4 Caraquet, petite bour- gade de 4000 Acadiens du Nouveau Brunswick avec quinze jeunes éléves, trois d’entre eux se comptent main- tenant parmi les. profession- nels.” La Troupe de la 16@me n’a absolument rien 4 perdre a se lancer dans cette direc- tion”, ajoute Réjean. Mais existe-t-il un potentiel en Colombie britannique?, “J’y ai rencontré plus d’énergie et plus de volonté qu’en Acadie, il s'agit tout simplement de les canaliser, ces €nergies’ et Réjean est prét a rester aprés le 17 mars, 4 la fin de “Sea Horse” pour les canaliser. Réjean est d’accord a prendre la place de la direction artisti- ’ que laissée vacante aprés le départ de Nicole-Marie Rhéault, et c’est peut-étre ce qui manque 4 la troupe, un directeur artistique a la’‘main de fer dans un gant de velours, “je suis trés exigeant, mon travail n’est pas fini méme aprés la premiére de la piéce, je le remets en question tous les soirs”. II sera dans la salle a chaque _représenta- tion de la piéce américaine “Sea Horse’ adaptée parle Québécois René Dionne et mise en scéne par Réjean Poirier, Acadien, et produite par la Troupe dela Seiziéme. e e ’ 4 e Les indiscrétions v e d'Ani Il semble que les francophones d'ici ne sont pas du tout intéressés 4 connaitre les oiseaux, les animaux et la flore qui les entourent. Jacques Sirois, biologiste d’Environnement Canada, est dis groupe, club ou association qui voudrait le faire parler de cette faune et de cette flore de la céte ouest en nible pour tout gin tonic. Ee cle Travaux publics Public Works Canada Canada Appel d’offres LES SOUMISSIONS CACHETEES, visant les entre- prises ou services énumérés ci-aprés, adressées au Chef, Soumissions et contrats de la Région du pacifique, Travaux publics Canada, 1166 rue Alberni, Vancouver, (Colombie Britannique) V6E 3W5 seront recues jusqu’a l’heure et la date limite déterminée. On peut se procurer les documents de soumission par l’entremise du bureau de distribution des plans, a |} l’adresse ci-dessus. PROJET PR 036939 - Pour Péches et Océans. Eau et protection contre le feu, Port de Ladner, Delta, B.C. Date limite: 11h00 AM PST - ler mars 1985. Les documents de soumission peuvent également étre vus 4 Amalgamated Construction Assen. of B.C., Vance; et MSM Construction Plan Services Ltd., Bby. No. 101581 [370601] - Pour Péches et Océans. Paver - Port, French Creek, C.B. Les documents de soumission peuvent également étre vus 4 Amalgamated Construction Assn., Vancouver, Construction Association offices & Nanaimo et Victoria. | Date limite: 11h00 AM PST - 4 mars 1985. Le Ministére ne s’engage a accepter ni la plus basse ni aucune des soumissions. - me suis parfois “noyée”. francais. Et jusqu’a présent, malgré les annonces dans le Soleil, erent Sos montré de l'intérét. Jacques Sirois, biologiste francophone, est a la disposition de tout le monde. Sa causerie, illustrée de diapositives, dure une heure et elle est gratuite. Si vous étes intéressés, appelez Jacques Sirois au 666-0143. D’autre part les samedis 9 et 23 mars, 4 2 heures de l'aprés midi, nous irons tout au pare Stanley pour une _ visite gratuite de deux heures en francais menée par Jacques Sirois. Rendez-vous au Lumbermen’s. Arch derriére l’aquarium. Profitons-en, car avec la nouvelle politique du gouvernement conservateur tous les services d’Environnement Canada au public seront supprimés fin mars. “Alléluia!” notre nouveau journaliste-coopérant, Frangois Bourboulon, arrive cette semaine. J'ai bien écrit “Alléluia” parce que depuis le début de l'année, je urir les interviews, les écrire, développer les photos, monter les douze - souvent vingt preess faire tout cela toute seule, ce fut bien souvent Ia panique et plus particulitrement le mardi matin, a quelques heures de la tombée du journal. I] faut avouer que nous avions été trés gatés lorsque Jean-Francois Fournel l'ancien coopérant était. encore la. Nous avions l'aide précieuse de deux jeunes étudiants, Charvine Adl qui montait toutes les semaines nos quatre pages de radio et de télévision, et Sina Adl qui développait tous les lundis nos photos [il y a bien une chose dont j'ai horreur; m’enfermer dans une chambre noire pendant plusieurs heures!]. Ces deux étudiants ont dai laisser le Soleil, leurs études les accaparant énormément. Nous avions aussi une jeune — éléve du secondaire en immersion frangaise de Langley, Bilquisse Visram, qui, pour pratiquer son francais, venait tous les Seo tceas nous donner un . coup de main. Pour elle aussi pon peneramne scolaire lui a fait abandonner la route du Soleil. raed eon j'ai toujours mes copines de bureau Héléne et Syivie fidéles & la tache. Sans elles, que deviendrais-je? Vous réentendrez trés bient6t sur les ondes de Radio-Canada Marc Béliveau. Marc a fini son contrat avec le Secrétariat d’Etat: la personne le remplacant est Thérése Durdin. — “s