Le Procrés NOVEMBRE 1994 Investissement personnel Tenez compte de votre age dans vos décisions REER Par FREDERIC CHALUT Une des pires erreurs que vous puissiez commettre est d’investir dans votre REER sans tenir compte du nombre d’années de travail qui vous séparent de votre retraite. Votre ge peut vous aider a déterminer la meilleure fagon d’atteindre vos _ objectifs financiers. Examinons le cas de Jean Tremblay et de Jeanne Dupuis, deux investisseurs fictifs dont la situation est néanmoins trés réelle. Jean est un agent de publicité agé de 48 ans dont le salaire annuel se chiffre 4 50 000$ par année. Il entend se retirer a l’ge de 65 ans mais n’est pas sir du montant dont il aura besoin pour maintenir son niveau de vie a laretraite. Il estégalement hésitant quant a l’endroit of il devrait investir les économies de 100 000$ qu’il a accumulées. Jeanne Dupuis, pour sa part, est ingénieur en électricité. Elle a 25 ans, est célibataire et gagne 40 000$ par année. Comme elle ne prévoit pas prendre sa retraite avant |’ Age de 65 ans, elle n’est pas certaine d’avoir a se préoccuper d’investir dans un REER. Examinons ces deux cas séparément. Premiérement, Jean doit tenir compte du fait qu’ a saretraite, il aura probablement besoin d’environ 70% de son salaire annuel pour vivre. Autrement dit, cela lui cofitera probablement environ 35 000$ par année pour maintenir son train de vie actuel. Ce facteur de «70%» est fondé sur des études qui démontrent que vos dépenses diminuent, en fait, de 30% a la retraite. (Toutefois, si vous désirez voyager ou vous payer certains loisirs, vous préférerez peut-étre ne pas tenir compte de cette diminution de vos dépenses). En supposant que Jean vive encore 20 ans a sa retraite, il aura besoin d’un montant total de 700 000$ en dollars d’ aujourd”hui. C’est 1a son objectif. Comment — l’atteindra-t-il? Cela dépend en partie de son age. Comme il est Agé de 48 ans, il est probable que Jean a remboursé une grande partie de son hypothéque et qu’il est relativement exempt de dettes, ce qui veut dire qu’il peut épargner et investir une grande partie de son salaire annuel pour se batir un capital deretraite. Je lui suggérerais de se fixer comme objectif des épargnes de 15 000$ par année et d’en investir la plus grande partie possible dans un REER, ce qui lui aidera a accroitre son capital plus rapidement, grace a accumulation a1’ abri de l’impét. Jean doit investir une somme importante en raison du peu de temps qu’il lui reste (17 ans). En supposant qu’il épargne 15 000$ par année et qu’il obtienne un taux de rendement de 12%, il pourra espérer maintenir le mode de vie auquel il s’est habitué. Quant a Jeanne, elle aurait tort d’ignorer ses besoins futurs — méme si sa retraite est éloignée, et ce, pour plusieurs raisons. Premiérement, elle n’a pas encore fait l’achat d’une maison et n’a pratiquement pas de dettes. Elle dispose donc d’un capital a investir. Deuxiémement, comparativement a Jean, il lui suffit d’investir un faible montant chaque année pour pouvoir accumuler un capital important en vue de sa retraite. Par exemple, si au: cours des 40 prochaines années, Jeanne investit 2000$ par année dans un REER et obtient un taux de rendement annuel moyen de 12%, elle aura accumulé un pécule de 1,5 million de dollars a1’ Age de 65 ans. Cela parait incroyable, mais il faut tenir compte du fait que Jeanne doit se préoccuper un peu ~ plus de! inflation que Jean, puisque le risque que |’inflation vienne gruger ses épargnes est beaucoup plus grand. Si, en méme temps, Jeanne profite de l’avantage qu’elle a de pouvoir laisser ses épargnes s’accroitre plus longtemps a1’ abri de l’impét, lerésultat peut s’avérer. extraordinaire. Le seul fait d’investir dans un REER ne peut compenser votre omission d’utiliser entiérement le temps dont vous disposez pour tirer parti des bienfaits de 1’ accumulation. A mon avis, Jeanne devrait songer a se fixer des objectifs financiers aussi élevés que possible. Elle peut se permettre de cotiser 2000$, voire méme 3000$ par année a son REER, sans que son mode de vie en souffre. Bien entendu, aprés avoir établi leurs objectifs de placement, Jean et Jeanne devront décider ot investir leur argent. On conseille fréquemment aux jeunes d’investir tous leurs avoirs dans des placements offensifs, de méme qu’on recommande souvent une extréme prudence aux investisseurs «dans la quarantaine). A mon avis, la solution consiste 4 prendre des décisions équilibrées en matiére de placement, quels que soient votre age ou vos objectifs. En somme, si votre Age et vos objectifs de | _ placement commandent la prudence, ne mettez pas tous vos oeufs dans le méme panier. Diversifiez vos placements afin de réduire votre risque et d’améliorer vos rendements. La méme régle s’applique aux investisseurs dynamiques. Sachez répartir votre risque. Les fonds communs de placement, qui vous permettent d’emblée de diversifier vos avoirs, constituent un bon choix pour la plupart des investisseurs, quel que soit leur age. Selon le fonds choisi, votre argent sera investi dans une gamme d’ obligations 4 rendement éleyé, dans des actions, ou dans une combinaison des deux. Votre age et vos. objectifs de placement vous aideront. a déterminer le type de portefeuille équilibré qui convient le mieux a votre situation personnelle. De plus, je vous recommande fortement de demander l’opinion ~ d’un conseiller indépendant lorsque viendra le temps de choisir votre placement REER. Jeanne et _ Jean seraient sfirement bien avisés d’en faire autant. *Frédéric Chalut est conseiller financier chez la Société RBC Dominion Valeurs mobiliéres ANNONCER dans c/EST PAyANnT ! 730-9575 - Fax: 730-9576 LE PROGRES, EDITORIAL Bonheur De plus en plus, le gouvernement canadien voit L’Asie comme la recette du bonheur économique. La tournée en Chine de Jean Chretien et des premiers ministres des provinces canadiennes et la conférence de l’APEC a Jakarta le précisent. Tous les pays installés sur les rivages de l’océan Pacifique semblent favorables a la création d’un marché économique commun, sauf la Malaisie qui s'est toujours opposée a une présence occidentale. C’est pourtant vrai que le commerce avec I’Asie est lucratif. Avec I’Indonésie seulement, il a été échangé prés de I milliard de dollars, cette année. Le pays qui a su prendre le virage commercial avec L’Asie est, sans conteste, l’Australie, sans doute grdce a sa proximité géographique. Toujours avec. l'Indonésie comme exemple (c’est aussi le pays d’accueil du sommet de l’APEC), l’Australie est la deuxiéme plus grosse ambassade de Jakarta, avec pres de 85 employés, alors que le Canada n’emploie qu’une vingtaine de personnes. Il semble, maintenant, utile pour le Canada de se tourner vers des marchés autres qu’ameéricains. Nous nous sommes souvent reposés sur nos lauriers, sachant qu’il y avait toujours option de commercer avec notre géant voisin du sud. Malheureusement, celui-ci n’est pas toujours en grande forme économique, rendant le Canada dipendans de la moindre fluctuation. Vancouver a un atout de taille, celui de la proximité par rapport aux autres villes canadiennes, mais aussi, posséde tout ce qu’il faut pour s’attaquer au marché asiatique: cours de langues, vols directs, etc... Espérons que nos entrepreneurs et financiers sauront faire preuve de clairvoyance. Pierre Longnus | LRA PROG GRES, Editeur Jacques Baillaut “Rédacteur en chef ...ssssesssssseessernseeees Pierre Longnus Administration et gestion ............ Sandrine Lejeune InfographisMe ......scccsescrnsecernseesssers Suzanne Bélanger Ouverture dujournal : 9h a | 7h, dulundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil. 1645, 5éme avenue Ouest, Vancouver, C.-B. V6} IN5 Tél. : (604) 730-9575 Fax : (604) 730-9576 Impression : Horizon Publications Fondé en 1994 par Jacoues Baillaut