12, Le Soleil de Colombie, 23 Juillet 1976 CHRONIQUE DU CANADA FRANCAIS Il y a le soi-disant French Power du cabinet fédéral. Tl y a aussi - ou plutdt il. devrait y avoir - celui du fonctionnarisme, plus spécialement celui duhaut fonctionnarisme, du SX (senior executive) selon le jargon anglais d’Ottawa. Les adversaires du Cana- da dénoncent avec virulen- ce le premier. Au sujet du second, ils gardent de Con- rart le silence prudent, et pour cause! Le Rapport annuel de la Commission de la Fonction publique pour 1974, nous apporte desprécisions in- téressantes sur ce French Power ou, plus exactement, cet English Power du fonc- tionnarisme fédéral. A la page 12 de ce document, un tableau nous donne la ré- partition du personnel de haute direction -SX et pos- tes de niveaux équivalents selon les ministéres, la langue et sexe. A la lumiére de ce tableau, on s’explique un peu le sort quia été fait 4 tel minis- tre canadien-frangais, fi- gure de proue du prétendu French Power du Cabinet. Sur un total de 1.614 hauts LE FRENCH POWER fonctionnaires, 248 sont francophones, soit 16%. Dans leur rapport, les commissaires affirment, - ~selon une base un peu dif- férente, que les Cana- diens-Frangais constitu- aient, en décembre 1974, 18.5% des hauts fonction- naires contre 12 ou 14% en 1964, années ot la Commission Laurendeau- Dunton remit son rapport sur le bilinguisme. Ilya un progrés, mais il reste une marge appréciable . entre la réalité 1974 et l’objectif A atteindre pour ‘fune égalité des chances’’. La répartition par minis- téres et commissions pré- sente un vif intérét. On constate que la proportion des hauts_ fonctionnaires canadiens-frangais décroit en raison de l’importance du ministére, en particu- lier de son rdle dans_ la vie économique. Ainsi, nous trouvons un haut fonc- tionnaire sur trois aux Ar- chives Publiques, trois sur quatre au Commissariat des Langues Officielles, dix sur dix-neuf au Conseil privé. -Par contre, les Cana- diens-Frangais ne sont SEEEEEEEEESEE TEETER ENTS = Le Coin du Traducteur 3 K SRELEEELELESELESESL ESTE **MENER LE DIABLE” - Cette locution familiére est un calque analogique (cf. mener la danse) de l’anglais TO RAISE HELL. Elle a pour équivalents, en francais: FAIRE DU BOUCAN DE TOUS LES DIABLES, FAIRE UN VACARME INFERNAL- DU CHAHUT - (FAUTE) Chaque fois qu’il était pris de boisson, il ME- NAIT LE DIABIE - (EXACT) Chaque fois qu’il était pris de boisson, il FAI- SAIT UN BOUCAN DE TOUS LES DIABLES - Observation: Cette expression est souvent confondue a- vec DONNER LE DIABLE - V. DONNER LE DIABLE - BRAINSTORMING - Définition: Réunion qui se déroule sous la direction d’un animateur, mais sans ordre du jour et dont l’objet est de faire jaillir, sans tenir compte de leur valeur, toutes les idées poisibles sur un sujet donné. Traductions proposées: CONFERENCE-CHOC CONFERENCE D’IDEES CREUSET A IDEES - **DONNER LE DIABLE”’ Cette locution familiaire vient de l’anglais TO GIVE HELL et signifie SEMONCER VERTEMENT - (FAUTE) C’était son 3éme retard consécutif, le patron LUI A DONNE LE DIABLE - (EXACT) C’était son 3éme retard consécutif: le patron lui A PASSE UN SAVON- LAVE LA TETE- L’A SE- MONCE - Observation: Dans l’usage, on confond ner et donner le diable’’ - souvent ‘*me- LIBRAIRIE FRANCAISE , LIVRES DISQUES MAGAZINES 1141 DAVIE, VANCOUVER 687-5936 Lendi ‘a Somedi [Oh o 18h Vendredi Wh % 2th plus que trois sur dix- huit 4 la Commission ca- nadienne des Transports, et neuf sur soixante-dou- ze au ministére de 1]’In- dustrie et du Commerce; douze sur quatre-vingt deux au ministére de la Santé Nationale et du Bien- Etre social, un sur treize au Travail. La palme re- vient au ministére de la Défense Nationale, avecun seul fonctionnaire cana- dien-frangais. sur vingt- six. Ce ministére aurait fait bonne figure en 1946, alors que notre représen- tation dans la fonction pu- blique était au plus bas et que nous n’avions pas un seul sous-ministre sur vingt. Que pensent nos amis an- glo-canadiens del’English Power au niveau des sous- ministres et autres hauts SX d’Ottawa. Pour notre part, nous estimons' cet English Power beaucoup plus réel et agissant que le French Power du Cabi- net. Nousnous demandons méme dans quelle mesure le premier neutralise le second. Le Conseil de la Vie Fran- gaise - PARLEZ GLOBAL < COMMODITIES EN FRANCAIS ‘avec M. A.C Racine 873-5411 -. Rés.:936-6877 Le mot du jour CHRONIQUE DE LANGUE par Louis-Paul BEGUIN - LA CABANE EST AUSSI UN LIT-ALCOVE - Je vous parlais, l’autre jour, de la résidence et de la cabane. Mais, sa- vez-vous que le mot .Ca- bane a désigné, en Nou- velle-France, une tout autre réalité que celle 4 laquelle on pense la plu- part du temps, c’est-&-di- re, une vieille maison en bois (comme Il’habitation misérable de la Sagouine, par exemple). . En effet, les habitants, nos ancétres, disposaient d’une piéce de mobilier qui n’existe plus et qu’ils désignaient du nom de CABANE.. C’était un meu- ble d’origine normande, que l’on pourrait appeler aujourd’hui un LIT - AL- COVE. C’était une sorte de cage de bois dont les traverses étaient fermées par des rideaux coulis- sants. Ce meuble variait selon les régions de la Normandie ot il était’ construit. Au XVIIé. Siécle, on re- trouve ce meuble au Qué- bec, et il est appelé caba- ne. Souvent, le nom cabane s’écrit avec 2 n: ‘‘une ca- banne de menuiserie et un cabinet avec sa_ cave de pieux-en terre’’, lit- on dans un inventaire é- crit en 1692. Ailleurs, on parle d’une ‘‘cabane A coucher’’, (dans un bail daté du mois d’avril 1698).. ee a ae om 2a i a neat sO Y 1) ‘JARDINONS avec Wilfrid Perron 200 ANNEES DE PROGRES DANS LE JARDINAGE Comme nos voisins du Sud fétent leur deuxiéme centenaire cette année et que nous recevons énormément de courrier d’outre- quarante-cinquiéme, le temps se préte bien aux félicitations a adresse des pionniers du jardinage sur le continent nord-américain. En 1776, ce n’était pas une petite affaire de cultiver les fleurs et les légumes. Il n’existait pas d’hybride, pas d’engrais concentré, pas de parasiticide, pas d’instrument aratoire motorisé. Les fertilisants consistaient en fumier de méme qu’en résidus forestiers. A l’excep- tion de quelques variétés dont on pouvait récupérer la semence au jardin méme, la plupart des semences étaient importées d’Europe et elles étaient de germination et de qualité douteuses. Leur succés était aléatoire. Il n’existait pas de grand catalogue, et les nouvelles des journaux sur les arrivées de semences étaient rédigées dans un style qu’on doit qualifier pour le moins d’imaginatif. Nous sommes bien loin de l’ére des colons. A l’époque, il fallait protéger de hautes clétures le jardin contre les ravages des cerfs, liévres, écureuils, ratons laveurs, et méme des ours. C’était toute une entreprise de veiller 4 la moindre plate-bande jusqu’aprés la floraison. (Nous éprouvons encore aujourd’hui certaines difficultés a tenir les animaux a l’écart du jardin.) C’est seulement dans les plus vieilles des villes que le jardinage fut vraiment un simple passe-temps de bourgeois. Chaque colonie avait son élite économique et sociale qui cultivait les jardins de fleurs et de fines herbes a la fagon recherchée des Européens de I’heure. Les bons jardiniers étaient si rares qu’on devait payer des salaires élevés pour attirer des architectes et jardiniers paysagistes d’Angleterre et d’Ecosse. Chez le commun des mortels, le jardinage se bornait essentiellement a la production des aliments et des fines herbes. On se limitait 4 quelques espéces de fleurs pour égayer les abords immédiats de la maison. y CE QUI S’EST PASSE DEPUIS 1776 Plusieurs des jardiniers embauchés en Europe ont opéré des merveilles au domaine des fleurs et des légumes depuis leur arrivée en Amérique du Nord. Il s’est trouvé des créateurs d’hybrides parmi ces horticulteurs venus au Nouveau Monde, et ils ont travaillé ferme a créer des fleurs et des légumes plus robustes, plus rustiques. On connait la légende de John Chapman, surnommé Johnny Appleseed, qui semait des pommiers partout ou il s’arrétait dans ses pérégrinations a travers les Etats-Unis. J’aime bien aussi Vhistoire de Lupin qui, arrivé a Halifax et ne pouvant trouver de transport pour Yarmouth, fit le trajet a pied sur la rive nord en propageant chemin faisant les magnifiques lupins de Russell. Le jardinier amateur ou commercial d'aujourd’hui profite énormé- ment de ce qu'on a accompli au Canada et aux Etats-Unis. Ainsi, les engrais, insecticides, fongicides et herbicides, inconnus a l’époque des colons, secondent de nos jours a peu pres tous les jardiniers amateurs des deux pays. Toute plantea besoind éléments nutritifs, et c’est Vhomme qui doit les fournir. Les engrais Vigoro pour les pelouses et jardins existent depuis plus d'un demi-siecle, . précieux appoint a la production végétale. Les rosiers sont a@ leur mieux quand ils bénéficient de l’engrais spécial Vigoro pour rosiers, &@ base organique de balle de riz. Les legumes que vous avez semés ou plantés produiront a la hauteur de vos espérances grace au Vigoro rose. Est-il une ville ob on ne cultive pas les légumes, fit-ce sur le balcon d’un appartement ou dans une jardiniére? Quand on songe a ce qu’il en cofite pour cultiver une douzaine de plants de tomates, prometteurs d’une récolte abondante, on ne doit pas oublier que ces plants ont besoin d’étre arrosés et nourris. Vous avez l’eau, mais c’est Vigoro qui a crée et introduit l’engrais spécial pour les tomates. Sa base organique assure une meilleure croissance aux plants que vous avez mis en terre. ESPECES PLUS PRECOCES, PLUS RESISTANTES Quand on repasse les deux siécles écoulés depuis 1776, on se félicite de pouvoir choisir aujourd’hui dans des catalogues de semences superbes parmi des centaines de variétés, certaines inconnues a Pépoque coloniale. Ces semences sont le fruit du travail de pionniers qui ont senti le besoin de plants nouveaux, de production plus rapide. On posséde déja des plants résistants a la maladie, et nous en aurons bientét qui résisteront aux insectes, ce qui sera un progrés renversant. Pouvez-vous cultiver aujourd’hui un jardin colonial? Sirement. Faites simplement comme la femme du colon d’autrefois: recueillez les graines et semez-les, mais ne vous attendez pas a voir germer les semences d’hybrides que vous aurez ramassées: elles ne se reproduisent pas plus que les mules. Méme si vous préparez un jardin colonial, il est toujours bon de semer des fines herbes comme le romarin, le thym, le fenouil, le cresson, le persil et la ciboulette. Toutes ces espéces ont leur place au jardin, et les fins cordons bleus en font usage dans le monde entier. Certaines sont connues depuis l’antiquité pour leurs vertus médicinales. Ainsi en est-il de la ciboulette. Les Chinois d’il y a deux siécles et plus s’en servaient comme antidote contre certains poisons. La ciboulette est rustique, méme dans les régions trés froides, et elle se cultive bien a partir de la graine. C’est une espéce vivace qui aime les sols riches et bien fertilisés et qui préfere le plein soleil. La menthe, mentionnée dans la bible, s’employait tout comme aujourd’hui. La culture des fines herbes a peu changé depuis l’époque coloniale et les premiers colons. Pour juillet, rappelez-vous donc que les rosiers oni besoin d’étre fertilisés, que les tomates ont besoin de fertilisants et d’eau, et que les autres plantes cultivées pour la table bénéficient nettement d’un appoint de Vigoro rose le long des rangs, source des principes ee quw il leur faut pour produire la nourriture dont vous avez esoin. :