Ce qu’il y a de plus fas- cinant A la Galerie d’Art de Vancouver, c’est la variété des expositions qu’elle offre au public. Peinture moderne ou traditionnelle, sculpture souvent avant-garde, pote- rie, musique, théatre, etc. Mais ce que la Galerie offre surtout c’est un monde d’idées ! Elle accueille 1’ avenir et l’art de demain sous toutes ses formes sans étroitesse d’esprit, chéris- sant avant tout ‘‘le moyen d’expression’’ sans pour cela rejeter le passé. Elle Sait se pencher avec intérét et tendresse sur l’héritage du passé. Depuis le 21 novembre la galerie offre une exposition de poterie. Poteries aux for- mes douces et arrondies que l’on aenvie de caresser, dont on voudrait sentir les cour- bes douces aux creux des mains. Lorsqu’on parle de poteries on imagine qu’el- les puissent étre stylisées, élégantes, fines, pourvues de décorations artistiques. Mais si l’on parle des pote- ries de John Reeve, il faut employer un autre langage et plutét parler de ‘‘Rusti- que’’, de ‘‘chaud’’, parler surtout de formes. Car John Reeve. semble porter plus particuliérement son atten- tion A la forme. Ses pote- ries sont presque toutes dé- pourvues de décorations, j’ oserai dire qu’elles sont nues ! Et ceci au plus beau sens. du terme car enfin les lignes, les formes se re- trouvent partout et ne sont- elles pas éternelles ‘ Duplus profond des temps, l’humain a modelé de ses mains la glaise pour en faire sortir des objets utiles, nécessai- res et a la fois artistiques. Quand on regarde les pote- ries de ~John Reeve, immé- diatement on pense 4 la ter- re. Un quelque chose du ‘‘terroir’’? émane de ses oeu- vres, un quelque chose qui évoque 1’éternel lien entre homme: et la terre. Ses oeuvres sont étonnantes en ce sens qu’elles nous sur- prennent par leur ‘‘touche moyennageuse’’? qui n’évo- que ni la fragilité nila dé- licatesse mais plutdt la ro- bustesse, la rusticité. Ses oeuvres semblent étre 14 depuis toujours, ayant tra- versé les f&ges sans subir de dommages. Si l’on peut parler de pré- sence A propos de poteries, j’aimerais qualifier les Isiennes de familiéres, de confortables. On est a l’aise avec la poterie de John JOHN REEVE Reeve, ce n’est plus l’objet d’art que l’on se contente de regarder, d’admirer, mais plutot celui que l’on a envie de posséder, de toucher, dont on veut faire usage qui de- vient part de vous-méme. Souvent on a la sensation que notre environnement est dominé par les formes angu- laires, aigués, arides ; il est donc doublement agréa- ble de découvrir la douceur des formes rondes. On aimera, ou on n’aimera pas l’exposition de John Ree- ve... certains, peut - étre, penseront qu’ils auraient ai- mé trouver un peu plus le goftt du risque dans ses oeu- vres... les amateurs de flo- ritures seront sans doute dé- ¢us ; par contre, pour beau- coup d’entre nous, ce sera une surprise agréable ! Si 1’?on peut dire que dans notre monde sipersonnel de l’ima- gination on associe parfois les couleurs, les formes 4 une certaine époque, ou 4 certaines personnes, nous pouvons affirmer ici que la simple vue d’un pichet ou d’une assiette ‘‘calotte’’ rappelle fortement la poé- sie de Claudel dans ‘‘1l’an- nonce faite 4 Marie’’ ou .en- core celle tellement virile de Charles Péguy. En somme, une exposition & voir qui va _ peut-étre convaincre les sceptiques que. las Galerie Art. de Vancouver n’est pas seule- ment un endroit ot l’on ex- pose du‘‘modern stuff’? mais bien toutes sortes d’objets .d’art et cela sans idées pré- concues. Mentionnons que John Reeve aprés avoir passé quinze ans en Angleterre enseigne 4 la ‘*Vancouver School of Art?’ Son exposition 4 la galerie d’art durera jusqu’au 31 décembre. RETROSPECTIVE DES OEUVRES DE MAXWELL BATES 1921-1971 La ‘*Vancouver Art Gal- tery.” présentera une rétrospective des oeuvres de Maxwell Bates 4 partir du 5 janvier. Cette exposi- tion sans doute la plus com- préhensive jusqu’A ce jour des oeuvres de Bates com- prendra des peintures 4 I’ huiles, des estampes ainsi que des aquarelles, toutes s’échelonnant sur une pé- riode de cinquante ans. Bien que Bates ait passé 15 ans de sa vie en Angle- terre, la plupart de ses oeu- vres ont été réalisées au Canada. Il serait difficile de classer son style comme ap- partenant 4 tel ou tel genre. Tantdt il semble tendre vers l’expressionnisme alle - mand, tantdt certaines de ses oeuvres paraissent avoir da- vantage en commun avec cel- les de Picasso. Mais dans tous les cas sa maniére de voir est tout 4 fait per- sonnelle. Bien que l’on soit tenté de voir Bates en tant - que peintre des situations humaines, il est également peintre paysagiste et les deux aspects de son talent seront représentés au cours de cette exposition au moyen d’images exprimant la satire, l*’humour fantasque, le lyrisme et parfois une certaine puissance. Nous pouvons dire que les oeuvres de Bates sont le reflet de sa nature honnéte et profonde également pour- vue d’une certaine rigueur intellectuelle. oe a | Sia | : Marionnettes - 1965 . Maxwell Bates aprés avoir passé la plupart de sa vie A Calgary, vit actuellement 4 Victoria. L’exposition de ses oeu- vres A la Galerie d’Art du- rera jusqu’au 9 janvier. SOLUTION: \ - APPEL D’OFFRES CANADA | MINISTERE DES TRANSPOR - SERVICES AERIENS DE LA REGION- PACIFIQUE Les soumissions cachetées, adressées au soussigné, 739 West Hastings, Vancouver 1, .C.B., marquées ‘‘Soumission pour la Tour ASR 803 (phase 3) & l’aéroport international de Vancouver, seront regues jusqu’A 3 heures de l’aprés-midi (heure avancée du Pacifique) le 4 janvier 1973. La phase 3 comprend : métal varié, escaliers métalliques, toiture, feuille de métal, cloisons de béton, peinture, climatisation par le toit, unités d’ échappement, plomberie et écoulement. On peut prendre connaissance des plans, spécifications et formules de soumission au bureau de 1’Ingénieur de Construction Régional,739 West Hastings, Vancouver I, C.R. et obtenir des copies sur dépdt d’un chéque bancaire visé, de $ 25.00 -4 ordre du Receveur Général du Canada. Les plans et spécifications seront également exposés 4 l’Amalgamated Construc- tion Association of B.C., 2675 Oak, 4 Southam. Building Reports, 2000, 12é6me avenue Quest, les deux A Vancouver, et l’Industrial Construction Centre Ltd., 2430 Willingdon ave., Burnaby, C.B. Téléphone 666-3568 J. A. Lenahan, Administrateur Régional de la Région Pacifique Administration Canadienne des Transports Aériens LE SOLEIL, 15 DECEMBRE 1972, XIII