{ aon 2a ~ OM i, 14— Lis Bedell So Calimshlo, vended 27 octobre 1962 eta ttt nN a fatal L’église abbatiale Westminster 4 Mission Les Bénédictins 4 Vancouver Ici, nous aurons une pers- pective s'étendant sur 40 an- nées d’activités en notre pro- vince. D'abord, un certain recul, en signalant la traversée de l'Europe en Amérique, en 1840, de moines bénédictins envoyés de l’ancienne Abbaye d’Engelberg (Suisse) a l’Ab- baye du Mont Angel (Oré- gon), puis l’envoi a partir de cette derniére a I’Ile de Van- couver, sur la demande ex- presse de son Evéque Alexan- der Christie. Des années durant de nom- breuses tractations eurent lieu, qui n’intéresent prati- quement pas notre narration. A la suite de l'incendie qui ravagea l'Abbaye Mont An- gel, et en attendant sa longue période de reconstruction, des moines bénédictins vinrent a Vancouver, le 13 septembre 1989, sur la demande de l’Archevéque Duke, de la Cathédrale du Saint-Rosaire, rue Dunsmuir. En janvier 1940, un ter- rain de 24 acres fut acquis " dans la localité de Deer Lake ’ (Burnaby) prés de la Prison d’Oakalla. L’édifice bati fut le Prieuré de Westminster, jusqu’en 1948, quand le Saint Siége, ‘sur la demande de l’'Abbaye Mont Angel, l’éleva a un statut indépendant, le Pére Eugéne Medved, le premier prieur et supérieur. En janvier 1953, le Pape Pie XII lui donna ie statut d’ab- baye, sous le nom de. St. Joseph de Westminster, le Prieur Medved devenu abbé a la suite d’une consécration a la Cathédrale du St. Rosaire. Seize mois plus tard, aprés cette élévation en Abbaye, et treize années d’activités reli- gieuses a divers paliers en cette localité, la Municipalité de Burnaby expropria ce com- plexe bénédictin pour édifier son “Heritage Village”, une reconstitution d'un village-ty- pe des temps désormais révo- lus, pour touristes et visiteurs. Il fallait aller ailleurs, oui, mais ov? Les Bénédictins 4 Mission City _ Les Bénédictins se replia-. rent a Mission City, a 50 kilométres de Vancouver, sur une élévation d'un terrain de 200 acres, dénommée Mary- Ann Hill, dont le Pére Bede, un Bénéedictin qui en avait fait l’acquisition, dit-on, avec deniers Marie Immaculée, venus de France, Belgique, Alsace, etc., conduits par le Pére Léon Fouquet, suivis de nom- Vhistoire de cette glorieuse tion, puis celle pré- te des Anglophones l’éclipsa, allant méme a nous chicaner Sos eas de notre belle La veille de Nol "1954, le complexe en partie édifi¢, car il y avait une planification étalée sur 20 années pour f’achever, comprenait l'Abba- .ye, le Séminaire de Christ- Roi, le couvent des moines, le ‘réfectoire qui devait servir également de chapelle, jus- qu’a ce 5 septembre 1982 a la cérémonie de la grande Eglise Abbatiale décrite au début de cette narration, on y ajouta le campanile Mémorial Pfitzer. Le principal architecte de cette oeuvre grandiose a été le Pére Bede, bénédictin, alors de 62 “ans,” trés- grace a ses connaissances tech- niques et ses moyens finan- ciers, dont nous indiquerons ci-aprés l’origine. Grande figure, nous nous penchons maintenant sur la prodigieuse vie de cet homme, pas comme les autres, actuel- lement 4gé de 90 ans, que nous avons connu en novem- bre 1977 et recu son ouvrage portant son autographe, qui constitue son autobiographie, intitulée “A Rebel from the Riches” Edition Alba Books, Canfield (Ohio) duquel nous avons tiré de larges extraits de ses 120 pages. ‘Qui est le Pere Bede? tun et Frances Reynolds, le dernier d'une famille de sept enfants. Pére attaché au Ministére de l’Agriculture, étant atteint de la maladie de Parkinson a 42 ans, son médecin lui conseilla le climat tempéré de _la Galifornie; il choisit \Pasa- dena, prés de Los Angeles, ot il acheta une orangeraie de 12 acres; Kenyon avait presque 3 ans. : Cette famille Reynolds était fonciérement —attachée a l’Eglise Protestante Episcopa- lienne, fidéle a son rituel dominical et le reste, d’au- tre part une aversion mor- bide envers la Foi catholique, disant que les immigrants catholiques sont a demi dan- . qu'ils ont trahi les paroles du Christ. Pourtant, un jour passant devant une église, la famille y | pénétra pour la premiere fois de sa vie, étonnée de la grande dévotion des fidéles, disant: Ils ne sont pas si dangereux que cela. A 17 ans, Kenyon entama des études d’ingénieur-méca- nicien, puis on lui trouva un emploi 4 $4.00 par jour, pour dix heures de travail dans une mine d’argent et d'or au Nouveau Mexique.: En 1911, son frére ainé, Graham, quitta l’Eglise Epis- copalienne et embrassa la Foi catholique au désespoir de la famille, pis encore, il devint prélat 4 New-York. Kenyon eut des mots durs, refusa de le suivre dans cette voie, mais lui garda l'affec- tion fraternelle, tout en pen- snt: Comment a-t-on pu le “truquer”, probablement des forces obscures. La réaction du pére: Il vaut mieux mourir bon catholique que mauvais protestant. A 20 ans, Kenyon voulut poursuivre des études supé- rieures, il entra a 1l’Univer- sité de Californie-Berkeley; ‘son compagnon, Earl War- ren, le futur Juge de la Cour Supréme des Etats-Unis et Matt Hazeltine, le futur céle- bre champion de histoire du football. Amour 4 premiére vue Par hasard, Kenyon fut invité a une soirée-dansante d’une société de bienfaisance et fit la connaissance de la présidente Patricia Pfitzer. a premiére vue ou celle du coup de foudre, il l’eut... Du cété, Patricia, une impression assez obscure, prise par ses occupations de présidente. Kenyon prit courage, lui téléphona le lendemain et il fut stupéfait d’apprendre qu'elle était catholique, un terrible choc. Il se dit: Pour- quoi ceci doit-il m’arriver, 4 moi. Il ajouta: Si elle était malade, infirme, cela se soi- gne, mais catholique, jamais, comme mon frére Graham, le prétre. Il voulut raccrocher, mais non, la conversation conti- nua, décidé dorénavant de prier pour sa conversion qu'il jugea inévitable. Quelle pré- tention pour ce jouvenceau. . La famille Pfitzer demeu- rait en face du campus de l'université, Kenyon ne tarda -pas a étre un des familiers, ce qui l’'amena a envisager le mariage, décidément c’était un homme décidé. Le pére Pfitzer, en conver- _ sant, lui souligna les dangers Kenyon avait vaguement entendu l’expression: l'amour” sur’ le” plan ‘religieux “des unions mixtes. Kenyon reprit contact avec son frére Graham, le prélat, pour obtenir des conseils, comment agir au sujet de cette question: il lui recom- manda de se mettre en rap- port avec des curés de sa région. De son cédté, Patricia Pfitzer, qui n’avait eu pleine connaissance de la foi catholi- que qu’a l’age de 13 ans, dit a Kenyon qu’une union ne se- rait possible qu’aprés qu'il eit son dipléme d'ingénieur des mines, soit en 1915, a 23 ans, et un emploi dans des compa- gnies pétroliféres. Kenyon se pencha, mais avec une certaine réticence, sur la foi catholique, en visitant souvent le Pére O’Kel- ly, attaché a l’Eglise Saint-Au- gustin, de Bekerley. Le mariage Kenyon-Patricia Le 18 novembre 1915, le. nouveau Code de la Loi Cano- nique de l’Eglise Catholique permettait 4 Kenyon de se marier sans assumer de pro- messes futures ou une dispen- se. Le mariage eut lieu: la famille Pfitzer et leurs invités n’avaient jamais vu un prétre officier, Une lune de miel de 9 jours. Les Etats-Unis en guer- re, Kenyon est réformé de Yappel sous les drapeaux: raison, pieds plats, lorsqu’il grimpait allégrement des montagnes et des monta- gnes... mais c’était une chan- ce divine. Grace a l’extraordinaire dé- veloppement de l'industrie au- tomobile et les besoins de _ Veffort de guerre, les compa- gnies pétroliféres faisaient des affaires d'or, il en tira profit. Le 24 juin 1926, a 34 ans, aprés onze années de mariage, il eut le “grand frisson”, étre millionnaire, lui, le travail- leur a $4.00 par jour, pour 10 heures. En 1927, décision de mener une vie de millionnaire, soit des loisirs et des voyages; comme début, le tour du monde a partir de 1’Extré- me-Orient, puis l’Egypte, voir les trésors du Pharaon Tout- An-Khamon, récemment dé- couverts en 1923 par Howard Carter, la Haute- te et ses Temples, la Vallée des Rois, etc. Ensuite, traversée du Canal de Suez, le Désert du Sinai, Jérusalem. Au Saint-Sépulcre, le cou- ple fut étonné d’apprendre Vhostilité des Arabes envers les immigrants juifs, comme les rivalités entre les diverses sectes chrétiennes au sujet de la garde de ce Lieu-Saint, construit au IVe siécle par Sainte-Héléne, mére de l’em pereur Constantin, dont les clés de l’entrée sont entre les mains de tiers, la famille musulmane Ansari, parce qu’aucune secte n’a confiance en l'autre. Depuis 1’Etat d'Israél, ce protocole est-il toujours en vigueur? Kenyon, toujours ‘protes- tant épiscopalien, eut un sen- timent de honte de constater cette désunion, ces animosi- tés au Saint-Sépulcre, comme d’ailleurs a la Grotte de la Nativité a Bethléem, par ceux qui se disent chrétiens. L’opiniatreté de Kenyon Reynolds Kenyon avait toujours en vue la question de convertir sa femme a sa propre foi; il ne laccompagnait jamais a la messe dominicale ou autres pratiques religieuses; toute- fois, il le signale dans son ouvrage “A Rebl from Riches” il était impressionné de voir les fidéles sortir de l’église, le visage radieux reflétant une joie intérieure. Patricia disait 4 son mari: Comment des églises ont-elles pu étre fondées en marge de celle du Christ, qui fut la seule en existence? Réponse de Kenyon: c’est la hiérarchie corrompue du XVIe siécle qui a trompé le peuple et les _ promesses du Christ. Il reconnaissait cependant que ses connaissances en ma- titre religieuse n’étaient pas trés étendues, les théologiens protestants ont di prendre en considération ces aspects. Au cours de leur voyage en Europe, Kenyon et Patricia virent l'arrivée triomphale de laviateur Charles Lindbergh a Paris. ‘La mort de Graham | Le frére de Kenyon, le prélat catholique. Graham, qui avait passé quatre années a l'Université d’Oxford (An- gleterre) puis a l'Université de Paris, afin d’étre professeur a l'Université Catholique d’Amérique, eut de sérieux ennuis de santé: les médecins consultés lui conseillérent de quitter New-York pour le doux climat de la Californie. Il finit a Escondido, 1a ov le célébre Lawrence Welk que nous voyons sur le petit écran, a aménagé un centre touris- tique de premier plan sur sa propriété. Graham se contenta d'une petite cabane a Camel Rock, Kenyon qui n’acceptait pas sa conversion, venait le voir et le réconforter, malheureuse- ment Graham n’arriva pas a résister aux ravages de la sténose de son aorte, qui lui furent fatales. Il rendit son dernier soupir dans les bras de son frére. Patricia fut bouleversée par le fait que dans cet endroit éloigné il ne put recevoir les derniers sacrements de 1’égli- se, surtout lui, un prélat. Le fléchissement de Kenyon Au fur et a mesure de ses entretiens avec le Pere O'Shea, il recut des réponses convaincantes a ses questions et comprit mieux la doctrine exprimée dans le cathéchis- me. Des mois et des mois d’étu- des, d’hésitations, de ré- flexions, a l’insu de Patricia, il confirma au Pére O'Shea sa décision d’embrasser, en plei- ne connaissance de cause, la foi catholique. Il crut surprendre i en lui déclarant sa- cee ay ‘mais, intuition de femme, elle s'était déja rendu compte de™ son lent cheminement vers la conversion. Le 29 juin 1933, a 41 ans, ce fut le baptéme, la confes- sion, confirmation, premiére communion de celui qui avait, comme toute sa famille, une certaine aversion envers la “gent” catholique. Randonnée en Colombie britannique Kenyon et Patricia se rendi- rent a l’Abbaye Mont Angel (Orégon). Ce fut le premier contact avec des Moines Béné- dictins et avec le Pére Eugéne Medved, qui devait devenir le Supérieur du Prieuré de West- minster, 4 Burnaby (C.B.). Avec des amis, ils se rendi- rent ensuite aux Iles de la Reine Charlotte pour la péche au saumon Cohoe; au retour, au Prieuré Westminster, dans leurs nouveaux locaux situés a Burnaby. Comme il n’y avait pas encore la cléture, ils purent coucher dans la cham- bre des hétes, l’ancienne rési- dence de Buscombe, actuelle- ment le Musée d’Art de l’Heri- tage Village. Kenyon, dans son ouvrage autobiographique, signale: Qui aurait dit que dans cing ans et trois semaines, j'aurais a frotter le plancher de cette salle de bain. La semaine prochaine: LA MALADIE INTER VIENT Au programme: La Francophonie and You Jeudi 21 octobre a au Cable 10 - Vancouver La Francophonie & You est de retour Le Jeudt 21 octobre 2 19h00 La Francophonie & You vous donne rendez-vous au canal 10 de Vancouver . Reportage sur l’Auberge de Jeunesse de Vancouver . Entrevue avec le directeur-adjoint du bureau régional di Secrétariat d’Etat a Vancouver, M. Robertson. . Portrait des comédiens Chantal Baril et Charles Migneault dans la piéce “Les Nuits Blanches” . Un regard sur Montréal, ville souterraine 19h00