gaia = A3 - Le Soleil, janvier 1994 a péche — een Se Om ate gee nae I! sous la slace Une grande partie du Canada, tous les hivers, est recouverte de neige. C’est une période de réjouissance pour les petits et les grands qui aiment les sports d’hiver. Parmi ceux-ci, on retrouve la péche sous la glace. Le Canada est probablement I’un des meilleurs endroits au ‘monde pour pratiquer ce sport. Il y a environ 3000 kilometres de territoire, de l’est a l’ouest du pays, ou l’on peut pécher sans danger sur une bonne épaisseur de glace. Certains poissons, comme le brochet et la lotte, sont méme plus savoureux en hiver! Il faut dire que pécher sous la glace n’a pas toujours été considéré comme un sport. Jadis, cela signifiait que l’on pouvait. consommer de Ia nourriture fraiche méme pendant la saison froide. Les techniques de péche sous la glace Avant d’aller pécher le poisson sous la glace, il faut se vétir chaudement, car l’attente peut étre longue avant qu’un poisson ne morde. On peut se mettre a l’abri, soit a l'aide d’un paravent, soit dans une petite cabane en bois. II faut toujours verifier l'epaisseur de la glace, qui doit avoir un minimum Les débuts de la péche sous la glace au Canada : Les Amérindiens et les Inuits connaissaient la péche sous la _de commencer a pécher. C’est un bon moyen pour deéter- miner quelle technique de péche on va utiliser, selon le besser F de 10 centimétres d’épaisseur, avant de s’y aventurer. II glace longtemps avant que les premiers colons arrivent d’Europe. est préférable de pécher trés tat le matin (parfois méme la nuit), car il parait que le poisson se laisse prendre plus facilement a ce moment. II faut tout d’abord faire un trou dans la glace, généralement a l'aide d’une scie ou d’une vrille. Ensuite, il faut retirer les petits morceaux de glace qui flottent a la surface de l’eau pour que le trou soit bien dégagé. II peut étre trés utile d’observer les poissons avant nombre de poissons que l’on voit et selon leur grosseur. Pour réussir a les voir, il suffit de s’accroupir a coté du trou et de se plonger dans la noirceur, en se recouvrant d’une couverture épaisse, par exemple. Il y a plusieurs techni- ques de péche sous la glace. Les Amérindiens et les Inuits utilisaient parfois des harpons pour capturer les poissons. Les filets et les «coffres» sont également tres pratiques. Evidemment, la technique la plus employée est la péche a la ligne. || s’agit de tendre une ou plusieurs lignes dans les trous que l'on a faits dans la glace et de patienter. On peut méme installer une canne a péche sur un support, a cété du trou dans la glace. Ainsi, on n'a qu’a surveiller les mouvements de la canne a péche, qui penchera si un poisson mord a I’hamecon. II suffit alors de le sortir de l'eau. Les meilleurs appats sont les petits poissons, les vers, les larves, le foie de porc gelé ou les grains. II semble Les hivers étaient trés rudes et la survie des tribus dépendait de la chasse et de la péche. Le gibier était souvent plus difficile a trouver enhiver, mais onn'avait qu’a briser la glace des lacs ou des rivieres, a l'aide de pierres ou d’os taillés en pointes, pour pécher. Les Amérindiens et les Inuits tendaient des filets ou péchaient a la ligne sous la glace. Ils attrapaient les petits poissons simplement en mettant un appat au bout de leur ligne. Quant aux gros poissons, ils étaient attirés a l'aide d’appats pour ensuite étre harponnés. || fallait étre rapide! Une fois les premiers colons arrivés au Canada, les Ameérindiens vi- vant a proximité des nouveaux campements ont vite fait de décou- vrir Putilité et la so- lidite des hame- gons meétalliques, des fils a péche en nylon, des mouli- nets et des cannes € péche employés par nos ancétres. La péche sous la glace allait désor- mais étre plus sim- que les poissons raffolent de tout cela. Les petits poissons de Noél Le poulamon, ou «petit poisson des chenaux», est un pois- son d’environ 30 cm de long. II revient toujours frayer dans l'eau douce du fleuve St-Laurent et de ses affluents vers la fin du mois de décembre, d’oU son surnom de petit poisson de Noél. Pendant le temps des Fétes, l’atmos- phere est aux réjouissances, méme quand on va a la pé- che! On peut voir de vérita- bles villagesse dresser sur les lacs et riviéres gelés du Québec. On y installe des quantités de petites et de grandes cabanes en bois de toutes les couleurs. C'est a l'intérieur de ces maisonnettes, chauffées par un poéle a bois, que I'on fait un trou dans la glace pour pécher le poulamon, habituellement la nuit. Certains le péchent a la ligne, avec un appat, tandis que d’autres emploient une technique rapide et efficace: ils péchent le poulamon al’aide de «coffres». Qu’est-ce qu’un coffre? II s’agit d’une grande boite, dont un cété est ouvert, que l'on descend dans l'eau pour recevoir les poissons. Comme un grand nombre de poulamons remontentle courant pour aller frayer, certains d’entre eux se retrouvent prisonniers dans le coffre, dont ils ne peuventsortir. Aprés un certain temps, les pécheurs n’ont qu’a Un poulamon _ remonter le coffre, qui est plein! ple a pratiquer Un Inuit péche a la ligne sous la glace. Que péche-t-on sous la glace? La péche d’hiver est trés diversifiée. Selon l’endroit o!l’on se trouve au | Canada, on peut pécher des poissons de toutes les sortes et de toutes les tailles. A l'exception des jeunes anguilles et des barbotes, qui semblent passer I’hiver enfouies dans le sable ou la vase, on peut pécher presque tous les poissons d’eau douce que!’on attrape habituellement pendantles saisons plus chaudes. Le poisson le plus imposant est sans doute le requin du Groenland, qui peut mesurer plus de trois métres de long. Ce n'est pas une espéce trés recherchée au Canada, mais les habitants du Groenland et dela Norvege l'apprécient pour son huile et son cuir. Le brochet, la perche, I’éperlan, la truite, l'omble chevalier et l'esturgeon sont parmi les poissons les er appréciés ici, avec les poissons de la famille des morues, dont le poulamon fait partie. La as en hiver? Pourquoi set Lapéche sousla glace, aufil des générations, s’est transformée. D’une activité dont dépendait la survie des gens pendant les longs hivers canadiens, elle est deve- nue un Sport apprécié de tous ceux qui aiment le grand air. Pour certains, elle est également une féte. Par exemple, a Sainte-Anne-de-la-Pérade, au Québec, on organise un carnaval sur la riviére quand s’ouvre la saison de la péche aux poulamons. C’est un bon moyen de joindre|'utile al’'agréable! Sile coeur vous en dit, allez un bon matin pratiquer ce sport en famille, vous y prendrez sirement plaisir. Soyez prudents et bonne péche! Deux Inuits sortent un requin du Groenland hors de l'eau