Dans I’avion ministériel... Le bilinguisme a le mal de I’air! OTTAWA (APF): La plus grande ironie du _ dernier Sommet de la Francophonie de Dakar, aura été | ‘incapaci- té pour la délégation cana- dienne et les journalistes qui prenaient place a bord de l’avion du premier ministre de se faire servir... en francais! Francophonie ou non, le personnel militaire de l’avion Boeing 707 mis a la disposition du premier mi- nistre Mulroney, rebaptisé CC-137 par les Forces armées canadiennes, était incapable de s’exprimer dans la langue de _ Moliére. Pendant tout le. voyage Ottawa-Dakar, Dakar-Bruxel- les pour le Sommet de VOTAN, et Bruxelles-Ottawa, les hétesses de l’air ont militairement servi les voya- geurs en anglais seulement, méme s'il était évident que la majorité des passagers s’ex- primaient en frangais. Le directeur des tournées au Bureau du _ premier ministre, Luc Lavoie, n’a pas voulu commenter la situation lorsque interrogé a Bruxelles parle journaliste de |'APF. M. | Lavoie s’est contenté de dire que sa tache se limitait a commander un avion pour le premier ministre auprés de la Défense nationale, qui assi- gnait de son cdté le personnel militaire nécessai- re. Des journalistes habitués a couvrir les déplacements du premier ministre a |’étranger ont indiqué a l’APF que c’était la premiére fois, a leur connaissance, que le bilin- bord de l’avion transportant le premier ministre. Cette incongruité n'est pas passée inapercue aux yeux Guy Matte, qui justement avion a titre de membre de la délégation canadienne. «C est certain que ¢a été une erreur de jugement et si c'est la pratique habituelle au niveau de l’avion du premier ministre, je pense que la Défense nationale devrait S ‘arranger pour que!l‘avion du premier ministre refléte le bilinguisme du pays». M. Matte a l'intention de déposer une plainte au Commissariat aux langues officielles a titre personnel car, dit-il, ce n’est pas la FFHQ qui a été lésée dans ses droits, mais un citoyen. «ll faut que je pose le geste parce que je suis ‘citoyen canadien, pas parce que je suis président de la FFHQ». Le journaliste de |’APF a déja déposé une plainte a titre de «citoyen canadien». de mettre a |’épreuve la guisme n’était pas respecté a’ du président de la FFHQ, | prenait place a bord de cet]. Une fagon comme une autre | Accord du lac Meech _— Mulroney passe a l’offensive Le premier ministre canadien en appelle directement a la population du Nouveau-Bruns- wick et du Manitoba, de méme qu’aux législatures de ces deux provinces, et demande de dire oul au Canada et au Québec en soceptent PAccord du lac Par Yves Lusignan «Joignez-vous au Parlement du Canada et aux huit autres provinces pour accueillir le retour du Québec. Joignez-vous anous pour faire de |’Accord du lac Meech une réalité nationale. L'avenir de votre pays est maintenant entre vos mains», a lancé M. Mulroney au Néo- Brunswickois et aux Manito- bains, lors d'un discours marquant le deuxiéme anniver- sairede la signature de |’Accord du lac Meech. Alors que |’entente constitu- tionnelle du lac Meech qui reconnait que le Québec forme une société distincte craque de partout sous la pression du Nouveau-Brunswick et du Mani- toba, et que pointe a !’horizon l’échéance de juin 1990 fixée par Ottawa pour ta’ relcatten “ae l'accord par toutes tes prov ces, Brian Mulroney ac icidé passer a l’offensive. Prenant la parole devant les membres du Confederation Club d’Ottawa, M. Mulroney a soutenu que |l’Accord du lac Meech n’était pas le dernier mot dans_|’évolution constitution- nelle du pays, mais que c’était Precise «que Je «la meilleure réponse possible . au grave probléme de I’exclu- sion constitutionnelle du Qué- bec dans le respect de la réalité du Canada». A ceux qui veulent rouvrir l'accord et rediscuter certaines | clauses, le premier ministre dit qu'il est impensable de faire marche arriére, méme pour renégocier un ou deux articles. «Ses dispositions sont inter- dépendantes. Il nest pas possible d’en retirer une de l'ensemble pour en. greffer une autre» affirme le premier ministre. La clause de la_ société distincte qui fait tant hurler le - Canada anglais est, selon Brian Mulroney, le fondememt de l’'allégeance des Québécois au Canada, |’élément crucial de |’Accord du lac Meech. «Avec /a . Clause de /a société distincte, l’Accord du lac Meech réalise la promesse faite aux Québécois en 1980 [lors du référendum].» La phrase-clé selon Brian Mulroney, il l’a méme répété deux fois de suite dans son discours en_ insistant sur chaque mot, c’est que |’Accord uébec forme eau sein du iédistin ~” Pour étre sor de bien se faire comprendre par le Canada ee le premier ministre leur _fappelé le souvenir du veiGeetars sur la souveraineté- association de mai 1980 au Québec. «Quel compromis les Canadiennes et Canadiens Article 23 de la Charte canadienne des Droits et Libertés ou le: combat des parents francophones’ en vue de faire valoir le droit a I’6ducation en frangais de leurs enfants: tel est le théme auraient-ils été préts a accepter la veille du référendum pour garder intact leur pays bien- aimé, a demandé le premier ministre a son auditoire. Chose certaine, a-t-il poursuivi, |'Ac- cord du Jac Meech aurait paru raisonnable ce soir-la». M. Mulroney a évoqué le ‘spectre du séparatisme, sans clairement le nommer, en se demandant ce qui pourrait bien arriver si le Canada trahissait la promesse faite aux Québécois d’un renouveau constitutionnel. «Que se passera-t-i| dans le fond du coeur des Québécois Sils se trouvent rejetés une fois de plus»? alancé M. Mulroney a son auditoire. «Quelle sorte de Canada aurions-nous sans la Participation librement consen- tie et voulue du Québec»? Aux détracteurs de |’entente, Brian Mulroney dit qu’ils ont «une perception limitée des choses», et qu’ils n’ont rien de nouveau a proposer. ~ M. Mulroney n’a pas soufflé mot dans son discours d’un peu plus de huit pages sur une éventuelle deuxiéme constitutionnelle portant surles droits des francophones hors Québec et des minorités au VOL. 22, NO. 6 VENDREDI, 9 JUIN 1989 ‘complet concernant la situa- ronde. Opération Loi Scolaire ore a Cadre de (A.P.P. C.F.) quise les 2, 3et4 juin & Vancouver. «Le Gouvernement de Vic- toria ne négociera jamais sérieusement avec I’A.P.P. C.F. sil ne se sent pas menacé>, a ajouté Me Bastarache qui n’écarte pas une €ventuellé négociation | entre le Gouvernement et 'A.P.P.C.F. mais qui, d’évi- dence, ne se fait aucune illusion sur ce qui pourrait en. résulter. «Comment croire ala bonne foi de ceux qui_ignorent leurs obligations constitutionnel- les? Comment espérer qu'ils sauraient régler les problé- mes sans que lon ait a prendre en charge les coits, les tracas et les délais inhérents a la_ poursuite judiciaire?», s’est demandé Me Bastarache qui a rappelé que 1’A.P.P.C.F. était repré- sentée a la Commission Royale d’enquéte sur la réforme del’éducation, qu’el- le avait présenté un dossier tion du programme cadre, qu’elle avait proposé des amendements a la loi et aux réglements scolaires..., et que cela n’avait pas eu de suite. 2 eS ea ee ee é * i aie 4 nouvelle Loi sur les langues officielles et de tester l’efficacité du Commissariat aux langues officielles. du discours qu’a livré Me Michel Bastarache au Colloque de 1’A.P.P.C. F. Début du texte intégral page 2 Se a Tl tent globe-trotter prediet nra tot g ses traces en’ page 11. De l’eau et des jeux pour Jean-Claude