Chante\%/ ta chanson Une série de Agence de preses francophone «Le probléme, c'est les deébouches» Presque tous les gens du milieu s’entendent pour dire qu’étre artiste de la chanson fransaskoise, c’est pas sérieux. Pas sérieux parce qu’il n’y a personne pour investir dans I’artiste, personne pour guider, personne pour conseiller de fagon professionnelle et surtout, personne pour écouter. L es artistes qui marchent, on les compte sur une main”, constate Michel Lalonde, réalisateur d’une émission jeunessea Radio-Canadaa Régina, ex-membre du groupe québécois Garolou et directeur de MAT, orchestre du Collége Mathieu de Gravelbourg, en 1990-91. On pense a Cri de folie, Zed, Andrée Noonan, Julien Poulin et évidemment, Hart Rouge. Ces derniers sont considérés Fransaskois mais ilsse sont exilés. “Quand j’ai rencontré Roland Stringer, agent de Hart Rouge, il m’a dit: Il vient un temps ov tu perds ton temps dans l'Ouest”, explique Michel Marchildon, étudiant a la maitrise en littérature d’expression frangaise, auteur-compositeur- interpréte et membre de Cri de folie. Les conditions dans lesquelles vivotent les chanteurs ou auteurs-compositeurs- interprétes fransaskois est typique du sous-développement culturel : aucune structure de production et de diffusion en frangais, aucun programme de financement direct, aucunorganisme offrantlesupport et l’expertise, peu de formation sur une base réguliére, et encore moins de suivi. Cela n’empéche pas Bruno Guglielminetti, chroniqueur musical 4 |’Eau vive, de décrire la situation comme étant “en devenir. Quand je regarde Vhistoire de la chanson ici, un bon coup a été donné avec les concours de la bonne chanson dans les années 50, avec CFNS et CFRG.” Les gens s’accordent pour dire que les meilleures années sont - les années passées. Les années soixante, soixante-dix ou quatre- vingts, ott quelqu’un dans la boite poussait le projet pour que Radio- ~ Canada produiseun phonogramme ou offre son aide pour produire un démo. “Le gros probléme, c’est le probleme des débouchés. En dehors de Radio-Canada, il n’y en a pas beaucoup”, commente Michel Lalonde. Selon Guglielminetti, aprés le réseau, c’est la gérance qui est le gros probléme. “L’artiste choisit de chanter. Il ne veut pas faire du bureau ou des récoltes. Tune peux pas lui demander d’étre administrateur, publiciste, gérant, etc. Ici, en Saskatchewan, c’est le coaching qui manque et l’artiste, pendant ce temps-la, vivote.” Andrée Noonansait de quoi il parle. Elle se définit comme artiste fransaskoise. Elle compose les paroles, la mélodie et est soliste dans un groupe de jazz, le domaine musical le plus difficile a percer, méme du cété anglophone. “J/ y a tellement peu de personnes ici qui sont dans le métier et peuvent nous servir de modéles ou nous conseiller réguliérement. Il manque des ressources pour aider les jeunes ane pas trébucher.” A 29 ans, Andrée a peur d’étre trop vieille quand elle finira par vivre de sa musique et de ses chansons, si unjourelle y parvient. Les moyens les plus concrets qui s’offrent a elle pour se faire connaitre et se trouver un agent sont les festivals, et pas n’importe lesquels : les festivals de jazz. Or, en Saskatchewan, il n’y ena qu’un et elle y a participé pour la premiére fois cet été. Elle souhaite en faire d’autres dans |’ Ouest, ot ailleurs. Elle réve de celui de Montréal. Cri de folie, formé de cing gars, dont quatre originaires de Les groupes sans but lucratif qui veulent lancer des projets favorisant la sensibilisation a la foresterie en Colombie-Britannique peuvent recevoir des Zénon Park, ont pu faire une tournée dans quelques villes du Québec et de I’Acadie cet été. Le groupé a joué lors de la Féte fransaskoise au lendemain de cette tournée, et leffort était remarquable selon les spectateurs qui les ont vus ce soir-la. A leur retour les membres se sont dispersés dans trois villes, et ont travaillé chacun de leur cété jusqu’aux Fétes. Cri de folie est un des groupes fransaskois qui ont produit une cassette de quelques chansons. Aujourd’ hui, Cri de folie ne réve que d’aller en studio. “On avait un démo pour se faire connaitre mais maintenant on a besoin d’autre chose parce que ¢a ne nous représente plus. C’est vieux d’un an et on a beaucoup progressé”, explique Michel Marchildon. : Le troisiéme gros probléme, c’est le financement. La Saskatchewan est la seule province au pays a avoir signé, en 1988, une entente avec le gouvernement fédéral quant a son développement communautaire. La manne fédérale totalisait 17 millions de dollars sur cing ans, la derniére année financiére étant celle de 1992-93. Or, aprés cing ans, aucune structure de diffusion, tel un réseau de communautés pouvant produire quelques spectacles parannée, n’existe dans cette province. Du cété du gouvernement provincial, l’investissement au niveau culturel se limite 4 quelques miettes, parexemplele programme d’artiste en résidence de la Commission culturelle fransaskoise, dont l’existence a> cessé depuis deux ans. La CCF était le seul organisme francophone a financer les projets culturels et artistiques dans la province jusqu’a la fondation de 1’Association des artistes dela Saskatchewan (AAS) en 1989. Celle-ce avait pour mandat de répondre aux besoins des artistes alors que la CCF se concentrait sur les besoins de la communauté. En 1992, les besoins de la communauté, en matiére de spectacles, ne sont toujours pas identifiés et ceux des artistes de la chanson restent sans réponse. Robert Chabot, agent depromotion artistique et culturelle 4 la CCF constate : “La CCF n’est pas une vache @ lait, mais elle veut néanmoins aider les communautés a trouver des initiatives pour se concerter.” Dave — Lawlor, membre du conseil d’administration de l’AAS et membre de ZED ajoute : “C’est dommage mais j’ai l’impression que les communautés ne savent pas ce qui se passe.” Robert Chabot voit dans la Les subventions ‘or vert de 1993 subventions allant de 100 $ 4 15 000 $. Pour obtenir de plus amples renseignements, communiquez avec tout bureau du ministére des Foréts de la Colombie-Britannique, de Férets Canada ou d'un agent du gouvernement ou écrivez a l'adresse suivante: Programme de subventions l'or vert, 910, rue Government, C.P. 40047, Victoria (C.B.), V8W 3N3. Les demandes doivent nous parvenir au plus tard le 31 janvier 1993. Canada atostaneanntnenass Entente Canada-Columbie-Britannique sur la mise en valeur des ressources forestieres: EMVRF II. scones ee ee d’un systéme qui nous permette de nous rejcindre et c’est ¢a le plus difficile”. Chabot espére voir des structures déja existante aider ce rapprochement telles que le gala fransaskois de la chanson ou on offre de la formation 4 la reléve, mais aucun suivi. Pour 1953: les organisateurs du gala connaissent déja une angoisse, celle de ne pas avoir assez de candidats chez les auteurs-compositeurs-interprétes. “Je pense que le milieu est trop petit pour que naturellement, il y ait assez de gens pour écrire”, explique Michel Lalonde. Robert Chabot croit qu’avec de la formation, et en attirant les jeunes dans la chanson, il est possible de revigorer cette catégorie. Méme avec l’existence du MAT, qui constitue une “pépiniére de talents” au niveau musical, selon Lalonde, ce qu’il faut “c’est un programme de création”, ajoute- t-il. Michel Lalonde et Dave Lawlor ont présenté 4 la CCF un projet de formation et de diffusion de spectacles pour les jeunes artistes. Le projet est a l’étude sur le bureau du directeur de la CCF depuis quelques mois déja. Et tout semble indiquer qu’il y restera quelques mois encore... Le Soleil de Colombie dispersion des communautés une ThéréseDoré barriére : “JI faut nous doter & Vendredi 11 décembre 1992