2 - Le SOLEIL, VENDREDI 26 NovemBreE 1993 Le Billet Sexe faible Statistiques Canada a publié un nouveau rapport, effrayant mais 6 combien passionnant, surla violence envers les femmes. Il nous révéle, par exemple, que dans le cas d'une agression, sexuelle ou non, huit fois sur dix, la victime connait son agresseur. Un ami, un membre de la famille ou méme un mari, sont, trés souvent, les personnes dont il faut se méfier. Les actes isolés ou anonymes sont rares. La violence envers les femmes, peut parfois prendre un visage sanglant et ce, dans le confort de nos foyers. Ce rapport ne fait que raviver, une fois encore, un probléme grave dela vie quotidienne. Quoi faire pour tenter d’enrayer ce fléau ? Tout d’abord, s’y intéresser. Ensuite, prévenir. La __— prévention serait, finalement, la clef du probléme. Pourquoi ne pas concevoir des cours pourtous les niveauxettous les ages de la population, y compris dans les écoles. Les enfants sont, plus que quiconque, sensibles a ce qui les entoure et considérent sérieusement, tout ce que peut leur transmettre leur maitre ou leur maitresse d’école. Il serait facile d’ajouter aux cours d’histoire ou de géographie,parexemple, de petites séances d’information qui les sensibiliseraient au grave probléme de la violence dés leur plus jeune age, dans Pespoir d’en faire, un jour, des adultes responsables. Dans l’immédiat, il serait urgent de rendre plus accessibles aux femmes, victimes ou susceptibles de Vétre, des programmes d’information, concernant les recours possibles, tant sur le plan juridique que social. Bien souvent, les victimes restent dans V’ombre, ne sachant pas a qui se vouer, alors que leur situation s’exaspére. Ceci explique pourquoi cette calamité qu’est la violence faite aux femmes fait partie des faits divers discrets, trop souventétouffés parle poids de la honte. Pierre Longnus en Colomble-B8ritannique et en Alberta. Terre-Neuve est ENformation La violence envers les femmes Les violentes provinces de I'ouest La violence envers les femmes est particullérement élevée l'exception qui confirme Ia régle. Ottawa. La moitiédes fem- mes canadiennes ont été victimes d'au moins un acte de violence physique ou sexuelle depuis l'age de 16 ans, alors qu'une femme sur dix a été victime de violence en 1992. C'est en Colombie-Britan- nique ow le taux de violence chez les femmes est le plus élevé (59 pour cent), de méme qu’en Alberta (58 pour cent). L'Ontario (53 pour cent) dépasse aussi la moyenne nationale. L'Tle-du-Prince-Edouard (51 pour cent) a le méme taux que pour l'ensemble du pays. La Nou- velle-Ecosse (50 pour cent), le Manitoba (49 pour cent), la Saskatchewan, le Québec et le Nouveau-Brunswick avec 46 pour cent ont des taux quisesituent prés de la moyenne nationale. Par con- tre a Terre-Neuve, le taux de vio- lence envers les femmes était de 33 pour cent, beaucoup plus bas que la moyenne au pays. Les résultats de la premiére enquéte sur la violence faite aux femmes au monde, qui a été réali- sée par Statistique Canada, confir- ment qu'il s'agit d'un phénoméne répandu et généralisé au sein de la société canadienne, quel que soit le milieu socio-économique. La violence envers les femmes est tou- tefois un peu plus élevée dans les grands centres urbains. L'enquéte démontre que 25 pour cent de l'ensemble des fem- mes ont été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d'un mari ou d'un conjoint. Dans 43 pour cent des cas de violence, l'agresseuravait consommé de I'al- cool. Le taux de violence est d'ailleurs six fois plus élevé lors- que le mari ou le conjoint con- somme réguliérement de I'alcool. Les résultats démontrent aussi que dans 45 pour cent des cas, les femmes victimes de vio- lence connaissaient leuragresseur. Seulement 23 pour cent des fem- mes victimes de violence ont été la cible d'un inconnu. Dans uncas sur cing, les femmes ont subi des bles- sures physiques. Seulement 5 pour cent des femmes ont été l'objet de menaces seulement. L'enquéte corrobore la théorie du cycle de la violence. Les hommes risquent davantage d'avoir un comportement violent s'ils ont été teémoins de la violence infligée aleurmére. Lecyclen'est donc pas prét de s'arréter, puisque 39 pour cent des femmes ont déclaré que leurs enfants ont été témoins de la violence de leur conjoint. La violence est telle, que six femmes sur dix admettent avoir peur lorsqu'elles marchent seules dans leur quartierlorsqu'il fait noir. Les femmes de Terre-Neuve et de la Saskatchewan sont les moins préoccupées quant a leur sécurité personnelle ; celles de ]'Alberta et de la Nouvelle-Ecosse ont les plus fortes inquiétudes. Lenquéte fédérale a inter- rogé 12 300 femmes de 18 ans et plus. Il s'agit d'un échantillon par- ticuli¢rement élevé, puisque Sta- tistique Canada n'interroge habi- tuellement que de 2000 a 3000 personnes dans le cadre de ses enquétes. L'enquéte, quiacoiité au gouvernement fédéral 1,9 million de dollars, ne portait que sur les actes considérés comme une in- fraction par le Code criminel. Sta- tistique Canada n'a pas cherché a savoir si la violence était plus éle- vée chez les Francophones que Le Beaujolais nouveau a Vancouver Mission accomplie Comme tous les ans, le troisiéme jeudi du mois de novembre, le Beaujolais primeur a fait son arrivée dans les bistrots et les restaurants de France. Comme chaque année, les consommateurs canadiens n’auront pas de raisons d’étre jaloux de leurs amis francais puisque le rafraichissant petit vin était disponible dans les magasins d’alcool gouvernementaux et dans les restaurants, le méme jour, soit le 18 novembre, dans les six principales villes du pays. Ce miracle est possible grace a Air Canada Cargo. Un chargement de plus de 70 tonnes du précieux nectar rouge, soit 52 000 bouteilles, a été expédié depuis Paris vers Montréal, alors que le deuxiéme gros chargement de 34 000 tonnes, a décollé de Londres en direction de Vancouver. Durant ces trajets, la température a été maintenue constante, a 15 degrés Celsius. Au total, c’est plus de 120 tonnes de Beaujolais qui ont été expédiées et distribuées simultanément a travers le pays. Pierre Longnus chez les Anglophones. Enfin, I'en- quéte ne portait que sur les provin- ces canadiennes, 4 l'exclusion du Yukon et des Territoires. Une sur dix au cours des douze derniers mois Au cours des douze mois qui ont précédé l'enquéte, une femme sur dix a subi des actes de violence. Mémesices femmes pro- venaient de tous les milieux, les taux de violence les plus élevés ont été déclarés chez les femmes dont le revenu était inférieura 15 000$, chez les jeunes femmes agées en- tre 18 et 24 ans, et chez celles qui avaient fait certaines études postsecondaires. La nouvelle secrétaire Clin d'oeil Le d'Etat 4 la condition féminine, Sheila Finestone, a déclaré dans un communiqué que le gouverne- ment était déterminé a rendre les rues et les maisons plus sires. Conformément 4 son programme électoral, le gouvernement a I'in- tention, dit-elle, de lancerunecam- pagne nationale de sensibilisation du public et de prendre des mesu- res qui obligeraient l'agresseur a quitter le foyer conjugal. Plus im- portant encore, le gouvernement confirme son intention d'accorder des crédits supplémentaires aux organismes qui viennent en aide aux femmes battues et 4 leurs en- fants, et annonce qu'il prendra des mesures sévéres contre la porno- graphie violente et dégradante. APF MEMOIRE, MEMOIRE / DIS-MO\ QvI EST LE PLUS de Colombie-Britannique Le seul journal en frangais 4 l'ouest des Rocheuses "SANS PEUR NI FAVEUR" Président-directeur : Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Pierre Longnus Administration et gestion : Noélle Mathis Journaliste-coopérant ; Frédéric Lenoir Infographisme : Suzanne Bélanger Correspondant national : Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs : Claudine Lavallée, Marielle Croft, Catherine Lannoy Collaborateurs Arts et spectacles : Marie-Louise Bussiéres, Nigel Barbour, Marie Michaud, Marc Fournier, Yvan Brunet, Louis Anctil Ouverture du Journal : 9h a 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 1645, Same avenue Ouest, Vancouver, C.-B., V6} INS. Tél : (604) 730-9575. Fax : 730-9576, L'abonnement annuel cofite 25$ au Canada, 55$ a I'étranger. Le journal Le Solell de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. 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