co > 2 2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 4 mai 1990 INFORMATION. Te i we we ey — EDITORIAL Vous avez bien dit société distincte? Le Québec n’a jamais donné de définition trés précise de la société distincte. Dans |'Accord du lac Meech, il reconnait tout simplement qu’il forme au sein du Canada une société distincte, et que le réle du gouvernement québécois est de «protéger» et de «promouvoir ce caractére distinct. C’est tout! En fait, la société distincte est un concept qui, en deux mots, résume ou signifie que le Québec est la seule province au Canada ou les francophones sont majoritaires et les anglophones, minoritaires. Seul, ce concept ne veut absolument rien dire. Il n'a de sens et n’est compréhensible que si on le met en paralléle avec le reste du pays ou partout les anglophones sont majoritaires et les francophones, minoritaires. Jusque la, pas de probléme. Le Québec est une société distincte parce que la dualité canadienne ne s'y exprime pas de la méme fagon que dans toutes les autres provinces. Dans |'Accord du lac Meech, le Québec reconnait aussi l’existence de Canadiens d’expression frangaise concentrés au Québec, mais présents dans le reste du pays, et de Canadiens d’expression anglaise, concentrés dans le reste du pays, mais aussi présents au Québec, et qu'il s’agit d’une caractéristique fondamentale du Canada. C’est ce qu’on appelle la dualité canadienne. C'est cet autre concept, également proposé par le Québec, qui donne un sens a la société distincte. Ici le Canada et les provinces ont uniquement le réle de «protéger» cette caractéristique fondamentale. Bien entendu, selon |'interprétation du Québec, il y aun équilibre entre ces deux concepts que dans lamesureou le Canada et les provinces protégent la dualité et que le Québec protége et promouvoit la société distincte. Ce dont on ne parle pas ou peu, en revanche, ce sont les avantages que le Québec pourrait tirer de cette clause s'il était reconnu comme société distincte. Quelles sont les limites de la société distincte? Jusqu’ou, au nom de la société distincte, le Québec pourrait aller pour justement conserver son caractére distinct?, c’est-a-dire pour que la dualité qui s’exerce dans cette province soit toujours exactement a l’inverse de celle qui existe dans le reste du pays. Autrement dit, au nom de la société distincte, quelles sont les lois que le Québec pourrait |également adopter pour protéger la langue frangaise; pour qu’il y ait toujours plus de francophones que d’anglophones au Québec; pour que immigration soit canalisée du cété de la langue de la majorité? ; etc. ; bref pour que le Québec puisse légiférer dans le sens et dans les intéréts de sa majorité linguistique sans que sa minorité et les reste du pays ne puissent faire quoi que ce soit? Finalement, c'est a l’'usage que l'on saura ce qu’a véritablement dans le ventre la société distincte. Et si le gouvernement du Québec y tient tant, c’est sGrement parce qu'il al'intention de la faire fonctionner. Aujourd’hui, on sait vaguement ou la société distincte commence, mais on n‘ignore ou elle finit. Ce qui est plus sdr, c’est que c’est un outil, une arme qui donnerait au Québec des pouvoirs dont on mesure encore assez mal la portée. Tous ceux qui se souviennent de la Loi 178 sur l'affichage commercial devraient y réfléchir! Patrice Audifax N‘attendez pas la demiére minute ~ pour renouveler votre abonnement. Faites-le dés maintenant! Gestion scolaire pour les Fransaskois Brian Mulroney intervient Dans une lettre (voir encadré) adressée au président de la Commission nationale des parents francophones (CNPF), Raymond Poirier, le Premier Ministre du Canada, Brian Mulroney, confirme qu’il est intervenu auprés du Premier Ministre Devine en faveur d’un réglement rapide de la question de la gestion scolaire en Saskatchewan. Raymond Poirier s'est dit extrémement satisfait du geste posé par Brian Mulroney et espére maintenant que le COURRIER: Monsieur le Rédacteur, Jean-Claude Arluison dit que depuis de nombreuses années, il fréquente les grands magasins pour changer les postes de télévision pour capter le réseau francais et aussi pour faire un demi-tour aux boites de flocons d’avoine, etc., parce que selon lui, dans la grande majorité des cas, c’est le cété rédigé en anglais qui est visible. Selon lui, c'est une activité passionnante. Il n’a pas besoin de grand chose pour le passionner. Comme il est brave et noble! Et stupide! Ne sait-il pas que 98 pour cent des clients dans les magasins en C.B. sont anglophones? Une telle bétise va-t-elle gagner des alliés pour la guerre du bilinguisme? Vous en avez besoin parmi les anglophones parce que vous ne les trouverez pas au Québec. Comme tout le monde sait, sauf Arluison peut-étre, les Québé- cois ne s'intéressent pas au bilinguisme. Arluison ferait mieux de cultiver la bonne volonté parmi ses concitoyens plutét que de se faire un embétement. R.E. Young Aldergrove @ Monsieur le Rédacteur, Je trouve que vous devriez expliquer plus en détail dans votre journal ce que les Québécois veulent dire par «société distincte» puisqu’il semble que lalangue nesoit pas. leur seule réclamation. Pour alimenter votre courrier, je vous propose ces trois idées sur les péches: - entente avec la France qui posséde St-Pierre et Miquelon pour la restriction des zones de péche internationales. - conversion des poissons les moins nobles en SURIMI (pate trés diététique qui avec |'ajout de tapioca ressemble a du crabe). - Limitation féroce des ani- maux prédateurs sauf pour éviter la dégénérescence de l’espéce. gouvernement de la Saskatche- wan proposera un réglement rapide a cette question. Selon leprésident de la CNPF, «le Premier Ministre du Canada, en offrant la collaboration de son gouvernement a la Saskat- chewan, assume un leadership que tous les francophones hors Québec sont en mesure d’apprécierm. «La balle est désormais dans le camp du Premier Ministre Devine», ajoute Raymond Poi- rier. «Nous espérons que dans les prochains jours, il sera en mesure de fixer un nouvel échéancier qui fera en sorte qu'un projet de/oi sur la gestion scolaire sera présenté au Parlement le plus. rapidement possible». Rappelons quelaCommission nationale des parents franco- phones est l’organisme voué a la défense des droits de la minorité francophone en matié- re d’éducation. Elle représente, par l’entremise de dix organis- mes, prés de 500 comités de parents et plus de 30000 parents actifs dont les droits sont garantis par l’article 23. unicef @ Monsieur, Comme vous le savez peut-étre, j’étais a |’étranger la semaine derniére et je n’ai pris connaissance que ce matin de votre lettre du 20 avril. J'ai aussit6t écrit au Premier ministre Devine pour lui faire part de ma déception et lui offrir toute |l’assistance fédérale nécessaire pour permettre a son gouverne- ment de surmonter les probleémes juridiques et constitutionnels responsa- bles du report du dépét du projet de loi accordant aux Fransaskois la gestion de leurs écoles. Cette coopéra- tion pourra, je |’espére, conduire a la présentation et l’adoption plus rapide de cet important projet de loi et fournir au reste du pays un exemple a suivre en matiére de gestion scolaire pour la minorité. En vous assurant de l'intérét_ du gouvernement pour cette question, je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes senti- ments les meilleurs. ' Brian Mulroney, Premier ministre du Canada UN GOUT VENU D‘AILLEURS wes 5 A 4 ice a MSY D’aprés Renoir, Le déjeuner des canotiers Un gott venu d’ailleurs, c’est un choix de magazines d’infor- mation, d’émissions de varié- tés, de dramatiques et d’événe- ments culturels internationaux. Un gout venu d’ailleurs, c’est l’Eurotélé, heureux téléspec- tateurs! L’Eurotélé, TV5*. *Consultez votre cablodistributeur pour la position de TVS, LA TELEVISION INTERNATIONALE DE LANGUE FRANCAISE is Cabomsis {3 S©M(F]] Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique - Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de |'‘APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant : Frangois Limoge Publié par le Soleil de Colombie Ltée. 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 ec . Association dele APFX \ Preeee francophone’ -* hors-Québec : A. ste-sesr Fax: 683-9686: Abonnement 1 an: Courrier de 2éme classe ~ LE SOLEIL DE COLOMBIE Cosine: Canada, 20$ - Etranger, 258. Numéro d’enregistrement: 0046 MAIN : VANCOUVER, C.B. Marc Venot Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement V6A 2W3 Vancouver signées par leur(s) auteur(s). 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