oa! Uae Linstitut de Technologie de la C-B. L’INSTITUT DE TECHNO- LOGIE DE LA COLOMBIE- BRITANNIQUE. En dehors des deux pdles d’attraction que constituent l’Université de Colombie- britannique et 1’Université Simon Fraser, Vancouver posséde une autre grande *@cole moins connue, mais non moins cotée, lorsque l’on sait qu’A peu prés qua- tre-vingt pour cent de ses diplomés, cette année, ont déja trouvé de l’emploi, pourcentage qui doit faire palir tous les étudiants de U.B.C. et de S.F.U. Le ‘‘British Columbia Ins- titute of Technology” (B.C.I.T.-) est situé A l’an-- gle du Grandview Highway et de l’Avenue Wellington, pas trés loin du lac Burna- by. C’est un ensemble de batiments A la lisiére de la forét, de ligne pure et fonc- tionnelle qui impressionne le visiteur. L’Institut a été fondé par un décret de la. Commission Royale Fédérale pour les Ecoles Professionnelles. Pour les trois-quarts de ses fonds, il a été et est tou- jours financé par Ottawa, vingt-cinq pour cent sont 4 la charge de la province. Ce qui ne manque pas de frapper;,, c’est le cont. de 1’Ecole 15 millions dont quatre pour les laboratoi- res. L’Institut correspond a un besoin trés précis, celuides milieux industriels qui ont un grand besoin de cadres qualifiés. _ Le B.C.I.T. est une école pour étudiants avancés en technologie, c’est la pre- miére de la sorte créée en Colombie - britannique. Elle fut ouverte en 1964, et s’est déja taillée une solide réputation dans le milieu de l’industrie et de la tech- nique. L’Institut est dirigé par un administrateur de haute compétence, Mr D.H. Goard, B.A. L’Institut offre un large éventail de programmes qui tous correspondent A des dé- bouchés dans les grands cen- tres industriels de la Pro- vince, mais sa réputation va bien au-dela des Rocheu- ses, puisque plusieurs étu- diants trouvent de l’emploi dans l’Est. Le B.C.I.T. est divisé en trois grands départements : le Business Management di- rigé par Mr E.W.H. Brown, le département Technique, dirigé par Mr D.K. Banner- man et le département de la Santé qui dépend de Mr S.T. Richard. Ces trois départe- ments ont de nombreuses subdivisions qui toutes cor- respondent a une spécialisa- tion ; ainsi, nous avons une section de la technologie des ressources forestiéres, une section hdtels-motels et in- tendance, une section des services radiologiques. Le département Technique est A lui seul subdivisé en onze sections. Une bonne part des étu- diants viennent des High- schools de la province, d’ autres plus 4gés viennent se recycler en raison d’un changement de profession ou tout simplement se mettre au courant des derniéres méthodes industrielles. Quelques-uns se perfection- nent au B.C.I.T. aprés des ‘études universitaires. Tous les programmes sont cong us pour satisfaire aussi bien 1l’étudiant (besoin de connaissances) que 1’indus- trie du pays et le. but de l’Institut et sa raison d’étre sont de former et de pour- voir l’industrie du pays en personnel-cadre trés qua- lifié. Les relations de 1l’Ecole avec l’industrie sont assez étroites sans qu’il y ait au- cune dépendance, de telle sorte que l’Ecole jouit d’une large liberté académique. L’industrie est représentée dans le conseil d’adminis- tration et dans les comités techniques de 1’Ecole : ain- si, des groupements aussi divers que Pacific Press, B.C. Tel., Dominion Cons- truction, Mac Millan Bloe- dell, Cominco et B.C.H.A. (Hospital Association) parti- cipent au développement de 1’Ecole. Relevons en passant qu’un large éventail de bour- ses est mis 4 la disposition des étudiants par le secteur privé. Si cette carte de visite est déjA une garantie, une promenade dans l'Institut vous assure définitivement du sérieux des cours. Les étudiants fréquentent l’Ecole dans l’idée qu’il s’agit d’un premier pas dans la vie professionnelle et parais- sent ne pas vouloir consa- crer de leur temps a discu- ter et 4 remettre en ques- tion les grandes institutions de notre monde. Celane veut pas dire d’ailleurs que B.C.I.T. a du retard quant a Sa conception. Si, jusqu’a ce jour les étudiants ne par- ticipaient aux destinées de l’Ecole qu’au niveau de la cravate, ils seront associés l’année prochaine a l’admi- nistration de leur Institut, ce qui constitue une pre- miére étape sur le chemin de la cogestion. Les étudiants possédent un journal d’une dizaine de pa-— ges, de bonne présentation, qui paraft toutes les deux semaines, le .‘‘Link’’. Ils sont, organisés-en différents clubs, ce qui leur permet de se regrouper selon leur centre d’intérét en autant de petites communautés ot se créent de durables liens d’ amitié : il y a un club de Photographie, un club de ci- néma, un club de musique, et un club sportif qui attire bien des étudiants autour d’ une patinoire. I] est intéressant de noter dans ces jours de trés forte contestation et de désordre, l’autodiscipline des éléves. On ne sent pas la main de fer d’un grand directeur ou l’oeil d’un Big Brother dans tous les couloirs, il s’agit plutot d’un consensus des éléves qui ont tacitement décidé qu’aucun d’entre eux ne viendrait en débraillé sui- vre les cours. C’est ainsi que la plupart des éléves viennent en costume cra- vate. Les instructeurs de l’Eco- le ont en dehors de leurs qualifications académiques, de l’expérience pratique ; ainsi l’instructeur que nous avons interrogé collabora 4 la réalisation de plusieurs projets pour 1’Expo de Mont- réal, ainsi qu’A.celle de grands barrages-et tunnels en Suisse, projets dont la qualité fait frémir tous ses dessinateurs néophytes. A coté de cela, il consacre ses vacances d’été A se per- fectionner sur le plan aca- démique. Chaque instructeur a d’ailleurs un mois cha- que année pour ajuster son enseignement aux derniéres pratiques industrielles. Les éléves sont groupés dans de petites classes de un Aa quinze, vingt éléves, et l’enseignement est trés individualisé. N’oublions pas de mentionner la présence féminine aE forme 35 % de l’effectif de 1’école. Les cours de 1’Institut s’é- tendent sur une période de deux ans (les éléves des cours du soir peuvent obte- nir un dipl6me en quatre- cing ans). La premiére an- née est consacrée & des cours généraux : mathéma- tiques, anglais, physique, chimie. Aussi curieux que cela puisse paraftre, le fran- gais n’y est pas enseigné (sauf dans la section hdtel- motel) : cela est regrettable lorsque l’on sait qu’une bonne partie de 1’industrie canadienne se trouve dans le Québec et que 1’école est financée A 75 % par le gouvernement fédéral.Osons espérer qu’il s’agit 1A d’une lacune temporaire ; le fran- ¢ais devrait au moins figurer comme cours A option (la rédaction). La seconde an- née, les cours sont trés spé- cialisés et permettent A 1’ éléve de se faire une trés bonne idée du métier qu’il exercera 4 l’avenir. Les salles de 1’Institut sont autant de joyaux de l’ensei- gnement ; larges, claires, bien disposées, elles offrent ‘tout le matériel dont dis- posent les industries de pointe et pénétrer dans un de ses laboratoires équivaut A un réve des mille et une - techniques. L’école asa pro- pre chamMne de télévision et c’est elle qui a retransmis la distribution des prix cet- te année. Les éléves utili- sent leur télévision 4 des fins d’instruction en créant des circuits fermés. Au la- boratoire I.B.M., les étu- diants d’une part utilisent l’ordinateur, d’autre part apprennent 4 en connaftre le mécanisme ; ainsiles étu- diants en technologie élec- tronique apprennent A le ré- parer, 4 le démonter, les étudiants en économie ap- prennent 4 l’utiliser 4 des fins commerciales et 1’éco- le s’en sert pour mettre auf point ses propres program- mes. Parler de 1’Institut, c’est mentionner sa bibliothéque, qui se trouve dans un ma- nifique batiment de trois étages qui contient pas moins de 30.000 volumes et toute une collection de films et d’enregistrements. La bi- bliothéque est fréquentée au- tant par les éléves que par le corps enseignant. L’Institut, ce qui est inté- ressant, suit ses étudiants au-dela de leur période sco- laire. Un comité ad hoc s’occupe en effet de trouver du travail pour ses diplémés. Un bureau C.U.S.O. se trou- ve également a Vécole mais jusqu’a présent peu d’éléves ont participé au programme d’aide de cette organisation, ce. qui est regrettable lors- qu’on connaft l’absolu be- soin de cadres techniques dans les pays sous-déve- loppés, qui ne peuvent ni s’offrir des Instituts aussi perfectionnés, niinvestir deux mille dollars dans cha- que éléve. Cette somme cor- respond au prix moyen d’un étudiant diplomé au B.C.I.T. Nous devons toutes ces in- formations 4 Mr. Antonio’ Adamo, instructeur au dé- partement de Mécanique du B.C.I.T. et si tout le corps enseignant du ‘‘British Co- lumbia Institute of Techno- logy’’ fait preuve d’autant d’enthousiasme et de clair- voyance, il sera 4 n’en point douter voué au plus bel avenir. Alain Clerc. Ces photos ont été gracieu- sement mises 4 notre dispo- sition pat le Division of Technical and Vocational curriculum. lod LE SOLEIL, 9 JUILLET 1971, 1X