Se Pied Le vendredi 25 juillet 1997 11 e 21 juin dernier s’est tenu un forum sur le patrimoine (Heritage Forum) au Centre Bel Age de Coquitlam (de Maillardville). Cinquante personnes représentant onze ou associations de Coquitlam, Port groupes Coquitlam et Port Moody ont tenté dans un premier temps de définir ce qu’elles entendaient par « patrimoine » ou par « héritage ». Le but recherché était et demeure simple : dans le présent, conserver le passé pour le futur. Autour de ce forum, il y a différents joueurs (politiques, économiques et culturels) qui réfléchissent au passé de leur sol, de leur langue et de leur culture, leur maison, leurs écoles, et qui tentent de centraliser leurs musée, quartier politiques de idées autour de projets communs : historique, histoire, conservation des f6rets et des alentours. Li 2 ra societe L’idée de patrimoine est géniale en soi puisque personne ne veut perdre son héritage ou le léguer aux oubliettes ; et en plus, c’est un terme qui ne choque pas les oreilles sensibles comme certains projets politico-linguistiques 4 dimension unique. Les projets entourant Vidée de patrimoine sont des activités communes entre anglophones et francophones, entre artistes et hommes d’affaires, entre différents groupes qui ont différents intéréts. Ces gens entreprennent des actions qui ne sont pas hautement politiques (actions souvent coditeuses et inefficaces) ; ce sont plutdt des actions de type communautaire bien organisées. Ils cherchent des concensus afin d’établir des stratégies pour le développement Penrichissement culturel de leur municipalité ; patrimoine qu’ils vont léguer 4 leurs enfants. C’est trés important aux yeux des habitants de cette région, car aujourd’hui les villes se développent 4 un rythme économique et : an passe four le present ct four le futur effréné et il est opportun de penser d’avance sa réalisation. Certains promoteurs immmobiliers ont plus d’intéréts a tout défricher pour construire rapidement, qu’ils en ont pour respecter le cachet historique d’une ville, ou encore pour harmoniser le passé avec le présent et le futur. Imposer lidée de patrimoine, c’est une belle action. Bravo ! Et c’est peut-étre la nouvelle fagon de gouverner dans les années & venir : par les gens eux-mémes, des acteurs plus prés de leurs réalités. Pour information Denis Howarth au 939-7508 ou Nancy Ogilvie au 464-1569 DENIS GILBERT Dz=§ ea [GS royR-zs DD ee VAZOUR LE BONHEUR EST DANS LE PRE D’ ETIENNE CHATILIEZ rancis (Michel Serrault) est dans la merde jusqu’au cou. Sa manufacture de siéges de toilette souffre de graves problémes financiers, ses employées veulent faire la gréve et sa famille le traite comme un vulgaire porte- feuille. Seul son copain, Gérard (Eddy Mitchell), une brute au coeur tendre, réussit 4 lui apporter un peu de réconfort. Un soir, Francis regarde un programme télévisé qui va changer sa vie et peut-étre le diriger vers le bonheur... Le cinéaste francais Etienne Chatiliez signe ici sa troisiéme collaboration avec la scénariste Florence Quentin. Comme dans leurs films précédents (La Vie est un long fleuve tranquille et Tatie Danielle), Le Bonheur est dans le pré trempe dans un humour grincant et corrosif qui n’épargne personne. Ce film s’avére parfois déroutant. Chatiliez posséde un art de l’ellipse, c’est-’-dire du bond dans le temps, dont on ne sait s'il reléve de la virtuosité ou de la maladresse. Les intentions derriére certains gestes faits par les personnages se clarifient que beaucoup plus tard dans le film. Le bonheur du film, c’est Eddy Mitchell. Chaque apparition de son personnage, Gérard, est un délice de gros mots et de remarques misogynes. Délicieux parce que cette vulgarité camoufle une grandeur d’Ame que l’on devine rapidement. Gérard, c’est celui qui donne le ton au film. Le Bonheur est dans le pré est comme un vin corsé avec un puissant godt de tanin ; la premiére lampée nous fait grimacer, mais 4 la longue on l’aime bien. THE VAN DE STEPHEN FREARS Le Britannique Stephen Frears présente le dernier tome d’une trilogie entamée avec The_ Comnmutments et The Snapper. Ces trois films sont basés sur les romans écrits par l’Irlandais Roddy Doyle et ont comme toile de fond une banlieue fictive de Dublin, Barrytown. The Van est une comédie qui traite d’un sujet malheureusement universel : le chémage. Frears met en scéne une comédie efficace. Le scénario est bien construit et les acteurs principaux (Donal O’Kelly et Colm Meany) démontrent un talent indéniable. Pourtant, pendant la projection, je me demandais pourquoi Frears, un chef de file du cinéma britannique, s’était engagé dans un projet aussi mince et sans lendemain. De la trilogie, The Varrest celui qui impressionne le moins. On sort du cinéma, on fait quelques pas, et déja le film est oublié. SHALL WE DANCE ? DE MASAYUKI SUO Shall We Dance ? relate avec un humour débridé les aventures de Shohei Sugiyama (Koji Yakusho), un comptable pour une grande entreprise qui a tout pour étre heureux. Pourtant Sugiyama ressent un vide intérieur qu’il ne sait comment combler. La danse sociale et le regard mélancolique de Mai (Tamiyo Kusakari) viendront le tirer de son quotidien routinier, mais non sans quelques péripéties loufoques. Le réalisateur japonais Masayuki Suo prend soin d’expliquer la place qu’occupe la danse sociale dans un Japon conservateur ou les épanchements affectifs sont pergus avec suspicion. Ainsi, on apprécie davantage le courage de Sugiyama. Dans un contexte nord-américain, apprendre & danser n’a rien de , menacant ou de compromettant d’ou Vintérét du film. Shall We Dance ? est une comédie hilarante. Un vent d’innocence qui a le mérite de nous apprendre un peu plus sur la société japonaise et la nature humaine. Un beau film. SYLVAIN AUMONT