12 Le vendredi 17 octobre 1997 Le Vancouver International Film Festival Gapyo Dito RENCONTRE AVEC LE REALI- SATEUR TONY GATLIF ET LES ACTEURS ROMAIN DURIS ET ROoNA HARTNER ernier film d’une tétralogie sur les = commencée avec Les (1982), poursuivie avec Latcho Drom (1993) et Mondo (1995), Gadjo Dilo (L’Etranger fou) a été sélectionné pour cloturer le Vancouver International Film Festival. Pe ae Cee Princes puis Stéphane (Romain Duris) est un jeune Parisien parcourant la Roumanie, a la recherche d’une légendaire chanteuse tzigane, Nora Luca. Un soir, son chemin croise celui d’Izidor (Izidor Serban) et ce dernier ?emméne A son village afin de lui enseigner le rom, la langue des gitans. Stéphane s’intégre a cette communauté et s’intéresse particuliérement & la belle et farouche Sabina (Rona Hartner). Devant le naturalisme dont fait preuve Romain Duris dans son interprétation du personnage de Stéphane, il est étonnant de constater que le acteur ne jeune posséde aucune formation en_ art dramatique. Duris a_ été briévement apercu, entre autres, dans les films de Cédric Klapisch, Le Péril jeune et Chacun cherche son chat. L’acteur —_considére Stéphane lui ressemble plus ou moins parce que, comme lui, il que n’a aucun préjugé envers les @ Vancouver @ Victoria @ Coquitiam service tous les dimanches matin 10 h 30 2665, Runnel Dr. Coquitlam V3E 183 Pasteur Normand Cholette. Tél. : (604) 464-2086 Pasteur Robert Lapointe. Tél. : (604) 552-3589 Pasteur Dany Duguay. Tél. : (250) 642-3903 —— Venez expérimenter la différe gee Développement des ~ Avis de deéménagement du Bureau des Services en frangais En raison de la centralisation des services bilingues dans le grand Vancouver, dés le 14 octobre 1997, le service bilingue sera offert au CRHC suivant: Centre de ressources humaines Canada Vancouver 125, 10° Avenue Est (a intersection de la 10° Avenue et de la rue Quebec, prés de la rue Main Street) Vancouver (C.-B.) V5T 1Z3 Tél.: (604) 682-6213 Puisque certains services se donnent sur rendez-vous seulement, il serait préférable, avant de vous rendre au CRHC de la 10° Avenue, de communiquer avec un préposé au service, au 682-6213. Les préposés que vous pouvez rejoindre a ce numéro pourront aussi vous donner d’autres informations. Human Resources ressources humaines Canada Development Canada Canada gens : « En général, je pense bon et le mauvais, toujours, m’étonne » indique Duris. La jeune actrice d’origine roumaine, Rona _ Hartner, demeure la grande surprise du film. Son personnage est si bien intégré & la communauté gitane, que l’on s’étonne en apprenant que l’actrice ne savait parler, ni le francais, ni le rom avant le début de la qui formation production. Hartner, posséde une d’actrice de Tuniversité de Tédre, en Roumanie, et qui travaille maintenent en France, indique que le person- nage de Sabina lui est tellement proche qu’elle consi- dére le film comme étant autobiographique. Tony Gatlif déclare qu’au moment du casting, son choix s'est porté sur Romain Duris parce qu’il représente « le jeune parisien typique, issu de la génération de 1968 » et sur Rona Hartner parce qu’elle est « rebelle, mais elle est aussi cérébrale ». Les images, tournées & Vaide d’une caméra constam- ment & |’épaule, ainsi que les coupures & méme l’action donnent Vimpression d’un documentaire croqué sur le vif. Pourtant le film a été trés écrit. Le réalisateur explique « Dans ces films-la, on ne peut pas faire de cinéma [...] et je voulais faire un film vrai, un film ot il n’y a pas de discussions. On ne peut pas dire que ga n’existe pas, on ne peut pas dire que c’est du mensonge. » Le réalisateur ajoute que Gadjo Dilo est son dernier film sur les gitans. Selon lui, les images, les personnages et la musique ont tout dit sur le sujet. Le film, qui n’est toujours pas sorti en France, récolte les triomphes sur son passage : Leopard d’argent au festival de Lorearno, en Suisse et Prix Spécial des Amériques au Festival des films du monde de Montréal pour ensemble de Poeuvre de Gatlif. Le public vancouverois s’est joint aux célébrations. Sur la scéne du théatre Vogue le 11 octobre dernier, le cinéaste a pu encore une fois constater que son dernier film deviendra fort probablement un grand succés a Vancouver ; la ville ot ses plus films obtiennent le d’entrées au monde. LA CONCIERGERIE RENCONTRE AVEC MICHEL POULETTE Aprés le grand succés public de son premier film Louis XIX, le roi des ondes, le sympathique réalisateur mont- réalais récidive avec La Conciergerie, un suspense dans la lignée des films d’Hitchcock et des romans d’Agatha Christie. Depuis son premier court métrage & 25 ans, Pierre Guimond : Entre Freud et Dracula, Michel Poulette a gardé le vent dans les voiles ; un séjour & Radio-Québec, la gérance d’un cinéma d/art et d’essai, plusieurs commer- ciaux et les émissions télévisées de Rock et Belles Oreilles ont démontré le pragmatisme et la persévérance de ce réalisateur qui a caressé des réves de cinéma depuis l’Age de 15 ans. La Conciergerie s’inscrit dans le genre du film policier américain que |’on associe plus fréquemment & Humphrey Bogart ou James Cagney qu’au cinéma québécois. Michel Poulette ne cache pas son admiration pour le cinéma américain. Le cinéaste est conscient de la place un peu a part qu’il occupe au sein du cinéma québécois ; un cinéma largement tourné vers le film d’auteur. Poulette veut faire un cinéma de divertissement qui s’adresse 4 un public intel- ligent et n’est pas vraiment intéressé & tenter sa chance aux Etats-Unis. Selon lui, il serait difficile d’y exercer le méme contréle sur ses films qu’au Québec : « Aux Ftats- Unis, ma crainte serait que je ‘sois un tout p’tit dans une grosse machine » déclare-t-il d’emblée. Le dernier film de Michel Poulette connait un grand succés au Québec. Loin de s’asseoir sur ses lauriers, le cinéaste travaille déja & une suite de La Conciergerie et son prochain film, écrit par Bernard Dansereau et Annie Pierrard, s’intitulera Mani- puler avec soin. LE SORT DE L’AMERIQUE RENCONTRE AVEG JAcQUES GODBOUT Jacques Godbout présent parmi nous, afin de était participer @ la section Trade tenait en Les organisateurs ont profité de Forum qui se paralléle du _ festival. Poccasion pour présenter son plus récent documentaire, Le Sort de l’Amérique. L’écrivain et cinéaste a bien percu pendant le tournage a Londres combien le mépris entre l’Angleterre et la France perdure : « Je me suis rendu compte qu'il y avait un probléme de relations entre deux grandes cultures et deux grands impérialistes... et de ce jour, je me suis rendu compte aussi que cette aventure des ‘plaines d’Abrahams et de VPAmérique, c’était une aventure francaise et anglaise. » Jacques Godbout constate dans son film que les jeunes nont plus dintérét pour Vhistoire. A ce titre, il se dit ravi de sa collaboration avec le dra- maturge René-Daniel Dubois (Being at home with Claude) et le gagnant de la Course autour du monde en 1994, Philippe Falardeau. Dubois et Falardeau représentent deux générations différentes de celle de Godbout ; un moyen, espére ce dernier, de susciter l’engouement des jeunes et moins jeunes pour les propos de son documentaire. Le cinéaste demeure prolifique. Il est présentement 4 Vécriture d’un roman, ainsi qu’a la rédaction d’un essai. Il compte publier ces deux oeuvres dans le courant de Pannée prochaine. SYLVAIN AUMONT