savoir Le vendredi 13 mars 1998 3 EN IMAGES ET AU-DELA DES MERS SEMAINE DE LA FRANCOPHONIE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE Les francophones ont, du 9 au 13 mars 1998, célébré la Semaine de la francophonie un peu partout en Colombie-Britannique. Au menu, Ia francophonie — internationale, le 1 > cinéma et bien d’autres activités destinées a faire état d’une certaine francophone cette vitalité dans »rovince du Pacifique. I e cinéma québécois et francophone est incontestablement Ala vedette de la Semaine britanno-colombienne de la francophonie qui s’achéve ce vendredi 13 mars 1998. L’Université Simon Fraser et les différentes associations francophones de la province lui ont réservé une place de toute premiére importance. « Réception des films québécois a Pétranger », tel était le théme de la conférence qui a éu lieu a |’Université Simon Fraser. « Cette année, déclare Catherine Caws, du département de frangais, nous avons mis l’emphase sur le Cette culturelle est importante pour 1] leur culture cinéma, perspective nos. étudiants. faut que la francophone est variée et riche. » _ Le conférencier Michel Larouche, professeur au département d’histoire de l’art de VUniversité de Montréal, nous a parlé de la réception du cinéma québécois en France et aux Etats-Unis. « La France avec laquelle les collaborations cinématographiques avec le Québec ont été constantes ; modéle vertical hiérarchique de continuité de tradition. Les Etats-Unis, avec lequel le Québec a, 4 Pimage du reste du Canada, des rapports problé- ~matiques ; modéle horizontal résultant de son appartenance au continent américain », ajoute M. Larouche. Selon Michel Larouche, il n’y a eu entre le cinéma québécois et son. public que quelques rencontres, comme on le précise dans la préfaée du livre de Ginette Majeur intitulé Le Cinéma québécois a la recherche de son public: « On dit souvent qu'il y a eu un So RR REE RR RRR entre le cinéma québécois et son public, mais pour qu7il y ait divorce, il faut un mariage. Or, il semble bien divorce que le public québécois n’a jamais épousé son cinéma. » Avant l'étude ci-dessus mentionnée, l’on pensait que les films québécois présentés des festivals et des rétrospectives étaient généra- lement bien regus par les critiques frangais. En réalité, ce sont plutdt les films québécois mis en marché qui ont eu la faveur de ces derniers. « Le point de vue suivant lequel les films québécois des années 1960, qui étaient présentés dans des manifestations culturelles et cinématographiques, ont rem- porté un succés d’estime en France est done a recon- sidérer », affirme M. Larouche. dans Par ailleurs, la question de Yaccent joue un rdle majeur dans la réception du cinéma québécois en France. « On pourrait, nous explique ‘le conférencier, écrire des pages et des pages qui, tantdt font Véloge de cet accent & la fois chantonnant et abrupt, tantét Vinvestit d’une connotation négative en V’associant & des régions frangaises comme celle de Marseille. » Cet accent qui ne soulevait pas de réserve dans les années 1960 et 1970 est devenu, dans les années 1980, un frein pour une bonne réception du cinéma québécois dans I’Hexagone. VERS UN AUTRE IMAGINAIRE des Avec Papparition phénoménes de coproduction dans les années’ 1970 et leur augmentation dans les années 1980, Pon a commencé a s'interroger sur les particu- larismes, qu’il s’agisse de particularités québécoises ou ailleurs. Ce qui n’a_ pas empéché & un certain nombre de films entiérement québécois d’étre bien regus par la critique et. de faire Vobjet d’une distribution réussie en salle. C’est le cas des films La Vraie ature. de Bernadette et La Mort d’un bicheron. Cependant la générali- sation des phénoménes de coproduction a amené les cinéastes québécois a réaliser des films qui reléguaient aux oubliettes la _— spécificité québécoise. « Moins un film est identifié québécois, plus il a la chance d’avoir du succés. » Voila la conclusion & laquelle est arrivée une étude sur la mise en marché réalisée auprés des distributeurs francais dans les années 1980. « En fait, déclare le professeur de Université de Montréal, il est possible que les films en question soient pris pour des films francais. Ce qui laisse quelque peu songeur quant & la valeur de la communication interculturelle par le biais du cinéma, » Toujours est-il que les films québécois actuels sont hybri- des. Un zoo Ia nuit et Pouvoir intme ont par exemple une structure ambivalente. Il com- mencent comme des films américains pour ce qui est de lambiance, du rythme... avant de subir une véritable cassure avec l’apparition du théme familial généralement présent dans le cinéma québécois. Ce caractére hybride explique en partie leur succés aux Etas- Unis. « Une réflexion sur Yimportance de V’imaginaire américain dans le cinéma québécois apparait désormais nécessaire, dit Michel Larouche, si ’on veut mieux comprendre le cinéma en question. » Les associations franco- phones ont, au cours de la semaine britanno-colombien- ne de la francophonie, inclus dans leur programmation, de Victoria 4 Prince George en passant par Kelowna et Powell River, de nombreux films présentés dans le cadre des Rendez-vous du _ cinéma québécois et francophone. Mais ce n’est pas tout. LA SEMAINE DE LA FRANCOPHONIE EN REGION Kelowna. Concours d’art oratoire, danse par Invasion électrique, un groupe local, vin et fromage... sont les activités organisés le milieu scolaire, les parents francophones et le Centre culturel francais de Okanagan. « Je remercie beaucoup, nous dit Cécile Martin, directrice du Centre, les nombreux bénévoles qui n’ont pas ménagé leurs efforts pendant cette Semaine de la francophonie. Ils ont grande- ment contribué a la réussite de nos manifestations. » Le spectacle de JlAcadienne ~ Angéle Arsenault, qui a eu lieu lundi dernier, a été considéré comme |’événement majeur. «. Le spectacle d’Angéle, déclare Cécile Martin, était trés bien et trés électrifiant. Elle a su communiquer sa formi- dable énergie 4 son public. » Powell River. Au pro- gramme, kiosque d’informa- tion sur les services offerts par le Centre scolaire et le Club bon accueil, journée portes ouvertes, souper canadien... « Je trouve, dit Henriette Dufour, présidente du Club bon accueil, que ¢’est nous Voir « Semaine... » en page 4