Le francophone voilier Comme un voilier, le francophone vogue avec adresse sur toutes les mers. Debout, bien droit, il regarde l’avenir, il scrute horizon ot lui apparaissent des provinces, des pays et des continents entiers. Le francophone est un voilier et sur son mat est hissé un drapeau, c’est son appartenance, sa fierté et sa dignité, mais c’est aussi son coeur. Bravant les foudres et les torrents, défiant les tempétes et les ouragans, il ne perd pas le Nord. Aussit6t sur une nouvelle terre, il véhicule son identité, l'amour de sa culture et de sa douce langue. Il souffle ses mots, qu’il brode dans des poésies ornées de compliments et de verbes somptucux, 4 tous ceux qui se réclament de la culture, a toutes celles qui écoutent ses vers. Le francophone voilier est un pionnier, mais avant tout il est un marin. i Sur le terrain, il est malhabile, il apprend vite a ses dépens qu’il est facile de trébucher et de se dérouter. Malgré lui, il lui faut devenir guerrier, car rien n’est gagné d’avance et surtout rien n’est acquis. Le sacrifice est de mise et le don de soi est chose quotidienne, voire de chaque instant. L’éducation est sa seule voie, il érige donc des écoles, des colléges et un conseil scolaire. Sur le front, il n’est jamais dépourvu. Car, il a su se munir d’une culture, d’expérience et de diplémes. Accompagné d’un violon, d’un trombone ou d’un piano, le francophone voilier danse et chante, faisant ainsi valoir, par une brise harmonieuse, aux anglophones et au monde qu’il est vivant et bien ancré sur cette terre d’ Amérique, sur cette terre britanno-colombienne qu’il a désormais choisie pour y vivre et y voir grandir les siens. Rino Levesque Pique-nique Comme le dit si bien Jean-Marie Bretagne : «Vieux comme Adam et Eve, le pique-nique est un déjeiiner champétre, mais aussi un jeu, un rite qui resserrent les liens de la communauté sous la bénédiction d’une nature belle et généreuse. Que cherche-t-on? Tout simplement a l’heure actuelle fuir les excés de la ville, son lieu de travail, son quartier, voire les soucis et les obligations de chaque jour. Il s’agit aussi de renouer avec la nature en y pratiquant I’un de nos actes les plus instinctifs : manger. Enfin ce sont les liens entre les membres d’une famille, d’une communauté, d’un couple qui sont célébrés dans ces repas, chacun est censé y apporter son écot, ses victuailles et sa coopération. Egalité des hommes et des femmes au coeur d’une nature reposante et pleine de charme.» Vive le pique-nique! Rien de plus agréable sous un soleil radieux. Albert Salomon