Enregistrement de 2@me classe 0046 Vol 6 No. 35 ee ee LE SEUL JOURNAL DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE—BRITANNIQUE vendredi 4 janvier 1974 20¢ Pelletier: il faut franciser le Québec Mer REMI DE ROO; CHOIS!I PRESIDENT par Réal PELLETIER OTTAWA - Le ministre fé- déral des communications, M. Gérard Pelletier, presse le gouvernement Bourassa daffirmer ‘‘de fagon pé- remptoire’’que le Québecest une province francaise et de prendre ‘tous les moyens’’ de faire du Québec une’ province francaise de la mé- me maniére que FOntarioest une province anglaise. Dans une entrevue 4 LA PRESSE la semaine dernié- re sur les perspectives po- litiques de 1974, M. Pelle- tier s’est dit d’avis qu’il ‘¢faut absolument que le Québec s’affirme massive- ment frangais’’, non seule- ment en dépéchant les en- fants des nouveaux immi- grants dans les écoles fran- caises, ce qui lui paraft é- quitable’’, mais aussi en ayant recours 4 plusieurs autres mesures, notamment en réglementant sévérement l’affichage. ‘¢Je sors de ma juridiction : ce moment ae dix ‘ministre fédéral au terme — d’une entrevue d’une heure dans ses bureaux d’Ottawa; mais ce que je souhaite vi- vement (pour 1974) - et j’es- pére que ¢a va arriver, C’ est que le gouvernement du Québec va affirmer de fagon péremptoire que le Québec, c’est une province francaise. Comme (le premier minis- tre) Davis a fait en Ontario il y a deux ans’’. Que l’on dise, poursuit M. Pelletier: ‘*On est ici dans une province frangaise, on va respecter nos minorités. on les chicotera pas, mais tout le monde au Québec doit parler frangais. Comme Da- vis a dit: en Ontario, tout le monde doit parler anglais’’. Et je crois, ajoute le mi- nistre, ‘‘que le gouverne- ment serait inexcusable, a- vec la force qu’il a, de ne pas mettre une politique lin- _Dorval, GERARD PELLETIER guistique comme ga en vi- gueur au Québec et ce, en se servant de tous les moy- ens, car il y auneffort mas- sif 4 faire pour franciser le Québec’’. L‘affichage Si l’inscription des enfants @immigrants 4l’écolefran~ aise lui paraft normale et equitable, M. Pelletier n’en estime pas moins ‘‘qu’il y a bien plus que ¢a a faire’’ et il retient A cet égard le pro- bléme de l’affichage. ‘*Je ne comprends pas, dit-il, qu’il n’y ait pas eu pas eu un sa- eré gouvernement provin- cial au Québéc qui se soit attaqué 4 ¢a’’. Le gouvernement fédéraln’ est pas responsable de tous les maux linguistiques du Québec. Quand on arrive a4 par exemple, le francais est prioritaire a l’aéroport. Puis il faut faire dix milles ensuite avant d’a- percevoir un mot de fran- cais. Et M. Pelletier d’ajouter: “*Qu’est-ce qui empéche le gouvernement du Québec de dire; O-K. on ne vous sau- tera pas a la gorge, mais il faut d’ici cing ans que tout a tes pays socialistes refusent d’accepter des réfugiés chiliens SANTIAGO, Chili - Les pays 4 régime socialiste, y com- pris Cuba, n’ont pas accep- té de recevoir les réfugiés chiliens, ni de répondre aux “demandes des Nations unies pour des centres d’accueil, a déclaré A Santiago le se- crétaire général du Comité d’aide aux réfugiés, M. Sa~- -muel Nalegat Pons, com- mentant le voyage qu’effec- ‘tue actuellement en Euro- pe le président de l’organi- sation. Selon lui, 5,000 réfugiés environ, inscrits dans les comités créés par diverses églises (catholique, orthodo- xe, évanlégique) ont recu des sauf-conduits. Le pro- bléme essentiel, ajoute la déclaration, réside dans le fait que 1,500 réfugiés en- viron n’ont pas de pays qui les accepte en tant que ré- sident permanent. Le communiqué fait état de la collaboration impor- tante accordée par les au- torités .chiliennes, spécia- lement le ministre de I?In- térieur, le général Oscar Bonilla, et celui des Re- lations extérieures, le vi- ce-amiral Ismael Huerta. Enfin, le communiqué sou- ligne que le président de l’organisation se rendra en RFA pour chercher une so- lution au probléme. (l’affichage) soit ou exclusi- vement en francais, ou en frangais d’abord avec une traduction anglaise en-des- sous si vous en voulez une. Et je ne vois pas le tort que ca ferait’’. Le ministre rappelle que c’est de la méme maniére, sur une période de cing ans, que le maire Drapeau a fait disparaftre une grande par- tie des panneaux-réclame 4 Montréal’ ‘‘On a fait un ré- glement. Les entreprises ont eu cing ans pour enlever les panneaux et onn’a pas enten- du personne crier bien fort ‘1a-dessus’’. M. Pelletier croit que la francisation de 1’affichage serait de nature 4 supprimer un de ces ‘‘irritants qui aug- mentent tellement l’angoisse culturelle chez les Québé- cois’’. Les Québécois., dit- il, sont portés A faire de 1’ angoisse culturelle comme d’ailleurs n’importe quelle minorité culturelle dans le monde, parce qu’il existe ef- ace qui pése en perma- nence sur la culture. Par contre, le ministre ju- ge qu’onexagére grandement lV’ampleur de cette mena- ce et, A ce propos, il s’en prend au chef du-Parti Qué- bécois, René Lévesque. «« Voir PELLETIER, page 5 —— daglvemsat., une. .certaine me Louis ROBICHAUD Louis Robichaud est nommé au Sénat OTTAWA- L’ancien premier ministre du Nouveau- Bruns- wick, M. Louis Robichaud, agé de 48 ans, a été nommé au Sénat. _M. Robichaud, qui était de- venu le premier Acadien 4 occuper le poste de premier ministre de sa province, quand le Parti libéral qu’il: dirigeait a pris le pouvoir aux élections de 1960, rem- ‘plissait la fonction de pré- ‘sident de la section cana- dienne de la Commission mixte internationale depuis mai 1971. par André Piolat VICTORIA - Le Conseil des ministres a annoncé la cré- ation d’une Commission des droits humains et la nomi- nation de Mgr Remi de Roo, év@que de Victoria, a la présidence, quisera com- posée de Mme Rose Charlie, MM. Gene Errington, Larry Ryan et William Black. Cette Commission, qui 2 pour but de faire respecter la loi prohibant toutes dis- criminations au point de vue race, couleur ou reli- gion, en ce qui concerne emplois, logements, etc. -- tiendra des réunions pu- bliques A travers la pro- vince afin d’expliquer ses buts. Le président, Mgr Rémi de Roo, natif de Bruxelles, Ma- nitoba, est le seul évéque francophone en Colombie. 1 était, lors de son élévation A l’épiscopat en 1962, a l’age de 38 ans, le plus jeu- ne évéque du Canada. Partisan de la décentrali- sation de l’autorité, un de ses premiers actes, aprés son intronisation, fut d’in- viter les prétres de son diocése A participer aux dé- cisions diocésaines. En 1965, en réponse 4 l’e- xécutif de la Fédération Ca- nadienne-Frangaise de la C.B., qui lui demandait son avis sur la polémique école paroissiale, école publique, il fit preuve de son libéra- lisme en répondant que |’ ‘tEcole catholique frangaise était Vidéal’’, mais puisque nous étions assurés que ja- mais le ministére n’autori- serait ]’usage des fonds pu- blics pour les écoles confes- sionnelles, il fallait, si l’on voulait préserver la langue, oublier l’idéal et travailler pour obtenir des écoles fran- gaises publiques et laiques. A Victoria, comme au Con- cile du Vatican, il n’a cessé de préconiser 1’élargis- sement du role des laiques dans les affaires de l’égli- se. MIEUX OU PIRE EN 1974? par Pierre Corday Au seuil de l’année nou- velle, comme cela semble €- tre la coutume, nombre de gens se livrent 4 un examen de conscience (plus ou moins consciencieusement) pour juger de l’année écoulée et augurer de l’année qui suit. Or, le bilan de 1973-n’est pas le moindrement flatteur, surtout pour les pays de l’”he- misphére occidental, sur le plan tant économique que politique, sans parler des malaises sourds qui pésent dans le domaine social et culturel. L’assassinat politique, les enlévements contre rancon, sont de plus en plus ala mo- de A travers le monde. A notre époque moderne, ils s’avérent les moyens de pression et de coercition les plus valables pour forcer les gouvernements récalci- trants A agir, bongré mal gré, dans le sens voulu par les agitateurs de tout acabit. Par ailleurs, dans tous les coins de notre planéte, le crime, sous toutes ses for- mes les plus exacerbées, ac- cuse une recrudescence pro- digieuse. En dépit de la surabondan- ce de biens qui a marqué les 40 derniéres annees, On acu des exemples de misére humaine. Toutes ces idéologies, ins- pirées de gauche ou de droi- ignominieux te, ont abondamment fait la preuve de leur incapacité et incompétence, malgreé tout leur arsenal démagogique. Les uns et les autres ne sem- blent jamais rassembler au- tant de recrues qu’en pério- de de crise et lorsqu’il s’a- git de passer 4 1’action, ( la- quelle, traduisez par violen- ce, et vous serez plus proche de la vérité) pour ensuite re- tomber dans le verbiage trés improductif qui leur permet de continuer en reprenant toujours les espérances qui ils ont déjA laisser tomber dans les sillages précédents de leur vaisseau politique Que faut-il augurer ou espérer de 1974, Espérons tout ce qu’il y a de mieux, voir suite page 5 Par ordre-du gouvernement provincial, la Colombie Bri- tannique se remet 4 l’heure avancée, a FVinstar des Etats-Unis. Par conséquent, tous- nos lecteurs seront bien avisés d@’avancer leurs montres, réveille-matin, pendules, etc. . . dans la nuit du sa- medi 5 au dimanche 6 jan- vier. . ~~ ~ae ae lias, eee ee ia