ppoos VOL. 14 No 7 VENDREDI 12 JUIN 1981 LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE 2 SECOND CLASS MAIL COURRIER DE 2itmeCLASSE No. 0046 Gréve des techniciens de Radio-Canada Halte au secteur privé _Depuis plus de trois semaines, le conflit entre les techniciens et la direction de Radio Canada prive les Franco-Colombiens d’émissions régionales en francais. La gréve, souvent mal ~ comprise, des techniciens du NABET aggrave les conséquen- - «: ces de la gréve des journalistes de Montréal, qui affecte le réseau national depuis huit mois. Laurent Deboise “Bn raison d'un conflit de travail, il nous est impossible de vous présenter la pro- grammation habituelle...” Depuis deux semaines, les techniciens de la Société Radio-Canada sont en gréve. A la grande joie des ama- teurs de musique et. de cinéma (voir notre courrier des lecteurs). Mais soyons sérieux: si les ~ anglophones bénéficient d'autres postes de radio et - télévision que ceux de Cana- dian Broadcasting Uorpora- tion, les francophones, eux, sont particuliérement tou- chés par cette gréve. Ils cherchent en vain leur sup- _plément dans le Soleil de Colombie. Ils doivent se contenter des informations fournies par les émissions __ communautaires. — A Yorigine de ce conflit qui 3 » de sous-traitance”. Selon les termes de cette close, la direction de Radio Canada (CBC) ne peut con- -clure de contrats avec des compagnies privées sans Yaccord des syndicats de techniciens. Ces syndicats sont le STRF au Québec, et le NABET dans les autres provinces. Autour de cette fameuse “close de sous-traitance”, chaque partie défend ses intéréts. La direction de Radio-Canada (CBC) veut la supprimer pour parvenir a ce affedte l'ensemble du pays: la. qu'elle appelle la flexibilité compléte dans ses relations avec le secteur privé. Les avantages sont évidents: souplesse dans la production et donc réduction des cofits, les producteurs privés ayant moins de frais fixes. L’actuelle attitude de la Direction n’est que l’ultime étape d’une évolution pro- gressive vers le secteur privé. A la base et au sommet de I’échelle, deux exemples marquent l’am- pleur du phénoméne: le mé- nage des salles de rédaction et la prestigieuse série sur la guerre du Vietnam sont assurés par des contractuels. Mais les syndicats de tech- niciens entendent freiner cette évolution. Le frein, jusqu’a présent, s’appelait “close de sous-traitance”. I] faut donc la conserver 4 tout dans les garanties de la Direction. Pour eux, “main- tien des effectifs” signifie “effectifs plafonnés” et “par- ticipation du privé” “rejet des syndicats”. Les techniciens craignent de voir les émissions dites “intéressantes” leur échap- per. Non sans raisons: au moindre conflit de travail, la Direction aura beau jeu de vanter la rapidité et la compétence des compagnies suite page 8 Politique économique Critiques de Clark OTTAWA- Un gouverne- ment qui a les moyens de dépenser $1.5 milliard pour acheter Petrofina devrait pouvoir consacrer un mon- tant équivalent a aider les Canadiens 4 faire face aux “problémes~ sérieux” qu'il leur a eréés. Le chef de l’Opposition, M. Joe Clark, a attaqué en ces termes la politique économi- que du, gouvernement Tru- deau en'évoquant une nou- _velle hausse du taux d’escom- pte, qui atteint un niveau _ sans précédent. - 12 pour cent, “Dans plusieurs domaines, le gouvernement n’hésite pas a dépenser del’argent sur les Piquets de gréve, avec ou sans la pluie ‘Nouvel appel de la FFHQ Ottawa-La Fédération des ’ auprés du ministre des Com- _ munications, s mauvaises choses tout en ignorant les Canadiens qui sont acculés au pied du mur par la situation économique”, a dit le chef tory dans un discours qu’il pronongait aux Communes. Aussi, a-t-il noté, les frais de consultants ont augmenté de 17 pour cent et le budget de “propa- gande” a grimpé de $62.8 millions. : Parlant de l’augmentation du cofit de la vie, qui dépasse des taux suite page 8 Y'Honorable Francis Fox, pour que celui- ciintervienne afin de hater le réglement du litige entre Radio-Canada et ses journa- listes. En soulignant, dans une lettre du 28 mai, les consé- désastreuses de cet= “quences ‘ te absence de service en francais auprés des commu- nautés francophones hors Québec, la F.F.H.Q. deman- de au ministre de faire enquéte sur les conflits en cours et sur la situation générale des relations de travail a la Société Radio-Ca- nada. ~ Dans une semaine, la féte Venezuela, 4 $17. le baril. Le baril 4 $17.0 Dans sa chronique du 5 juin 81, Marjorie Nicholl, chroniqueure réguliére a la page Vancouver Sun, déclare que la “New Brunswick Power Corporation” achéte du pétrole semi-raffiné, du Si c’est vraiment le cas— et cette journaliste est renommée pour la maniére méticuleuse qu’elle vérifie ses sources d'information— Lougheed, premier ministre de I’Alberta peut-il justifier son insistence & ce que les consommateurs canadiens payent le double du prix actuel de $17.75 le baril de pétrole brut provenant de I’Alberta éditoriale du comment M. Peter “Quoi faire in Vancouver” Vite, une traduction Avec une traduction en francais, “Quoi faire in Van- couver” serait parfait. En prenant exemple sur deux ouvrages équivalents a To- ronto et Calgary, deux mem- bres du “Canadian Parents for French ont silloné Van- couver pendant six mois.Le résultat: un inventaire com- plet des activités en francais. Ce petit livre blanc est plus qu'un simple annuaire des organismes francophones. C‘est aussi une source inépui- sable d’idées. Apreuve les titres des chapitres: “Ren- contrer frangais, lire fran- _ -gais, écouter francais, regar- der francais, manger fran- cais, étudier francais, voya- ger francais”. Tout y est. Le souci d’exhaustivité des auteurs s’accompagne d'une grande modestie: la derniére page de “Quoi faire in Van- couver” est réservée aux suggestions des lecteurs. Au cas ou Mmes Buffam et Shulman auraient oublié |’a- dresse d'un restaurant ou le numéro de téléphone d'une association. - Ce guide des activités fran- cophones de Vancouver s’a- dresse aux anglophones fran- cophiles, mais il peut se révéler particuliérement uti- le pour les francophones nouveaux arrivés 4 Vancou- des F Colombi. clamaient un tel guide. Or les responsables du “Canadian Parents for French se décla- rent ouverts a toute initiati- ve de traduction. Autant en profiter. ”Quoi faire in Vancouver” Les gigueurs de la St-Jean Laurent Deboise Toute la Franco-Colombie s’appréte a féter la Saint-Jean- Baptiste [voir “une place a!’autre]. Le Soleil vous présente en avant premiere la jeune troupe des “Danseurs du Pacifique”, qui fera danser les francophones de Vancouver et Maillardville. Ils dansent la gigue, dans la plus pure tradition des Canadiens-frangais. “Le bon gigueur devrait étre capable de giguer avec un pot d’eau sur la téte”, explique Raymond. “C'est toute la différence avec les L.D. Les services administra- tifs du gouvernement fé- déral sont théoriquement bilingues. Mais le Soleil de -Colombie ne vous le répétera jamais assez: que la théorie se confonde de vous. Nombreux sont les fran- cophones frafthement dé- barqués 4 Vancouver qui préférent s’adresser aux employés fédéraux dans un anglais laborieux plu-. t6t que dans leur langue maternelle.' Mais la logique n’admet pas d’exception: l’offre est proportionnelle a la de- mande. Sila demande est Bilinguisme L'offre et la demande avec la pratique dépend claquettes: dans la gigue, seules les jambes bougent, pas le reste ducorps”. Il s'y connait; Raymond. Raymond Lemoine, la tren- faible, l’offre est faible. Les francophones qui se plaignent de services uni- lingues devraient d’abord s'interroger: “Ai-je moi- méme exigé un service en francais?” Aussi, lorsque vous vous adressez aux employés des Centres d’Emploi, des Postes, des Impats, de Via Rail ou d’Air Canada, n’oubliez pas de poser vos questions en francais. De Yautre cété du bureau, Vemployé vous répondra peut-étre en frangais. S’il vous répond en anglais, soyez tenace, répétez vo- tre question en francais... taine, danse depuis lage de 16 ans. Aujourd’hui établi 4 Maillardville, mais originaire du Manitoba, il y a dirigé pendant quatre ans la Trou- pe des danseurs de la Riviére Rouge. En Colombie-Britan- nique, il s’ennuyait de la gigue... Mais en mai 1980, la FJC demande a Raymond d’orga- niser un stage. L’enthousias- me des jeunes est immédiat. Une dizaine d’entre eux se _joignent 4 Raymond pour fonder la petite troupe des “Danseurs du Pacifique”. Pendant un an, les “Gi- gueurs” se réunissent toutes les semaines au “Burnaby Arts Center” pour appren- dre les trois pas de base dela ' gigue. “Trois pas, c'est déja beaucoup, affirme Raymond Lemoine. Pour les maitriser, il faudrait pratiquer deux fois par semaine sur deux ans”. : Ces trois pas de base permettent en effet une infinité de possibilités. Au fil des temps et des nouveaux arrivants, la gigue, danse traditionnelle des canadiens- francais, a subi de multiples influences: irlandaise, anglai- se, bretonne, indienne, etc... suite page 8