Quoi? Encore un article sur la visite chez nous du premier ministre francais, Raymond Barre? Mais oui. Car pour le meubler, j’ai réussi, grace a une femme de chambre de l’Elysée que nous appellerons Brigitte, 4 mettre la main sur l’aide- mémoire confidentiel que M. Barre a composé sur son périple a l'intention du prési- dent Valéry Giscard d’Es- taing. D’abord, un mot de félici- tations 4 M. Barre, cet homme que nombre de Cana- diens ont appris a aimer et 4 respecter pendant son sé- jour ici. Dans le guépier des relations Ottawa-Québec, M. Barre a réussi un tour de force d’objectivité et, en quelques jours, a donné une nouvelle dignité a la poli- tique de la France au Canada. Vous verrez d’aprés son aide-mémoire (ne me . dites pas que vous doutez de son authenticité...) que M. Barre a également injecté a cette politique un nouvel élément de lucidité. Voici donc, avec les compliments de la belle Brigitte, ce que M. Barre a dit 4 M. Giscard d’Estaing: “Monsieur le président, : Je reviens d’un voyage bien étrange chez un peuple bien plus étrange. Exté- nuants mais combien riches en perspectives, les six jours que j'ai passés 4 Ottawa et au Québec m’ont persuadé que nous devons aligner notre politique de “non-ingé- rence et de non-indifférence” sur de nouvelles réalités dans les domaines protoco- laires, culturel, économique et géopolitique. ~- le protocole: Mon Dieu, que ces Canadiens ont si peu de talent pour les petites politesses d’Etat! A Ottawa, on rappelait 4 chaque instant la présence du drapeau cana- dien... et la persistance de certaines vieilles vexations. Mais j’ai le regret de vous dire que ce furent nos amis québécois, en particulier M. René Lévesque (d’habitude un homme trés digne), qui oubliaient que le protocole suppose un minimum d’élé- gance. Le toast maladroit et par- tisan de M. Lévesque, ses tentatives de me faire dire des indiscrétions, genre “Québec libre” a partir d'un balcon, sa désinvolture (ciga- rette en main) durant “La Marseillaise”, ses efforts pour ridiculiser les arrange- ments fédéraux a l'aéroport en ma présence —— tout cela me fait réfléchir. Quand des rivalités proto- colaires risquent de triviali- ser la France, je pense qu'il n’est guére opportun de les aiguiser. Au moment ot la solidarité entre la France et le Québec est bien acceptée a lintérieur du cadre fédé- ral, il me semble utile que la France, le Québec et le Canada minimisent l’impor- tance du protocole en faveur d'une collaboration concréte, et rentable pour tous les par- tenaires du triangle. _ -. —— la culture: le secteur - prioritaire pour notre action, que nous pouvons dévelop- per avec le plein accord et d’Ottawa et de Québec, doit demeurer le renforcement de la langue frangaise. Cet effort doit porter principale- ment sur le Québec, dont la vitalité en tant que société francophone déterminera de toute évidence |’influence qu’aura le francais partout ailleurs au Canada. Toutefois nous devons étendre ces efforts 4 deux autres fronts: celui des fran- cophones hors Québec {il en_ existe prés d’un million), et celui des enfants anglopho- nes, dont des parents par centaines de milliers souhai- tent qu’ils apprennent notre langue. Délaisser ces bases cultu- relles a.l’extérieur du Qué- bec me paraitrait abandon- ner de maniére frivole une influence culturelle suscepti- ble de servir notre commer- ce et notre diplomatie parmi une population presque trois fois plus grande que celle du Québec. —— nos intéréts économi- ques: malgré tous les ac- cords formels que nous si- gnons avec le Québec, nous devons nous rendre 4 1!’évi- dence que nos investisse- ments au Québec sont loin d’avoir l’importance quanti- tative et stratégique de nos placements au “Canada an- glais.” Il va de soi que nous de- vrions essayer d’approfondir nos échanges commerciaux avec le Québec, mais sans pour autant permettre qu'une politique irréfléchie a son endroit vienne compro- mettre nos trés grands in- vestissements dans le pétro- le de l’'Alberta et l’uranium de la Saskatchewan —— sans évoquer les ouvertures que nous avons du cdté d’Ottawa pour les avions, l’électronique, l’énergie nu- cléaire et la liquéfaction du gaz naturel. —— nos intéréts géopoli- tiques: depuis au moins 12 ans, vos collégues gaullistes se font les publicistes d’une doctrine a optique fort limi- tée, doctrine qui prétend que l’intérét de la France (percu a divers moments comme l’accés 4 l’uranium refusé par Lester Pearson ou comme |’expression d’un certain romantisme culturel) serait le mieux servi par un Québec indépendant. Nous comprenons tous deux que des considérations de politi- que intérieure en France nous empéchent d’enterrer cette priorité incarnée par de Gaulle; peut-étre pou- vons-nous la réinterpréter. De Gaulle se préoccupait par-dessus tout, n’est-ce pas, de la domination du monde atlantique par les Etats- Unis. Ce qui m’a le plus -surpris au Canada était |’ar- gument (offert méme par M. Pierre Trudeau) selon lequel la sécession du Québec -glo-Saxons” qui n'aboutirait pas du tout a la “souveraineté - association” —— mais bien plutét, proba- blement en moins d’une gé- nération, a l’absorption du Canada anglais par les Etats-Unis... en attendant le Québec. Suivant ce scénario, que la fragilité actuelle de la fédé- ration canadienne ne rend pas implausible, le choix devant les Québécois (et nous) ne serait pas du tout entre un “Québec libre” et un “Québec colonisé.” Le choix réel serait entre une province puissamment auto- nome au sein d’un Etat binational et, au mieux, un Porto Rico francais entouré par une Amérique anglaise massivement agrandie. Quant a la France, elle n’aurait plus, dans cette perspective, 23 millions d’al- liés sur le continent nord- américain pour tenir téte a l"hégémonie de Washington; elle aurait en face d’elle un bloc de 250 millions d’‘An- domine- raient une masse terrestre gigantesque rivalisée en su- perficie seulement par l'Union soviétique. Tout cela, évidemment, n'est qu'une hypothése. Mais ay réfiéchir, je me demande si, aU moins une partie du temps, nous ne devrions pas pratiquer notre “non-ingé- rence’ au Québec et notre “non-indifférence” 4 Ottawa, plutét que le contraire com- me c’est présentement le cas. Une derniére requéte. Si, dans deux ans, lors de la prochaine visite prévue pour le Canada, je suis encore votre premier ministre, je vous supplie de ne pas m’envoyer explorer les quel- ques arpents de neige de Voltaire a une saison ot il fait moins 32 degrés. Je ne veux plus jamais porter cette ridicule casquette en fourrure de raton-laveur. Je vous prie de croire, monsieur le président, a l’assurance de ma plus haute considération. » Raymond Barre.” Les hétels du CN: Hotels CN-Service de réservations instantanées. Au Canada, appelez-nous sans frais au pour réserver instantanément a l'un des excellents hétels i deeoun. D’autres grands hotels: Hotel Newfoundland, Saint-Jean, T.-N. 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Les animaux du zoo du parc Stanley se sont réunis en assemblée générale extraordinaire, dimanche dernier, en vue de créer leur propre club haineux. La réunion s'est déroulée sans trop de querelles, malgré les interruptions nares ves de trois singes hurleurs. Un ours blanc qui a la bonne habitude de se lever de la patte gauche a été élu président. Vice-pré- sident: un phoque au regard hypocrite; Secrétaire: un paon d’une prétention insupportable; Trésorier: un serpent 4 sonnette aux propos généralement veni- meux. et des telecommunications and Telecommunications Commission E ‘ Conseil de la radiodiffusion Canadian Radio-television canadiennes Avis Public Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes fait part du calendrier des audiences publiques de radiodiffusion qu‘il compte tenir en mai et en juin 1979. Confornément a’ses Régles de procédure, le Cor ae donne avant chaque audience publique avis des demandes — qu'il entendra. L’avis mentionne le lieu, la date et l'heure de la convocation, résume les Régles de procédure en usage aux audiences publiques et indique le lieu ou les demandes, les interventions et la documentation perti- nente peuvent étre consultées. Le Conseil continuera de profiter de ses audiences pour donner aux gens des régions qui I’accueillent l'occasion de ‘se faire entendre sur toute question d’intérét local ou régional qui est de son ressort. Les groupes et les particuliers qui désirent intervenir a ce titre sont invités a se présenter devant le Conseil la veille de la convocation de l’audience publique, en prenant soin cependant de l’en aviser par écrit et de lui faire tenir un sommaire de leurs observations 24 heures 4 l’avance. DATE LIMITE POUR LA SOUMISSION DES INTERVENTIONS AUDIENCE PUBLIQUE A COMPTER DU ENDROIT HULL, QUEBEC L'Auberge de la Chaudiére 2. rue Montcalm Hull, Québec QUEBEC, QUEBEC L'Auberge des Gouverneurs 3030, boulevard Laurier Ste-Foy, Québec 15 mai 1979 80 avril 1979 29 mai 1979 25 avril 1979 SIDNEY, (NOUVELLE-ECOSSE) Holiday Inn 480, chemin Kings - Sydney, (Nouvelle-Ecosse) 29 mai 1979 25 avril 1979 CAMPBELLTON, (NOUVEAU-BRUNSWICK) 16 mai 1979 Wandlyn Motor Hotel Campbellton, (Nouveau-Brunswick) 5 juin 1979 MONTREAL, QUEBEC Hétel Méridien 1, complexe Desjardins Montréal, Québec ' 6 juin 1979 16 mai 1979 1 jum 1979 ST. JOHN'S, (TERRE-NEUVE) 16 mai 1979 Hotel Newfoundland Carré Cavendish St. John’s, (Terre-Neuve) 19 juin 1979 HULL, QUEBEC L'Auberge de la Chaudiére 2. rue Montcalm Hull, Québec 16 mai 1979 19 juin 1979 VANCOUVER, 16 mai 1979 (COLOMBIE-BRITANNIQUE) Sheraton Lamdmark 1400, rue Robson Vancouver, (Colombie-Britannique) J.G. Patenaude Secrétaire général intérimaire — “CRTC — Avis public 1979-22 Ottawa, le 9 février 1979. A inieas PR aa s 4 ae SS A Sas Sha sas cael Dia ees el