ew ee sOLEIL Le vendredi 16 janvier 1998 5 « Ceci n’est pas un contrat » e gouvernement bri- tanno-colombien _ et Alumax Primary Alu- minium Corp., une compagnie américaine ayant son ~ siége social & Atlanta, viennent de signer & Vancouver un protocole d’entente suivant lequel Alumax s’engage & faire l’étude de faisabilité de limplantation dune unité de production @aluminium en Colombie- Britannique. « Je suis ici pour vous annoncer que le gouvernement est, aujourd’hui, sur le point de prendre une importante mesure dans le but de favoriser la création d’emplois et Paccrois- sement des investissements en Colombie-Britannique. » Cette déclaration de Glen Clark, lors de sa conférence de presse du 8 janvier 1998, entre dans la droite ligne de Vinitiative prise par le ministre — britanno- colombien en juin dernier et intitulé Power for Jobs. Cette stratégie consiste en l'utilisation de la capacité énergétique de la province pour créer de nouveaux emplois. premier David Anderson En juillet dernier, le Canada ct les Etats-Unis respectivement David Strangway, nommaient ancien président de /Université de la Colombic-Britannique _ ct William Ruckelshaus, ancien dirigeant de la U.S. Environmental Protection Agency, aux postes de représentants spéciaux avec le mandat de faire des propositions permettant de relancer — les nségociations portant sur le Traité sur le saumon du Pacifique. David Anderson, ministre fédéral de Péches ct Océans, et Lloyd Axworthy, ministre canadien des Affaires étrangéres, viennent de rendre public le rapport des re- présentants en question, Le gouvernement Clark a fait appel & une entreprise de consultation indépendante, le groupe KPMG, pour Pap- préciation du potentiel dont disposerait la Colombie- Britannique en matiére de production — et d’exportation d’aluminium. Selon KPGM, la province dispose de _ suffi- samment d’énergie pour exploiter trois autres sites de production d’aluminium et est bien placée pour devenir lun des princi paux acteurs de Vindustrie en question. « Le rapport de KPGM, affirme Glen Clark, confirme ce que beaucoup de gens, moi y compris, pensaient déja, & savoir que la Colombie- Britannique est lun des meilleurs endroits au monde pour de nouveaux — inves- tissements dans le domaine de la production d’aluminium. » Le gouvernement néo- démocrate fait des pieds et des mains pour attirer les compagnies oeuvrant dans le domaine de l’aluminium depuis la détérioration de ses relations avec la société Alcan, qui exploite actuellement VPunité de production d’aluminium de Kitimat. Ce méme gouvernement es autorités = gou- vernementales, tant au fédéral que britanno-colombien, ont favorablement accueilli les niveau recommandations sur le saumon du Pacifique. Glen Clark a ainsi affirmé que « les conclusions du rapport Strangway-Ruckelshaus rejoignent les positions de la Colombie-Britannique, notamment sur la nécessité Pavoir des négociations de gouvernement & gouvernement >. Le ministre de Péches et Océans et celui des Affaires étrangéres ont, quant a eux, chaleureusement félicité les représentants spéciaux pour Pénergie dont ils ont su faire preuve lors du processus de consultation et pour la qualité de leur rapport. « TL s’agit d’un rapport constructif. Mais soyons clair. Ce rapport n’apporte pas et n’était pas censé apporter une solution immédiate... La solution adéquate ne sera‘ trouvée qu’aprés des négociations difficiles. Nous maintenant d’un document de disposons base pour aller de avant sur les questions de la conservation et du partage équitable des prises. avait annulé, pour des motifs dordre environnemental, le projet d’expansion de Kemano envisagé par Alcan. Toutefois, le gouvernement de la Colombie- Britannique et Alcan sont arrivés ?’été dernier & un accord suivant lequel Alcan pourrait, sous réserve de conditions écono- miques favorables, quasiment doubler sa capacité de production actuelle en y ajoutant 225 000 tonnes par an, soit un investissement de 1,2 milliards de dollars supplémentaires dans son usine de production située & Kitimat. Ce qui inspire & Dan Miller, ministre de |’Emploi et de l’Investissement la déclaration suivante : « L’entente conclue avec Alumax est la résultante de notre travail acharné a promouvoir de nouveaux investissements en Colombie- Britannique. Elle constitue une deuxiéme possibilité d’avoir une nouvelle unité de production d’aluminium dans la province dans un espace de six mois. » _ L’accord intervenu entre Glen Clark et Michael Baltzell, le président d’Alumax, est loin d’étre un contrat ferme. Il s’agit d’un protocole d’entente sur la Ottawa est d’accord RECOMMANDATIONS SUR LE SAUMON DU PACIFIQUE Le Canada est prét & passer & déclare David Vaction >», Anderson. « Les représentants spéciaux ont reconnu qu’il est possible de conclure des ententes avec les Etats-Unis, dans le cadre des dispositions de Pactuel Traité, affirme Lloyd Axworthy. I faudra de la volonté politique de la part des deux pays pour réalisation des objectifs enchdssés dans le assurer la Traité. Nous allons entamer des pourparlers immeédiats et directs avec les Etats-Unis afin de régler le différend. » Selon Jennifer Ledwidge, chargée de presse au ministére des Affaires étrangéres et du Commerce international, Lloyd Axworthy va rencontrer Mme Albright, — son américain cet hiver & Ottawa pour discuter des nouveaux développements du dossier de la péche. « Le saumon du Pacifique homologue constitue un enjeu_ prioritaire pour les gouvernements canadien et américain. Le Canada est disposé a faire preuve de flexibilité », ajoute Jennifer Ledwidge. - Pacifique — (qui faisabilité de l’exploitation dune unité de production d’aluminium en Colombie- Britannique. Les résultats de étude seront connus au plus tard le 31 décembre 1998. Les constructions commen- ceraient, elles, en 1999. C’est cette incertitude qui fait dire a Mike de Jong, du Parti libéral provincial, que « annonce faite par Glen Clark est une fausse annonce. Nous pourrions, si les choses vont bien, avoir peut-étre un nouyel investisseur. > Alumax est, en méme temps, en train de procéder & d’autres faisabilité dans d’autres régions du globe, au Moyen Orient et en Amérique Latine notamment. Mais, aux dires de Michael Baltzell, « la Colombie-Britannique est, au- jourd’hui, au sommet de la liste des possibles_ sites d’éta- blissement... La clef du projet est le faible coat de P’électricité. » études de Si les résultats de l’étude de faisabilité ayant lieu en Colombie-Britannique se révé- lent positifs, Alumax implantera RECOMMANDATIONS *Une reprise des négociations de gouvernement a& gou- vernement (un processus qui deyra tenir compte des opinions des autres intervenants). _+Les gouvernements (des Etats, autochtones et fédéral du cété ameéricain et fédéral et britanno- colombien du cété canadien) devraient veiller & ce que des accords - provisoires de péche, dune durée de deux ans environ, soient conclus pour toutes les espéces de saumon faisant objet d’un litige. Ces accords devraient étre élaborés par les gestionnaires du secteur de la péche, en collaboration avec les pécheurs et les scientifiques. -Pendant cette période de deux ans, les gouvernements des deux pays devraient concevoir un cadre pratique qui soit en mesure de conduire les parties concernées & ta conclusion d’accords de péche & plus long terme, dans l’esprit de l’article TI] du Traité sur le saumon du définit les une unité de production dans une des six localités que sont Powell River, Prince Rupert, Squamish, Port Alberni, Kitimat et Port Hardy. Selon le protocole d’entente, la compagnie Alu- max s’engage & produire un minimum de 250 O00 tonnes d’aluminium par année. La mise en place d’une telle usine de production pourrait, selon les estimations des _ dirigeants d’Alumax, aboutir 4 la création de 2 000 emplois. La province s engage, quant a elle, & fournir & Alumax l’informations qui lui est nécessaire pour mener & bien son étude de faisabilité. L’accord intervenu entre Alumax et le gouvernement pourrait, selon Glen Clark, s’avérer étre l'un des plus gros investissements privés en Colombie-Britannique depuis des dizaines d’années. Aussi, précise- til, « la décision d’implanter une usine de production en Colombie- Britannique sera d’essence éco- nomique. Les considérations environnementales seront ce- pendant prises en compte. » LiBASSE NIANG contours des principes d’équité et de conservation qui s’appliquent & la gestion du ‘saumon aux Etats-Unis et au Canada ). -Les gouvernements devraient entreprendré un examen approfondi de la Commission sur le saumon du Pacifique (CSP) et sefforcer d’en faire un organisme fonctionnel pour la préservation et la gestion du saumon du _ Pacifique. Les gouvernements doivent entitrement financer le CSP, clarifier son mandat et surveiller étroitement ses activités. Les autorités fédérales dis- cuteront prochainement des conclusions du rapport ayec les représentants du gouvernement britanno-colombien, de la CSP, des groupes écologistes et des péches sportive, autochtone et commerciale. Aux dires de David Anderson, le canadien s’attend & ce que des gouvernement accords de péche soient en vigueur avant le début de fa saison de péche 1998. LipassE NIANG Fras, ir